39. Fenore

Par Hinata

Elle se cogna contre la personne qui marchait devant elle. Domyrade à en juger par les boucles qui lui chatouillèrent le menton. Ils s’étaient arrêtés. Des portes s’ouvrirent en grondant sur leurs gonds. La texture du sol et la résonnance des lieux changèrent brusquement. Au lieu de la terre battue, ses pieds nus foulaient à présent une surface lisse mais rocheuse. Une sorte de marbre très imparfait. C’était le même sol que celui des cavernes qu’ils avaient traversées sous le massif de montagnes. C’était donc ça, leur palais ? Une grotte ?

Peut-être qu’on leur avait menti et qu’ils se rendaient sans le savoir dans les profondeurs d’un cachot. En tout cas, le silence qui régnait dans les lieux n’inspirait pas confiance. Hormis l’écho de leurs propres pas et le cliquetis de leur escorte, Fenore n’entendait absolument rien. D’un autre côté, c’était presque reposant après cette marche à travers la ville qui les avait assaillis de bruits intempestifs. Au moins maintenant ils n’avaient plus à tendre nerveusement l’oreille pour essayer de comprendre ce qu’il se passait.

Une sensation bien connue la traversa tout à coup. Son Don lui indiquait des flammes à proximité. L’impression s’affaiblit rapidement avant de se manifester de nouveau. Ah, bien sûr : puisqu’ils étaient à l’intérieur désormais, des torches devaient éclairer les couloirs, accrochées aux murs à intervalles réguliers.

Les bannis ne pouvaient pas se douter une seule seconde qu’elle était Révélée du feu, mais Fenore ne pouvait pas tout miser sur l’effet de surprise. Elle savait maintenant ce que donnait ce genre de stratégies. De toute manière, même avec son élément naturel à disposition, elle n’avait pas la force de se débarrasser de toute leur escorte. Elle risquait juste d’échouer et de conduire les soldats à tuer l’un d’entre eux en guise de punition.

Elle sursauta quand leur chef d’escorte annonça un escalier. Fenore tâtonna prudemment du pied pour trouver la première marche. Heureusement pour elle, se mouvoir à l’aveugle ne lui posait pas trop de difficultés. Elle avait une bonne notion de l’espace et de son propre corps. Ça ne l’empêcha pas de sentir son cœur rater un battement en découvrant la fin de l’escalier.

Après de nouveaux couloirs, on les fit s’arrêter derechef. Fenore entendit des sabots s’éloigner, puis la voix de la chef marmonner au-devant d’eux. Elle discutait avec quelqu’un, un homme à la voix grave. Sûrement son supérieur à en juger par le ton bien moins autoritaire de la faune. Impossible de comprendre ce qu’ils se disaient en revanche. Étaient-ce de simples formalités ou bien décidait-on de leur sort ?

Sans rien leur dire, on les remit en marche. Plus loin, une lourde porte à double battants s’ouvrit bruyamment devant eux. Leurs pas résonnaient maintenant sur les murs d’une salle sûrement haute de plafond. Quelqu’un montait un escalier. Ce pas étouffé par des chaussures ne pouvait pas être celui de la faune, c’était sûrement l’homme avec qui elle avait parlé. Fenore agita ses propres orteils légèrement raidis par le froid. Elle avait encore mal à l’endroit où un caillou pointu s’était enfoncé dans sa plante de pied. La pierre de ces couloirs présentait toujours moins d’aspérités que les rues de terre battue.

La rumeur sourde d’une conversation lui parvint dans le lointain. Deux hommes parlaient en haut des escaliers.   

Tout à coup les soldats s’agitèrent autour d’eux et elle retrouva la vue. Ses yeux cherchèrent instinctivement à se repérer. Les bannis rangeaient les sacs qui les avaient aveuglés. Au milieu de leur escorte, ses amis avaient l’air aussi perdus qu’elle. Ouf, personne ne manquait à l’appel. Tous clignaient des yeux, front plissé. Rapidement, toutefois, leurs regards convergèrent. Devant eux montait un grand escalier en pierre recouvert jusqu’en haut de longs tapis dépareillés. Les deux hommes postés à son sommet attiraient l’attention malgré eux.

