Enzo…
Cette voix…
Enzo !
C'était moi qu'elle appelait… ?
— Enzo, tu m'entends ? Réveille-toi !
J'ai papillonné des cils et la figure incertaine d'un homme est apparue au premier plan, beaucoup trop près de mon visage. Je me suis redressé d'un coup. Mauvais réflexe : ma tête a percuté la sienne dans un bruit de noix de coco trop pleine.
— Aah !
Mon père est retombé sur les fesses, les mains collées sur le nez et j'ai plaqué les miennes sur mon front.
— Bon sang, Enzo !
— Désolé, tu m'as fichu la frousse.
— C'est moi qui t'ai fichu la frousse ? J'ai bien cru que tu te réveillerais jamais ! Tu peux m'expliquer ce que tu fabriques, couché par terre ?
— Hein ?
Tout en massant mon front, j'ai regardé autour de moi.
J'étais dans ma chambre, assis sur le plancher, entre mon lit et mon bureau, au milieu des chaussettes et des moutons de poussière. La lumière du petit matin se déversait par le Velux au-dessus de nous. J'avais terriblement mal au dos, comme si j'avais dormi sur des galets – en fait, c'était sur mon sac à dos, toujours harnaché à mes épaules, que j'avais passé la nuit. Mon père me dévisageait, l'air carrément inquiet. Il y avait sûrement de quoi. À tous les coups il était venu me réveiller en voyant que je ne me levais pas et il m'avait trouvé là, étendu sur le sol.
— Est-ce que ça va ? m'a-t-il demandé. Tu as fait un malaise ?
— Un malaise ?
J'ai senti poindre la crise de panique – de son côté, pas du mien.
— Oh non. Non, je… j'ai dû tomber du lit pendant la nuit et me rendormir, ai-je répliqué en haussant les épaules.
— Tu t'es couché… tout habillé ?
J'ai baissé les yeux sur mon jean couvert de taches d'huile de moteur et j'ai lâché la première excuse qui me venait à l'esprit :
— J'étais crevé. Je me suis jeté sur mon lit en rentrant et puis, ben je crois que j'ai dû sombrer sans m'en apercevoir.
— Avec ton sac à dos et tes chaussures ?
Il y a eu un instant de flottement. Puis je me suis forcé à rire, genre « oh ben oui tiens ? Ça alors ! Comme c'est amusant ! ».
— Faut croire que j'étais vraiment très fatigué !
— Enzo… tu as du sang séché sur la lèvre.
— Ah ?
J'ai aussitôt passé le dos de ma main sur ma bouche.
— J'ai dû m'arracher un peu de peau, c'est rien.
Ça commençait à faire beaucoup de suppositions pour le même réveil. J'avais beau être un as quand il s'agissait de feindre la décontraction, je voyais bien à son froncement de sourcil que mon père n'était pas convaincu. Il se faisait du souci, mais qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Je n’avais pas la moindre idée de comment j'avais atterri dans ma chambre. Je me souvenais avoir quitté la casse moto en fin de journée, je me revoyais prendre le bus puis marcher dans la rue pour rentrer. Il y avait eu cet homme blessé qui avait débarqué de nulle part avec son épée et ensuite… Ensuite, ç'avait tourné au cauchemar.
— Tu es sûr que ça va ? On devrait peut-être aller voir le docteur ou… ou l'hôpital ?
— L'hôpi… ? Mais non ! C'est rien p'pa ! C'est pas la première fois que je tombe de mon lit, ni que je dors habillé ! J'ai pas fait de malaise. Qu'est-ce que tu vas leur dire, à l'hôpital ? « Mon fils a dormi avec son sac à dos, est-ce que c'est grave docteur » ?
Mon père a pouffé de rire, signe que je marquais des points. Après tout, il avait l'habitude que je lui en fasse vivre de toutes les couleurs. Je m'endormais souvent n'importe où et n'importe comment, dans le canapé du salon, à la table de la cuisine ou à mon bureau, le nez dans mon bric-à-brac de mécano ou dans mes devoirs. Plus jeune, j'avais tendance à embarquer ma couverture et à aller me rouler en boule dans un coin de l'appartement. J'étais comme qui dirait sujet au somnambulisme. Le pire, ç'avait été la fois où il m'avait retrouvé debout sur le toit. À côté de ça, me coucher avec mes baskets et continuer à roupiller après être tombé du lit, c'était pas une catastrophe et ça me ressemblait bien.
Mais c'était plus fort que lui, il fallait toujours que mon père se fasse du mouron pour moi. Il a pincé les lèvres et m'a fixé comme s'il essayait de percer les mystères de mon cerveau malade.
— Tu as encore fait un de ces drôles de rêves, c'est ça ?
J'ai cillé. Un drôle de rêve. Ouais… On pouvait le dire comme ça. Sautant sur l'occasion, j'ai baissé les yeux et adressé un sourire coupable à mes chaussures. Mieux valait qu'il croie que le problème était dans ma tête. Ce qui était peut-être bien le cas.
