Un calme studieux, une odeur de livre, un souper consommé, le craquement du bois par intervalle aléatoire et le miaulement plaintif d'un chat. Voilà l'ambiance de la maison dans laquelle je me trouvais. Oh ! Sans oublier mon ami Jean-Baptiste assis à table.
Enfin je suppose qu'il y était encore, j'étais un peu occupée à vrai dire.
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- Pourrais-tu lâcher ton bouquin s'il te plaît ?
- .........
- Sonya !
Je levais l'index pour lui signaler une attente, avant de le baisser puis fermer mon livre quelques instant plus tard, pour finalement boire dans ma pinte.
Nouveau hochement de tête.
Il but dans son verre.
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- Je croyais que tu avais des choses à me raconter, pas que tu cherchais un coin tranquille pour bouquiner. D'ailleurs, c'est moi qui fait ça d'habitude ! Ahah !
- Uhuhu ! Oui désolée ! Pfff par où commencer..
- Dans la logique par le début je dirais. Dit-il en jouant avec sa pinte.
- Chut.
- Désolé.
- Je t'avais dis que j'avais eu une grosse journée livraison il y a deux semaines...
- Oui. Il acquiesça par un mouvement de tête accompagnant sa réponse.
- Quueee j'avais du faire plusieurs allés-retours bien casses-pieds...
- Et bien j'ai omis de te dire que ma dernière livraisons se faisait..
- À Corvo Bianco.
Le bougre manqua de s'étouffer et de cracher le contenu de sa bouche.
- CHEZ LE SORCELEUR !!
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- Oui monsieur ! AHAHAHH !
- Tu-tu l'as vue ?
En m'avançant sur la table.
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- Non seulement je l'ai vue mais nous avons causé !
- Causé, c'est à dire ?
- Une conversation des plus banals, présentation, origine tout ça tout ça... Mais tu sais pas la meilleur, j'ai rencontré sa dame ! La fameuse Yennefer de Vengerberg !
À cet instant le chat de Jean-Baptiste, Gustave, sursauta avant de se ruer sur la porte en miaulant comme si la maison était en feu.
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- ... Il lui arrive quoi à ton fichu chat ??
- Je .. Je l'ignore. Non Gustave tu ne sors plus ce soir !
Le chat n'en avait cure, il tenta d'attraper la poignée avant de se rétamer sur le derrière et de rester ainsi à fixer le bois de la porte.
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- ........
- ........
- Très bien ! Je disais donc, elle est encore plus belle que ce que les récits disent d'elle. Et tu veux savoir la meilleure ?
- Bon sang met toi à table arrête de faire durer !
- Ah oui pardon ! Ils ont apprécié ma "compagnie" du coup depuis je suis devenue une livreuse attitré à leurs domaine ! Enfin je fais toujours des livraisons ailleurs, seulement je suis appelée en priorité si un chargement doit être fait chez eux.
- .... C'est une plaisanterie ??
- Non. D'ailleurs c'est Barnabas le majordome, qui m'a donné ce livre de la part de Geralt. Visiblement il le détenait en double alors, au lieux de le jeter voir de le vendre à des personnes qui ne s'y intéresse pas forcément, il me l'a offert.
- Il parle de quoi ce livre ?
- Bein visiblement c'est une observation, un bestiaire.
- Bestiaire de quel nature ?
- Des monstres.. De ceux qui ont mit le bazar il y a quelques temps.
- ..... Attend c'est un bestiaire de vampire ?!
- Oui. Tu veux le lire ?
- Euuh il y a des illustrations ?
- Oui pourquoi ?
- Alors non ! Je tiens à mon sommeil...... Mais si tu veux me lire un passage...
Je souris à sa phrase avant d'ouvrir le bouquin au début de page.
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- Il a était écrit par un certains Negierd, Sorceleur de l'école du griffon. Et annoté par Geralt visiblement.. Enfin c'est ce qu'il y a d'écrit. C'était peut être le sien quand il étudiait encore.
Jean-Baptiste se pencha pour regarder.
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- Non l'encre est plutôt récente, il l'a peut être utilisé pour écrire le sien et pour pas oublier il a directement annoté le livre.
- Beaucoup plus probable. Bref !
"L'une des manières de reconnaître les vampires, est d'ausculter les victimes. La disposition, l'emplacement et l'état des corps, donne parfois bien plus d'éléments dans l'identification de la créature auquel vous aurez affaire."
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- Charmant, c'est la chasse aux Macchabées avant la chasse au monstre.
- On dirait bien.
"Si ils sont, entier, démembré, entièrement vidé de leurs sang ou de leur..''
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- Oui non stop ! Ça ira je te remercie.
- Quoi ? Tu as lu des récits de guerre bien plus explicites.
- Oui mais là c'est.. Je sais pas c'est différent. Et l'on vient de sortir de table !
- Uhuhuh comme tu voudras !