Ils se tenaient exactement de la même manière, le dos droit, le menton plein d’aplomb, et leurs silhouettes apparaissaient aussi athlétiques l’une que l’autre. La différence d’âge était pourtant telle qu’ils pourraient être père et fils. Le premier était en effet un humain d’âge mûr aux cheveux blancs. Plus encore que les rides, c’était cette blancheur terne qui le différenciait radicalement de l’autre, dont les mèches très noires évoquaient le plumage lisse et brillant du corbeau.

L’homme plus jeune tourna justement la tête dans leur direction. Son visage d’une pâleur extrême détonnait au milieu de tant de noirceurs. Malgré tout, ses traits dégageaient une harmonie indéniable. Fenore aurait aimé pouvoir l’observer de plus près.

Après leur avoir jeté un bref coup du haut des escaliers, il se détournait déjà pour se remettre à parler avec l’homme aux cheveux blancs. Fenore n’entendit pas plus qu’avant ce qu’ils se disaient. Heureusement, ils ne tardèrent pas à mettre fin à leur discussion. Le plus vieux redescendit la volée de marches, tandis que l’autre demeurait en haut.

Une fois en bas, son dos toujours aussi droit, le vieil humain leur désigna l’escalier d’un mouvement brusque du menton. Ils s’y engagèrent sans discuter. Aucun garde ne les suivit, ni même l’homme aux cheveux blancs. Tant mieux. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui les attendait là-haut, hormis cet homme pâle aux cheveux noirs ?

Fenore resta le plus proche possible de ses amis tandis qu’ils grimpaient lentement les marches. Elle aperçut Nesli serrer brièvement la main de Beherzt. Même si un contact rassurant n’aurait pas été de refus, Fenore ne s’y serait pas risqué avec ses paumes déjà moites de sueur. Elle les essuya rapidement sur son pantalon. Son corps lui semblait horriblement fébrile, prêt à s’écrouler comme une poupée de chiffon. Son combat près de l’enclos lui avait mis les muscles en compote. Serait-elle en état de se battre encore en cas de besoin ?

La fin de l’escalier arriva bien trop vite à son goût. Entre temps, le jeune homme pâle avait abandonné son poste en haut des marches. Lorsqu’ils y arrivèrent, elle découvrit une grande pièce à laquelle les murs et le plafond rocailleux donnaient des airs de repaire clandestin. Le mobilier plutôt austère se constituait essentiellement d’un énorme siège, placé au centre sur une plateforme haute de quelques marches.

Ils se trouvaient visiblement dans une espèce de salle du trône, mais qui dégageait quelque chose de presque intime. Cette impression venait probablement de la lumière tamisée des chandeliers et de l’épaisse fourrure blanche qui recouvrait le siège. Si c’était un trône, alors sans doute que son royal propriétaire n’était autre que ce bel homme aux cheveux noirs, debout juste à côté.

Il se tenait toujours avec dignité, mais non sans une certaine nonchalance. Fenore connaissait cette allure, celle des gens qui se savent maîtres incontestés. Cela faisait au moins un point commun entre le dirigeant d’un royaume et un gamin qui régnait en chef sur sa bande du village.

De fait, en y regardant de plus près, cet homme aux cheveux noirs avait vraiment l’air excessivement jeune. Il devait avoir son âge, pas davantage. Ou peut-être que ses joues imberbes et les mèches souples qui tombaient sur son front lui donnaient à tort cet air juvénile. Rien d’innocent ou de fragile sur son visage, en revanche. Au contraire, son aura avait quelque chose d’écrasant.

C’était cet air de domination qui lui disait, mieux que n’importe quelle couronne, à qui ils avaient affaire. La richesse extravagante de la royauté avait beau manquer au tableau, le doute n’avait tout simplement pas sa place.

Même à cinq contre un, ils restaient tous sur leurs gardes, tendus à l’extrême. Cela n’échappa pas à celui qui les toisait.