— On devrait peut-être aller voir un spécialiste. Je sais pas, peut-être qu'il pourrait t'aider à mieux dormir et…
— P'pa, c'est pas la peine, c'est rien. Je vais bien, d'accord ?
Je l'ai regardé droit dans les yeux comme si c'était moi l'adulte et lui le petit enfant qu'il fallait rassurer. Mon père était une vraie mère poule. Ça ne me plaisait pas de lui faire des cachotteries, mais si je lui racontais que j'avais oublié comment j'étais rentré et que je croyais avoir assisté à un meurtre, c'était lui qui allait tourner de l'œil. Pendant toutes ces années, il s'était donné tant de mal à me traiter comme un garçon tout ce qu'il y a de plus normal. À faire comme si toutes mes bizarreries ne me rendaient pas effrayant, mais original. Si je me mettais à lui parler d'homme en armure sautant du toit des immeubles, d'épée, de lance, de méduse de lumière et de squelettes animés, là, il aurait été forcé d'admettre que j'étais timbré. Je ne voulais pas briser le peu d'illusion qu'il lui restait.
J'ai souri et, sans lui laisser le temps de répliquer, j'ai lancé :
— Je vais aller me laver. Il est quelle heure ?
— Sept heure dix. Mais, Enzo…
— Wouah, je vais être en retard !
Me débarrassant de mon sac, j'ai filé illico dans la salle de bain. J'ai tourné le verrou derrière moi et tendu l’oreille. Le plancher a fini par grincer, signe que mon père s'éloignait. J'ai soupiré et me suis tourné vers l'armoire à glace suspendue au-dessus de l'évier.
Effectivement, une croûte de sang avait durci sur ma lèvre inférieure. Ouvrant l'arrivée d'eau, je me suis frotté la bouche pour m'en débarrasser. Ma lèvre était comme neuve, il n'y avait pas la moindre coupure cachée sous le sang. Ça m'a laissé un peu perplexe. Je me suis forcé à inspirer profondément et j'ai tenté de rassembler mes souvenirs de la nuit dernière. À partir du moment où le vagabond à l'épée était apparu et avait lâché cette fumée noire sur moi, tout était devenu confus. Qu'est-ce qu'il m'avait fait au juste, avec ses fumerolles ?
J'ai enlevé mon tee-shirt pour vérifier s'il n'y avait pas une trace là où ce machin m'avait traversé. Rien. Ma peau était toujours aussi pâle, tendue sur mes côtes. J'ai passé cinq minutes à observer mon corps maigrichon sous toutes les coutures, à la recherche de preuves. Des bleus ou des égratignures, un doigt de squelette ou du guano de corbeau démoniaque, n'importe quoi qui puisse attester que je n’avais pas halluciné. Quand il est apparu que hormis la crasse que j'avais ramassée à la casse, tout était clean, je me suis avachi sur le rebord de la baignoire.
Ben ça, c'était la meilleure de l'année. Peut-être bien que j'avais rêvé en fin de compte ? Des morts menaçants, des types qui font des bonds de cinq étages et des lumières multicolores, ça ressemblait à ce que j'avais l'habitude de vivre en rêve, à bien y réfléchir. Mais en principe, je n’avais aucun mal à discerner le rêve de la réalité une fois réveillé. Là, je nageais entre deux eaux. Soit je m'étais endormi sans m'en apercevoir – dans le bus ? –, j'étais rentré en mode somnambule et mon cerveau avait tout imaginé, ce qui était plausible, soit… Soit le fantôme le plus agressif que j'aie jamais croisé avait embroché la réincarnation de Merlin l'enchanteur et il n’allait sûrement pas tarder à lancer son armée de squelettes endimanchés à mes trousses pour finir le travail.
J'ai haussé les épaules et achevé de me déshabiller pour prendre ma douche. J'avais sûrement eu affaire à des esprits farceurs. Les fantômes adoraient effrayer les gens. Déplacer des objets, faire grincer les portes ou planquer leur moumoute sous le canapé, ce genre de trucs.
J'ai enfilé des affaires propres et fait de mon mieux pour me composer une mine fraîche et dispo – un défi. Je n’avais pas grand-chose du bel Italien plein de vie et de soleil que s'imaginent les étrangers. J'avais bien les boucles brunes et les yeux noirs, mais des boucles ternes et incoiffables et des yeux creusés par les cernes. Avec ma carrure de gringalet et mon teint de fesse, c'était le total look macchabée. Le côté positif : je pouvais difficilement paraître plus fatigué que d'ordinaire.
Abandonnant l'idée d'avoir l'air vivant, j'ai rejoint mon père dans la cuisine qui se situait au bout du couloir. On habitait au dernier étage d'un petit immeuble, dans un quartier tranquille au nord-est de Florence. Ah oui, Florence, la grande, la belle. Mais chez nous, rien n'était ni très grand ni vraiment beau. On avait tôt fait de se marcher sur les pieds et comme ni mon père ni moi n'étions très branchés rangement, c'était pire encore. L'intérieur comme l'extérieur ne payait pas de mine, mais c'était tout ce qu'on pouvait s'offrir avec le salaire de mon père. Vous vous demandez sûrement où est passée ma mère dans tout ça.
