25- Arrivée au palais

    Un crissement affreux me fait ouvrir les yeux. Aussitôt, la lumière du jour innonde ma vue, m'éblouissant. Je cligne des yeux et je les frotte plusieurs fois avant de voir ce qui m'a réveillé : Une porte. Une immense porte de bois qu'on ouvre. Puis je me souviens. Hier. Les ptérodactyles étranges, l'attaque, la cage. Je réveille les autres. Ils ont l'air tout aussi confus que moi. La porte a fini de s'ouvrir. Notre cage se met en mouvement, tirée par les Duhéëra qui nous ont capturés hier. Ils nous posent au milieu d'une cour déserte et s'en vont sans laisser personne pour nous surveiller.

    Nous nous trouvons devant un somptueux palais, construit à la manière des temples japonais. Ses murs, d'un blanc éclatant, contrastent violement avec le toit et les poutres de bois qui sont, elles, d'un noir de jais. La cage est posée dans une cour pavée au dalles aussi sombres que le toit. Il n'y a aucune plante. La grande porte par laquelle on est entrés est aussi peinte en noir. Le silence règne, macabre. Une brise légère vient intensifier cette solitude que je sens poindre en moi. L'endroit a l'air à l'abandon mais il s'en dégage pourtant une grande majesté. Comment un endroit peut provoquer en moi des sentiments si contradictoires ?

    La porte du palais s'entrebaille. Un Duhéëra en sort. Petit, peau grise, un ventre proéminent. Il est ridicule. Je ne peux pas m'empêcher de rire. Il me lançe d'une voix aigue :

- Eh toi ! Arrête de rire bêtement ! Je suis venu vous chercher.

- Pour aller où ? demande Hyju en m'assénant un coup de coude pour que j'arrête de rire.

Il ne répond pas et pousse un sifflement. Quelques secondes plus tard, une escouade de soldat arrive. L'un d'eux nous ouvre la porte et les autres nous font sortir, nous escortant jusqu'à l'intérieur du palais qui est tout aussi sinistre que l'estérieur. Nous arrivons dans un couloir entièrelent noir. Il est long et il y a beaucoup de portes blanches. Nous le traversons pour aller ouvrir la porte du fons qui donne sur un couloir perpandiculaire. Ce manège dure pendant au moins une demie-heure avant que nous arrivions devant un étroit escalier.

- C'est un palais ou un labyrinthe ici ? demande ironiquement Jhon.

Aucune réponse. Nous descendons les marches. Les gardes nous conduisent jusqu'à une cellule et nous poussent à l'intérieur avant de fermer la porte. C'est Hyju qui parle en premier :

- On est où là ?

- Dans la prison du palais impérial. répond grand-ma.

- Et qu'est-ce qu'on fait là ?

- Bonne question Hyju. Je n'ai pas de réponse à cela.

Le silence retombe, tendu. Erwan respire bruyament en se tenant le bras.  Il ne nous reste pas beaucoup de temps. J'ai éssayé de repérer une quelconque issue qui nous permettrait de nous enfuire mais il n'y a rien. Ce bâtiment est une forteresse. Alors je me résigne à attendre. Mais qui sait jusqu'à quand on va devoir attendre ? Et si on restait là à jamais. Au moins je suis avec mes frères et... Hyju. D'ailleurs, elle s'approche de moi jusqu'à venir poser sa tête sur mon épaule :

- Liam ?

- Oui ?

- Tu sais... Hier... Quand tu m'as déclaré... Enfin tu vois ?

- Oui et alors ?

Elle ne répond pas et pose ses lèvres sur les miennes dans un geste lent et doux. Je suis surpris puis je me laisse aller. J'aurais bien voulu que ça dure plus longtemps mais elle finit par s'écarter en me faisant un clin d'oeil. Et moi, je reste là, rouge comme une tomate. Jhon arrive et me dit avec son "élégance" habituelle :

- Ben alors ? On dirait que t'as avalé le piment le plus piquant du monde !

- C'est tout comme... je réponds laconniquement.

Un sourire se peint sur son visage et me regarde comme sij'étais un enfant qui vient de faire une bêtise. Il me dit :

- Alors t'as réussi ton plan de drgue ?

- Comme tu peux être vulgaire ! je réplique.

Il soupire théâtralement. A ce moment, des gardes arrivent et ouvrent la porte de la cellule. Deux d'entre eux entre et me font signe de me lever. Il me font sortir. Au moment où ils vont fermer la porte, grand-ma se lève et dit dand la langue des Duhéëra :

- Attendez ! Où va-t-il ?

- Voir l'impératrice. Répond un garde.

- Je viens aussi alors.

- Impossible. Il doit y aller seule.

- Ne soyez pas ridicule ! Il ne sait pas parfaitement parler votre langue et j'ai quelque chose à dire à l'impératrice messieurs !

Les soldats se concertent du regard puis celui qui semble être le commandant hoche la tête. Grand-ma se lève et vient me rejoindre. Je lui lançe un regard interrogateur auquel elle ne répond pas. Nous retraversons les couloirs par lesquels nous étions passés et nous nous retrouvons dans la cour. Nous entrons dans un autre batiment. A l'interieur, des escaliers interminables. Nous grimpons les marches avec précaution. Il n'y a pas de rambarde, les escaliers sont glissants. Plusieurs fois, je manque de tombé, rattrapé de justesse par un des gardes qui m'adresse un regard méprisant. L'ascension interminable prend fin alors que nous arrivons au huitième étage, devant une porte. On nous fait entrer dans une sorte d'antichambre où nous nous installons sur des sièges éparpillés aux quatre coins de la pièce. Les gardes s'en vont, nous laissant seuls, grand-ma et moi. Je lui demande :

- Vous êtes déjà venue ici. Pas vrai ?

- En effet. Nous allons rencontrer l'impératrice Liam. Il va falloir que tu fasses très attention à tout ce que tu diras car elle est suceptible.

- L'impératrice est la même que quand vous étiez venue négocier la paix ? Elle doit être âgée alors...

- Non, au contraire. Elle est jeune. Comparé aux humains, les Duhéëra ont une vie très longue ! Les plus vieux ont actuellement un millier d'années environs...

Je m'étrangle. Tant que ça ?! Mais que font ils pendant toute une vie ?! Je m'apprête à demander plus de renseignements à grand-ma quand une deuxième porte que je n'avais pas vue s'ouvre. UNe sorte de pieuvre verte apparaît et dit d'une voix douce :

- Nous allons vous recevoir...