Les quelques milliers d’abeilles qui n’avaient pas déserté produisaient un bourdonnement perceptible malgré l’orage, et rendait la fuite d’Océane caduque.
Edmond ne se pressait pas, se contentant de marcher en direction du bruit, d’une part parce qu’il souhaitait économiser son énergie, d’autre part parce qu’il voulait montrer à Océane que lui faire du mal n’était pas dans ses intentions. Les vibrations du naissain le conduisirent derrière l’usine, vers un bâtiment de cinq étages à l’aube de sa construction, alors seulement composé de béton et de poutres en métal. Edmond monta les deux premiers étages sans encombres, les pièces vides lui laissant tout l’espace à sa disposition, et retrouva Océane au troisième, passablement essoufflée ; son masque ôté, son visage ruisselait d’un mélange d’eau de pluie et de transpiration, ses cheveux châtains partant en des boucles folles. Le tonnerre gronda derrière elle, les éclairs rouges frappant le sol, donnant à la jeune femme un air résigné et glaçant. Au dessus d’elle, les abeilles tournaient en huit. Edmond s’arrêta alors que le regard de la jeune femme se braqua sur lui.
— Océane, dit-il calmement, ne fait pas de bêtises, rends-toi.
La jeune femme désespérée leva ses deux bras au ciel, et ouvrit ses mains comme si elle tenait une pomme dans chaque. Alors le naissain d’abeille se sépara en deux groupes distincts, chacun formant lui-même deux nouveaux huit au dessus d’elle. Les yeux noisette de la jeune femme étaient remplis de larmes qui refusaient de couler sur ses joues. Elle articula difficilement :
— Ne t’approche pas ! Je t’interdis d’approcher !
— Sinon quoi ? demanda poliment Edmond, avant de faire un pas en avant.
— Arrête !
Cette fois-ci, les larmes coulèrent à flot le long de ses joues.
— Non Océane.
Une fois de plus, la jeune femme sembla choquée qu’il connaisse son prénom.
— Si ! Sinon je vais… je vais t’attaquer.
— Cela, répondit posément Edmond, je ne le crois pas.
Une fois de plus, il déposa son arme à terre, s’accroupissant en gardant les yeux fixés sur la maîtresse des abeilles. Une image réminiscente de Lucie restait fixée dans un coin de sa tête. Au-cas-ou. Océane se tendit, ses mains se crispants en des doigts tordus.
— Tu ne… tu ne me laisses pas le choix ! cria la jeune femme.
— Vas-y Océane, attaque moi, répondit calmement Edmond en ouvrant les bras.
Océane serra sa main droite, et lança son poing en avant. Un premier groupe d’abeilles vola en flèche vers Edmond. Ce dernier ferma les yeux, prit une grosse inspiration, et attendit. Les abeilles foncèrent sur lui, s’agglutinant sur tout son corps. Ses pensées s’échappèrent sur Lucie, sur cette image qu’il avait gardé dans un coin se sa tête. Celle où ses yeux étaient rougis par les larmes. Celle où il avait voulu attraper cette détresse au fond d’elle, l’extirper, la serrer dans ses bras. Les picotements arrivèrent, partout sur ses bras, ses jambes, son torse. La chaleur bourgeonna dans son ventre, revigorante, pleine d’espoir. Il pensa plus fortement à l’image. A cet instant, précis, de leur premier baisé.
L’onde explosa, plus forte que la première fois ; une sphère invisible, qui tourbillonnait autour de lui, générant un vent qui tournait dans le sens des aiguilles d’une montre, repoussant chacun des insectes, abolissant le lien qu’ils avaient avec Océane. A travers ce globe protecteur, il vit le regard de la jeune femme se figer ; elle fit un premier pas en arrière, puis deux, pour finalement s’échapper vers l’escalier. La sphère d’Edmond céda, et il tomba un genou à terre, la tête basse, épuisé. Il respira à plein poumon, retenant l’envie de vomir qui montait dans sa gorge, maîtrisant comme il pouvait le mal de crâne qui s’insinuait dans sa caboche. Soufflant et expirant pendant de longues secondes, il retrouva assez de force pour se relever, et suivre Océane dans les escaliers. Chaque marche semblait de plus en plus haute, chaque pas semblait de plus en plus lourd. L’escalier dura une éternité, et enfin au quatrième étage, il retrouva Océane, dans une position semblable à l’étage du dessous, l’expression encore plus abattue. Edmond se cramponna quelques secondes au mur, avant de s’approcher, la démarche gauche.
