Luciana
Louise mit plusieurs jours à s’adapter et à accepter tout ce qu’elle avait subi et appris. Lorsqu’elle se rétablit du traumatisme de la pesée du cœur et que la curiosité devint plus forte que le reste, elle se décida enfin à sortir de la Pyramide. Elle voulut alors visiter les nombreux lieux de l’Anti-Chambre seule ou avec certains des Occupants. Ce fut le plus souvent en compagnie de Luciana qu’elle se promena, quand celle-ci ne faisait pas ses recherches, au plus grand bonheur de la jeune rousse.
Les deux amies rencontrèrent les différentes civilisations, découvrant leurs cultures et profitant du savoir de ces Âmes pluricentenaires, voire millénaires. Les Aztèques, les Grecques, les Chinois, les peuples dont le nom était imprononçable, tous les accueillirent avec des cadeaux et de grands sourires. Ils leur montrèrent leurs modes de vie, leurs croyances et leurs passe-temps dans ce monde de la Mort.
Louise et Luciana admirèrent au passage les merveilleux paysages qui s’offraient à elles. La Créatrice adora explorer la jungle habitée d’une multitude de couleurs et d’espèces, tout aussi incroyables que dangereuses. Elle s’extasia devant les collines de rizières alignées à la perfection, mais également face aux grandes cascades de glace près de la banquise. Tout l’émerveillait.
La dirigeante de l’Entre-Deux pleura de joie devant la barrière de corail, n’ayant jamais vu la mer de son vivant. Luciana lui prit la main cette fois-là et Louise se laissa faire, à la surprise de la première. C’était devenu rare les moments de tendresse entre les deux amies, mais la rousse ne fit aucune remarque. Elle profitait de chaque instant en présence de la Princesse qu’elle dévorait des yeux.
Ce jour-là, en fin d’après-midi, elles se trouvaient dans un champ de tournesols épanouis. Louise passait ses doigts sur les pétales, un doux sourire mélancolique sur le visage. Elle approchait son nez et humait chaque fleur prenant son temps, profitant pour une fois de l’éternité, d’être sans responsabilités. Tout cela Luciana le lisait sur les traits apaisés de la dirigeante qui n’en était pas une dans ce monde. L’amoureuse se délectait de ce simple bonheur qu’elle n’avait pas aperçu depuis tant d’années dans l’attitude de son amie.
— Imagine des coquelicots, du colza, des vignes dans l’Entre-Deux, s’émerveilla Louise, loin des pensées de l’Occupante. Toutes ces couleurs, ces senteurs, cette douceur.
Ce que Luciana imaginait, c’était la Créatrice au milieu de ces champs de teintes naturelles et d’odeurs enivrantes. Ce fantasme lui donnait de l’espoir, elle ne le réalisait pas encore. Elle avait surtout envie de séduire Louise de nouveau, de lui ouvrir son cœur, de lui partager son affection. À cet instant, elle voulait lui prendre le visage et l’embrasser passionnément sous le ciel bleu de l’Anti-Chambre. La Princesse était si belle dans ce paysage, elle rendait l’endroit magnifique. Ce n’étaient pas les tournesols qui illuminaient Louise, mais bien l’inverse dans les yeux de Luciana.
Pourtant, cette dernière savait que c’était peine perdue et elle finit par chasser ce merveilleux moment qui n’aurait lieu que dans sa tête. Si elle ne pouvait pas éteindre ses sentiments, d’autant plus lorsqu’elle voyait une Louise aussi joyeuse et éblouissante, Luciana essayait de les garder pour elle. Cela avait beau être douloureux, ça l’était moins que d’être repoussée.
— J’ai déjà pensé à matérialiser des plantations en verre, mais cela ne rendait jamais bien, continuait celle qui ressemblait à une enfant le jour de son anniversaire. Si j’apprends à créer la Vie, ce serait incroyable. J’imagine les aménagements qui pourraient être faits dans l’Entre-Deux. Les Occupants seraient si heureux. Si j’y arrive, alors nous pourrions rentrer chez nous avec de l’espoir.
