Mon cœur bat la chamade, pas plus préparé que cet avocat de pacotille. Non seulement le procès était prévu pour demain et il s'était décidé la veille de me rendre visite, mais il a accepté le déplacement à aujourd'hui sans broncher !
« J'ai fait ce que j'ai pu. »
Tu parles. J'ai déjà perdu. Bordel… Allait-t-on réellement me juger aussi vite, aussi tôt ? Au moins, si je l'emporte, j'aurais le temps de voir papa.
Dans ce lieu de transit entre la liberté et l'emprisonnement à perpétuité, entre la vie et la mort, l'acoustique du grand couloir rend l'écho de nos pas plus angoissant encore.
Le purgatoire des accusés, saupoudré d’arches et de statues pour faire passer la pilule.
Je n'ai jamais assisté à une séance. Pourtant, depuis la réforme du système judiciaire qu’ont instauré les ECOs après leur intronisation, Kavaran voit les procès s'enchaîner. Je devrais m'estimer heureuse de ne jamais avoir été convoquée jusque-là — l'Art-Terre donne parfois des raisons ridicules et les condamnations varient de quelques Missions obligatoires à la déportation pure et simple. Me concernant, la balance penche plus vers la deuxième option… et je traîne des pieds pour retarder cette décision le plus possible.
Des factionnaires nous ouvrent des portes blindées de cinq fois ma taille, qui dévoilent la salle d'audience, aussi scintillante et extravagante que le reste du bâtiment. M. Naha et moi y entrons en premier. Des banderoles rouges et dorées recouvrent les moulures des murs, des sculptures de cœur décorent les bancs jusqu'au pupitre du juge, couronné d'un drap de soie. Les ECOs ne font pas dans la dentelle pour leurs bâtiments officiels.
Mes gouttes de transpiration tremblent comme sur une enceinte en marche.
Je n'ai rien à faire ici, mais on allait y jouer ma vie aux dés.
L'assemblée se constitue jusqu'à la fermeture des portes. Je ne peux m'empêcher de la balayer du regard, malgré les conseils de M. Naha. Un visage me bloque. Il m’aperçoit. Et me glace le sang.
Yohri. Il ne manquait plus que ça.
Mal placée sur mon siège, je m'enferme dans mon cocon. Je l'avais presque oublié… Quelle conne. J'ai beau me pincer, m'assurer que mon esprit ne me joue pas des tours, non, il me fixe et il a soif de vengeance.
Si je ne peux pas parler de papa, je devrai argumenter autour de la semaine passée en sa compagnie. Malheureusement, c’est sa parole contre la mienne et le procureur se range clairement de son côté.
Je suis dans la mouise.
— Madame, m'interpelle M. Naha. Vous n'avez pas brisé le coeurtex de cet homme.
— Quoi ?
— Je ne me répéterai pas.
— Mais…
Le claquement d'un marteau résonne, et la salle, comme réactive, se pare de néons bleutés. Les gravures murales s'illuminent. Imaginent-ils les sentences moins douloureuses quand annoncées sous une jolie décoration ?
— La séance va commencer. Notre cas oppose l'accusée Vanadis Meesvat au plaintif Yohri Malkez, accoudé de sa famille et l'institution des Enfants au Cœur d'Or.
— Mais c'est pas juste ! soufflé-je.
L’avocat m'ignore. Cette annonce n'a pas l'air de le choquer.
La Juge résume les faits, ou en tout cas, ce qu'Yohri et divers ECOs ont raconté, et sans surprise, la vérité s’en retrouve informe. L’on m’a peint en sociopathe prête à tout pour briser le monde, une semi-femme qui a prémédité son acte sans une once de pitié ou d’appréhension. La Juge précise heureusement ce que j'ai avoué à mon arrivée ici — ma motivation derrière ces actes. Toutefois, l'impassibilité des membres du conseil est éloquente. Ils devraient pourtant comprendre l'honorabilité et la valeur de mes raisons ! Mon cœur ne rougeoie pas pour rien !
