L'enfant dormait paisiblement, lové contre sa mère. Il respirait calmement. Le silence les enveloppait comme un voile de soie et seuls quelques craquements de bois perturbaient de temps à autre la quiétude de la chambre.
Tyssy ouvrit les yeux soudainement, juste à temps pour bloquer le bras, armé d'un poignard, qui s'abattait sur son fils. Elle repoussa rageusement l'assaillant, retourna l'arme contre l'agresseur et lui enfonça dans les entrailles. L'homme masqué hoquetant un instant et s'écroula sur le plancher. Quelques spasmes agitèrent son corps et il mourut rapidement.
Tyssy regarda son enfant. Il ne s'était pas réveillé.
Elle arracha la cagoule qui dissimulait le visage du cadavre.
Elle le connaissait. La rage monta en elle. Elle sortit en furie de la chambre. Elle ferma la porte à double tour et d'un pas décidé et rapide, monta à l'étage. La porte vers laquelle elle se dirigeait était gardé par un mercenaire.
— Laisse moi entrer pouilleux.
— Il est occupé! Interdiction d'entrer!
Tyssy ne s'encombra pas d'avertissement, elle planta son poignard dans la tempe du garde qui ne s'aperçut pas qu'il mourrait.
Elle ouvrit de volée la porte.
Alzebal était au lit avec deux jeunes femmes. L'une d'entre elles était à califourchon sur son visage et l'autre servait du vin dans trois verres de cristal.
A la vue de Tyssy, les deux femmes crièrent comme des harpies qu'on égorge.
— Dégagez les putains avant que je vous découpe.
Alzebal se redressa lentement, il avait perdu de sa superbe mais il souriait.
— Ha ma belle Tyssy.
— Ferme là! Est ce que c'est toi?
— Moi? De quoi parles tu?
— Un de tes minables vers de terre vient d'essayer de tuer notre fils!
Alzebal fronça les sourcils un instant et sourit affichant des dents tachés de vin rouge. Son visage prit une expression faussement navrée.
— Je suis désolé ma douce. Tu ne devais pas être là. Il serra les dents. Je ne supporte les incompétents. Tu l'as occis j'espère?
Tyssy avait espéré jusqu'à ce moment que Rassiel, le père de son fils, n'y soit pour rien. Elle ferma les yeux et inspira.
— Tu ne nies même pas que tu as tenté de tuer ton propre fils.
— Pourquoi nierais je? Je suis Alzebal, je fais ce qu'il me plait de faire.
Tyssy secoua la tête.
— Pourquoi?!
— La tradition veux que mon fils prenne la relève quand il atteindra ses vingts ans. Je peux encore vivre de nombreuses années, je ne suis pas prêt de passer la main. Donc je me suis dis un petit coup de dague bien placée et hop pas le temps de s'attacher.
Tyssy serra le poignard. Ses ongles s'enfoncèrent dans la paume de sa main jusqu'au sang.
— Je vais te tuer pourriture. Je vais te couper les couilles et les enfoncer dans ta gorge.
Alzebal rit grassement.
— C'est ça que j'aime chez toi! Tu es une sauvage.
Alzebal se leva nullement gêné par sa nudité. Il pouffa et se servit un verre, tournant le dos à Tyssy.
— Tu sais que tu ne peux me vaincre. Je maîtrise la magie de l'ombre.
Au moment où il prononçait ces derniers mots, une lame noire surgit soudain de son ventre. Une gerbe de sang jaillit et une myriade de tâches rouges s'écrasa sur le parquet de marbre.
Alzebal ne cria pas. Il regarda Tyssy, la mercenaire s'approcha de son oreille et lui susurra.
— Souviens toi le première fois que l'on s'est rencontré. Je t'ai dit que le respect n'était pas dans la soumission.
L'épée d'ébène écarta les chairs.
Alzebal gémit.
Tyssy s'approcha et regarda derrière le roi des mercenaires.
— Merci Sadiane.
Elle plongea son regard dans celui du père de son fils.
— Tu me connais, Je n'ai qu'une parole.
La lame de Tyssy trancha la virilité d'Alzebal. Il hurla mais ses cris furent étouffés rapidement. Son ancienne amante venait de tenir sa promesse.
L'agonie de Rassiel dura quelques minutes et Tyssy n'en perdit pas une miette.
Sadiane s'agenouilla.
— Je vous suis dévouée seigneur Alzebal.
— Relève toi Sadiane. Personne ne s'agenouillera devant moi sauf s'il m'a offensé.
Et la nuit redevint paisible.
J'espère que tu vas bien.
