20. Dans les gènes de l’Alliance

Par Rachael

Mu trouvait la maison magnifique. Une fois relevés les volets anti-tempêtes, le soleil était entré par de grandes baies vitrées et avait réveillé les couleurs vibrantes des tentures et du mobilier.

— C’est tellement beau, s’extasia-t-elle. Et tout a l’air si… neuf.

Elle se serait volontiers attardée dans chaque pièce, mais elle se contentait de tourner la tête de tout côté, histoire d’absorber un maximum de détails, et sautait à la suite de Keizo dans la pièce suivante. Ennius, moins enthousiaste, était déjà ressorti chercher le caisson du soldat de l’Alliance.

— Eh, pas si vite ! protesta-t-elle au bout d’un moment.

Keizo s’arrêta et se retourna, l’air égaré. Il avait la même expression lunaire que sur le Vieux Marp, quand il était tout juste éveillé de son long sommeil. Au moment où Mu lui servait de nounou. Elle fut rassérénée. C’était bien lui, après tout. Encore perdu… On le serait à moins : découvrir cette maison musée, c’était remonter dans le temps, à l’époque où Keizo était Eshan. À sa place, Mu se serait sentie déboussolée aussi.

Son expression changea et se fit douce :

— C’est si imprudent de t’être lancée à ma recherche, Mu… Je suis content de te voir.

— Tu… tu m’as manqué, bafouilla-t-elle.

Il étendit la main vers elle, un demi-sourire sur les lèvres. Elle leva la sienne en réponse et, sans savoir comment, ils se retrouvèrent dans les bras l’un de l’autre. Mu riait et pleurait à la fois : soulagement, joie et peur rétrospective. Keizo était moins démonstratif, mais Mu connaissait les petits signes qui transparaissaient au-delà de son visage lisse.

— Je devrais être fâché, déclara-t-il au bout de quelques instants. En plus de fuir ceux qui sont à mes trousses, désormais je dois aussi te protéger.

— C’est pas ce que je voulais… Enfin, j’imaginais pas… tout ça, là…

Qu’imaginait-elle d’ailleurs ? Elle s’était bien gardée de se projeter après leurs retrouvailles, sauf qu’au fond d’elle, une petite fille candide espérait toujours la fin de la guerre… C’était sûrement ridicule, pourtant l’intuition qu’elle avait eue le jour de leur séparation n’avait-elle pas été confirmée avec éclat ? Cette impression qu’un pouvoir fabuleux se tenait au fond de ses yeux sombres… N’était-il pas le fondateur, celui qui avait tout changé ? Il ne l’avait pas voulu, mais l’hyperespace avait rendu la guerre possible. Ne pourrait-il pas tout changer à nouveau ?

Il s’écarta d’elle et balaya le décor des yeux :

— Allons-y, continuons l’exploration.

Ils repartirent visiter la maison, Mu tirée en avant par Keizo. Ennius les rejoignit bientôt, bougon, mais peu désireux de rester à la traîne.

Ensemble, ils arrivèrent dans une pièce enterrée, aussi complexe qu’un cockpit de vaisseau spatial. En son centre, une arche. Un portail de transfert : elle ressemblait à s’y méprendre à ces arches qui constituaient le cœur des grands terminaux de marchandises. Sauf que celle-là était à taille humaine.

— Impossible, déclara Ennius. On sait tous qu’on ne pourra jamais faire passer des êtres vivants par des terminaux hyperespace au sol.

Mu fit la grimace. S’il croyait l’écraser avec sa science ! Malgré tout, devant le silence de ses deux compagnons, elle finit par fulminer :

— Pourquoi « jamais » ? Quelqu’un pourrait m’expliquer ?

— Les états de matérialisation entre terminaux planétaires ne possèdent pas la stabilité nécessaire, explicita Ennius avec distraction.

— Eh, oh, arrête avec tes mots savants et explique !

