30- Mamie et Scott

— Scott ! Vois-tu la fumée violette ?

— Mamie Griselda, j’suis just’derrièr’toi.

— Waouh ! Tu es là ! Enfin ! Viens par là !

— Aïe, mamie Griselda ! C’est qu’t’m’ferai presqu’mal.

— Pardon, pardon… Mais… C’est que… Je suis tellement heureuse ! Je suis tellement contente ! Je suis même ravie pour Aphylla, peu importe son nom dans la vie réelle ! J’ai eu extrêmement peur pour toi, Scott. J’ai eu un aperçu d’un monde sans toi et je m’y refuse. Je veux te voir grandir. Te voir vivre. Peu importe ce que tu entreprendras. Je serai là.

— T’sais, j’ai quelques idées.  J’vais pas concevoir des jeux vidéos.

— As-tu changé d’avis ?

— J’veux parcourir l’monde. Aider l’gens qu’en ont b’soin. Et si ça paie pas comm’ dit Pa’ ? Tant pis. J’sais qu’j’veux bosser là-d’dans.

— Je suis très, très, très fière de toi, Scott.

— P-t’être qu’après, j’vais m’poser. Mais, j’veux faire ça, d’abord. J’ai kiffé aider dans les missions du PDRQNMJ. Les missions humanitaires, ç’va m’rappeler ça.

— Quand je t’entends parler ainsi, ton avenir ne m’inquiète plus. Je sais que tu iras bien. Et n’oublie pas : aucune obligation de se marier, d’avoir des enfants… Personne ne peut t’obliger de quoi que ce soit.

— T’vas m’obliger d’êt’heureux, non ?

— Tu es obligé d’être heureux, oui. De savourer chaque seconde de ta vie. Tu es aussi obligé de ne pas oublier ta mamie Griselda.

— J’t’oublierai jamais. On f’ra des visios tous les jours.

— Des… quoi ?

— Des visios. T’inquiète, je t’apprendrai. C’pas plus compliqué qu’un jeu vidéo…