18 ans

Par Ev5

J’ai pleuré jusqu’à ce que mon ventre se noue, jusqu’à ce que ma tête pulse sous la douleur.
À quelques jours de mes dix-huit ans, je me noie dans un torrent de larmes, couché sur mon lit, le regard perdu vers le sommier du lit du haut car je n’ai pas le luxe d’un plafond pour m’échapper.

Je n’ai jamais voulu en arriver là.
Et pourtant… peut-être que si.
Peut-être que je n’ai vécu que pour ça : atteindre dix-huit ans et m’arracher enfin à cet enfer.

Mais depuis longtemps, j’ai déposé les armes.
Depuis longtemps, j’ai quitté l’idée même de vivre dans ce monde.

Aujourd’hui, je suis dépassé par l’échéance.
Je n’ai pas envie de franchir ce cap.
Rien que l’imaginer me lacère les tripes.
L’air devient trop lourd, ma gorge se ferme, ma tête tambourine.
Puis la nausée revient la même qu’aux jours noyés de médicaments.
Ma peau se souvient. Elle démange.
Et une pensée douce et dangereuse traverse : l’ouvrir.

J’aimerais qu’ils oublient mon anniversaire.
J’aimerais que ce jour n’existe pas.
Je veux rester là, sur mon lit, à pleurer.
Ne rien souffler, ne rien fêter.
Jamais.
Cette angoisse m’écrase comme une pierre tombale posée sur ma poitrine.

Ils ne comprendront pas que mon anniversaire est un fardeau.
Ils ne le sauront jamais.

Je suis pétrifié devant ce que je porte en moi.
Cette chose qui m’habite et m’écorche.
Je retourne dormir pour m’enfuir, car c’est la seule échappatoire.

C’est terrible.
Je n’ai jamais versé autant de larmes en si peu de temps.
C’est terrifiant.

Je ne veux pas de ce jour.
Pas de ce passage.
J’ai toujours rêvé que mon dernier souffle coïncide avec ma bougie éteinte.

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Bruns
Posté le 09/08/2025
Bonjour EV5
encore une fois, la réalité derrière le texte dépasse celui ci.
Que dire si ce n'est qu'il en devient poignant. Il est heureux que tu canalise des sentiments sur le papier. Je ne peux que t'encourager à continuer.
Bruns
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