— Hum, désolé… On a démontré il y a deux siècles qu’on ne pourrait jamais atteindre la fiabilité suffisante au transfert d’êtres humains. À cause des perturbations liées aux champs de gravitation planétaires. C’est pour ça qu’on « saute » dans l’hyperespace depuis des vaisseaux spatiaux.

Keizo haussa les épaules avant d’objecter :

— Peut-être, mais ça, c’est un portail de transfert…

Comme s’il avait tout dit avec cette phrase, Keizo déclara qu’il plantait son camp dans cette pièce et les laissa continuer l’exploration.

Ce portail n’aurait pas dû exister. Eshan l’avait-il conçu lui-même autrefois ? Et s’il pouvait s’activer et les emmener au loin ? Mu rêvait, certes, mais qui mieux que Keizo était susceptible de le réveiller ?…

 

¤¤¤

 

Déjà une journée ici, et une autre bien entamée.

Le temps passait trop vite. Ou trop lentement. Enfin surtout, cela ne se déroulait pas comme Ennius l’aurait voulu. Avec Keizo enfermé dans la salle du sous-sol, lui et Mu tournaient en rond, avec pour seules tâches de réchauffer les provisions et de veiller à leur sécurité. En bon chien de garde, Ennius avait désactivé et verrouillé tous les systèmes de l’hironde, propulsion et communications. Ils étaient indétectables, mais aussi coupés du monde et ils ne partiraient qu’ensemble. Ennius faisait confiance à Mu, mais pas au soldat qui sortirait bientôt de son caisson.

Ainsi déconnectés des réseaux, leur instrumentation muette, ils avaient discuté des heures tous les deux, pour dissiper l’ennui en partageant ce qu’ils avaient vécu avec Keizo. Ils avaient fantasmé sur l’avenir, Mu évoquant ses espoirs que Keizo puisse mettre fin à cette guerre qui tuait tant et tant de gens innocents. Puéril, mais réconfortant, d’une certaine manière.

Étonnante Mu ! Sous ses airs de gamine malicieuse, elle avait manifesté un saisissant dévouement et avait contribué bien davantage qu’Ennius à la résurrection de Keizo. Cela avait d’abord irrité Ennius ; néanmoins, plutôt que de se complaire dans une jalousie stérile, il s’était incliné. Sans elle, où Keizo en serait-il aujourd’hui ?

Ils étaient réunis pour le dîner. Keizo avait consenti à quitter son antre – le poste de pilotage de l’arche, comme l’appelait Mu. Ils le scrutaient tous deux avec effroi tandis qu’il leur racontait enfin ce qu’ils avaient manqué à Ithéus.

— Je n’ai rien d’un gentil garçon, Mu. Je savais que l’Expérion et l’Alliance étaient sur ma trace, alors j’ai fait en sorte que leurs soldats s’entretuent et me laissent le champ libre pour fuir. C’est aussi simple que ça.

Ennius entendit le soulagement dans la voix de Mu :

— Donc c’est pas de ma faute, ce qui s’est passé hier soir ?

— Non, tu as juste débarqué au milieu de mes manœuvres, mais ça n’a rien changé.

Keizo déroula le récit de ses plans et de leur aboutissement : ce qu’il avait imaginé, et comment il avait rusé pour que les deux commandos convergent au même moment à l’endroit qu’il avait choisi. Un trouble voilait son visage, comme s’il se jugeait lui-même condamnable d’avoir trop bien réussi. À son récit, Ennius découvrait qu’il était capable de raisonnements froids autant que de stratagèmes sans pitié.

— Je n’ai pas levé le petit doigt. Ces types étaient de véritables machines de combat, avec une puissance de feu démesurée. Ils se sont affrontés et un seul est resté vivant à la fin. Je ne dis pas debout, parce qu’il n’était plus en état de se tenir sur ses jambes.

— Alors le petit blond dans le caisson, c’est un tueur, lui aussi ? bafouilla Mu.

— Oh oui, c’est un tueur… un tueur de spions, en particulier.

