Les dieux. Des êtres uniques et fascinants.
Zeus, roi des dieux et détenteur de l'éclair primordial, Héra, reine des dieux, femme de Zeus et déesse du mariage, Poséidon, dieu des mers et des tempêtes, Déméter, déesse de l'agriculture et des moissons, Hadès, dieu des Enfers et des morts et Hestia, déesse du foyer et étant celle qui s'occupe du Mont-Olympe sont les six premiers dieux, les divinités enfants de Chronos.
De leurs ébats sont nés Arès, dieu de la guerre, Héphaïstos, dieu de la forge, Hermès, dieu des voleurs et des commerçants, Dionysos, dieu du vin et des festivités, Apollon, dieu de la musique et de la beauté masculine, Artémis, sœur jumelle d'Apollon, déesse de la chasse, des jeunes filles et de la forêt, Aphrodite, déesse de l'amour et de la beauté et Athéna, déesse de la sagesse, de la guerre et des arts.
Ensemble, ils forment les quatorze dieux de l'Olympe.
Bien sûr, ce ne sont pas les seuls dieux.
Il y a également Iris, déesse des arcs-en-ciel, Hypnos, dieu du sommeil, Eris, déesse de la discorde et bien d'autres.
Mais ceux-ci ne sont que des dieux mineurs, contrairement aux dieux de l'Olympe.
C'étaient les dieux majeurs qui dirigeaient le monde du haut de leur demeure, le Mont-Olympe. Et ils y vivaient encore, jusqu'à il y a 3662 ans. Mais, il y a 3662 ans, les dieux disparurent dans une sanglante guerre opposant Athéna, Artémis et Hermès aux autres dieux.
Personne ne sut ce qui s'était réellement passé ce jour-là. Seulement, depuis cette journée fatidique, personne ne revit plus jamais les dieux.
De leurs existences sur terre, il ne restait plus que ce que l'on appela plus tard les dons, et quatorze armes sacrées.
Ces dons étaient l'énergie des dieux conférés à quatorze humains par siècle. Un par dieu majeur.
Les armes sacrées, quant à elles, sont les objets permettant aussi détenteurs de dons d'obtenir presque l'entièreté du pouvoir de la divinité dont il possède le don.
Ces reliques, extrêmement puissantes, sont recherchés par L'empire Dasos, empire gouverné par les Psevedis, lignée possédant le don d'Athéna.
C'est cette lignée qui est en guerre contre les Alitheila, détenteurs du don de Poséidon et protecteurs d'Azizoi.
Heureusement, depuis la mort de leurs souverains, il y a quelques années, Dasos n'a pas osé riposter, se contentant de surveiller ses frontières.
Mais les Alitheila savent qu'il ne faut pas se reposer. L'héritière des Psevedis, la détentrice du don d'Athéna, Esperanza Psevedis, est encore vivante. Âgée aujourd'hui d'une douzaine d'années, elle est le dernier ennemi d'Azizoi.
⚔️⚔️⚔️⚔️
Esmée ouvrit paresseusement les yeux, avant de regarder le plafond. Quelle heure était-il ? Elle avait l'impression que ça faisait une heure que son réveil sonnait.
Elle tourna lentement sa tête vers le réveil qui sonnait à côté d'elle. Il lui était difficile de croire qu'un si petit objet puisse autant l'agacer et pourtant, la preuve était juste sous ses yeux.
Ses yeux papillonnèrent face à la luminosité des petits chiffres bleus affichés sur son réveil. Quel cauchemar ! Ce petit appareil n'avait décidément rien pour plaire.
Elle en regrettait presque Alice. Avec un petit sourire nostalgique, elle repensa à sa jeune amie, laissée dans son ancienne demeure. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour pouvoir revoir Alice, ses deux nattes blondes, ses yeux - un de la couleur de la mer et un autre de la terre -, son sourire, mi-sérieux, mi-amusé et son agilité lorsqu'elle se déplaçait.