Ces paroles eurent l’effet d’une douche froide sur Luciana. Elle se tourna pour cacher son visage défait et ses épaules affaissées. La jeune femme feignit de s’intéresser aux petits soleils qui les entouraient, mais Louise avait eu le temps de voir sa mine déconfite.
— Qu’y a-t-il, Lu ? s’inquiéta la Princesse en s’approchant de la concernée.
Cette dernière eut un frisson lorsque son amie lui prit le menton afin de l’obliger à la regarder dans les yeux. Si Luciana arrivait aussi bien à lire le comportement de Louise, l’inverse était également vrai. Les deux anciennes amantes se connaissaient. Et la Créatrice savait que ce genre de geste fonctionnait avec la rousse. La proximité l’incommodait, l’excitait. Elle perdait tous ses moyens et finissait par craquer, déballant ce qui lui pesait.
— Tu parles de rentrer chez nous et ça me brise le cœur, dévoila-t-elle alors en se dégageant doucement. Je te vois depuis ces douze jours, je te regarde. Tu n’as jamais été aussi heureuse que depuis que tu es dans l’Anti-Chambre. J’ai l’impression que tu revis. Je suis sûre que tu n’as pas ou peu pensé à Jeanne tout ce temps, je me trompe ?
Le sourire avait disparu sur les lèvres de Louise. Plus les paroles se déversaient, plus la Créatrice se refermait sur elle-même, se braquait. Elle ne répliqua rien à la dernière remarque de Luciana et celle-ci sut qu’elle avait raison. Mais elle ne put s’empêcher de continuer dans sa lancée :
— Pourquoi n’envisages-tu pas de rester ici ? Avec moi ? précisa la jeune femme à la peau couverte de taches de rousseur. Qu’est-ce qui te retient dans l’Entre-Deux ? Je ne comprends pas, tu es un fantôme là-bas. Alors que dans ce monde, tu rayonnes comme ces tournesols.
Les sentiments dépassaient à présent sa raison. Luciana se laissait souvent habiter par ses émotions et c’était une des quelques causes qui avait mis fin à sa relation avec Louise. Elle le savait, mais elle n’arrivait pas à se contenir. Malgré tout, elle était si attachée à la Princesse que rien ne semblait pouvoir lui faire oublier cette longue histoire qu’elles avaient vécue.
Une fois de plus, tout revint comme une vague aussi haute que les montagnes blanches. Luciana ne put rejeter les souvenirs dans un coin de sa tête. Ils dataient de deux siècles, trois décennies, tous les ans un petit peu de temps en temps. La dernière fois, c’était en 2015. Il y avait la joie, l’amour, le désir, puis tout devenait déchirement, désespoir et haine. L’Occupante en demandait toujours plus, la Créatrice finissait par lui en donner toujours moins. Mais malgré cela, elles revenaient toujours l’une vers l’autre, comme des aimants, comme des amants.
Les simples reproches se transformaient en disputes, puis en tempêtes dévastatrices. La plupart du temps, cela se passait dans la tête de Luciana qui n’acceptait pas d’être seulement un jouet sexuel de la dirigeante, ce qui était bien plus destructeur que leurs joutes verbales. L’Italienne souffrait intérieurement et finissait par reproduire cette douleur sur son corps. Les marques disparaissaient instantanément, alors elle recommençait.
Penser à tout cela comprima les poumons de Luciana. Ses ongles grattèrent la peau de ses bras sans qu’elle en ait conscience. Elle sentait la crise de panique arriver, mais ne voulait pas s’effondrer devant Louise. Elle baissa la tête et attendit de recevoir la colère de la dirigeante. Cette dernière observait son amie au regard désespéré et semblait encore une fois comprendre une partie de ses pensées. Elle soupira et s’apprêta à répliquer quelque chose lorsque toutes deux entendirent la voix d’Ezéchiel dans leur oreillette :
« Luciana, j’ai trouvé un texte qui semble être écrit en langue romane, peut-être bien de l’italien de ton époque. Tu peux me retrouver à la Pyramide ? »
La concernée sursauta. L’information fit le tour de son cerveau le temps d’un battement. Alors, sans prévenir, elle fuit littéralement la situation. C’était sa porte de sortie, sa bouffée d’air. Leur discussion était à chaque fois sans issue. Ce fut donc sans un mot pour la dirigeante que l’Occupante franchit le champ de fleurs au pas de course. Louise l’appelait et essayait de la suivre, mais Luciana réussit à la semer au milieu du maïs. Elle avait envie de s’enterrer, de se transformer en insecte afin de ne pas être retrouvée. Elle avait honte aussi, un peu, d’être restée la même après toutes ces années, de ne pas avoir grandi.