— Tu es bien naïve, pour une fille de l’Alliance, railla Ennius.

— Tueur ou pas, c’est un des miens, putrespace ! lui jeta-t-elle. Ça ne te gêne pas que sa vie soit fauchée en un instant ? Que son sang fertilise la terre de ton jardin ?

La scène d’apocalypse que Keizo venait de brosser pour eux choquait visiblement Mu au plus haut point. Ennius aussi ; il tentait le détachement, sans parvenir à se convaincre lui-même. Il argumenta quand même en faveur de Keizo :

— Il n’est pas mort.

— Les autres, oui !

Non, Keizo ne l’avait pas laissé mourir ; Ennius n’osa pas lui demander pourquoi. Pas devant Mu qui se serait récriée d’indignation. Keizo ne l’avait pas non plus abandonné sur place dans son caisson ; là, Ennius voyait bien son raisonnement : autant claironner les secrets de Keizo/Eshan dans les oreilles de la police d’Ithéus ! Alors, il l’avait embarqué. Il n’avait pas besoin de poursuivants supplémentaires.

Malgré cet acte de clémence, Ennius était troublé lui aussi par la logique impitoyable qu’il avait déployée.

D’un autre côté, qui était-il pour le juger ? Il n’était pas traqué depuis des mois par des agents des deux factions. Et en outre, Keizo ne paraissait pas particulièrement fier de lui.

Se défendre, n’était-ce pas humain, après tout ?

Humain, simplement humain.

 

¤¤¤

 

Bryn se réveilla avec les derniers mots de Keizo dans sa tête : « Je serai peut-être plus près que tu ne le penses ». Cependant, après avoir ouvert les yeux, quand il aperçut autre chose qu’un grand flou, il devina la fille qui le dévisageait, la mine peu avenante. Comment s’appelait-elle déjà ? Mu, elle s’appelait Mu. Les mémoires auxiliaires de Bryn fonctionnaient encore. Ou peut-être s’en souvenait-il, tout simplement.

— Tu vas rapidement te sentir mieux, énonça-t-elle d’un ton neutre. Le caisson t’a restauré à quatre-vingt-dix-neuf pour cent et quelques virgules.

— Pas entièrement alors ? s’angoissa-t-il.

Il lança machinalement un inventaire de ses capacités propres et augmentées. Pas brillant : la plupart de ses systèmes d’instrumentation ne répondaient pas, tandis que son esprit voguait dans un brouillard profond. Il se sentait perclus comme un vieillard. Au mieux, il lui faudrait des semaines pour retrouver sa force et son endurance.

— Avec un peu de temps, dit-elle, ton corps s’adaptera, de nouvelles connexions se créeront dans ton cerveau.

Elle lui avait débité tout cela sans émotion apparente, mais sans animosité non plus. Il ferma les yeux, effrayé : il était devenu incomplet et probablement impuissant à assurer sa mission. Pourquoi donc était-il toujours en vie ? Pourquoi Yalis ne l’avait-il pas laissé mourir, pour finir son grand nettoyage ?

— Fais pas cette tête ! le houspilla-t-elle sans cérémonie. Tu devrais t’estimer heureux. De ce que j’ai compris, personne d’autre que toi n’a survécu à votre joli feu d’artifice dans la propriété des Ardéirim. Et t’étais pas en bon état : t’as passé deux jours entiers en caisson, si tu veux savoir.

Bryn frémit en songeant aux quatre hommes qu’il avait laissés là-bas, massacrés par l’ennemi. Ou par Yalis, selon le point de vue qu’on adoptait.

— Et Yalis, enfin, Keizo ? Quand pourrai-je le voir ?

— Tu l’as déjà rencontré, pas vrai ? Il se faisait appeler Yalis ?

Sa voix avait monté d’un ton. Elle avait l’air surprise de cette découverte. Et curieuse. Devant l’absence de réponse de Bryn, elle continua avec une moue :

— OK, on troquera nos souvenirs une autre fois. Pour le voir… Eh ben ! c’est pas gagné. Il est devenu inabordable depuis qu’on est là. De toute façon, toi, tu te retapes. C’est lui qui te fera signe s’il veut te parler. Interdiction d’aller l’embêter.