Avant, Esmée n'aurait jamais pensé que les réveils d'Alice puissent lui manquer. Maintenant, elle les regrettait.
Avec un soupir, Esmée se leva de son lit, quittant la chaleur et le confort de celui-ci. Elle fut immédiatement envahie par le froid de sa chambre.
Le corps grelottant, elle alla rapidement allumer la lumière, avant de courir s'habiller. Le pyjama qu'elle portait, - un ensemble bleu fait pour l'hiver - était chaud, mais elle n'avait pas été habituée à la fraîcheur d'Oreinos.
Lorsqu'elle eut finalement fini de s'habiller, elle prit son téléphone, posé sur son bureau, avant de sortir de sa chambre et de descendre les escaliers quatre par quatre vers la cuisine.
La cuisine étant, sans aucune hésitation, la pièce la moins utilisée de la maison.
En effet, Katherine et Charles Sidevesp ne cuisinaient que lorsqu'ils en étaient obligés, préférant laisser cette pièce au bon soin d'Esmée, pour le plus grand plaisir de celle-ci.
La cuisine avait donc été entièrement décorée selon ses goûts.
Une table ronde trônait au milieu de la pièce, sur un tapis, brun avec des motifs orange. Sur le tapis, plusieurs chaises en bois, de la même couleur que la table - un brun rappelant celui des arbres -, avaient été installés, tout autours de la table. À côté de la porte d'entrée, un long meuble, également brun, avait trouvé sa place. Au bout de ce meuble, se trouvait un frigo noir, de taille moyenne. De l'autre côté de la cuisine, avaient été posés le four, le lave-vaisselle ainsi que tous les autres objets électroniques. Au-dessus des meubles, de nombreuses armoires avaient trouvé leurs places.
Esmée mit de la musique et posa son téléphone sur la table. Ses parents n'étant pas à la maison, elle pouvait écouter sa musique sans écouteurs. Parfait, étant donné qu'ils étaient en train de charger.
Avec un petit sourire, la jeune fille mit à griller deux tartines de pain, avant de se servir un jus d'orange. Elle prit un couteau, une cuillère, un pot de confiture et du beurre, les posa sur sa table en bois, avant d'aller chercher ses tranches de pain.
Elle adorait les jours comme ça, où elle pouvait se laisser aller le matin, où elle pouvait se réveiller et manger quand elle voulait. Depuis deux semaines, ils n'étaient pas rares, étant donné qu'elle n'allait plus à l'école, mais Esmée aimait quand même profiter de ces moments de tranquillités.
Avant qu'elle ne déménage dans cette ville, elle devait se lever tôt chaque matin, pour aider ses parents. Mais depuis la mort de ses parents et son adoption par la famille Sidevesp, la jeune fille pouvait faire ce qu'elle voulait le matin. Ses parents adoptifs ne s'intéressaient que très peu au parcours scolaire d'Esmée, trouvant que ça ne lui serait pas utile.
Et même si, Emal, son ami d'enfance, tenait à ce qu'elle aille à l'école, Esmée préférait sécher les cours.
De toute façon, ils ne se voyaient que rarement, et, généralement, les reproches d'Emal ne duraient que quelques minutes.
Emal. Avec un sourire nostalgique, Esmée repensa à son meilleur ami.
C'était un jeune homme curieux et vif. Aimant plus que tout l'aventure, il ne restait souvent que quelques jours au même endroit. Il avait grandi pendant presque toute son enfance avec Esmée, dans une grande maison installée au fin fond d'une forêt de Pedio, ce qui n'avait fait qu'accentuer son désir de voyager. Depuis la mort des parents d'Esmée, il avait endossé le rôle de grand frère protecteur, chose qui avait tendance à énerver sa jeune amie. Il n'avait jamais failli à ce rôle et avait toujours été là pour elle. C'était sûrement pour ça qu'Esmée ressentait pour lui une confiance aveugle.
Ce fut à ce moment-là que son téléphone vibra.
Qui est-ce qui pouvait bien tenter de la contacter à cette heure-ci ? Tous ses contacts devaient pourtant savoir qu'elle devait, normalement, être en cours.
