10- Village

Par Dédé

— Paëlla ! C’est l’heure de la berceuse du village ! La berceuse du village !

— C’est ton passage préféré de la Berceuse de Décembre, Patober ?

— Celui que je connais le plus. Je me sens privilégié de voir ça de mes propres yeux.

— Tu sais ce que c’est, au moins, la berceuse du village ?

— Oui ! Des bruits de la vie rurale, dans une musicalité exceptionnelle.

— En effet.

— Qu’est-ce que tu crois ! Je me suis renseigné sur l’événement avant de venir.

— Dis, Patober… Il faut que je te parle de quelque chose.

— Bien sûr, Paëlla. Je t’écoute. Que se passe-t-il ?

— C’est… bizarre… à dire. C’est Ravi… Il est adorable avec moi. Il me fait penser à Kass et à toi. Mais… Je sais pas… Je crois que moi, je suis pas comme vous. J’aime être avec lui mais je suis pas aussi attentionnée. Pas amoureuse. Alors que je sens que j’ai devant moi toutes les raisons de l’être. Mais non, je le suis pas. Est-ce que ça veut dire que j’aime personne ? Que je vais finir seule ?

— Ne dis pas n’importe quoi, Paëlla ! Personne ne t’oblige à tomber amoureuse de Ravi ou de qui que ce soit. Et même… Il y a des millions de façons d’aimer.

— Je sais même pas si j’ai déjà été amoureuse dans ma vie, en fait.

— Ce serait si grave que ça ?

— J’en sais rien.

— Non, ce n’est pas grave du tout. L’important, c’est que tu sois heureuse. Le monde est un vaste village et tu y as ta place. Tu sais que tu es mon village. Tu n’es pas seule ou anormale. Tu es toi. Tu mérites d’exister, de briller pour ce que tu es au fond de toi.

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