Je m'avançe lentement, d'une démarche hésitante. Et s'il y avait un autre piège ? Non. Me souffle une voix dans ma tête. Il n'y a rien. Dans la petite pièce, il règne un silence religieux. Personne n'ose troubler cet instant. Je m'avance. Encore, encore. Je tends la main. Je touche le coffret, je l'ouvre. A l'intérieur, une pierre, sphérique, lisse. Elle luit d'une douce lumière verte. Je m'en saisis aussi délicatement que possible et je la soulève. Elle est très lourde ; deux voire trois kilos peut-être. Je reviens vers notre groupe, les yeux rivés sur l'objet. Elle est là, la clef de toute cette aventure, celle qui nous permettra de rentrer chez nous en paix. Le dernier ingrédient dont nous avions besoin. Grand-ma sort plusieurs boîtes et fioles de son sac avec tous les ingrédients que nous avons rassemblé. Elle les mets tous dans le même récipient et les arrose d'un liquide verdatre dont je préfère ne pas savoir la composition. Je lui tends la pierre. Elle la repousse en disant :
- Pas toute la pierre voyons ! Je n'ai besoin que d'une partie seulement ! Prenez votre épée et coupez là.
- Hein ? je demande sur un ton outré.
- Ce n'est pas un sacrilège Mr. Pollock, que de prendre une partie de pierre au lieu de la pierre entière ! Alors prenez votre sabre et tranchez la pierre en deux !
Je m'éxecute. La tâche s'est avérée plus difficile que prévu, la pierre étant ronde et lisse, elle ne cessait de rouler quand le sabre entrait en contact avec sa surface. Mais j'ai fini par réussir. Je tends une moitié à grand-ma et je m'empresse de remettre l'autre moitié dans le petit coffret sur le promontoire. Mme. Amkin ajoute le morceau àla potion qu'elle mélange pendant un certain temps. Quand elle a fini, elle intime à Erwan de laisser le venin prendre le contrôle :
- N'est-ce pas dangereux ? demande Hyju.
- Il le faut. S'il n'est pas contrôlé par le venin lors de l'administration de la potion, ça ne marchera pas.
Erwan ferme les yeux.Quand il les rouvre, il n'est plus la même personne. Il a cette aura intimidante et cette lueur meurtrière dans les yeux. La réaction ne se fait pas attendre. Il n'est plus lui même. Immédiatement, il court vers Jhon et moi. Dans un arccord commun, nous nous esquivons au dernier moment. la chose heurte le mur, provoquant un bruit pas possible et faisant trembler le sol. Déséquilibré, je tombe. "Erwan" en profite pour se jetter sur moi. Je ne peux pas me défendre, je n'ai pas envie de lui faire du mal ! Mais qu'est-ce qu'il peut peser lourd ! Je plaque mes mains contreson ventre et je le pousse de toutes mes forces. Il bouge à peine, juste assez pour que je me relève et m'écarte. Il s'avance vers moi, menaçant. Pourquoi je suis toujours sa cible ?! Je suis acculé dans un coin de la pièce, sans possibilité de fuite. Soudain, un cri retentit, un Jhon enragé se jette sur le dos du monstre et lui enfourne le sérum dans la bouche. La chose tente de recracher mais Jhon lui maintient la bouche fermée. Elle se résoud donc à avaler. L'effet est immédiat. La lueur malsaine disparapit des yeux d' "Erwan" et nous retrouvons notre frère aîné, le vrai. D'une voix stupéfaite, il demande :
- Je... Je suis guéri ? Je ne sens plus le venin ! Je n'ai plus mal !
Il enlaçe chacun de nous dans une étreinte soulagée. Grand-ma met bientôt fin à cette démonstration d'affection.
- Cette salle est protégée. Nous ne pouvons pas utiliser de pierre de passage ici. Si nous voulons repartir chez nous, nous allons devoir sortir de cette endroit.
Un regard tendu parcourt l'assemblée. On sait tous ce qui nous attend derrière la porte : Les gardes. Mais là, nous n'avons pas le choix. Nous prenons une inspiration et, après un décompte, nous ovrons la porte. Nous nous préparons au pire, à la bataille, à mourrir peut-être. Mais rien. Rien du tout. Aucun Duhéëra en vue. Où sont les gardes ? Perplexes, nous sortons. Je prends la tête du groupe. Nous traversons les couloirs en sens inverse. Nous sommes presques arrivés à la sortie des sous-sols quand je sens quelque chose s'enfonçer dans mon coeur. Ma respiration se coupe, une douleur intense s'empare de moi. Je tombe par terre, voyant avec horreur une lance plantée dans mon corp. J'entends des cris, de chocs. Une bataille ? Nous sommes attaqués ? Maintenant ? Si près du but. Je souffre. Soudain, une ombre s'approche. Je la reconnais ! Le Duhéëra effrayant au rendez-vous avec le clan du passé ! Un affreux sourire éclaire son visage écailleux. Il se rapproche de moi et chuchote à mon oreille :
- Je vous avais prévenu, monsieur Pollock, que je vous retrouverai, et que je vous tuerai. Vous ne pourrez plus nous faire de mal.
La silouhette disparaît, ma vision se trouble. J'entends un cri.
- LIAM !!
Hyju ? C'est bien toi ? Je ne sais pas. Pourtant, quand je vois cette personne, quand je vois la couleur violette de ses yeux, quand je sens ce parfum si particulier, je sais que c'est elle. Elle répète mon nom, m'enlaçant de ses bras, je sens quelque chose tomber sur mes joues. Elle pleure. Alors, doucement, tout doucement, je lève ma main. Et avec les dernières forces qu'il me reste, j'attire son visage contre le mien en un baiser fougueux. Elle ne se débat pas, elle profite de cet instant. Quand nos lèvres se séparent, je souris. Un sourire pâle sûrement. Le sourire d'un mourant. Elle pleure.
- Liam ! Non ! Liam !!
C'est la dernière personne que je vois. Et je ferme les yeux. Pour toujours.
Comment dire...Je ne m'attendais pas à cette fin tragique. Liam a décidément sacrifié sa vie pour sauver son frère. J'espère qu'ils vont s'en sortir. Je vais tout de suite lire le chapitre suivant, et après je te ferai ma critique finale...