— J'appelle l'accusée à la barre.
La Juge m'indique le pupitre près du sien, ainsi que le réceptacle qu'il supporte. Je grimpe sur le piédestal, le cœur battant, et place mon organe cordial sur le récipient. Une aura bleue en émane. Aux yeux de tous apparaît un hologramme récapitulant diverses informations : prénom, genre, situation, groupe sanguin, etc. Elles qualifient mon cœurtex de simplement « solide. » Le réceptacle refuse de le libérer — il le bloque sur place. La salle ne réagit pas. C’est normal.
— Mademoiselle Meesvat. Prenez conscience que vous avez le droit de non-parole. Seulement, si vous en faites usage, vous devrez en subir les conséquences. Tout ce que vous direz sera noté, enregistré, et pourra être utilisé contre vous. Jurez-vous de dire la vérité, rien que la vérité ?
— Je comprends. Et je le jure.
Ce discours me flanque un coup de fouet. Je ne m'adresse pas à n'importe qui, cette fois, et les enjeux m'empoisonnent doucement. Je ne me suis jamais retrouvée devant la loi. Aujourd'hui pourrait être mon dernier jour de liberté…
… de vie.
La prison. La déportation. Le lynchage. Les pires décisions, plausibles ou non, m'écrasent les épaules et le torse. J'aurais espéré un avocat doué, mais une rivière de transpiration coule sur sa peau, à lui aussi. Je peine à dévier mon regard, car si je ne le fixe pas, je fixe Yohri, ou la femme prête à briser mon avenir d’un coup de marteau. Comment dompter ma respiration dans ces conditions ? Mon cœur ne suit plus.
La poubelle.
Le couvercle.
Il s'ouvre.
Il se referme.
Inspire.
Expire.
I n s p i r e.
E x p i r e.
L'avocate d'Yohri se lève. Son visage me dit quelque chose. Elle doit représenter toute la famille.
— Il n'existe pas pire crime que celui commis par Madame Vanadis. J'espère que vous en êtes conscients. Tâchons donc de ne perdre le temps de personne. Madame Vanadis, confirmez-vous les faits énoncés plus tôt ?
L'hologramme diffuse de nouvelles informations, diverses preuves et pièces à conviction récupérées par la police, dont la lampe que j'ai utilisée pour assommer Yohri. La flaque de sang qui flotte près d'elle est annotée de mon nom, du sien et du mot « correspondance » répété. Ils savent tous qui je suis. Ce que j’ai fait également. Nier quoi que ce soit m’est impossible. À moins que… ?
— Oui… à une chose près. Je n'ai pas détruit ce coeurtex.
Par Soracle… dans quoi mon avocat m'embarque-t-il ?
— Nous le saurons bien assez vite. D'après vous, tout cela remonterait à cette terrible journée durant laquelle votre mère, Laurane Meesvat, a brisé le coeurtex de votre père, après quoi elle n'a plus donné de nouvelles.
Une photo de l'Absinthe grésille.
— Oui, affirmé-je.
— Et cela vous paraît assez pour justifier ces actes barbares ? Supposons que vous n'ayez… pas brisé le coeurtex de mon client. Il nous reste à votre encontre des violences verbales et physiques envers un ECO, du squat chez une forgeuse cordiale, aussi ECO, une tentative de lutte contre des SCOs… Il faut le voir pour le croire.
— Honnêtement ? Oui. Pour mon père.
Les yeux de M. Naha me hurlent de me taire, mais comment ne pas mentionner papa si l'avocate lance le sujet ? Je n'ai pas pu voyager dans le temps pour rester muette face aux commissaires qui m'ont placée derrière les barreaux !
— Vous ne semblez pas le regretter. Il semblerait qu'avoir une Absinthe dans votre famille vous ait inspirée. Telle mère, telle fille, comme on dit.
— Vous n'avez aucune idée de ce qui se passe dans mon cœurtex ou dans ma tête ! grondé-je.