— Comment… comment as-tu fait pour les repousser ? demanda Océane avec une pointe de curiosité.
Edmond s’arrêta, et passa sa main dans ses cheveux en bataille.
— Oh ça… c’est une histoire assez compliquée.
Il lui surprit un sourire en coin derrière le masque de tristesse. Elle essuya d’un revers de main une larme qui perlait sur sa joue rose. Edmond tendit une main avenante.
— S’il te plaît, viens avec moi.
Océane le regarda, tentée, puis baissa la tête.
— Tu te doutes que je ne peux pas. Tant que je suis dans… la capacité de combattre, je le ferais. Je suis désolée. Vraiment désolée.
Elle leva de nouveau le bras en l’air. Le groupe d’abeilles restantes accéléra. Edmond se prépara à encaisser l’attaque, une nouvelle fois. Mais il était las. Les milliers d’abeilles le recouvrirent, et il tacha de retrouver son tendre souvenir. Sa vision se brouillait, son cerveau n’était que bouillie et il avait grand mal à se concentrer. Une sueur froide coula dans son dos. Il serra ses poings, tachant de se focaliser sur le baisé. Mais ça ne marchait pas. Ce n’était pas assez fort. Il se rappela de plusieurs de leurs baisés, mais rien n’y fit. Puis il pensa à sa peau. Son corps. Sa poitrine et ses fesses, à leurs ébats, quand soudain leurs âmes ne faisaient qu’une...
L’onde explosa, plus puissante que jamais auparavant. Si forte qu’elle sembla illuminer l’espace un court instant. Edmond cria, les poings serrés, renversant sa tête en arrière, le dos courbé, les cheveux s’ébouriffant sous l’effet du vent. La sphère se stoppa aussi sec, et il tomba à terre, plié en deux par l’effort. Il souffla bruyamment, la gorge sèche et pleine, les poumons irrité par l’air qu’il aspirait. Son mal de crâne passa de désagréable à épouvantable, et chacun de ses muscles le fit souffrir. Sa vision se troubla quelques peu, et son cœur résonna dans ses oreilles. Peu à peu, il retrouva l’usage normal de ses sens, les muscles encore meurtris. Il se força à se relever, tant bien que mal, titubant. Bien entendu, Océane s’était évaporée au dernier étage ; mais au moins, elle n’avait plus d’armée avec elle. Tant mieux, Edmond n’avait plus aucune énergie pour combattre. Les dernières marches de l’immeuble furent un véritable supplice, l’obligeant à s’arrêter tout les trois mètres, avant d’atteindre enfin le cinquième et dernier étage. Il ne trouva pas Océane tout de suite. Un rapide coup d’œil circulaire dans la pièce ne permettait pas de distinguer la jeune femme. Avec un peu de concentration il vit ses cheveux bouclés qui volaient au vent, derrière une voûte de béton. Il s’approcha, et constata avec horreur qu’elle était assise au bord du bâtiment, les pieds ballottant dans le vide, la mine pensive ; son corps n’était retenu que par une barre métallique ancrée de part et d’autre du béton. Bien que n’ayant pas énormément d’affinité avec le vide et les hauteurs, et en particulier avec le fait que la gravité pouvait vous rapprocher un peu trop près de la mort, Edmond surpassa ses craintes et s’approcha d’elle. Océane, toujours à visage découvert, pleurait à chaudes larmes sans émettre le moindre son. Edmond s’approcha encore, et elle le remarqua enfin. Surprise, elle faillit tomber en avant, l’épaisse barre la retenant heureusement au niveau de sa poitrine. Edmond fit un geste d’apaisement de la main, et ôta son masque lui aussi. Elle émit un maigre sourire pour cette délicate attention, comme une invitation à la rejoindre.