Une pointe de culpabilité voulut s’installer en elle alors qu’elle espérait que la Créatrice rejoignît le chemin sans trop de difficultés. Mais la jeune femme la repoussa vivement. Si Louise continuait tout droit, pensa la fugitive, elle tomberait sur l’immense étendue d’eau douce et apercevrait la Pyramide au loin sur la gauche. Même si le crépuscule était proche, elle trouverait sûrement des Âmes ou un lieu où demander sa route. Luciana devait arrêter de céder chaque fois que Louise la réquisitionnait.
« Lu ! Attends-moi ! Je ne sais pas retrouver mon chemin, fit la voix de la Princesse à travers la bille de télépathie de la jeune rousse. C’est un labyrinthe, je suis de nouveau au milieu des tournesols ! Reviens, je suis désolée. »
Luciana sourit. Imaginer son amie perdue la fit pouffer. C’était sa façon de penser que le karma existait. Elle se demanda cependant pourquoi la Princesse s’excusait, ce n’était pas habituel. Le flot de paroles et de supplications continua un moment avant de s’éteindre, n’obtenant pas de répartie de celle qui se cachait à présent dans les roseaux près du lac.
« Tu es puérile, reprit tout de même Louise après un silence. Pourquoi fuis-tu la discussion à chaque fois ? Tu ne sais même pas ce que j’allais te répondre. »
L’Italienne se stoppa net dans sa course. Une pointe de colère s’infiltra en elle, alors qu’elle répliquait dans sa tête, plus confiante qu’en face à face :
« Louise, je sais très bien ce que tu vas me dire. Tu n’as pas de temps pour ça, pour une relation. Ni avec moi, ni avec Lucas ou un autre. Tes responsabilités de l’Entre-Deux. Tout le mal que tu me fais quand ça se finit. Le fait que je sois trop attachée à toi. Je connais ta réponse, ça fait deux siècles que tu me répètes la même. »
Elle fit une pause, attendant une pique sévère, mais rien ne vint. Où étaient la tempête, les éclats de voix, les éclairs dans les yeux ? Luciana s’inquiéta presque de ne pas être contredite. Mais est-ce que ce n’était pas là une preuve qu’elle avait raison ? Si Louise n’avait rien à redire, c’était sûrement parce qu’elle allait prononcer exactement ces mêmes excuses, comme à chaque fois. Le silence dura un instant avant que l’Occupante conclût à contrecœur que la conversation était close. Elle se remit alors en route vers l’édifice pointu qui s’élevait devant elle, à peine plus sereine.
« Est-ce que tu peux venir me chercher, Lu, implora Louise d’une petite voix. S’il te plaît. La nuit tombe et je ne sais pas où je suis. »
Luciana soupira. Elle s’y était presque attendue à ce que la Créatrice la supplie. C’était souvent sa façon de se faire pardonner, de la faire revenir. Cependant, l’Italienne était presque arrivée et n’avait vraiment pas envie de retourner en arrière.
« Ne bouge pas, je t’envoie quelqu’un. », répondit-elle simplement en espérant croiser un habitant de la Pyramide ou un de ses compagnons.
Puis l’Occupante s’adressa à Ezéchiel :
« Où es-tu ? »
Tandis que l’intéressé indiquait le sommet du tétraèdre par télépathie, Luciana aperçut Imad et Esther qui sortait afin d’admirer le crépuscule. Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la jeune femme. Elle leur demanda alors d’aller chercher Louise qui s’était perdue dans les champs de céréales, sans préciser que c’était elle-même qui l’y avait abandonnée. Comme elle l’espérait, les enfants en apparence furent honorés de porter secours à leur Princesse de l’Entre-Deux. L’Italienne les remercia avant de foncer vers les étages supérieurs.