— Ah ! Je n'en ai pas besoin.
Un talon aiguisé me broie le pied. M. Naha me poignarde du regard. Cette agressivité…
Mon agressivité…
Il m'accuse silencieusement. Vanny, ce n'est pas le moment de t'attiser les foudres du peuple.
— Je… Je n'ai rien à voir avec elle. Au contraire. Et bien sûr que je regrette, je ne fais que ça ! Je suis pas un monstre, je voulais juste…
— Vous vouliez ?
— Sauver mon père d'une mort certaine. J'ai cherché des solutions qui ont mené à tout ça, mais je n'ai rien fait de… digne d'une Absinthe ou d'une Sans-Cœur, je vous le jure, et vous devriez comprendre ! La pénurie nous pousse à bout, tous autant que nous sommes. Vous pouvez peut-être m'en vouloir d'avoir… fait ça, mais pas d'avoir cherché à sauver la personne la plus importante à mes yeux. Vous auriez essayé aussi. J'en suis sûre.
L'avocate me sourit. Elle ne lit pas dans mon cœurtex, sinon, elle saurait que je rêve de lui enfoncer mon poing dans la figure. La voir aux côtés d'Yohri avec son ton narquois me cause des sueurs froides, des démangeaisons, pire que si une nuée d'insectes me recouvrait la peau.
— Avez-vous prémédité le brisement d'Yohri Malkez, Madame Vanadis ?
— Je… Non. Je vous l'ai dit. Ce n'est pas moi. Ça ne peut pas être moi…
Bordel, Naha, rapplique au lieu de me laisser patauger dans mes mensonges ! Pourvu qu'ils ne remarquent rien… j'ai juré, après tout. A leurs yeux, je dis la vérité, n'est-ce pas ?
— La forgeuse cordiale chez qui vous avez logé, Margaret Sofia, pourrait-elle le confirmer ?
— Elle n'a rien à voir avec tout ça.
— Nous avons pourtant trouvé chez elle un marteau qui aurait servi à la destruction du cœurtex de mon client. Souhaitez-vous continuer à nier ?
Sa télécommande projette un modèle de ce dernier, ainsi qu’une photo de la trace de sang que j’avais laissé sur son parquet. Je déglutis. Ils n'ont pas intérêt à la condamner. J'alterne entre les deux avocats dans un appel à l'aide silencieux, mais le mien semble indisposé à m'en fournir. Bon sang. Je ne peux pas les faire attendre !
— Elle l'a détruit car elle savait que ce n'était pas le mien. Si j'ai… Écoutez, j'avais peur. Si c'est vraiment moi qui ai brisé ce coeurtex, c'était pas mon but, et… j'avais peur qu'on m'accuse alors que je le mérite pas. J'ai juste voulu cacher…
— La preuve de votre culpabilité ?
— Non, non… !
— Dans tous les cas, vous vous êtes bien enfuie de chez elle.
— Non. Je suis rentré chez moi. Comme d'habitude. Je me sentais pas bien, rongée par la crainte d'être une mauvaise personne et j'avais besoin de mon père pour me consoler, mais il était évanoui. C'est à ce moment-là que l'on m'a arrêté, mais je ne sais pas s'ils l'ont aidé. Je ne sais pas si mon père est encore en vie ou si les ECOs l'ont laissé pour mort !
— Margaret Safia est une ECO. Savez-vous pourquoi elle aurait détruit un coeurtex potentiellement réutilisable alors que nous subissons une pénurie de coeurtex sans précédent ? Avait-elle l’intention de vous aider ?
— Je… J’aurais aimé, mais non.
— Vous l’avez forcée à le détruire ?
Les dernières paroles de la grand-mère me reviennent partiellement en mémoire. Elle m’avait dit de partir… qu’elle avouerait s’être cachée, de peur que je lui fasse du mal. Nous ne sommes pas censées avoir communiquer. L’avocate le sait.