– N’ayez crainte, leur dit-il en prenant place sur son trône. Personne ne viendra vous embêter ici.

Fenore sentit autour d’elle ses amis se détendre très légèrement. Le jeune homme pâle prit alors un air sincèrement amusé.

− Je voulais surtout voir la nymphe mais vous avez tous des physiques intéressants, n’est-ce pas ?

Tout en se caressant le menton pensivement, il leur adressa à chacun un regard de derrière ses mèches noires. Fenore lui trouva l’air félin qu’avaient certains elfes de son village. Pourtant, les oreilles rondes de l’inconnu ne laissaient planer aucun doute : celui-là était un humain.

− Je ne sais pas si Halmalo a bien fait de vous amener jusqu’ici. Il espère que vos histoires de désertion et de sabotage pourront me distraire. La vérité, c’est que nous sommes à la veille du grand départ, aussi mes nerfs sont-ils un peu … sensibles.

Dans sa bouche, chaque mot prenait des airs de menace. Les nerfs de Fenore souffraient bien plus que les siens de cette situation, c’était certain.

− Je demanderai donc à chacun d’entre vous de se comporter en prisonnier docile. Et sans plus attendre, j’aimerais que la nymphe vienne me voir. 

Domy et Beherzt se collèrent à Nesli dans le même mouvement protecteur. Elle les éloigna doucement pour s’avancer vers le trône, mais s’arrêta à distance prudente, les mains sagement placées dans son dos.

− Comment t’appelles-tu ? demanda le roi.

Il avait l’air sincèrement curieux, presque bienveillant.

− Nesli, fille d’Ether. Et vous ?

Son impertinence le fit sourire.

− Je suis Murn, fils de Khros. Ce nom ne vous est sans doute pas inconnu.

Leur mutisme dubitatif eut l’air de lui déplaire. Même froncés, ses sourcils restaient incroyablement bien dessinés, comme tracés à l’encre d’un mouvement souple de la plume.

− On ne vous a jamais appris qui était à l’origine du Grand Soulèvement ?

Fenore se tourna vers Beherzt et constata que même lui ne comprenait pas ce à quoi le banni faisait référence. Était-ce encore un autre nom pour la Grande Guerre ?  

− D’où venez-vous au juste ? s’agaça le roi. Est-ce qu’on m’a envoyé les personnes les plus ignares de chaque royaume ?

− Personne ne nous a envoyés, répliqua Beherzt avec une certaine hargne.

− Ah, c’est vrai. Vous êtes venus seuls et de votre plein gré pour saboter mes projets. Merci de me le rappeler.

Nesli brandit tout à coup une main dans sa direction et le banni expira un cri étouffé tandis qu’il levait les bras devant son visage. Puis il les abaissa lentement, révélant une expression plus sérieuse que jamais. C’est alors que Fenore distingua l’éclat argenté de l’aiguille planté à l’intérieur de son poignet. Nesli avait remis la main sur du métal et s’en était servi pour l’attaquer par surprise. Dommage qu’elle n’ait pas pu former une vraie lame. Un peu plus et le banni perdait l’usage de sa main.

Avec une lenteur hypnotique, il retira la fléchette de son bras. Nesli ne lâchait pas des yeux son précieux échantillon de métal. Elle attendait sûrement le meilleur moment pour attaquer de nouveau. Fenore lui avait appris à prendre son temps pour tirer le meilleur parti de ses actions. C’était bien pour ça qu’elle-même se garderait bien de toucher pour le moment aux flammes des chandeliers. Le roi était sur ses gardes désormais, il fallait patienter.   

− Ah, on m’avait dit que l’un d’entre vous avait ce Don. Je ne pensais pas que c’était toi.  

Il s’était déjà remis de la surprise. Ses yeux brillants d’intérêt scrutaient Nesli avec avidité. Les grandes mains blanches de son amie formaient deux poings serrés. Elle devait s’en vouloir terriblement d’avoir échoué. Le roi se leva, la faisant reculer de nouveau près d’eux. Mais au lieu de descendre les marches de la petite esplanade dans leur direction, l’humain partit vers le fond de la salle.