Elle prit son téléphone et regarda le nom de celui qui lui avait envoyé un message. Elle eut immédiatement un sourire qui apparut sur son visage. Bien qu'Emal tenait à ce qu'elle aille à l'école, il avait toujours eu du mal à retenir ses horaires.
Emal : Hello !
Emal : ça va, princesse ?
Esmée soupira, amusée. Il avait tendance à souvent l'appeler princesse. Lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi princesse, il avait répondu ; Parce que tu resteras à jamais ma princesse
Esmée : Oui :)
Esmée :Et toi ?
Emal : ça va
Emal :Est-ce que tu as déjà rejoit l'Eirini ?
Esmée : Pas encore
Emal : Parce que je me disais qu'on pourrait peut-être se voir
Esmée : Pourquoi pas
Esmée : Tu es dans le coin ?
Esmée : Je croyais que tu avais des trucs à faire avec Aria
Emal : J'ai terminé plus tôt
EAria était aussi une amie d'enfance d'Esmée. Elle était une orpheline, tout comme Emal, adoptée par les parents d'Esmée.
Seulement, Esmée et elle ne s'étaient plus revues depuis leurs morts, Aria ayant décidé de rester à Pedio.
Une minute s'écoula avant qu'Emal n'envoie un nouveau message.
Emal :Je pars pour un long voyage, et je ne reviendrai pas avant quelques années.
Emal :Alors, j'aimerai bien te voir une dernière fois avant de partir
Esmée ressentit un pincement au cœur. C'était la première fois qu'il partait aussi longtemps. D'habitude, ses voyages ne duraient que quelques mois. Qu'allait-il bien faire pendant plusieurs années consécutives ?
Ils n'avaient jamais été éloignés si longtemps. Une année éloignée avait été imposée comme la limite.
Une larme coula le long de sa joue alors qu'elle lui demandait où il était.
Esmée : Tu es où, là ?
Emal : Près de la statue de Poséidon
Esmée : Bouges pas, j'arrive
Esmée rangea les affaires qu'elle venait d'utiliser et sortit dans le hall. Elle mit une veste en cuir rouge sur son manche-longue noir, ses baskets noires qu'elle avait décorées avec du rouge, prit ses écouteurs qui chargeaient et son skateboard, et sortit dehors.
Le vent, rafraîchissant, fit voler ses cheveux noirs pendant quelques instants avant qu'elle ne décide de les attacher en une queue-de-cheval haute.
Elle n'avait jamais pris spécialement soin de ses cheveux fins, préférant passer son temps à s'occuper avec d'autres choses. Il fallait dire que son apparence n'était pas la chose qui la préoccupait le plus. De ses yeux verts, tirant vers le haut, à son visage pâle en triangle inversé, en passant par son nez de travers depuis qu'il avait été cassé pendant qu'elle s'entrainait, ses dents légèrement de travers ou sa corpulence, elle n'avait jamais éprouvé le besoin d'y changer quelque chose.
La seule chose qu'elle cachait, était ses muscles. Emal lui avait repeté à de nombreuses reprises qu'elle devait savoir se battre, mais que personne ne devait le savoir. Il fallait qu'elle soit endurante, rapide et forte en sport, mais qu'elle devait paraitre normale.
Si Esmée lui avait obéi, c'était parce qu'elle voulait venger ses parents.
" L'Eirini doit penser que tu ne sais rien. S'il commence à se méfier, tu ne pourras jamais venger tes parents " Avait-il dit.
Alors que la jeune fille quittait sa maison, pour rejoindre la statue de Poséidon, elle repensa à ce qu'elle ferait une fois sa vengeance accomplie. Arrivera-t-elle à vivre une vie normale ?
Au fond d'elle, Esmée savait que non, elle n'y arrivera pas. Elle aurait tué un pillier de l'Eirini, fait disparaitre un puissant défenseur d'Azizoi.
Si elle le tuait, elle signait son arrêt de mort.