— Je ne suis pas dans sa tête. Elle était pas là quand j’étais chez elle. J’y étais car c’était le dernier endroit où je me sentais en sécurité… mais c’était une erreur. J’ai tout laissé dans la précipitation. Qu’importe son raisonnement, je la connais, elle ne ferait jamais quelque chose qui irait à l’encontre du peuple.
Elle ne lâche pas. Les questions s'enchaînent et elle m'accable d'accusations, certaines infondées, pour m'enfoncer aux yeux de l'assemblée. Sa tactique virulente m'horripile et je ne peux que pousser un lourd soupir de soulagement lorsqu'elle annonce en avoir terminé. Mes mensonges en demi-teinte ont-ils convaincu qui que ce soit ?
M. Naha me considère avec dépit. Si seulement il n'avait pas peur de son travail ! Le gars arrive tout tremblotant avec deux jours de retard… tu parles d'un professionnel. Il tente de me rassurer, mais je baigne dans l'incertitude. Pourvu qu'ils ne condamnent pas Margaret. J'ai déconné en l'attirant dans mes histoires, et maintenant, elle risque aussi sa vie, son dorage.
— M. Malkez, s'il vous plaît.
Bon sang. Le cauchemar reprend. Le blond s'avance vers le juge, plus grand qu'avant. Si Oriane est un chrysanthème, lui est une plante verte… non — un sapin. Haut. Large. Feuillu. Froid. Comme sorti d'une toundra. Il prend place sur le second pupitre, et son cœurtex d'or, dans le réceptacle. Conjointement, l'aura bleue de tout à l'heure ainsi que l'hologramme…
Attends.
Son cœurtex ?
Il en a déjà récupéré un ? Je me suis battue corps et âme pendant des semaines, et lui en reçoit un nouveau d'un claquement de doigts ? Quoi d'autre, s'est-on agenouillé devant lui après lui avoir cuisiné un bon petit plat ?
Qu'on me taille les veines.
En même temps… je m’y attendais. Je l'avais visé pour cette unique raison.
Tout de même, la réalité blesse.
Le mérite perd de son sens.
Ils discutent, mais les terribles souvenirs de cette dernière semaine me hantent. Yohri pose les faits sur la table et je n'arrive plus à relever les yeux, car ils sont indéniables.
— Je n'ai jamais vu quelqu'un avec autant de rage et de volonté à détruire quelqu'un d'autre. J'ignorais même qu'il était possible de briser un cœurtex à mains nues. C'est ce qu'elle cherchait, elle est coupable, plaide-t-il.
Sa passion fait mouche. Les juges s'observent, scandalisés — leur réaction n’a aucun rapport avec le détachement dont ils faisaient preuve face à ma défense.
Cette fois, pas de doute.
À cause de lui, d'eux, je rejoindrai les démons.
Je me bouche les tympans pour ne pas entendre ces atrocités. De longues minutes, seuls des murmures interrompent le fil de mes pensées. J'ai besoin de m'échapper. De boire. Beaucoup. De fumer. De coucher avec quelqu'un. De tout oublier. De quelque chose.
M. Naha se lève, les doigts plantés dans sa paperasse. M'aiderait-il à creuser ma tombe, ou a-t-il prévu un coup de maître ? Je tends l'oreille sans grand espoir. Prouve-moi que j'ai eu tort, que je n'ai pas accepté de mentir de façon aussi évidente pour rien.
— Selon moi, ma cliente a fait de vous sa victime, car vous ressentiez des sentiments pour elle. Vous l'accusez donc de manipulation. Ce que vous omettez, toutefois, c'est que vous l'avez manipulée tout autant.
— Pardon ?
La réaction d'Yohri miroite la mienne. De quoi parle-t-il ? Et d'où sort-il cette conviction ?