Ezéchiel l’attendait dans leur suite avec Pakhémetnou, au centre de l’immense serre. Les derniers rayons de lumière reflétaient des teintes vertes sur leur peau basanée. Luciana fut surprise de voir l’adolescent. Il ne leur rendait jamais visite, préférant faire appel à Bastet s’il avait besoin de les contacter. Ce soir-là, il était habillé d’un gilet brun sans manches qu’il laissait ouvert sur son torse. Un pantalon en lin et des sandales en tissu complétaient sa tenue peu habituelle. Cela lui donnait un air plus adulte, constata l’Italienne.
— Bonsoir, fit le garçon d’une voix formelle.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? s’étonna la jeune femme. Quelqu’un est mort ?
Pakhémetnou se dérida instantanément et pouffa de la plaisanterie de Luciana, tandis que l’ancien libraire levait les yeux au ciel. L’atmosphère fut aussitôt plus légère et la rousse s’en félicita. Elle avait eu sa dose de mauvaise humeur avec Louise.
— Nous t’attendions, indiqua Ezéchiel.
Luciana s’installa dans un fauteuil isolé en face des deux hommes. L’historien avait le recueil sur ses genoux et montrait un passage de son doigt. Il passa le lourd ouvrage à l’Occupante qui le prit avec délicatesse.
— J’ai du mal à déchiffrer ce qui est écrit, peut-être pourras-tu m’aider ?
La jeune femme observa le paragraphe en question. Elle avait appris à lire un peu par hasard lors de son vivant auprès d’un barde qui contait dans les villages. Dans l’Entre-Deux, Luciana avait parfait cette compétence. Pourtant, à cet instant, elle devait plisser les yeux pour décrypter chaque mot. La calligraphie lui semblait familière et certaines lettres formaient un sens pour elle. Ce qui la frappa le plus fut ce qu’elle réussit à traduire facilement à voix haute :
— Eudoxie ?
Ce prénom si particulier et si rare. Cela ne pouvait être une coïncidence. Cette écriture, cette langue et ce nom, c’était impossible que ce soit une coïncidence. C’était trop gros.
— Mais bien sûr, s’exclama joyeusement Pakhémetnou. Eudoxie du Dernier Lieu, oui je me souviens bien. Elle est venue, il y a quelques décennies. Ta sœur se prénomme ainsi ? C’est la seule Eudoxie que j’ai connue, se pourrait-il que ce soit la même ?
Luciana manqua de lâcher le manuscrit. Elle le posa sur la table basse devant elle avant de planter ses yeux dans ceux de l’adolescent. Lui mentait-elle ? Depuis sa mort, la jeune femme avait également appris les statistiques. Et à cet instant, les probabilités pour que les deux sœurs se soient retrouvées dans le même lieu à un intervalle de plusieurs dizaines d’années étaient presque nulles. D’autant plus qu’à présent, l’Occupante connaissait l’infinité des mondes de la Mort. C’était impossible qu’elles aient autant de chance, non ?
— Tu es sérieux quand tu dis ça ? se méfia-t-elle alors. Tu as vraiment rencontré ma petite sœur ?
Le garçon prit un air grave avant de répondre :
— Je ne me permettrais pas de te mentir. J’ai bien connu une femme venant du Dernier Lieu et se nommant Eudoxie. Elle n’était pas très grande, une longue chevelure blonde et raide, les yeux verts d’eau. Les mêmes que les tiens, aussi clairs et envoûtants.
Luciana ne fit pas attention au compliment, si cela en était un, et ne remarqua même pas les joues roses de l’Égyptien. Elle était concentrée sur ce qu’il avait dit avant. La description coïncidait parfaitement avec le souvenir qu’elle avait d’Eudoxie. La jeune rousse souhaitait en savoir plus. Elle voulait tout connaître, tous les détails que pourrait lui donner le garçon. Elle ne put alors retenir le flot de questions qui vint :
— Comment est-elle ? Quel âge a-t-elle ? Comment est-elle arrivée ici ? Comment va-t-elle ? Est-elle toujours là ? J’aimerais la voir ! Sais-tu où je peux la trouver ? Comment est-elle morte ? A-t-elle eu une longue vie ? Est-ce que notre père est avec elle ?