— D’accord. Dis-lui quand même que je désire le remercier.

Il ferma les yeux pour échapper à son regard insistant. Même rescapé à peine valide, il n’était pas là pour s’offrir des vacances. Dès qu’il le pourrait, il se mettrait en chasse. D’après sa moue suspicieuse, la fille s’en doutait et n’accordait pas grand crédit à sa démonstration de docilité.

 

¤¤¤

 

Ennius repoussa son assiette avec une grimace. La nourriture en boîte apportée d’Ithéus lui collait au palais et refusait de descendre dans son gosier noué. Un sourcil levé de Mu, additionné d’une moue moqueuse, le fit réagir :

— Trois jours… Bientôt trois jours qu’on se morfond ici : isolés de tout, sans nouvelles d’Ithéus. Cela devient trop dangereux… Oui, je suis tendu, déstabilisé et ça me coupe l’appétit.

Ils étaient assis tous les trois, Ennius, Mu et le soldat, autour d’un dîner sur la terrasse au soleil couchant, unis par la même absence, celle de Keizo, toujours affairé en bas. Bryn venait à peine de retrouver la station verticale. Ils se trouvaient ensemble pour la première fois.

Mu soupira avec une grimace. D’une fourchette nerveuse, elle éparpilla sa nourriture dans son assiette sans paraître y prendre garde.

— On a désactivé les comm pour pas être repérables, Ennius, tu le sais aussi bien que moi.

— Justement, on ne sait rien… rien de ce qu’il se passe à Ithéus.

Sa propre réponse ne le satisfit pas et il renchérit avec brusquerie :

— Tu crois qu’ils vont arrêter de le poursuivre ? Jamais de la vie !

Elle leva sur lui un regard alarmé, sourcils froncés. Ennius la rassura d’une mimique : ce ton agressif ne lui était pas destiné. Pas question en revanche de se fier à son vis-à-vis. Il dévisagea le soldat de l’Alliance avec irritation. Ce gars-là ne lui revenait pas. Ce n’était pas un de ces soldats instrumentés jusqu’aux dents avec les systèmes d’armes les plus sophistiqués. Pas un de ces gaillards costauds qu’Ennius considérait – peut-être à tort – comme des exécutants sans imagination. Fin, pas spécialement grand, il se distinguait par ses yeux verts pétillant d’intelligence et un visage pointu qu’Ennius aurait trouvé séduisant, s’il n’avait respiré autant la duplicité.

Il l’apostropha :

— Je ne comprends pas ce que cherche l’Alliance… ni surtout comment… comment vous comptez obtenir la coopération de Keizo en le poursuivant ainsi.

— Nous ne le poursuivions pas, nous l’avons protégé des sbires de l’Expérion.

Il jouait l’innocence outragée ? Plutôt osé. Ennius croisa les bras et se laissa aller en arrière dans sa chaise avec une moue sarcastique. Mu démontra bruyamment qu’elle partageait son avis :

— Vous ne le poursuiviez pas ? Comète putréfiée, répète-moi ça pour voir si je rigole ou si j’te colle un taquet !

— J’ai été envoyé pour reprendre contact avec lui. Cela nécessitait au préalable de le trouver, il me semble.

Il tenta un léger sourire, mais elle ne se dérida pas, le visage plissé de suspicion.

— Comment vous l’avez déniché, d’abord ?

— L’État-major avait fait l’hypothèse qu’il passerait par Ione à un moment où un autre, surtout s’il avait retrouvé son identité. Ils avaient également décidé de ne pas lâcher une certaine jeune fille qui pouvait les mener jusqu’à lui. Et hum… d’aider cette jeune personne à réaliser ses projets de voyage.

— Par la nébuleuse obèse ! glapit-elle. Tu veux dire que le bonus alloué au Vieux Marp, c’était pour ça ?

