13. La comédie

Notes de l’auteur : A lire après les chapitres précédents.
Je prends tous les commentaires qui m’aident à progresser. Merci à vous de m’y aider avec patience et bienveillance :-)

La fraîcheur de la rosée me réveilla. Le ciel était bleu et des pétales roses de cerisier virevoltaient au dessus de moi. Je me levais, époussetais mon pantalon et me dirigeait vers l’auberge.

« Ah te voila Gramb, tu es bien matinal? Tu as déjà eu le temps de visiter les ruines que je t’ai conseillé ? » s’écria l’aubergiste, toujours sur le pont et toujours en forme.

« Non, je n’arrivais pas à dormir, alors je suis sorti prendre l'air…Et il faut croire que j’ai finis par être bercé par la lune » lui répondis-je dans un petit rire, confuse devant mes pieds nus mouillés et mes cheveux ébouriffés.

J’entendis un verre se poser, je me retournais pour saluer son propriétaire et me figeais. Il était là, assis un crayon à la main, immobile, le visage fermé, il me dévisageait. Je tournais immédiatement la tête, silencieuse et je remontais en courant dans la chambre. Il ne vint pas, bien sûr.

J’allais partir, c’était désormais une certitude, ce que je ne savais pas encore c’était : pour aller où et quand…Pour l’instant, j'etais Gramb... Je me nettoyais et m’habillais. Mes yeux étaient rouges et gonflés, mais je n’y pouvais rien. Mes mains tremblaient, mais je n’y pouvais rien. Je devais contrôler ce qui était contrôlable et me donner des objectifs clairs ! Celui du jour : réussir à discuter avec lui, non pas de cette Sophia dont la seule pensée me donnait la nausée, mais bien de ce qui c’était produit il y a maintenant 6 jours.

Je descendis en faisant mine d’avoir bien trop bu la veille, me frottant le front. « Hey Gramb, me dit pas que t’a mal aux ch’veux? » s’écriait Johnny. Je rejoignis Saad à sa table. Il leva les yeux vers moi. Je lui adressa un grand sourire bien faux. Et c’était le maximum que je pouvais faire en cet instant où l’unique envie que j’avais était de lui arracher les poils de barbe un par un avec les dents de Sophia, d’en faire une tresse et d'y accrocher son machin à un sanglier enragé.

« Excusez moi, la bière était bonne, vous avez raté quelque chose ! », réussissais-je a dire avec un faux rire, mauvaise comédienne. 

Il ne disait rien, son expression était indescriptible. Il tourna le visage vers la fenêtre, semblait hésiter et dit après un long soupir : « Je vous adresse mes plus plates excuses, j’ai agis comme un idiot ». Les larmes me montèrent aux yeux, je ne m’y attendais pas.

Il venait de saboter en deux secondes tous mes efforts pour garder bonne contenance, je détournais le regard, les lèvres pincées, silencieuse. Il avança la main vers les miennes, mais l'idée du moindre contact m'était insupportable. Je me levais brusquement et sortis !

J’avais besoin d’air, de grosses larmes coulaient sur mes joues. J’avançais rapidement dans les herbes hautes, sans aucun autre but que de réussir à me calmer. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me suive. Aussi quand il empoigna mon bras pour m’empêcher d’aller plus loin, je fus tellement surprise que je perdis l’équilibre et me retrouvait dans ses bras. Je le repoussais aussitôt tombant lourdement sur le sol.

« Voulez-vous bien vous calmer ! Qu'est-ce qui vous prend ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez vous ? » m’aboya-t-il dessus. Je me relevais le toisant les yeux pleins de colère.

« Moi ? Ce qui ne va pas chez moi ?! Je pourrais vous poser la même question ? » et instinctivement, j’allais vers lui et le poussais violemment. Il fut surpris.

« D'accord, calmons-nous, je ne veux pas vous faire du mal... » me répondit Saad.

« Ah oui? Parfait, c’est intéressant ! Moi, au contraire, j’ai très envie de vous faire du mal ! » le provoquais-je en le poussant de nouveau.

« Vous allez faire quoi ? » ajoutais-je. J’étais hors de moi. Il reculait mais j’avançais encore.

« Dites-moi ? Vous allez faire quoi ? » « Votre numéro habituel de séduction, m’hypnotiser ou me gronder comme une fillette? » « Dites-moi? Quelle est votre humeur aujourd’hui ? » lui crachais-je furieuse. Je le poussais encore plus violemment d’autant qu’il ne réagissait pas. 

Son regard devint glacial, il souffla, les narines dilatées.

« …Vous ne me laissez pas le choix ! » dit-il en attrapant mon bras alors que je tentais de le pousser une nouvelle fois, il le tordit et le bascula dans mon dos ce qui me fit hurler de douleur. Plus je bougeais, plus il appuyait et plus je me tordais de douleur. Je n’avais pas la force de le contrer, mais il était hors de question d’abandonner. Je criais et il me mis une main contre la bouche pour étouffer mes cris. Et soudain, je sentis une force monter puis exploser hors de ma poitrine.

Il fut envoyé à moitié assommé plusieurs mètres plus loin par le souffle magique. Je tombais à genoux, essoufflée, interdite…

Je venais de générer mon deuxième sort de protection. J’avais une première réponse à mes questions et ce n’était pas une bonne nouvelle pensais-je avec horreur. Mais avant que j’eu pu réagir, il se releva rapidement et me lança un sort, je m’effondrai inconsciente. 

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