Elle a mis les voiles quand j'avais cinq ans – quelque part par là. Rien de dramatique et de larmoyant, fonder une famille ne faisait simplement pas partie de ses rêves. Il y a des gens qui sont faits pour être parents et d'autres non. Elle ne l'était pas, sauf qu'elle ne s'en est pas aperçue immédiatement. Quand elle en a eu marre de jouer les femmes au foyer, elle a fait ses valises et elle est partie pour une vie plus exaltante. Elle a laissé un post-it sur la table à l'attention de mon père et on a plus entendu parler d'elle pendant trois ans. Aujourd'hui, elle court le monde au bras de son petit-ami du moment, un type accroc au gel et à l'autobronzant qui doit avoir dix ans de moins qu'elle.
Au fond je crois que ma mère a juste peur de vieillir. Alors elle rejoue ses vingt ans éternellement dans l'espoir d'oublier qu'elle a dépassé les quarante. Elle fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à des responsabilités. Elle a bien essayé d'obtenir ma garde quand j'ai eu neuf ans pour pouvoir toucher plus d'aide de l’État. Mon père s'est battu comme un fou pour l'empêcher de m'emmener. Le juge a tranché en sa faveur, étant donné que ma mère avait disparu dans la nature une première fois et qu’elle n’avait ni emploi stable ni logement digne de ce nom. Parfois elle me passe un coup de fil ou m'envoie une carte postale pour mon anniversaire, avec un mois de retard.
Je ne lui en voulais pas. Les gens se montrent parfois blessants, ils ne le font pas toujours exprès. Ils ont leurs raisons, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. En définitive, le comportement de ma mère m'inspirait plus de tristesse que de colère.
Mon père zappait les chaînes sur notre petit écran télé quand je suis arrivé dans la cuisine. J'ai fait semblant de ne pas remarquer son coup d'œil et me suis assis, un pied calé sous les fesses.
— T'es rentré tard, hier ? lui ai-je demandé en coupant une tranche du paneton qui trônait au centre de la table depuis trois jours.
— Oh, il devait être plus de minuit quand j'ai quitté le dépôt.
J'ai fourré un gros morceau de brioche dans ma bouche :
— T'fais quoi 'jourd'hui ?
Il a réprimé un sourire face à ma truffe pleine de miettes.
— Juste du ramassage scolaire, en fin de journée.
J'ai acquiescé. Mon père conduisait des bus pour la compagnie Maresca Fiorentino. Un métier loin d'être routinier. Son emploi du temps changeait sans arrêt et il n'avait qu'un seul jour de congé par semaine, qui variait lui aussi. On ne l'avertissait des trajets qu'il aurait à effectuer que deux jours à l'avance.
— Il y en a encore un qui s'est débrouillé pour vomir sur les sièges, a-t-il soupiré. C'est toujours pareil avec les supporteurs…
Généralement, il était réquisitionné pour du tourisme ou du ramassage scolaire, mais il lui arrivait aussi de couvrir des événements, comme hier soir où il avait joué les navettes pour toute une flopée de supporteurs de foot. Je devinais aux poches qu'il avait sous les yeux qu'il était vanné. Pourtant, quelle que soit l'heure à laquelle il rentrait, mon père tenait à ce qu'on prenne le petit-déjeuner ensemble. À la fois pour passer du temps en ma compagnie et aussi pour s'assurer que je parte bien en cours. Le réveil n’était pas une science exacte, chez moi.
Ce n’était pas facile d'entretenir une vie de famille en étant chauffeur de bus, mais mon père avait jamais fait que ça et il aimait bien son boulot. Au final, on ne s'en sortait pas trop mal lui et moi. On avait nos petites habitudes.
— Et demain, c'est mon jour de congé, m'a-t-il annoncé gaiement. Qu'est-ce que tu voudras manger, alors ? Ils ont fait un plat l'autre jour, à la télé – des aubergines au parmesan – je me sens bien d'essayer !
Cette fois, c'est moi qui ai retenu un sourire. Mon père avait deux passions dans la vie : Francesco Guccini et les émissions de cuisine. Imaginez une tripotée de ménagères qui se réunissent sur un plateau télé pour réaliser toutes sortes de plats, épaulées par un chef cuistot bedonnant ; ça se donne des astuces et des petits conseils sur le choix des épices ou sur la cuisson, ça papote, glousse à tire-larigot et mange à n'en plus finir. Bref, c'est plutôt barbant pour le commun des mortels. Mais mon père pouvait passer des heures à les regarder sans même avoir prévu de cuisiner. Je le soupçonnais d'avoir commencé parce qu'il voulait assurer en tant que père célibataire. Puis il y avait pris goût, à cette folle ambiance.