— Ma cliente m'a avoué que vos « sentiments » n'ont jamais été que bagatelles pour vous… faire plaisir, disons. Qu'ils sont apparus par magie après la perte de poids qu'elle a vécu plus tôt dans sa vie alors que vous la connaissiez depuis bien plus longtemps. Par ailleurs, vous confirmez le brisement du cœurtex à la main. Si vos sentiments étaient réels, cela n'aurait pas été nécessaire. De tels propos auraient brisé n'importe quel coeurtex amoureux de façon tout à fait naturelle. Je juge donc égales la probabilité que vous l'ayez brisé pour accuser ma cliente, et celle que ma cliente soit coupable. Après tout, il n’y avait pas de caméras dans votre chambre, si ?
Yohri secoue la tête, incrédule.
— Objection, interrompt l'avocate. Nous ne possédons ni preuve ni objet ayant servi au brisement ou accusant mon client.
— Ou la mienne.
— La lampe de chevet de…
— La lampe a servi à assommer M. Malkez. Je ne remets pas en doute la violence de ma cliente, et elle mérite d’être punie pour cela, le brisement, manuel, qui plus est ?
C’en est trop. L’air bloque mes poumons.
Je ne…
lui ai…
jamais dit ça.
Notre conversation n'avait pas excédé les formalités. D'où sortait-il des informations aussi personnelles ? Comment…
A-t-il passé ces deux derniers jours à empiéter sur ma vie privée au lieu me demander en face à face ? J'aimerais le plaquer au mur, mais il enchaîne les questions avec plus de violence que sa collègue, et l'espoir renaît. Ces dernières entrent dans des détails inutiles. A-il prévu de nous faire perdre du temps, de coller Yohri à la barre jusqu’à l’épuisement ?
S'il s'était correctement renseigné, toutefois, il aurait su ne pas traîner Margaret dans ses théories. Loin de la vérité, il propose qu'elle ait travaillé avec Yohri pour me faire tomber. Je lui écrase le pied en retour, mais il déblatère.
Avec son nouveau cœurtex, Yohri semble avoir perdu tout sentiment pour moi. Ses yeux m'assassinent, ses mots me sifflent du venin et il enchaîne les accusations. Lui entraîne Oriane dans sa défense, et mon cœur s'écroule — que pensait-elle de moi ? Lui a-t-il lavé le cerveau ? Mon petit chrysanthème… je ne supporterais pas le voir faner en ma présence.
— Ma petite soeur vous le dira, insiste-t-il. Vanadis avait tout prévu, j’en suis sûr. Tout. Et Oriane étudie ici. Je peux vivre avec le fait que vous doutiez de mes paroles, mais s’il y a bien quelqu’un d’intègre et de vrai sur cette planète, c’est elle.
Elle… et le document sur lequel elle avait noté toutes les idées possibles et imaginables pour sauver papa.
— Vous voulez donc l’appeler à la barre ?
— Elle n’est même pas là ! entré-je en éruption.
M. Naha pose une main sur la mienne, mais je la retire aussitôt. D’un murmure éraillé, je réplique :
— Pas ma meilleure amie !
— Patience.
Ses quelques prises de paroles ont le don d’avoir sur moi l’inverse de l’effet escompté. Plus que jamais, la patience n’est pas une vertu dont je peux profiter. Près de la Juge, Yohri se montre droit, la posture dure comme du diamant.
— J’attendrai le temps qu’il faut, mais oui, j’aimerais l’appeler à la barre. De toute façon, je suis sûr que M. Naha a encore des questions inutiles à me poser pour nous divertir en attendant son arrivée.
— Vous pensez vraiment que votre soeur acceptera de témoigner sur-le-champ ? grince le concerné, une pointe d’impatience dans le ton.
— Je demanderai à mon père et vous n’aurez qu’à obéir, qu’importe ce qu’elle veut ou ce que vous voulez !
Mes poignets craquent. Je vais m’arracher les cheveux. Comment…
La porte de la grande salle grince et des cris de panique retentissent soudain. Telle une entité unique, l'audience se retourne vers une femme essoufflée, à l’entrée. De la fumée s'échappe de l'ouverture.
— Au feu ! Au feu !