Obnubilée par le jeune homme et son trône, Fenore n’avait pas remarqué l’ouverture béante qui à un endroit du mur, crevait la paroi du sol au plafond. Une nappe de lumière blanche entrait dans la pièce par cette ouverture, vite avalée par l’obscurité de la roche. Ce trou donnait sûrement sur l’extérieur, et donc probablement sur un vide affreux.

Une fois près du bord, le roi lança quelque chose par l’ouverture. Fenore comprit quoi en voyant Nesli esquisser un geste pour l’en empêcher, mais bien trop tard. Le roi venait de se débarrasser de la dernière chance pour son amie d’utiliser le Don du métal. Fenore jeta un regard désespéré aux chandeliers.

Aurait-elle l’énergie suffisante pour attaquer cet homme ? Si elle ratait son coup, il pourrait se venger sur eux. Hormis leurs Dons, ils n’avaient rien pour se défendre. Le roi était seul, mais était-il armé ? La rapidité de sa parade contre l’attaque surprise de Nesli lui revint en mémoire. Cet humain n’était pas un adversaire à prendre à la légère. Ce n’était sans doute pas pour rien qu’il se passait de gardes du corps. D’un autre côté, c’était sûrement leur dernière chance de s’échapper. S’ils arrivaient à le battre, Atkos pourrait même les emmener loin d’ici un par un en s’envolant par cette ouverture dans le mur !

Fenore prit une grande inspiration, mais son souffle se bloqua dans sa poitrine. Le roi qui revenait tranquillement vers eux avait planté ses yeux dans les siens. La lueur dans son regard vert la tétanisait. Il revint près son trône en quelques enjambées. 

− Quelle surprise, déclara-t-il d’une voix posée en s’asseyant sur la fourrure blanche.

Loin de réagir mal à cette deuxième agression, il se mit à les scruter d’un regard intrigué, comme s’ils étaient réellement devenus une plaisante distraction. Ce calme ne lui disait rien qui vaille. Fenore aurait préféré qu’il se mette en colère.

− Une nymphe avec le Don du métal. Pourtant tu n’as pas l’air d’être une sang-mêlée… Cela ne me plaît pas tellement d’être pris au dépourvu comme ça.

Le sourire qui affleurait sur ses lèvres semblait assurer du contraire. Il se leva à nouveau de son siège et dévala les marches dans leur direction avec une souplesse déconcertante. Même après ce que Nesli avait déjà tenté contre lui, il les approchait sans aucune réserve, c’en était presque fascinant. Soudain il accéléra et sans que personne ait le temps de réagir, le jeune homme se glissa derrière elle.

Fenore sentit une main s’enrouler presque avec douceur autour de son bras. Avant qu’elle ne puisse amorcer le moindre mouvement, l’homme lui plaça un couteau devant la gorge. Tous ses amis eurent un spasme de frayeur puis se figèrent, bouche entrouverte, yeux écarquillés, le souffle comme bloqué dans leur poitrine. Fenore n’avait jamais senti son cœur battre aussi fort, pas seulement dans sa poitrine, mais dans ses tempes, son ventre, et jusqu’aux bouts des doigts.

− Mon temps n’est pas infini. De cette manière je suis sûr que vous me répondrez rapidement et avec honnêteté. Alors, commençons : on m’a dit que vous aviez aussi un Révélé de l’air. Est-ce que le faune ailé a un Don ?

-  Oui, répondit aussitôt Atkos.

- Prouve-le, ordonna le roi.

- Impossible, j’ai le Don de l’eau.

− C’est moi qui suis la Révélée de l’air, intervint Domy.

Fenore sentit la main se resserrer autour de son bras et la lame effleurer sa peau.

− C’est la vérité, s’écria Beherzt.

− Et cette elfe aux cheveux blancs, demanda le roi, a-t-elle aussi un Don ?

− Oui ! s’exclamèrent tous ses amis en même temps.

− Du feu, compléta précipitamment Nesli. Révélée du feu.