— Au moins avec cette arrière-pensée, sans nul doute.

Elle s’étouffait presque d’indignation, consciente d’avoir servi d’appât. Ennius retint de justesse un « je m’en doutais ». Cela manquait de tact de jeter à Mu des reproches sur sa naïveté. Elle le regarda cependant avec des yeux noyés, comme si elle avait lu ses pensées.

— Mais, mais… j’ignorais totalement où il était ! balbutia-t-elle d’une voix tremblante.

— Je sais Mu… ne t’inquiète pas, dit Ennius.

— Alors, répliqua Bryn, remercions la chance.

Il gardait un ton neutre ; pourtant, son assurance irrita Ennius.

— Vu que tu es le seul survivant, ironisa-t-il, cela me paraît très à propos.

L’autre grimaça.

— Et maintenant ? lança Ennius. Que va faire l’Alliance ?

— Pas la moindre idée, rétorqua Bryn. En ce qui me concerne, j’espère toujours convaincre Keizo de nous aider.

— Je ne comprends pas, s’énerva Ennius.

Il prit un instant pour réfléchir, une main levée pour ne pas être interrompu, puis sortit d’un seul trait, sûr de son fait :

— Haïr les ultras est dans les gènes de l’Alliance, dans sa raison d’exister, dans l’accord qui lie les peuples fédérés autour d’un même ennemi. Aucun ultra n’atteint l’âge adulte là-bas. Eh bien oui, Mu ! tu ne t’es jamais demandé pourquoi il n’y avait aucun ultra dans l’Alliance ?

Elle hocha la tête, visiblement déroutée.

— Cette cérémonie, l’Ondeat, qui introduit les petits enfants dans la société humaine, tout le monde y participe chez vous, n’est-ce pas ? Ils vous mettent à l’épreuve, en fait. Ils cherchent à repérer les mutants, les graines d’ultra. Ne se produit-il pas commodément de rares accidents malheureux ?

Pas besoin d’insinuations plus explicites. La compréhension puis l’horreur venaient de s’afficher tour à tour sur le visage de Mu.

— Pourquoi Keizo vous aiderait-il ? reprit Ennius. Tu sais très bien ce qu’il est. Il a dit que vous ne lui feriez jamais confiance… que vous lui voleriez sa liberté. Comment espères-tu le convaincre du contraire ? La question vaut aussi pour toi, Mu.

Ennius serra les lèvres en une moue désabusée. Il s’en voulait de désillusionner Mu, mais ses réflexions l’amenaient devant cette impasse. Il n’attendait pas de réponse. Pas vraiment. Parce qu’il n’en existait pas.

Il laissa ses yeux vagabonder sur le paysage visible depuis la terrasse. À droite, la forêt moutonnait dans la brise du soir, mosaïque de vert et rouge automnal dissimulant une férocité qu’il savait sans pitié. À gauche, les montagnes aux sommets déjà blancs s’élevaient, forteresses inexpugnables aux périls inconnus. La villa était perchée, refuge précaire, entre les deux. Une métaphore de la position de Keizo, coincé entre les va-t-en-guerre de l’Expérion et les « humanistes » de l’Alliance ?

Bryn ne répondit pas, comme Ennius l’avait craint. Signe qu’il n’était pas vraiment là pour convaincre Keizo, mais bien pour le livrer à l’Alliance ? Pourquoi celui-ci s’était-il embarrassé de lui ? Quant à Mu, la mine défaite, elle les fixait tour à tour. Se rendait-elle compte pour la première fois de la complexité de la situation ?

Un frisson parcourut Ennius, malgré une température encore clémente. Il abandonna définitivement l’idée de dîner et se leva pour tout vérifier une fois de plus en cas de fuite précipitée. Il se promit de garder Bryn à l’œil : il avait l’air trop sûr de lui.

Quelque chose lui échappait. Ennius n’aimait pas ça.