Quand son jour de congé tombait, il s'efforçait toujours de cuisiner un plat. Moi j'étais son goûteur attitré.
— Ouais, ça a l'air bon, ai-je dit, tout sourire. Pourquoi pas.
Il m'a lancé son regard plein de gratitude, celui qu'il me réservait quand il savait que je simulais l'enthousiasme pour lui faire plaisir. Fallait l'admettre, il était pas très doué en cuisine. Je prédisais un funeste destin aux aubergines. Il avait beau y mettre beaucoup de cœur, il ratait toujours quelque chose. C'était soit trop cuit, soit pas assez, ou trop poivré, trop sec, trop salé… Avec son étourderie, ça ne loupait jamais. Sans compter qu'il n’était pas du genre à pinailler sur les détails. S'il lui manquait un ingrédient, tant pis, il le remplaçait par un autre, persuadé que tous les fromages du monde feraient l'affaire ou que le résultat serait aussi bon sur une biscotte bon marché que sur du pain grillé. De ce côté-là, je savais de qui je tenais.
Chaque fois qu'il avait fini son plat, il posait l'assiette devant moi et il attendait mon verdict, les yeux pétillants. Je n’avais jamais le cœur à lui dire que ça manquait de ci ou de ça. Ce n’était pas l'important et il le savait très bien, de toute façon. Mon père n’était pas aussi naïf qu'il en avait l'air. Il savait qu'il ne ferait pas carrière dans la restauration. Pourtant on jouait le jeu tous les deux : je faisais comme si c'était délicieux et lui faisait comme s’il me croyait. Ça lui faisait plaisir de cuisiner pour moi, et moi ça me faisait plaisir de le voir heureux.
Il avait stoppé son zapping sur les informations et les commentaires de la présentatrice ont fini par nous atteindre.
— … du jamais vu ici, à Florence. Le corps a été retrouvé il y a une heure, ligoté au sommet du dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore.
J'ai arrêté de mâcher et mon regard s'est aussitôt porté sur la télé où défilaient des images de la Piazza del Duomo. La cathédrale Santa Maria y apparaissait, cernée par une foule de journalistes, de policiers et de badauds. Mon père a haussé les sourcils et monté le volume.
— Les autorités sont perplexes et ne comprennent pas comment le ou les auteurs du crime s'y sont pris pour hisser le corps de cet homme sur le toit du monument ni quelles seraient leurs motivations. L'identité de la victime n'a pas encore pu être établie. Plusieurs équipes interviennent en ce moment même pour décrocher le corps. Les citoyens se disent profondément choqués par ce geste…
— Quelle horreur, a lâché mon père en passant une main sur son front dégarni. Les gens deviennent complètement fous.
J'ai continué à fixer l'écran, paralysé. J'aurais voulu qu'ils nous montrent la victime avec plus de précision, mais les seules images qu'ils étaient parvenus à obtenir laissaient à peine entrevoir la silhouette du mort ; petite forme sombre ficelée sur la croix dorée du dôme au milieu des hommes grimpés là-haut pour la déloger. Dans mon estomac, le peu que j'avais avalé dansait la samba. Évidemment, la télé a suivi le mouvement.
Le son et les images se sont mis à sauter, à grésiller, comme sous le coup d'interférences. Une autre chose bonne à savoir sur moi : les appareils électroniques ont tendance à dérailler en ma présence, en particulier les postes de télévision, les radios et les téléphones. Je crois qu'ils ne m'aiment pas.
— Voilà que ça recommence, a bougonné mon père en se penchant vers le meuble pour lui asséner quelques coups sur la caboche, une technique qui avait fait ses preuves puisque la journaliste a fini par réapparaître.
— Certains parlent déjà d'acte terroriste, mais la façon dont la victime a été attachée, et qui n'est pas sans rappeler un crucifiement, pousse les autorités à privilégier l'hypothèse d'un rite religieux.
Elle a poursuivi son laïus, appuyée par les témoignages de spécialistes, mais je n'écoutais plus. Il n'y avait qu'une information qui continuait à tourner en boucle dans ma cervelle : cette nuit à Florence, un homme était mort. Cette même nuit où j'avais vu un homme se faire tuer.
Quelque part, j'avais la sinistre impression que le destinataire du message n'était ni le Pape et les catholiques, ni les Florentins ou les touristes, pas plus le monde occidental.
— Enzo… ? Est-ce que ça va ? On dirait que tu vas tourner de l'œil mon grand.
Je me suis arraché à mes pensées pour revenir à la réalité, dans la cuisine, avec mon père qui m'observait. Il m'a fallu plusieurs secondes pour remettre de l'ordre dans mes idées.
— Ah ? Oh, euh… c'est bizarre tout ça, hein ? ai-je éludé en feignant un détachement mesuré.