− Oh, intéressant.

Elle sentit le souffle du banni se rapprocher de son oreille. Il lui chuchota d’une voix amusée :

− Une fille de la forêt qui brûle de l’intérieur, c’est plutôt ironique. Quoi qu’il en soit, je te remercie de ne pas avoir utilisé les flammes contre moi. Dommage pour toi, tu n’en auras plus l’occasion.

Fenore sentit un sanglot lui obstruer la gorge. Ce fou allait la tuer.

− Permettez, déclara-t-il posément à la ronde, je dois poser la question : est-ce que le Don ne répond plus à aucune règle dans le reste du monde ? Chez nous, à chaque race, son Don particulier. Et il n’y a pas d’exceptions.

− Nous sommes des exceptions, répondit Nesli. Hormis pour nous, le Don suit cette règle partout.

  • Et comment cela se fait-il ? Est-ce vous qui avez fait en sorte de…non, c’est impossible. Vous n’y êtes pour rien, n’est-ce pas ? Dites-moi. Dites-moi d’où viennent ces pouvoirs.

Ses amis échangèrent des regards désemparés. Fenore était terriblement consciente de la proximité du poignard sur sa gorge. Elle commençait à se demander si cet homme n’était pas aussi fou qu’il était séduisant. Le problème, c’était que personne ici ne savait pourquoi leurs Dons étaient anormaux. Est-ce que malgré tout, si les prisonniers ne répondaient pas à ses questions, le banni allait l’égorger purement et simplement ?

Le banni dut faire une grimace ou quelque chose de ce genre, car Domyrade s’exclama tout à coup d’une voix tremblante :

− On ne sait pas comment c’est arrivé ! On s’est rencontrés par hasard…on ne sait pas d’où ils viennent.

− Je vois. Et toi, petit moustachu, n’as-tu pas aussi un Don extraordinaire ?

− Non.

− Oh, déplora le banni dans un apitoiement feint, tous les autres et pas toi ? La vie est bien injuste. Je l’ai toujours dit, du reste.

À la grande surprise de Fenore, la lame du couteau s’éloigna de sa gorge… et la pointe vint s’appuyer à la place contre son abdomen.

− Tu es sûr de toi, mon petit ? Je te rappelle que je n’ai pas le temps pour des cachoteries.

− C’est la vérité, je le jure !

C’est alors que Fenore vit deux silhouettes bien reconnaissables apparaître au sommet des marches. La première était celle, athlétique, de l’humain aux cheveux blancs. L’homme qui l’accompagnait, plus voûté que jamais, n’était autre qu’Enza des fossés.

− Ah, te voilà enfin, Halmalo, commenta le roi sans relâcher le moins du monde son emprise sur Fenore.

Ses amis se retournèrent vers les escaliers.

− Enza ! s’exclama Domyrade.

Les nouveaux arrivants restèrent silencieux, le premier attendant visiblement un ordre du roi, le second gardant son regard obstinément fixé sur ses pieds. Lui non plus ne portait plus de chaussures.   

− Qu’avez-vous appris ? demanda le banni d’une voix forte, la faisant sursauter.

− Il a dévoilé absolument tout ce qu’il savait, et ce n’était pas grand-chose, répondit le dénommé Halmalo. Nous n’avons rien à craindre, ces six-là ont agi seuls.

− Tu en es bien sûr ?

L’humain aux cheveux blancs accorda un regard à la silhouette prostrée d’Enza des fossés.

− Certain, affirma-t-il au roi.

Fenore perçut un soupir de satisfaction près de son oreille. La main qui tenait le poignard devant sa gorge restait parfaitement immobile. Cet homme était vraiment le meilleur combattant qu’elle ait jamais vu. 

− Sire…

La voix plaintive d’Enza des fossés attira l’attention de tout le monde sur lui. Il tomba à genoux sur le sol, le dos plus voûté que jamais, et chercha entre ses mèches noires le regard de son roi.

− Votre Majesté… Je… J’ai amené ces étrangers jusqu’ici pour les empêcher de donner l’alerte et de nuire à notre conquête.

