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Par OC_

Une urgence quand écrire vient à la main

voici qu’on polit à l’écart le reflet mat de ce qu’on dit

poème (mais ce mot trop vif ou clinquant)

au plus une buée pour revenir au titre

faudrait-il en montrer davantage ?

 

ne le fait-on pas un peu déjà en parlant à voix haute

des gestes qui conduisent à (parfois) quelque chose

 

on rechigne à dire mieux c’est là notre mesure

le reste est laissé aux yeux des autres

 

poème avec juste ce qu’il faut d’indocile il n’y a

pas de prétention de

nouveauté transgressive : on ne prétend rien renouveler

au plus écrire avec la confiance d’un geste qui nous ressemble ?

 

*

 

Les poèmes éclateraient en buées

comme autant de pièges ou de

vitres floues (ce qu’on prétend voir à travers) :

les après-midi longtemps occupés de linges déployés au fil du courant

le long des pierres de rives et des galets

on parle de cela mais ? Au plus

des paroles dites ou

que l’on croit telles dans un temps de l’enfance ?

la seule chose sûre : le bruit de la rivière dans la fraîcheur d’une saison

et des paroles qui se joignent

à ces buées de linges et de paroles

déployées ?

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JeannieC.
Posté le 05/03/2023
De nouveau des réflexions qui touchent juste. L'éphémère et le fragile de l'écriture - qui se rapproche de la parole - tant elle semble venir à la main comme un besoin furtif. L'image de la buée semble récurrente chez toi et elle me plaît, toute douce, vaporeuse, mais destinée à disparaître une fois qu'on y a tracé des choses pour un instant. <3

Je repasserai !
Bonne soirée, au plaisir !
Mnémosyne
Posté le 03/03/2023
J'aime beaucoup cette vision presque éphémère de l'écriture et de la parole. J'apprécie la mise en page, les jeux typographiques, le rythme saccadé. C'est un plaisir à lire.
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