1- La vie selon Nour Apsoum

Notes de l’auteur : Bienvenue par ici !!
Version 4, 5 ou 6 de cette histoire, je ne sais plus trop...

 

Il était une fois, le grand mage Myrddin. Erudit brillant, il décida de quitter la Terre pour un autre monde où les siens, druides, dragons et opprimés en tout genre ne seraient plus persécuter, et où ils vivraient librement. Il avait connaissance de portails cachés sur Terre, ouvrant sur d'autres dimensions.

Les elfes de Doradéa, bien plus fascinés par les créatures ailés que par la petite assemblée qui demandait asile, les laissa s'installer dans une partie de leur monde. An Domhan fut crée. Le mage enseigna la télépathie, la communion avec la nature et les animaux, la psychokinésie, les différents voyage de l'âme.

Ainsi ils vécurent heureux, pendant un certain temps.

 

Nour Apsoum détestait les matins d'hiver. On n'avait pas idée de faire sortir des enfants de leur lit alors que même le soleil n'était pas levé. La seule chose qui parvenait à lui mettre du baume au coeur à cette heure indécente était l'odeur du lait chocolaté. Penchée au-dessus de son bol, elle se plaisait à humer le doux fumet du

cacao, elle aimait cette première gorgée, assez chaude pour brûler légèrement la gorge, qui réchauffait tout son corps. Pendant les vacances elle aimait rester dans son lit jusqu'à midi, ensevelie sous son édredon, profitant pleinement d'un cocon de chaleur et de douceur, entourée de ses livres et autres dessins de son cru. Elle appréciait ces moments où son esprit embrumé vagabondait, et où elle se posait mille questions. Qui avait inventé le temps ? Pourquoi les êtres humains pouvaient-ils nager, mais pas voler ? Est-ce que les chiens pouvaient apprendre le langage des chats comme nous apprenions l'anglais ou l'espagnol ?
 

Les collections de théières et de poules décoratives, chinées çà et là par sa mère, avant la maladie, garnissaient plusieurs étagères de la pièce tout en longueur. La nappe sur la petite table carrée, d'un blanc immaculé, faisait ressortir les deux bols en grès bleus. Nour était assise, dos à la fenêtre, ses tartines de confiture bien alignées devant elle. La fillette s'évertuait à dresser la table chaque matin en espérant que son père prenne le petit déjeuner avec elle.

Pourquoi les éléphants d'Afrique ont-ils de plus grandes oreilles que ceux d'Asie ? Ceux d'Asie ont-ils une meilleure ouïe ?Aurais-je un physique différent si j'étais née en Australie ?

– Je suis en retard Nour, je file, cria son père en se dirigeant rapidement de la porte d'entrée.

Le rituel du matin était immuable. Dès la première sonnerie Nour projetait au sol le réveil d'un revers de la main, c'était presque devenu un jeu. Elle rejetait sa couette d'un geste sec avant de se précipiter jusqu'à la porte de la chambre de son père ou elle tambourinait jusqu'à qu'il se réveille enfin. Quand elle entendait ses grognements elle filait à la salle de bain où elle s'observait dans le miroir tandis qu'elle se brossait les dents tout en faisant des grimaces. Elle aimait ses yeux en amandes, mais pas ce grain de beauté sous son oeil gauche. Tout le monde pensait que c'était une tâche et se permettait de venir lui frotter la joue. Ce qu'elle préférait c'était ses longs cheveux bruns, les mêmes que sa maman. Ils lui descendaient maintenant jusqu'aux fesses, et son père tentait tant bien que mal de les lui tresser en deux grosses nattes africaines, comme le faisait Pénélope.

Nour sursauta. La moitié de sa tartine tomba dans son bol.

– Où j'ai bien pu mettre ma sacoche ? se demanda-t-il à voix haute.

– Derrière le canapé papa.

– Ah oui. Tu aurais vu mes lunettes ?

– Sur ta tête papa.

– Evidemment. Et mes clés doivent être dans...

– Tes poches.

– Que ferais-je sans toi ma libellule.

– Papa, fit Nour sur le ton du reproche. 

– Ah oui mince.

Monsieur Apsoum fit les quelques mètres qui le séparaient de sa fille en deux enjambées, se pencha et donna un baiser sur le haut de la tête. Puis il se redressa et fit demi-tour.

Depuis la mort Pénélope le père de famille perdait pied, lentement mais sûrement. Astrophycisien, il se retranchait derrière ses recherches et passait de plus en plus de temps dans son bureau à étudier les ponts d'Einstein-Rosen, aussi appelé trous de vers, qui le fascinaient. Il semblait être investit d'une mission, mais restait toujours trop évasif pour que sa fille y comprenne quelque chose.

– Papa, tonna de nouveau Nour. Ton déjeuner.

Il se figea, attendant visiblement plus d'indications.

– Dans le frigo.

– Et que mangeons-nous de bon ce midi ? demanda-t-il en ouvrant le frigidaire.

– Les restes des pâtes à la bolo d'hier soir. Une banane et un flamby.

– Formidable.

Nour s'occupait de l'intendance de la maison. Et se débrouillait parfaitement. Enfin il y avait bien eu quelques ratés, comme son essai pour faire des crêpes. Immangeable. La pâte collait sans cesse à la poêle, si bien qu'à la fin, elle s'était retrouvée avec une dizaine de boulettes de crêpes, moitié crues, moitié brûlées. Sans compter qu'il lui avait fallu deux bonnes heures pour nettoyer la cuisine. Elle était devenue la reine des pâtes, qu'elle agrémentait de toutes les sauces en boîtes qu'elle pouvait trouver au supermarché. L'aspirateur, la serpillère et la machine à laver n'avaient plus de secrets pour elle.