Pendant qu’elle reprenait sa respiration, Ezéchiel leva une main devant lui.
— Calme-toi, Luciana, la tranquillisa-t-il. Je ne peux imaginer ton envie d’en savoir plus sur ta sœur, si c’est bien elle, précisa l’homme, sûrement pour ne pas lui donner de faux espoirs. Je vais vous laisser en discuter tous les deux pendant que je continue mon travail sur le recueil.
— Oh oui, excuse-moi, répondit la jeune femme. Je te remercie d’avoir trouvé ce témoignage, Ezéchiel. J’en étais encore loin.
L’ancien libraire sourit avant d’ajouter :
— Je te dérange juste quelques minutes supplémentaires, je dois prendre des notes. Peux-tu me lire le passage en entier ?
Le déchiffrage intégral dura plus que quelques minutes et lorsqu’Ezéchiel s’isola enfin dans un coin pour continuer sa traduction, Luciana ne put s’empêcher de soupirer. Pendant tout ce temps, elle avait jeté des coups d’œil au garçon, de peur qu’il s’enfuît. Mais Pakhémetnou était patiemment resté, le regard fixé sur elle. Encore maintenant qu’ils n’étaient plus que tous les deux, il avait cet air étrange sur le visage.
— Qu’est-ce qu’il y a ? se sentit gênée Luciana. J’ai quelque chose sur le nez ?
Ces questions semblèrent réveiller l’adolescent qui se redressa et afficha un sourire désolé sur ses longues lèvres.
— Pardon, j’étais dans mes pensées. Donc, que veux-tu savoir ? demanda-t-il.
— Tout ! répondit instantanément la jeune rousse.
***
Gaum
Procta, le jeune fossa, gambadait gaiement devant les deux hommes. Il sortait pour la première fois depuis sa Naissance dans l’Anti-Chambre et semblait joyeux de découvrir le monde qui s’offrait à lui. Il se cachait dans les hautes herbes et sautait sur tout ce qu’il voyait bouger. Gaum dut retirer plus d’une fois des sauterelles et de petits lézards de sa gueule sous les rires d’Andjety.
— Ne te moque pas, je ne peux pas le laisser manger tes créations, s’offusqua le Malgache.
Le Scribe ne put retenir son hilarité plus longtemps, ce qui eut pour effet de surprendre le maître et l’animal. Gaum tenta une moue boudeuse avant de se joindre à son amant. Procta parut comprendre l’allégresse et se mit à sautiller autour des deux hommes qui s’embrassaient à présent. Apercevant une nouvelle proie, il fonça dans sa direction, fouillant le sol de son museau humide. L’ancien vétérinaire ne pouvait que s’attendrir devant le fossa qui lui rappelait de merveilleux moments de sa vie.
Le félin fut alors le plus heureux du monde lorsqu’ils atteignirent tous trois la forêt de la savane au Nord de ce monde. Procta s’élança vers les branches les plus élevées, se balançant à l’aide de sa longue queue telle un primate. Il croisa par ailleurs certains babouins faisant leur toilette entre eux. Ces derniers furent surpris de voir un gros chat monter aussi haut.
— Il est le premier de son espèce, indiqua Andjety qui suivait le fossa des yeux un sourire ravi sur les lèvres. J’en ferai d’autres. Tout comme je ferais d’autres reptiles ou lémuriens si Procta se décidait à en croquer un.
L’homme reporta son regard sur Gaum, puis continua :
— C’est dans la nature des animaux : se nourrir, se reproduire, vivre. La faune et la flore sont ici illimitées tant qu’Ouadjet ou moi y veillons. Alors nous pouvons les laisser faire ce qu’ils veulent. De toute façon, ils finissent par se lasser, ne ressentant pas la faim ni le besoin de conservation.