Cette histoire me tourneboulait plus que je voulais bien l'admettre. Sûrement parce qu'elle venait mettre à mal mes belles théories de l'hallucination et de la dispute entre fantômes. Si le chevalier noir et le pauvre type qu'il avait embroché avaient tout deux étés des fantômes, il n'y aurait pas eu de corps. Même chose si tout n'avait été que le produit de mon imagination. Or il y en avait un, de corps.
Tout ça ne me disait rien qui vaille. Mon père allait répliquer quand la voix étouffée de Francesco Guccini l'a interrompu, roucoulant les premières notes de La Locomotiva. Il s'est levé, a récupéré son téléphone portable posé sur le buffet et pris l'appel :
— Luisa ?
Sa patronne. À la télé, la journaliste concluait l'affaire par une promesse d'enquête approfondie et enchaînait sur la plainte d'une femme qui avait décidé de poursuivre un hôpital en justice après avoir été victime d'une fausse couche.
— Oh, a lâché mon père qui était parti s'exiler près du frigo. Il va bien au moins ? Ah.
J'entendais d'ici le flot de mots que sa patronne débitait à toute allure.
— C'est ennuyeux oui…
Mon père s'est tourné vers moi et j'ai compris à son regard affligé que ses horaires venaient encore de changer.
— Et Toni ? Il ne pourrait pas… ? Non, bien sûr… Oui oui, je comprends… Oui… Mais… qui va s'occuper de ma tournée ? Ah, d'accord… Je vois. Il… il faut que j'y réfléchisse. Ça ne t'ennuie pas… ? Je te rappelle vite, oui. Ciao.
Il a raccroché dans un soupir et est revenu s’asseoir à table, penaud. Je me suis forcé à grignoter ma tranche de paneton en oubliant au mieux les bizarreries des dernières heures. Je ne voulais pas alerter davantage mon père.
— Bruno a eu un petit accident. Il s'est fait une entorse à la cheville en sortant les poubelles. Qui peut se faire une entorse en descendant d'un trottoir ?
Il a rigolé, bien que l'envie de rire n'y soit pas vraiment. Un chauffeur de bus hors circuit et la patronne qui contactait mon père de bon matin : je savais déjà ce que ça signifiait. Je l'ai laissé finir.
— L'ennui c'est que Bruno devait emmener une classe de latin en voyage scolaire pour le week-end. Luisa m'a demandé de le remplacer.
Silence. En bruit de fond, un spécialiste commentait l'inquiétante augmentation que connaissait le taux de fausses couches ces dernières années et un autre enchaînait sur la possible implication des O.G.M..
— Tu partirais quand ?
— Le départ est prévu pour quinze heures.
J'ai acquiescé. Les aubergines au parmesan allaient devoir attendre. Même sans son expression contrite, je connaissais suffisamment mon père pour savoir quel genre de dilemme se jouait dans sa tête : sacrifier son jour de congé et me laisser seul pour le week-end alors qu'il me soupçonnait de ne pas aller bien, ou laisser tomber ses collègues et risquer de s'attirer les foudres de sa boss. Il craignait toujours de me blesser lorsqu'il reportait nos projets à la dernière minute à cause de son travail. D'un autre côté, il était incapable de dire non quand on lui demandait un service et ça, ses collègues et sa patronne l'avaient bien compris.
Mon père était trop gentil. Il ne pouvait pas s'empêcher de faire passer les désirs des autres avant les siens. Beaucoup de gens avaient tendance à penser que c’était un défaut. À mes yeux, c’était sa plus grande qualité.
— Luisa m'a assuré que je pourrais récupérer mon jour de congé quand je voudrais. Ça pourrait me faire deux jours de suite. Mais… mais si tu préfères que je reste, a-t-il aussitôt bafouillé, je l'appelle et je lui dis non.
La vérité c'est que je n’avais aucune envie qu'il parte maintenant. Il se passait trop de choses inhabituelles et mon père était de loin ce qu'il y avait de plus normal et rassurant dans ma vie. Sauf que je ne pouvais pas mettre toute une entreprise dans une sale situation par simple caprice.
J'ai hoché la tête en signe de négation et souri pour le rassurer. Je ne voulais pas qu'il arrête de vivre à cause de moi.
— Ça ira. Si tu te sens la force d'assurer le voyage, vas-y. Ça m'ennuie pas. Et puis ça nous fera un vrai week-end comme ça.
— Tu es sûr ?
— Certain.
Ce n’est pas pour me jeter des fleurs, mais je pouvais être très convaincant quand je le voulais. Il me suffisait de me persuader moi-même que tout allait bien – pas de stress, c'était juste une mauvaise blague de fantôme et c'était juste un vilain meurtre sans aucun lien – une risette confiante et hop, tout rentrait dans l'ordre.
— Bon… dans ce cas.
Renonçant à manger, je suis parti récupérer mon sac de cours et enfiler ma veste. Vu le retard que j'avais accumulé, j'ai dû accepter de laisser mon père me conduire à l'école. J'ai tenu bon jusqu'au bout. J'ai continué à lui assurer que tout allait très bien, qu'il pouvait partir l'esprit tranquille, que j'irais chez mamoune en cas de besoin – mes grands-parents ne vivaient pas loin.