Je t'écris non pas vraiment pour commenter mais pour te prévenir de mon départ.
Tes chapitres excellemment rédiger m'ont maintenu jusqu'ici mais ce chapitre est le trop plein de violence pour moi. Je trouve que ça passerait très bien si toute cette violence n'était pas gratuite. Le tuer aurait largement suffit. Cette réflexion couvre l'ensemble de ton œuvre hélas. Les seuls chapitres que je pourrais encore lire sont ceux avec Loup. Tout le reste n'est que cruauté gratuite et c'est trop pour moi.
Désolé.
Merci quand même pour ce partage
Au revoir
Gardar
C'est bien dommage.
Par contre la violence n'est jamais gratuite dans mon roman. Je n'écris pas ces chapitres avec dans l'idée Ouah je vais mettre du sang pour choquer et encore moins par plaisir. Cette scène montre le cheminement de Tyssy dans ce qu'elle va devenir. Un tyran sanguinaire. Après que tu n'aimes pas, cela ne me dérange aucunement mais affirmer que c'est de la violence gratuite, c'est complètement faux.
En tout cas merci pour ta lecture et ton temps.
A bientôt.
Je trouve simplement que tuer Alzebal était suffisant pour Tyssy et que la violence gratuite est dans le fait de l'étouffer avec ses parties intimes alors que sa mort est déjà décidé.
En fait pour être sincère et vraiment clair, ce que je n'aime pas dans ton livre x'c'est tout ce qui touche de près ou de loin à Tyssy. Chaque fois qu'elle est là ça finit avec un ou plusieurs morts de façon atroce. Dans ce cas, peut-être que je vais cesser de lire les chapitres avec Tyssy malgré ce que cela implique et que je vais lire les chapitres qui rentrent selon moi dans la tranche d'âge que tu as mis (qui d'ailleurs me paraît trop basse en comptant les actions de Tyssy, simple point de vue).
Il faut quand même que je te rendes justice. Les chapitres avec Loup sont excellent au point que je regrette qu'il y en ai si peu ! Réellement les seuls chapitres qui me dérange sont ceux avec Tyssy. (en même temps c'est un tyran à venir)
Je vais voir du coup si je fais ça.
Merci de ta réponse
À bientôt peut-être
Gardar
Concernant le classement au niveau de l'âge, je ne le mettrai interdit au moins de 18 ans, ce n'est quand même pas un roman classé X.
Voilà mais surtout ne te force pas à me lire si tu n'aimes pas. Je ne serais pas vexé. Ce qui me gêne vraiment c'est la violence que tu qualifies de gratuite parce que ce n'est pas le cas.
Merci
A bientôt peut-être.
Pour info, dans la suite Alzebal est moins présente et cette scène est la plus violente de cette première partie parce qu'il fallait qu'elle le soit pour la suite.
Le fils qu'elle a sauvé des mains de son père est aussi un symbole de son accession au pouvoir. Et elle idolâtre cet enfant. Cet enfant que Loup a tué. D'où sa haine et sa rage.
Merci de tes réponses
Gardar
Tu as raison, j'aurais plus aller encore plus loin. Je retravaillerai ce passage.
Merci pour ton commentaire!
On assiste à la passation de pouvoir entre Tyssy et l'ancien Alzebal, c'est plutôt sympa ! Tu pourrais peut-être ajouter une annotation du genre "X années plus tôt" au texte, parce que si on n'a pas la note de l'auteur, ça peut être un peu flou.
Le passage où elle le tue m'a paru un peu rapide. C'est censé être un homme puissant, vu qu'elle vient de le menacer il devrait être sur ses gardes ? Il est censé connaître un peu Tyssy ? Enfin, j'aurai bien aimé une petite explication.
Pour le reste, rien à dire, la scène d'action était bien menée.
Mes remarques sur la forme :
"pour bloquer le bras, armé d'un poignard, qui s'abattait sur son fils." j'enlèverais les virgules
Le 1er paragraphe m'a paru un peu lourd en adverbes
"était gardé par un mercenaire." -> gardée
"Dégagez les putains avant que je vous découpe." virgule après putains ? "Alzebal se leva nullement gêné par sa nudité." -> virgule après leva ?
Un plaisir,
A bientôt !
Pour la notion du temps en début de chapitre, je me pose la question en effet. A voir.
Pour la mort d'Alzebal, il est certes très puissant mais son arrogance et son énorme confiance en lui-même, cause sa perte aussi rapide, mais ce n'est peut-être pas assez clair.
Merci pour tes remarques!
A bientôt.