Il s'ennuyait. Mais c'était son quotidien depuis plusieurs semaines. Sa fille était venue lui rendre visite. Une fois. Son petit-fils était venu lui rendre visite. Deux fois. Son conseiller était venu lui rendre visite. Cinq fois.
Le roi était seul dans son château à l'abandon. Il ne pouvait se résoudre à partir lui aussi, car sinon qui en prendrait soin ? Il vivait là depuis son plus jeune âge, et l'idée seule de quitter le palais en ruine le dégoûtait. Ils avaient essayé de le convaincre.
Ce n'était que des profiteurs. Ils voulaient racheter le château pour un prix moindre, le vieux roi en était persuadé. Jamais il ne céderait. Jamais.
Alors il restait. Il tenait bon. Et même si il devait se priver des repas de luxe qu'il aurait pu avoir en vivant en ville, il tenait bon. Même si il ne s'était pas changé depuis plusieurs semaines, il tenait bon. Même si les seules personnes avec qui il partageait son quotidien étaient un cafard et un poisson qui agonisait dans une flaque sombre, il tenait bon. Envers et contre tous, il tenait bon.
Oh, le vieux roi avait pu méditer sur sa vie. Il en était arrivé à la conclusion qu'il n'était important pour personne depuis la mort de sa très chère femme, la reine. Sinon, peut-etre seraient-ils restés pour l'aider, peut-être que la cour aurait refusé de s'installer en ville.
Pourquoi tout le monde partait-il en ville ? L'attrait de la nouveauté était donc si important ? Le roi était triste et déçu. Les jeunes, c'étaient toujours les jeunes qui décidaient de tout. Et lui ? Lui, le vieux roi qui avait tout sacrifié pour son royaume ? N'avait-il donc aucuns choix a faire pour lui ? Visiblement pas, on le remplaçais si vite !
Il est vrai, on lui avait parlé de venir en ville. Jamais ! Il avait été si virulent sur le sujet que son conseiller avait compris qu'il ne fallait pas insister. Ah, pour une fois qu'il comprenait quelque chose, celui-là !
Et là, assit sur son vieux trône qui cedai petit à petit sous son poid, il sombrait dans la démence.
Le texte pose beaucoup de questions en laissant volontairement des blancs dans l'histoire, et j'adore essayer de les combler !
Est-ce que le vieux château est une métaphore d'un esprit derrière lequel on se retranche ? Est-ce qu'il y a une binarité entre la vieillesse rurale et la jeunesse citadine ?
Je peux essayer de répondre à ces questions en interprétant et en me glissant dans le texte, et c'est ce que j'aime dans les textes courts !
Tu l'auras compris, j'ai donc beaucoup aimé. Le premier paragraphe a une mélodie bien à lui, que j'ai énormément aimé. Quelques passages me semblent plus maladroits et moins harmonieux au niveau de l'écriture, mais ça reste une plume de très belle qualité !
Il reste également quelques erreurs de conjugaison qui peuvent gêner, mais sinon j'aime bien l'ambiance et ta plume