Quand la portière s'est refermée et que mon père s'est éloigné à bord de notre Fiat 132 après un dernier coucou, j'avais le cœur lourd et l'inexplicable certitude que je ne le reverrais pas de si tôt.
Par contre tu en parles deux fois donc j'imagine qu'on connaîtra l'origine des fausses couches, brrr
Est-ce que c'est effectivement Merlin qui est en haut de la tour ? >0<
Ben merci beaucoup ! Il y a effectivement quelque chose derrière ces histoires de fausses couches ! Quant à savoir si c'est Merlin... hum... t'as lu jusqu'où ? ^O^'
Gros coup de coeur aussi pour la rencontre avec son père, lui aussi vraiment sympathique d'entrée de jeu.
D'autres question s'installent, apparemment avec des faits étranges qui préoccupent les autorités dans la ville. Et puis si ça part du côté du crime religieux, je sens que ça va me parler ce genre d'enquête !
Tant mieux si ce chapitre centré sur le quotidien d’Enzo est le bienvenu ! C’est qu’il faut bien apprendre à connaître le héros si on veut se soucier de ce qui lui arrive. Je suis très très contente que tu trouves ce petit cornichon d’Enzo attendrissant. Comme tu devines, ce n’est pas qu’il n’est pas impacté par ce qui se passe, mais quand il est face à une situation qu’il ne peut de toute façon pas contrôler, il est pas du genre à se faire du mal en ruminant dessus. Une philosophie que j’aimerais pouvoir adopter. ^o^
Merci pour le papa. <3
Ah, je sais pas si on peut parler « d’enquête ». Disons que ça va plus partir sur une quête que sur une enquête (déso, mais je suis très nulle pour écrire du policier xD). Mais mais, y aura des petits mystères à résoudre, si ça peut te consoler. ^^’
Merci beaucoup pour ton retour !
J'ai bien aimé le décalage entre le premier chapitre tout en onirisme/action, et celui-ci plus centré sur la vie normale, le père, le quotidien, etc. On sentait déjà qu'on était en Italie, là le cadre est confirmé. J'ai juste encore un peu de mal à comprendre si cette histoire de fantômes vue à travers Enzo est normal pour tout le monde, c'est-à-dire qu'on évolue dans un univers parallèle semi-réaliste où les fantômes et autres phénomènes surnaturels sont monnaie courante, ou si c'est juste dans la tête d'Enzo. J'opte quand même pour la première option, et j'imagine que la suite de l'histoire ne laisse planer aucun doute.
A très vite !
C’était la petite tranche du quotidien. Faut la savourer parce qu’il y en aura plus vraiment une fois le héros embarqué dans le train de l’action. ^^’ Là encore, j’ai voulu tenter quelque chose de différent en terme de rythme (c’est triste, mais les histoires de fantasy avec un rythme plus posés, ça marche plus difficilement…).
Est-ce que la suite de l’histoire a éclairci les doutes quant à la question des fantômes ? è.é
Je vais essayer de répondre vite à ton dernier commentaire.
Encore merci !
Beaucoup de questions restent en suspens, dont celle du mystérieux mort qui fait la une de l'actualité. Je suis curieuse de voir comment Enzo va se dépêtrer de toutes ces "complications".
Un plaisir !
Mais oui, il est pas tant que ça à plaindre Enzo. Son papa vaut tout l'or du monde. Comme tu le devines, ses bizarreries expliquent la maturité d'Enzo... ça deviendra encore plus clair dans la suite.
Se dépêtrer... ou s'empêtrer. :D
Très très cool de découvrir le père du narrateur. J'aime beaucoup ce personnage. Tu en fais un portrait plein de nuances avec beaucoup de maladresse mais une volonté de bien faire et un amour pour son fils évidents.
Enzo est très mature pour son âge, réussir à avoir de l'empathie pour la mère qui la abandonné et à essayé de revenir pour ses allocs c'est quand même pas donné à tout le monde.
Toujours un plaisir,
A bientôt !
Merci pour le papa. C'est un personnage que j'affectionne aussi (ça doit se sentir). Je suis contente qu'on arrive à bien le cerner rien qu'avec ce chapitre, parce qu'on risque de pas le revoir tout de suite...
Gentil et mature, c'est la base sur laquelle je suis partie pour le personnage d'Enzo. J'espère qu'il paraît pas non plus complètement surréaliste pour un garçon de douze ans, même si c'est censé être un môme bizarre.
Tout le plaisir est pour moi !
Enzo est un adolescent vraiment exceptionnel et j'aime beaucoup sa relation avec son père.
J'ai juste relevé une petite incohérence : dans le chapitre 1 tu dis que les fantômes sont indifférents aux hommes alors que dans le chapitre 2 tu dis qu'ils aiment bien effrayer les gens. Du coup c'est un peu paradoxal.