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aranck
Posté le 03/12/2019
Hello !

Une crève d’enfer m’a empêchée de faire pas mal de choses, y compris de venir lire sur FPA. Sans compter les migraines quotidiennes et nocturnes qui me tuent, mais bon, je viens de terminer cet excellent chapitre dans lequel on se rend vraiment compte de la haine vouée aux ultras et de la façon terrible que l’Alliance a de remédier à leur expansion… c’est horrible !

Tous les personnages sont égaux à eux-mêmes : Mu la naïve mais néanmoins battante, carrée et déterminée, Brynn, ambigu et nuancé, Keizo, droit dans ses bottes, gérant tout, tendre ou impitoyable et Ennius amer, désabusé, révolté mais fin psychologue et profondément dévoué à Keizo.

En réalité, tes personnages sont beaucoup plus complexes, mais ils ont une ligne directrice qu’ils tiennent parfaitement bien, même si on s’attend (souhaite) qu’ils changent un tantinet au fur et à mesure que la relation entre eux devient plus forte.

Ennius me fait d’ailleurs à nouveau douter de Brynn dont je pensais que son attirance pour Keizo le ferait pencher du côté de celui-ci.

En bref, cette réunion de personnages gravitant autour de Keizo est bien foutue et très édifiante. Mu est touchante aussi dans la peine qu’elle éprouve d’avoir servie d’appât et la sollicitude d’Ennuis est également appréciable. Il n’y a que Brynn qui m’est moins sympathique, mais vu la mission qu’il doit jouer, on comprend. Pourtant, il ne pourrait pas mettre un peu de côté sa satanée obéissance de soldat ?!! Mais il faut bien un personnage un peu trouble.

Contrairement à Ennius qui s’étonne de la facilité avec laquelle Keizo fait des choix qui s’avèrent effectivement bien « tranchés »et dénués de tous sentiments, je trouve ça tout à fait logique. Il est bien normal de vouloir sauver sa peau et de rester libre. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas comprendre et qui considèrent Keizo comme un instrument. Et puis Keizo semble voir bien au-delà de toutes ces considérations de guerre, de meurtres, et de stupidités en tous genres. Je suis persuadée qu’il partage avec Mu le désir d’arrêter la guerre.

En bref, plus je lis cette histoire, plus j’ai envie de connaître la suite !

QQ remarques :


« Une fois relevés les volets anti-tempêtes, le soleil était entré par de grandes baies vitrées et avait réveillé les couleurs vibrantes des tentures et du mobilier. » j’aurais inversé « Une fois les volets anti-tempêtes relevés … »