— Tu ne vas pas sauter ? s’enquit-il.
Océane fit non de la tête.
— Non, ce serait lâche.
Edmond s’approcha alors prudemment, passa ses jambes sous la barre en échappant des soupirs de douleur, et posa ses mains sur le métal, regardant loin vers l’horizon pour s’empêcher de regarder vers le bas. L’orage était désormais loin, et les éclairs rouges zébraient le ciel en flashs éparses. Océane le scruta, sans rien dire, observant ses traits banals qu’elle ne déprécia pas, interrompue dans son examen seulement par la soudaine baisse d’intensité de tout les lampadaires du quartier. Elle soupira longuement.
— Je… je pensais bien faire, finit-elle par dire penaude. Vraiment. Sincèrement.
Edmond ne répondit pas, se contentant de fixer l’horizon. Océane eut un déglutissement de dégoût.
— Ces enfoirés là ne pensent qu’à leurs intérêts. Ils sont prêts à jouer la survie des abeilles. Tu imagines ? Si juste par profit, toutes les abeilles disparaissaient ?
Edmond soupira.
— Ça réduirait tous les écosystèmes à néant je suppose, répondit-il sans émotion.
— Exactement ! Ils utilisent leur influence pour tordre les opinions en leurs faveurs ! Le pouvoir qu’ils possèdent pour en engranger encore plus ! Pour le profit, ils sont prêts à extirper tout le jus de la terre !
Océane serra si fort la barre de fer que les jointures de ses doigts passèrent de rouge vif à blanc. Elle tordit son visage dans une moue écartelée, un poids semblant compresser son cœur.
— Je crois comprendre qu’il y a un mais ? demanda Edmond.
Océane hocha une fois la tête.
— Je me suis rendu compte que je commençais à jouer le même jeu qu’eux. J’ai profité de mon nouveau pouvoir pour faire régner ce que je pensais être la justice. C’était en fait ma justice.
Edmond haussa les épaules.
— Je ne devrais pas dire cela, mais j’estime que tes attentions sont bien plus louables que les leurs.
Océane fronça les sourcils.
— Je te rappelle que j’ai tué quelqu’un. Elle avait pesé ces derniers mots avec une fatalité glaciale.
— Tu as tué quelqu’un parce que tu y as été poussé. Tu étais sous une pression folle. J’étais là. Ce n’est pas complètement de ta faute !
Océane soupira de nouveau, baissa la tête puis fit un mouvement de gauche à droite, reprenant, la voix lourde.
— Non, tu ne comprends pas. Où tu refuses de comprendre peut-être, de voir la vérité. Ce n’est pas Ernest qui m’a poussé à le faire. C’est moi. J’en avais envie. J’en ressentais le besoin. Et quand je l’ai tué… (elle refit le geste de la main). Je n’ai pas regretté. J’ai ressentit un accomplissement. Ce n’est qu’après que j’ai compris, que je me suis mise à me haïr, à me dégoûter de moi-même. Je suis devenue un monstre. Le même monstre qu’eux.
Edmond la regarda avec de grands yeux, les mots bloqués dans la gorge.
— Je n’ai pas d’excuse. Et si c’était à refaire, je le referais. Même si penser cela me fait me détester toujours un peu plus...
— Il avait une famille… indiqua Edmond.
— Je sais. Et cela ne m’émeus pas plus que ça.
Edmond l’observa longuement. Bien que son aveu était effrayant, cela ne la rendait pas moins humaine, au contraire. Lui n’avait rien ressentit devant ce mort. Il comprenait. Et cela lui glaça le sang.
— Ne me regarde pas comme ça, finit-elle par dire en rougissant un peu.