Merci pour ce moment de lecture. Tes premiers chapitres augurent de bonnes choses pour la suite.
Je note pour l'incohérence. è.é L'idée c'est que les fantômes ignorent les vivants la plupart du temps, sauf quand justement ils s'amusent à leur faire des blagues. Mais c'est vrai que ça peut porter à confusion. Je vais essayé d'arranger ça.
En tout cas, merci à toi pour ta lecture et ton commentaire !
J'accroche toujours autant avec ce deuxième chapitre ! C'est vraiment intéressant ce changement de rythme après un chapitre plein d'action, pour moi, ça donne de la profondeur à ton histoire et j'aime beaucoup le personnage du papa poule !
Par contre, Enzo (génial je connais son prénom maintenant ;-)) est tellement fort pour masquer ses sentiments face à son père que je le soupçonne de ne pas avoir vécu aussi bien qu'il le prétend l'absence de sa mère (mais il ne semble pas y avoir place pour le doute à ce sujet à cette étape de ton histoire). Personnellement, je trouve que ça lui ferait une belle faille intérieure.
Enfin, je ne suis pas convaincu par l'argument qu'il avance pour laisser partir son père : est-ce qu'il s'inquiète vraiment pour ses collègues ou est-ce qu'il espère secrètement ne pas avoir son père sur le dos pour éclaircir le mystère du meurtre ?
Vite la suite !
Enzo est un garçon un peu spécial (pour des raisons qui seront expliquées plus tard...) et il prend les choses avec philosophie, mais il est loin d'être sans faille. Après, va falloir en lire un peu plus pour le voir défaillir. :p Et mieux le cerner.
Quoi qu'il en soit, je suis contente que ce deuxième chapitre t'ait plu ! Et le papa poule avec.
Merci beaucoup !
Enzo est vraiment très attachant. Il a un côté bienveillant très touchant et j’aime bien le duo avec son père, la façon dont il parle de sa mère alors qu’il pourrait simplement lui en vouloir. Ce petit bonhomme réfléchit et ne manque pas d’empathie.
Ce chapitre nous permet d’entrevoir davantage sa vie, sa routine, et avec cet humour léger et agréable découvert au premier chapitre. Mais le bon point, c’est quand même temps, on ne perd pas l’intrigue de vu.
On sent bien que le petit va se retrouver seul, vulnérable face aux événements à venir. On sent que le week-end risque d’être long, et lui aussi, même s’il tente de se rassurer. Malgré ça, il laisse son père partir, aussi gentil que lui. Quelque chose me dit que je vais vite revenir pour la suite. Si ça se trouve, j’ai le temps… ^^
Ronron !
La mission du chapitre 2 est accomplie alors. Je me souviens, j’ai assez galéré à trouver la voix d’Enzo au début. C’était tout nouveau, pour moi, un héros avec ce genre de tempérament. La suite devrait te donner les clefs pour comprendre pourquoi il est comme il est.
En tout cas, j’espère qu’il continuera à te plaire.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire. <3
Il y a une seule phrase qui m'a un peu interrogée : "... je ne pouvais pas mettre toute une entreprise dans une sale situation par simple caprice."
Enzo connaît-il du monde, dans l'entreprise de bus ? Sinon, je comprends qu'il s'inquiète que son père puisse perdre son emploi si l'entreprise à des problèmes, mais s'inquiéter "directement" pour l'entreprise m'a semblé un peu trop gentil de sa part.
Le dernier paragraphe fait un bon teaser, je me demande quelle tuile va lui tomber dessus au chapitre suivant :)
Moh, merci pour Enzo. Je suis contente que son humour face mouche !
Pour la phrase que tu relèves, alors, non, il ne connait pas les gens de l'entreprise. ^^' Mais je voulais justement montrer que sa gentillesse va jusqu'à se soucier de gens qu'il ne connait pas. C'est censé être la base du personnage. Après, faut quand même que ça sonne juste et pas surréaliste ou caricatural... Je vais voir si je peux tourner ça autrement. è.é
Enzo a des réactions assez atypiques, mais y a des explications à ça. Après, si même avec ces explications, y a toujours des choses qui paraissent incroyables, faudra pas hésiter à le dire !
Pour la tuile, ah, va savoir. :p
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
Quoi qu'il en soit, ce chapitre décrit une relation fusionnelle entre un père et un fils que j'aime bien. Le père est très attachent car il a des qualités comme des défauts qui le rendent plus humain.
Merci beaucoup Taranee ! ^^ Pour ta lecture comme pour ton commentaire. J'espère que la suite te plaira encore plus.
❤
Oh, merci pour le papa. ♥ Mais oui oui, on est bien dans le monde réel. :p J'en dirai pas plus, j'espère seulement que la suite te plaira !
Toute la scène et les petites anecdotes d'Enzo sur son Papa et lui c'est juste parfait ! ça a bien sa place dans un deuxième chapitre, et tu as réussi à rendre le tout drôle, dynamique et émouvant à la fois ! Franchement bravo ! Ces deux personnages sont vraiment trop chous <3
Et puis les petites réflexions d'Enzo suite au reportage sont aussi vraiment bien ! Son raisonnement se tient, c'est pas hâtif ou quoi, on est complètement avec lui !