– Papa, tu devais m'aider pour mon arbre généalogique, je dois le rendre Lundi.

– Je ne comprend pas pourquoi tu as besoin de moi, c'est rapide, il n'y a que nous ma chérie.

– Mais papa, je dois remonter aussi loin que je peux dans la famille.

– Eh bien il y a mes parents … Et puis la mère de ta maman, qui se nommait Mahaut.

– Je sais déjà ça, le coupa-t-elle. Je dois en savoir plus, jusqu'à vos arrières arrières grands-parents.

– Je te dirais tout ça ce soir, mais pour ce qui est de la famille de ta mère je n'en ai aucune idée trésor. Je te ferais un mot d'excuse pour ta maîtresse, elle comprendra.

– Non, je vais me débrouiller toute seule, dis-moi juste où se trouve notre livret de famille.

– Certainement dans mon armoire, je le chercherais en rentrant du travail. Passe une bonne journée.
 

Après l'école Nour rentra directement, elle n'aimait pas être en retard dans ses projets scolaires. Pour être totalement honnête Nour, rentrait de toute façon toujours directement après l'école. Pas que son père lui interdisait de s'attarder avec ses camarades, mais elle les voyait déjà toute la journée, c'était suffisant. Ils étaient pour Nour comme de la famille, on ne les choississait pas, on les appréciait pas forcément, pourtant il fallait passer du temps avec eux, beaucoup de temps. Comme tous les enfants Nour passait le plus clair de ses journées à l'école, où elle s'ennuyait. Elle avait pourtant été entouthiasmée par son entrée en sixième, changer de professeurs toutes les heures, étudier plus de matières... Mais elle trouvait que le niveau de mathématiques était bien trop faible, les leçons d'histoire, selon son père, étaient approximatives, et elle regrettait qu'on ne fasse pas lire Stephen King ou Neil Gaiman en cours de français. Elle plaisantait volontiers avec ses camarades mais ce qu'elle préférait par dessus tout c'était regarder par la fenêtre, par pour observer les platanes de la cour de la récréations ni les oiseaux gazouiller, mais pour révasser, imaginer des mondes ou ses meilleurs amis étaient des singes ou des renards qui parlaient, où des princesses se libéraient de leurs donjons en pratiquant le kung-fu.
 

Elle prit un rapide goûter composé de chips et de brioches au chocolat, avant de se mettre au travail. Elle devait trouver le livret de famille.

Les rayons du soleil pénétraient par la fenêtre et donnaient une atmosphère éclatante à la chambre toute blanche, son père n'était pas un grand fan de décoration. Elle prit le tabouret dans un coin. Le livret de famille se trouvait certainement dans un des cartons en haut de l'armoire. Elle descendit difficilement celui où était écrit Pénélope.

Elle saisit un flacon de parfum à moitié vide, et en aspergea son poignet. Elle sentit l'odeur caractéristique de sa mère, mélange de fleurs d'oranger et de vanille. Le carton renfermait aussi des photos de ses parents quelques années auparavant, des bijoux, et une pochette en velours. Elle en sortit une très vieille pièce biscornue, argentée, surmontée d'une chaîne. Nour passa le collier, et remarqua quelques mots gravés en une langue qui lui était inconnue, peut-être du latin.

– Nulla spes, nulla vita  murmura-t-elle.

À la dernière syllabe prononcée, une vive douleur lui fit échapper un cri. La douleur s'intensifia et lui coupa le souffle, une brûlure intense se concentra à l'endroit où était posé le bijou, à même la peau, entre les clavicules. Celui-ci semblait se fondre dans sa chair, laissant apparaître la devise, comme tatouée sur sa peau.

Son coeur se mit à battre dans ses tempes, la brûlure s'étendit aux joues et au front. La peur l'engourdit, des orteils à la pointe des cheveux. Une peur irrépressible, incomparable, la tétanisa. Allait-elle mourir ? Comme ça, à seulement douze ans ? Ou cet objet allait-il la transformer ? En monstre ? Ou bien pire encore?

Et puis, ce fut le noir. Tout disparu autour d'elle. Jusqu'à la moindre de ses pensées.

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Sæhrímnir
Posté le 23/11/2023
Bonjour,

Début très intéressant ! Faut dire, dès que je vois qu'on parle de Einstein-Podolsky-Rosen je suis preneur ;)
Rien à redire à l'écriture, c'est nickel, fluide, sans faute, ce qui est assez rare de nos jours.
Et pour l'anecdote : j'ai eu un prof qui mettait du Stephen King dans les listes de lectures recommandés :) Donc Nour finira bien par en rencontrer (même si c'est dans un univers parallèle).
sifriane
Posté le 25/11/2023
Bienvenue par ici
Pour être franche je n'y connais pas grand-chose mais depuis que j'ai découvert The big bang theory et l'univers Marvel ça me fascine.
J'ai été traumatisé au collège par Maupaussant et confrère, mais heureusement un prof nous faisait lire E.A Poe et regarder Angel Heart.
J'espère que la suite te plaira, (certains chapitres sont des premiers jets donc bien plus de fautes je le crains)
A bientôt :)
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