Il fixa alors de nouveau l’horizon et ensemble ils apprécièrent la vue superbe que procurait le cinquième étage du bâtiment. Puis Océane fouilla dans ses poches, et tendit à Edmond un objet qui ressemblait à un laser pour chat.
— Tiens, dit-elle en lui tendant le détonateur. Ça, je n’avait aucune intention de l’utiliser. Hors de question que je fasse le sale boulot d’Ernest.
Edmond le rangea avec précaution dans sa poche.
— Il était fou non ?
Océane souffla, haussant les épaules.
— Pas au début… C’était mon mentor. Mais au fur et à mesure que l’on maîtrisait nos pouvoirs, il est devenu mégalo ; il a fini par me terrifier.
— Alors pourquoi l’avoir suivi ?
— Je suis allée trop loin. Quelle raison cela aurait-il de tuer cet homme si je n’avais pas tenter les choses jusqu’au bout ?
Edmond renversa sa tête en arrière, regardant le ciel.
— Tu as raison, en un sens.
Puis il plongea la tête dans ses mains.
— C’est absurde. Le monde est absurde. Je ressens de la compassion pour ce que tu as fais, et à la fois, je trouve que ce que tu as fais est impardonnable.
— Tu ressens… de la compassion ?
Edmond la regarda bien en face.
— Je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Je n’ai jamais reçu aucune piqûre. Tu n’as jamais voulu me faire de mal alors que pourtant, mon but était de t’empêcher de nuire. Tu aurais pu me tuer des dizaines de fois, et pourtant, je suis exempt de blessure de ta part.
Océane leva un sourcil interloqué.
— Tu n’as eu aucune piqûre ? Pas la moindre ?
Edmond fit non de la tête.
— Ma maîtrise était donc parfaite…
Edmond sourit alors.
— Tu vois, j’étais sûr. Tu ne me voulais aucun mal.
Il faillit lui tapoter la cuisse dans un geste amical, mais se reteint au dernier moment, rougissant de honte, provoquant une hilarité chez la jeune femme. Elle le dévisagea de nouveau, semblant remarquer quelque chose.
— Eh mais… Tu ne serais pas à la fac de bio ?
— Si, fit Edmond en accompagnant la parole d’un geste de la tête. Mais tu ne m’as jamais fait cours. Je viens de terminer la licence.
— C’est pour ça que ta tête me dit quelque chose !
Il fit de nouveau un mouvement de tête.
— Je m’appelle Edmond, au fait.
— Ah ! Océane… enfin ça, tu le sais déjà.
Océane s’avachit, la poitrine écrasée sur la barre, les bras en croix au dessus et les cheveux virevoltant dans le vide.
— Qu’est ce qui va m’arriver alors ? Je vais aller en prison ?
— Pas exactement une prison. Je ne peux pas te dire ce que c’est vraiment, car je n’ai pas les détails. Mais d’après ma mentor, c’est un endroit où tu seras protégée. Qui n’appartient pas au gouvernement. Un endroit pour les gens comme nous.
— Nous ?
— Les personnes qui ont un don.
Elle rigola.
— Un don… C’est plus une sorte de formidable avancée scientifique pour moi. Pas toi ?
— Non pas du tout.
— Alors comment ?
Edmond tendit ses bras, les mains posées sur la barre, crissant sa salive entre les dents. Combien de fois avait-il déjà conter cela ?
— Eh bien l’histoire est étrange, commença-t-il, et j’ai encore du mal à y croire moi-même. J’ai touché une météorite un soir et depuis… Depuis je suis capable de créer des ondes en utilisant un catalyseur.
— Tu veux dire que ta sphère que j’ai vu tout à l’heure, tu l’as sortie de toi-même ?
Edmond fit oui de la tête. Océane ouvrit de grands yeux ronds.
— Mais c’est incroyable ! C’est fascinant ! Ça a changé ton métabolisme ?
— Oui. Ça aurait eut un effet épigénétique d’après un scientifique que je connais. Et qui étudie ce phénomène en particulier.