Il se racla la gorge avant de continuer du même timbre hésitant :

− Ils vous appartiennent à présent. Veuillez les accepter comme preuve de ma…

− Sale traître.

L’insulte de Nesli avait recouvert la plainte d’Enza. La voix de son amie, ordinairement si douce, s’était teintée d’un profond dégoût.

– Silence, intima le roi.

Sans prévenir, il relâcha brusquement Fenore et marcha vers Enza. La sensation de récupérer le contrôle de son corps lui donna un léger vertige. Elle était encore vie. Le banni et son arme étaient loin d’elle. Il ne l’avait pas tuée. Le soulagement lui secouait les entrailles.

Une fois aux côtés d’Enza, le roi lui fit signe de se relever. Le déserteur dépassait en taille son seigneur et maître, pourtant son infériorité faisait presque de la peine à regarder. Souverain ou pas, Enza ne respectait pas cet homme : il le craignait jusqu’à la moëlle. Connaissant l’un et l’autre de ces humains, cela n’avait rien de surprenant. Malgré leur même chevelure noire, ils s’opposaient parfaitement.

− Je veux bien te croire, lui déclara le roi en posant une main magnanime sur le bras d’Enza. Mais seras-tu prêt à me prouver ta loyauté ?

Le regard plein d’espoir et de reconnaissance qu’Enza posa sur le roi écœura Fenore au plus haut point. Le seul but de ce lâche était bien de sauver à tout prix sa misérable vie. Elle avait cru discerner du courage en lui, mais elle s’était lourdement trompée. Elle serra les dents pour se retenir de l’insulter comme Nesli l’avait fait. Il valait mieux pour eux que le roi banni se concentre sur lui et qu’il les oublie. Tout répit était bon à prendre.

− Halmalo, appela le roi. Amène-moi la plus petite.

Il y eut un semblant de combat au moment où l’homme aux cheveux blancs s’avança vers Domy. Beherzt, Nesli et Atkos tentèrent chacun à leur tour de l’arrêter, mais l’humain esquiva le moindre de leur geste en quelques mouvements de parade. Fenore n’avait eu qu’à le voir bouger pour comprendre qu’elle n’avait aucune chance contre lui en combat rapproché. Elle resta sagement là où elle était pendant que l’homme emprisonnait avec facilité les mains de Domy dans son dos. Puis il l’amena devant le roi.

Celui-ci plaça lentement son couteau dans la grande main d’Enza. Les doigts du roi semblaient faits d’ivoire à côté de la peau tannée de l’autre. La grande main brune s’enroula maladroitement autour du manche de l’arme.

− Si tu es vraiment mon fidèle sujet, tue-la.

Fenore s’élança en avant sans réfléchir.

− Plus un pas.

Elle s’arrêta net. Le roi n’avait même pas eu besoin de crier pour les stopper tous dans leur élan.

−Si vous intervenez, prévint-il, Halmalo lui brise la nuque, puis la vôtre. Il le fera sans hésiter une seule seconde, et ne doutez pas qu’il puisse vous affronter tous les quatre à la fois.

Fenore échangea un regard avec ses amis. Nesli était au supplice, Atkos au bord de l’explosion et Beherzt à deux doigts de pleurer. Elle accorda un énième regard aux chandeliers, mais les paroles du roi résonnaient encore dans son esprit. Devait-elle vraiment risquer leur vie à tous les quatre pour sauver celle de Domyrade ? son esprit lui criait de le faire, de ne pas réfléchir, mais son corps se refusait à bouger.

− Tue-la, ordonna de nouveau le roi à l’oreille d’Enza.

Tout comme Halmalo restait plaqué dans le dos de Domyrade pour la maintenir immobile, le beau jeune homme demeurait collé à Enza pour l’encourager. Le poignard tremblait dans la grande main. Le petit corps de Domy contenait difficilement ses propres tremblements.

− Enza…

La tête haute, elle gardait ses yeux affolés rivés dans les siens.