Ces douces paroles enveloppaient l’Occupant qui avait oublié où il se trouvait. Finalement, l’Anti-Chambre n’était pas un monde de la Mort, mais un lieu magique, incroyable. Un endroit où la Vie prospérait, où les humains vivaient en paix entre eux et où les animaux et les plantes n’étaient pas détruits par les civilisations. Tout pouvait renaître, même les Âmes ne pouvaient plus mourir. N’était-ce pas là une forme de Paradis ?
— Tu veux dire qu’avant Procta, il n’y avait aucun fossa dans ses arbres majestueux ? releva Gaum. Ou dans les montagnes de l’Ouest ?
— C’est exact, il est le premier, répéta le Scribe. Nous ne sommes pas capables de donner naissance à des espèces animale ou végétale que nous ne connaissons pas.
— Mais alors ! s’exclama l’ancien vétérinaire. Laisse-moi te décrire le merveilleux monde de Madagascar. Nous avons la quasi-totalité des espèces endémiques. Entre les reptiles, les oiseaux, les mammifères. L’Anti-Chambre doit découvrir les scarabées girafes, les tortues étoilées, les mangoustes à queue annelée et surtout les fossas !
Comme appelé, Procta redescendit de son perchoir. Le félin vint se frotter aux jambes de Gaum en ronronnant. L’homme s’accroupit et gratta sous le menton de l’animal. Les deux semblaient aux anges. Andjety les observait avec un immense sourire. L’Occupant lut dans ses yeux la même chose que ce qu’il pensait lui-même : que ce moment soit éternel.
— Ça tombe bien, gloussa le Scribe. Je veux tout savoir de toi.
***
Au début, t'as dit que tu avais écrit quelque chose de plus positif. Mais l'histoire de Louisiana n'est pas du tout positive !
Tu répètes "pointe de colère" et "pointe de culpabilité", déjà de base c'est pas fou comme expression, mais en plus tu l'utilises 2 fois lol.
Je me répète, mais Gaum et Andjety, meilleur ship de l'entre deux !! ou de l'antichambre ahah
Bon écoute, j'ai bien aimé ce chapitre qui n'est pas si doux que ça, mais la fin fait oublier le début.
On apprend plus sur les relations passées de Louise et de savoir qu'il n'y a pas eu que des hommes ça me convient. Même si on dirait qu'elle n'est pas du genre romantique avec les femmes ou en tout cas avec Luciana.
Lu va peut-être retrouver sa soeur et ça c'est touchant.
Mais pas autant que bébé Procta qui bouffe des sauterelles lol.
Je ne voulais pas que les histoires d'amour de Louise soient toutes roses, bon en fait, y en a aucune de rose mdr, mais c'est voulu !
Je note pour la coquille en pointe :p
Mdrrrr bébé Procta aime les sauterelles !
Merci pour ton commentaire <3
c'est tout pour les coquilles :p
Le début du chapitre était super beau, Loulou dans les champ de fleurs, qui voit la mer, woaaa *v*
La fin était aussi trop belle "Laisse moi te décrire le merveilleux monde de Madagascar" <3<3<3
Et Eudoxie est un prénom qui déchire !!!
J'espère qu'on en verra plus de la relation entre Loulou et Lulu ! c'est frustrant qu'elle soit dans le passé, je veux en voir plus de leur dynamique !!
Ah oui en effet, merci pour la coquille ^^
Ah je suis contente que tu retiennes tous les bons moments :3
J'essaierai d'ajouter des passages entre Loulou et Lulu xD (ces surnoms mdrrrr), moi aussi leur relation m'intrigue ahah !
Ce n'est absolument pas un problème je trouve :p J'aime bien les chapitres de remplissage parce que ça nous fait rester plus longtemps dans une histoire ou un univers, à l'inverse quand les chapitres s'enchaînent trop efficacement je trouve qu'on rentre moins dans l'univers, même si l'histoire est bien écrite ^^ Alors fait autant de pause que tu jugera nécessaire ou pour montrer un aspect de ton univers que tu souhaites :D
Il y a juste au début du chapitre où j'ai eu l'impression d'une surabondance de passé simple là où l'imparfait aurait amplement suffit ^^
Je note pour le passé-simple, en effet en relisant je vois certains verbes que je pourrais repasser à l'imparfait ;)
Encore merci <3