Au même instant, une douleur cuisante lui traversa le crâne, le faisant quelque peu chanceler et lui floutant quelques instants la vue.
— Ça va ? lui demanda Océane en le voyant chanceler.
Edmond se reprit et fit mollement oui de la tête.
— Le pouvoir… Mon pouvoir à légèrement tendance à drainer mon énergie. Là, j’ai mal partout et je suis fatigué.
Océane baissa la tête.
— Je suis désolée.
Edmond lui envoya un sourire amusé.
— Tu n’as pas à l’être pour moi.
Océane lui rendit son sourire. Edmond était gentil. Sincère. Un peu comme…
— Marc.
— Oui ?
— Je… Je pourrais le revoir ?
— Ça je ne sais pas. Je ne voudrais pas te faire perdre tout espoir mais… J’imagine qu’il aura des difficultés à te pardonner.
Les paroles étaient brutales, mais justes. Océane plongea son regard dans l’horizon, vers l’orage lointain, sans rien dire. Les yeux imbibés, ses larmes coulaient le long de ses joues rondes et disparaissaient, s’étouffant dans le vide en dessous de ses pieds. Elle s’essuya du revers de la main et leva les yeux au ciel, reprenant d’une voix de gorge.
— On voulait faire un bébé tu sais. Après ma thèse. Se marier, et faire un bébé. Faire un bébé putain !
Océane s’en rendit compte. Tout le poids de cette révélation soudaine lui tomba dessus. Plus rien ne sera comme avant, chacun de ses projets d’avenir était désormais réduit à néant. Une part d’elle l’avait toujours su, mais cette question avait été remise à plus tard. Alors elle ne put retenir ses larmes, plongea la tête dans ses mains et hurla de désespoir ; un cri du cœur, brisant la nuit.
Edmond posa sa main sur son épaule. Océane sanglota pendant de longues minutes, avant de revenir peu à peu à la raison, les yeux boursouflés et rougis, les joues salés. Edmond, par des gestes amicaux, tenta de soutenir ses émotions.
— Pardon, pardon, bégaya-t-elle. C’est…
— Je comprends.
— Mer… Merci.
Il chercha un mouchoir dans sa poche et lui tendit. Elle l’accepta avec un demi sourire. Malgré la petitesse de son nez, celui-ci résonna comme une trompette. Ses émotions se calmèrent, et elle reprit dans un hoquet :
— Est ce que… Est ce que toi tu viendras me voir ? demanda-t-elle avec hésitation.
— Oui, bien-sûr. C’était même déjà prévu.
Elle eut alors un maigre sourire de consolation. Edmond farfouilla de nouveau dans sa poche, cherchant le petit MP3 bleu qu’il avait récupéré quelques jours plus tôt, et lui tendit.
— Tiens au fait, je crois que cela t’appartient.
Les yeux d’Océane s’illuminèrent.
— Mon MP3 ! Tu l’as trouvé ! Je croyais l’avoir perdu !
Elle lui arracha pratiquement des mains, et le caressa comme si c’était le diamant le plus précieux au monde.
— J’ai comme l’impression que tu y tiens, rigola Edmond.
— C’est le dernier cadeau que m’a offert ma grand-mère avant de partir. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Encore une fois… Merci.
Edmond se contenta d’un signe de tête. Ils laissèrent encore un instant de silence s’emparer de la nuit. Le calme. La douce brise qui s’installait après l’orage.
— Avant que tu m’emmènes…, demanda Océane. On peut écouter une chanson ?
— Je n’y vois pas d’inconvénients. Si c’est moi qui la choisit.
Océane tendit l’interface à Edmond. Il chercha un peu avant de trouver la musique qu’il voulait.
— What a wonderfull world ? Très bon choix, assura Océane.
Elle lui donna un des écouteurs, et ils écoutèrent Louis Armstrong, en silence, devant les étoiles naissantes de l’extinction des lampadaires.