Il n’allait pas le faire. Peut-être que pour quelqu’un d’autre qu’elle, Enza aurait cédé, mais pas pour Domy. Il avait de l’affection pour elle. L’espace de quelques semaines, il avait été comme un père de substitution pour elle. Et puis de toute manière, il n’avait pas suffisamment de courage pour ça.

− Tue-la.

Dans un sursaut paniqué, la main armée s’éleva, Atkos cria, la lame plongea vers la poitrine de Domy. Mais tout à coup, deux mains d’ivoire attrapèrent son bras et le geste s’inversa. La lame se planta dans la gorge d’Enza avec un bruit répugnant. Son visage se déforma dans une grimace atroce, ses mains perdirent tout contrôle.

Le roi récupéra son arme dans un geste fluide et l’instant d’après, Enza s’écroula, la gorge teintée d’un rouge terrifiant. Le sang coulait tant qu’il forma une nappe sombre sur le sol. Enza tenta de parler, mais il ne parvint qu’à s’étouffer dans un gargouillis. Ses mains se pressèrent sur la plaie mais ses bras ne tardèrent pas à se crisper et à retomber. Son corps secoué de spasmes irréguliers cessa soudain tout mouvement et ses yeux révulsés s’immobilisèrent, fixés dans le vide.  

Sans un regard pour sa victime, le roi enjamba le corps et retourna vers son trône en essuya sur le bas de sa tunique le poignard taché de sang.

− Non content de déserter mon armée, cette pourriture était vraiment décidée à vous trahir aussi. Et il s’attendait à ce que je le reprenne à mon service après ça ? Quel idiot.

Il rangea son arme et se laissa tomber sur le siège. Fenore n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de se passer.

− Avez-vous décidé ce que vous voulez faire du reste ? s’enquit l’homme de main.

Il tenait encore Domy d’une poigne experte. Elle était vivante. Elle pleurait à chaudes larmes, mais elle était vivante.

−  J’aurai aimé leur consacrer plus de temps, répondit le roi avec un petit sourire, mais on m’attend pour être roi d’Helmer dans quelques jours.

Fenore sentit un frisson lui courir le long de l’échine. Elle n’avait même plus pensé à ce que leur capture et l’échec total de leur plan impliquaient pour le reste du monde. Ce fou sanguinaire allait grimper sur les mammouths avec son armée et conquérir tout un royaume avec une violence inimaginable. Ils ne pouvaient plus rien faire pour l’en empêcher. Si. Elle pouvait encore utiliser son Don. Elle pouvait réduire cet homme en cendres, et peu importe ce qui leur arriverait ensuite.

Elle commençait à lever ses mains quand tout à coup quelqu’un lui agrippa les bras pour l’en empêcher. Beherzt ?

− Ils ont Domy. Ne fais pas ça, je t’en prie.

Elle aurait pu se dégager facilement, mais ne put s’y résoudre. Le regard larmoyant de Beherzt lui avait ôté tout son courage.  

− Tu avais raison, Halmalo, s’exclama le roi, ils sont vraiment distrayants.

Un sourire charmé étirait ses lèvres. Comment un être aussi mauvais pouvait-il être aussi beau ?

− Ils seraient surtout très utiles en tant que prisonniers pour l’entraînement de Hacre, Votre Majesté.

− Elle t’aura déjà toi.

− Des adversaires à combattre sans aucune retenue serait idéal pour elle.

− Je ne veux pas qu’elle ait à combattre, répliqua le roi en s’appuyant sur son accoudoir.

− Il faudra bien qu’elle apprenne à se défendre.  

Les deux hommes discutaient comme s’ils étaient seuls dans la pièce, comme si Halmalo ne tenait pas une jeune fille paralysée entre ses mains, comme si un cadavre ensanglanté ne gisait pas sur le sol.

− Très bien. Je te fais confiance pour les utiliser à bon escient.