Le fait que son papa parte est une péripétie très intéressante (et surtout c'est trop cool parce que c'est une "fausse péripétie", dans le sens où c'est un évènement somme toute très banal, et qui ne paraît rien comme ça mais bon, nous on se doute qu'il va s'en passer des trucs pendant son absence!) Et quand Enzo dit qu'il n'a pas envie au fond que son Papa s'en aille, c'était non seulement super logique mais trop meugnon !! <3 J'aurais pas aimé être à sa place clairement, il est beaucoup plus courageux que moi ce garçon ^^"
Les dialogues sont naturels, tu as trop bien retranscrit le ton pour la journaliste...bon, que dire d'autre? Je vais écouter le chapitre 3 d'ici très peu de temps, et après j'arrêterai de faire le bébé et je viendrais lire sur FPA comme une grande XD
Ciao !
Contente que les réflexions d'Enzo ne paraissent pas déplacées ou artificielles ! Je me souviens avoir pas mal galéré avec ce chapitre... A la base, j'avais mis beaucoup de réflexions pour justifier pourquoi Enzo paniquait pas plus que ça et allait tranquillement à l'école après ce qu'il avait vécu, puis je me suis rendue compte que plus j'essayais de justifier ses réactions, moins ça paraissait normale. Tout ça pour dire que je suis contente que ça se goupille bien !
Ah ah, oui, Enzo est très courageux. Ou plutôt très inconscient. :p
Pour le ton de la journaliste, le mérite revient aussi à Isa ! Elle fait très bien la journaliste. xD
Oh mais Isa a lu jusqu'au chapitre 4 ! Tu peux faire ton bébé jusqu'au bout :p (ce serait dommage de pas en profiter). Je croise les doigts pour que la suite te plaise autant (voire plus !)
<3<3<3
Le portrait de la mère, brossé en quelques lignes, et parfait ! Ca ne donne pas très envie de la connaître !
Est-ce que tu connais bien l'Italie pour y avoir situé ton histoire ? C'est inhabituel et je trouve ça génial. J'ai la sensation que tu y as vécu parce que ça ne donne aucune impression "d'exotisme" (ce qui serait mal venu dans la retranscription de "vie quotidienne" que tu fais).
Décidément, j'adore le ton, le vocabulaire et la syntaxe : je trouve que ça sonne très juste et moderne pour un ado. Ce qui rend ton récit hyper crédible et participe au fait qu'on est vite plongé dedans.
Je n'arrête pas de penser à la trilogie de Marine Carteron Les Autodafeurs. Tu l'as lue ? Sinon, je te le conseille vivement et je trouve que ton texte s'en rapproche, en termes de narration.
Détail :
"et qui n'est pas sans rappeler un crucifiement" : on dit pas plutôt une crucifixion ?
Je continue !
Tu as aussi bien cerné la personnalité d'Enzo, c'est chouette ! Pour l'Italie, je n'y ai jamais vécu, j'y ai seulement fait de brefs séjours, mais ma mère (et toute sa famille) est italienne. Du coup, j'ai un peu grandi immergée dans cette culture, et c'est vrai que c'est en partie pour ça que j'ai fait d'Enzo un italien. Mais il y a aussi une autre raison, plus symbolique, que tu comprendras peut-être plus tard. :p En tout cas je suis grave contente que tu trouves ça original, et surtout que j'arrive à faire illusion sans avoir vécu en Italie !
Encore merci pour le ton. ♥ Mais non, je connais pas du tout Les Autodafeurs, mais j'avais lu le résumé la dernière fois que j'étais au Salon du Livre de Montreuil et je me souviens m'être dit que ça avait l'air cool ! Ça va peut-être être le prochain bouquin que j'achète, tiens.
Pour le détail que tu soulèves, moi aussi au début je pensais que le bon terme était « crucifixion », mais en me renseignant sur le sujet, il s'avère que la crucifixion désigne uniquement le crucifiement de Jesus. è.é Mais si on veut parler de cette pratique au sens large, terme, en fait, c'est crucifiement. On est d'accord que c'est moche. x'D
Encore merci tout plein pour ce chapitre, et au prochain commentaire !
J'ai appris un nouveau mot (j'ignorais qu'on disait crucifiement), en revanche tu confonds paneton (un petit panier utilisé dans la fabrication du pain) et panettone (la brioche italienne).
Sinon rien à redire, c'est fluide, ça enchaîne bien avec le chapitre précédent, je n'ai pas vu de grosses fautes et ça donne envie d'en lire plus.
À peluche !
Oui, moi aussi j'ai appris la difference entre "crucifiement" et "crucifixion" en ecrivant ce chapitre. :p Et j'aurais bien fait de verifier aussi pour panettone... c'est corrige ! Merci !