Une heure plus tard je décidais de laisser mon amis se reposer et pris le chemin de la maison le livre sous le bras. Habituellement passer par les ruelles ne me dérangeait pas, mais au vue de ce que j'avais déjà pus lire ce soir, je ne me sentais pas suffisamment courageuse.
C'est complètement idiot, ça m'apprendra à lire ce genre de livre la nuit.
***
Une fois passé ma porte, je pris soin de bien la verrouiller et alluma chandelles et lanternes. Je me mis à observer longuement la vallée accoudé à ma fenêtre et tout angoisse s'envola comme si rien n'avait pus embrumer mon esprit. Je fermais les volets, laissa les bougies allumées et me rendis à l'étage par le biais de l'échelle pour aller me coucher. Devant la douceur de la nuit, j'ouvris la fenêtre et le volet à coté du lit.
Il n'y a aucun moyen d'accès donc je ne risque rien, sauf si c'est un....
Je chassais cette idée en secouant la tête, accrocha la lanterne au crochet au-dessus de la table de nuit et m'allongea enfin.
Le sommeil vint à moi quand le soleil commença à se lever. Comment dire... J'ai habituellement une mine fatiguée, mais là...
Dépité je me levais en traînant les jambes, j'ouvris les volets du rez-de-chaussé en me passant à moitié à travers la fenêtre tellement la vigueur était absente. Je me rendis à l'arrière de la maison décrocher le linge étendu sur une corde entre deux arbres. Je changeais de chemise, installa un bustier en cuir sur cette dernière et mis tout les vêtements sales dans un panier et me rendit aux vieux lavoirs n'en disposant pas chez moi.
Sur place je sursautais à la moindre salutation, mais me mis à l'ouvrage. Une voix familière s'adressant à moi me sorti de ma torpeur. Madame Lisa, une mamie qui préférait qu'on la nomme Isa.
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- Tu as fais une nuit blanche ma jolie ?
- Nani Isa ! Bonjour !
- Tu as une mine à faire peur.
- Tu veux dire plus que d'habitude ?
- Ahahah ! alors tu as un travaille aujourd'hui ?
- Non pas pour l'instant.
- Dans ce cas pourrais-je demander ton aide ?
- Bien sûr ! En quoi puis-je t'être utile ?
- Oh ! C'est très simple ! Il faut juste m'aider à porter mon linge, j'ai nettoyé les draps de maison en plus des vêtements cela fait un certains poids. J'avais mes petits enfants pour les amener, mais ils sont occupé aujourd'hui.
- Pas de soucis, je finis de nettoyer mon propre linge et je suis à toi.
- Fort bien ! N'oublie pas nous passons à travers le marché.
EEEEtttt j'avais oublié cela... Pourquoi me suis-je levé ?
Imaginez-moi, mon panier accroché à un bras et en tenir un très gros à deux mains débordant de linge avec une visibilité quasi nul. Mes yeux étaient une mamie de 70 ans.. Et ça ne rata pas, je rentrais en collisions avec une personne qui était penché sur un étal. Le panier que je tenais a bien failli se renverser, si l'homme que je venais de percuter ne m'avait pas aidé à le retenir.
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- Toute mes excuses messire je ne vous ai pas vue !
À vrais dire je ne le voyais toujours pas.
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- Oh il n'y a point de mal ma chère, je n'étais pas très attentif non plus je dois l'admettre !
- Oh je crois que votre mère n'a rien remarqué, Madame ! S'il vous plaît !
Il parle comme un gentilhomme, pourquoi fallait-il que je percute un noble... Mais quelle est cette odeur? C'est très fort! De l'absinthe ? On dirait de la sauge aussi..
J'entendis ses pas pressés partir en direction de là où devait se trouver Isa. Je perçu son retour et sentis qu'il avait empoigné le panier.
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- Venez, je vous reconduis à elle.
Quelle voix douce est calme, elle n'est pas aussi sur-joué que celle que j'ai déjà pus entendre de la part de noble.
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- C'est vraiment très aimable à vous ! Juste une précision cette gentille dame n'est point ma mère, je l'aide de temps à autres.
- Une personne très serviable que vous avez ici chère madame ! Dit-il à la vielle dame.
- Oui c'est une véritable aubaine ! S'éleva la voix de Isa.
- Ma foi je vous souhaite une bien agréable journée, mesdames, au plaisir.
Les pas de l'homme résonnèrent avant de disparaître dans celles produites par la foule.
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- Et bien quel homme fort charmant, il te plairait ma jolie.
- Nani s'il te plaît.
- Bon bon, je n'ai rien dit !
Isa me récompensa avec une tarte aux cerises et quelques pièces. Au retour, je tentais au son de reconnaître mon bienfaiteur, malheureusement il semblait avoir quitté le marché.
Pas de chance ! En tout cas la fatigue de la nuit blanche avait complètement disparue... En rentrant je vais continuer à lire le livre, ma journée est gagnée de toute façon.