« Mu rêvait, certes, mais qui mieux que Keizo était susceptible de le réveiller ?… » Je comprends la phrase et sais que « réveiller » se rapporte au « portail », mais comme tu parles de rêve juste avant, ça génère une petite confusion. (je chipote, mais ça m’a fait bizarre à la lecture)
Rachael
Posté le 04/12/2019
Désolée pour ta crève ! J'espère que tu vas vite aller mieux.
Merci pour ce long commentaire, c'est rassurant que tu vois mes personnages comme ça, c'est bien ce que je voulais faire passer, et je peux te dire que toute cette partie où ils sont à trois ou quatre était bien complexe à écrire, j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois avant de trouver le ton juste et d'expliquer les choses sans que ce soit trop long...
De mon côté, je vais revenir bientôt sur ton histoire. J'écris bien en ce moment (quoique lentement) alors j'ai un peu réduit mon temps de commentaire. Bizzz
aranck
Posté le 06/12/2019
C'est vrai que dès qu'on dépasse le chiffre 2 ça devient difficile, alors 4, c'est encore plus dur, mais tu t'en es très bien tirée : aucun temps mort, tous les dialogues sonnent hyper justes, le dosage entre les personnages est parfait. Si mes explications (dans mon tome 1) étaient à la hauteur des tiennes je serai aux anges.
Et ne t'inquiète pas pour mon histoire, c'est gentil d'y penser, mais une fois de plus, je n'avance pas très vite (la crève et le reste...)donc tu feras comme tu pourras (il est vrai que les commentaires sur FPA sont plus rares qu'avant et même si le compteur de lecture explose, personne ne laisse un petit mot, je trouve ça assez particulier).
Bizzz
Rachael
Posté le 06/12/2019
Oui, c'est vrai, les commentaires ne sont pas toujours très nombreux, ni très payés de retour... :-(
Merci pour les dialogues, on n'imagine pas forcément le boulot qu'il y a derrière...
Maintenant, je sais que 4, c'est beaucoup plus dur à gérer que 3 , et 3 que 2... (quand ce sont des personnages qui sont tous importants, sinon, c'est moins difficile).
A bientôt !
Aliceetlescrayons
Posté le 22/09/2019
C'est vraiment une drôle d'équipe que Keizo a réuni (sans faire exprès :D )
Ils se complètent bien je trouve : Bryn qui ne se fait pas d'illusions, Mu qui s'en fait trop et Ennius qui cogite à fond pour trouver une porte de sortie ^^
Et Keizo qui n'est... pas là :'D
Juste une réflexion par rapport à cette phrase : " Tueur ou pas, c’est un des miens, putrespace" => je trouve qu'elle prête à confusion. J'ai cru d'abord que Mu sous-entendait que le tueur faisait partie de sa famille ou de l'équipage du Vieux Marp, alors qu'elle veut juste dire que c'était un être humain ^^
Rachael
Posté le 22/09/2019
Ah oui, c'est vrai que ça prête à confusion, alors, parce qu'elle voulait dire qu'il était humain, certes mais de l'Alliance !
Oui, c'est une drôle d'équipe, et ils se retrouvent livrés à eux-même avec Keizo qui les laisse se dépatouiller pour assurer la logistique et garantir sa sécurité...
Keina
Posté le 19/08/2019
Oh, j'aime beaucoup la tension qui règne entre Bryn et Ennius! Et la pauvre et naïve Mu entre les deux... Ennius a tout à fait raison de se méfier de l'Alliance, vu leur grand amour pour les ultras! Et j'imagine que cet arche de transfers aura un rôle à jouer avant la fin... 😏
Rachael
Posté le 19/08/2019
Hi hi hi, oui tu imagines bien, l'arche aura son rôle à jouer plus tard. Ennius ne fait aucune confiance à Bryn, ce qui est sage, non ?...
Fannie
Posté le 11/08/2019
Encore un petit dernier. J’espère que ce n’est pas à cause des lectrices inconstantes comme moi que la publication des chapitres s’est arrêtée...
D’un côté, je comprends que Keizo ait des remords et que les autres soient effarés par ses raisonnements froids et impitoyables, mais laisser les tueurs s’entre-tuer, n’est-ce pas finalement le seul moyen de s’en sortir ? Auraient-ils eu pitié, eux ? Ils le voulaient vivant, mais ils auraient tué toute autre personne à proximité. Peut-être que je regarde trop de films…
Keizo qui s’absente et laisse les gens se débrouiller entre eux malgré les risques de mésentente, ça me rappelle un épisode d’une autre histoire...
Coquilles et remarques :
• Il étendit la main vers elle, un demi-sourire sur les lèvres. Elle leva le sien en réponse [la main (…) la sienne ou le bras (…) le sien]
• pourtant l'intuition qu'elle avait eu le jour de leur séparation [eue]
• Qui de mieux que Keizo était susceptible de le réveiller ?... [Je dirais : « Qui mieux que Keizo ».]
Voilà. J'attends la suite sur NFPA. :-)
Rachael
Posté le 11/08/2019
Oh oui, la suite sur le nouveau FPA ! Non, la publication s'est arrêtée pour cause de nouvelles corrections en cours, mais la suite ne tardera pas.
Mince, je ne vois pas à quel épisode tu fais référence, je dois être fatiguée ce soir... 
Merci pour les détails ! 
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