Quand Nounouille la grenouille n’était encore qu’un petit têtard, le Sage Crapaud avait parlé. Son regard avait rebondi de têtard en têtard ; globuleux, mystérieux. Puis, il avait parlé. Il avait raconté à tout le bassin à quoi ressemblait le monde du dehors. C’est qu’il avait voyagé, le Sage Crapaud.
Le monde du dehors est terrifiant, il avait dit. Rempli de créatures énormes et terrifiantes. Rempli de dangers qu’on ne pouvait nommer. Rempli de chemins de traverse et d’obscurité.
Le monde du dehors est fascinant, il avait dit. Rempli de couleurs et d’odeurs inconnues. Rempli d’histoires et de mythes. Rempli de découvertes et de mystères.
Les têtards avaient frétillé dans le bassin. Ils avaient frétillé de peur et d’envie. Nounouille ne savait pas ce que pensaient les autres. Mais elle, elle savait que dès que ses petites pattes auraient fini de pousser, elle irait l’explorer, le monde du dehors.
Et maintenant, elle y était. Et ce monde du dehors n’avait rien de fascinant. Par contre, terrifiant, il l’était. Sombre, froid et plein de bruits inquiétants.
Nounouille la grenouille avançait par petits sauts prudents. Elle regardait tout autour d’elle à chaque souffle de vent dans les feuilles. Elle regardait autour d’elle et elle avait l’impression que l’obscurité se faisait de plus en plus compacte.
— Perdue, entendit-elle soudain. La petite grenouille est perdue.
Il y a un côté poétique dans la description du dehors que j'aime beaucoup. Pour le côté fascinant, bien sûr. Le côté effrayant a moyen-moyen des airs de poésie.
Je savais que Nounouille serait courageuse ! Ce n'est pas un Sage Crapaud qui va l'effrayer. Il faut toujours se faire sa propre idée, elle a bien raison.
A bientôt pour la suite ! :)