Halmalo inclina légèrement la tête. Puis dans un pincement de lèvres, il siffla bruyamment en direction des escaliers. Des claquements bruyants résonnèrent dans la pièce et tout un groupe de soldats fit bientôt son apparition en haut des marches. Ils les encerclèrent aussitôt. Cette démonstration de force était moins effrayante maintenant qu’ils savaient qu’on ne comptait pas les mettre à mort.

− À défaut de bousculer mes plans, vous aurez un peu élargi ma vision du monde, déclara le roi depuis son fauteuil. Des Révélés contre-nature, qui l’aurait cru ? Malheureusement, personne d’autre n’aura jamais l’occasion d’apprendre votre existence.

Il fit un signe aux soldats et l’un d’eux attrapa aussitôt Atkos par derrière pour lui plaquer un tissu sur le nez et la bouche. Leur ami s’effondra dans un désordre de plumes. L’espace d’une seconde, elle le crut mort, mais comprit bien vite qu’il n’en était rien. On se contentait de les endormir avec une substance dont le tissu devait être imprégné. Ce fut ensuite le tour de Nesli. Un autre s’était déjà chargé de Domyrade et marchait vers Beherzt. Fenore attrapa son regard juste avant qu’il ne sombre dans l’inconscience. Le soldat laissa tomber son ami par terre avant de venir lui attraper le poignet. Elle sentit une odeur étrange lui faire tourner la tête et la voix de velours du banni retentit une dernière fois :

– Au plaisir de ne jamais vous revoir.

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_HP_
Posté le 06/12/2020
Coucou !

"De fait, en y regardant de plus près, cet homme aux cheveux noirs avait vraiment l’air excessivement jeune." Murn ??? 😮

"Je suis Murn, fils de Khros" Yeeaaahh ! *danse de la joie* (parce que j'ai trouvé hein, pas parce que c'est Murn (fin si, mais pas dans ce sens là) xDDDDD)
(moi et mes réactions en direct 🤦‍♀️😂)

"Votre Majesté… Je… J’ai amené ces étrangers jusqu’ici pour les empêcher de donner l’alerte et de nuire à notre conquête." 3% de moi craignaient encore qu'il ne les ait juste manipulés... Mais je lui faisais confiance maintenant... Même si il était sincère et là, ment pour sauver sa peau... Beurk. 😠😭😭

"Mais seras-tu prêt à me prouver ta loyauté ?" Ne lui demande pas d'en tuer un, s'il te plait 😭😭
"Si tu es vraiment mon fidèle sujet, tue-la." J'espère qu'Enza va avoir un minimum de compassion et retourner le couteau contre sa gorge. 😠😠
"Mais tout à coup, deux mains d’ivoire attrapèrent son bras et le geste s’inversa" Bon, je pensais qu'il aurait au moins la décence de le faire lui même, mais Domyrade est (encore) en vie, donc ça va 😠 (même si c'est triste 😢)

"Au plaisir de ne jamais vous revoir." Euh... Si 😠😭😭😭😭

Ce chapitre était en tout cas absolument sublime, plein de tension du début à la fin. J'en retenais presque ma respiration ! 😮😂 J'ai vraiment cru que Domyrade allait mourir, d'autant plus que d'un côté, ça m'aurait paru "normal" qu'à un moment, il y en ait un qui meurt... Je suis heureuse de voir que ce n'est pas le cas 😅 (pour l'instant... 😬)
J'espère que la confiance que Murn a en son plan va rapidement se retourner contre lui 😬
(et je tiens à remercier Monsieur ou Madame je-ne-sais-qui, pour cette invention exceptionnelle que sont les smileys xDDD)

Je suis en train de me rendre compte que ça faisait siii longtemps que j'avais pas fait de si longs commentaires 😮😂


· "Elle se cogna contre la personne qui marchait devant elle. Domyrade à en juger par les boucles qui lui chatouillèrent le menton." → C'est un avis purement personnel, mais je trouverais ça un peu plus "joli", plus fluide si ce n'était pas un point mais une virgule avant "Domyrade" 😅
· "Et comment cela se fait-il ? Est-ce vous qui avez fait en sorte de…non, c’est impossible." → c'est un • devant cette phrase, et non un tiret ^^
· "La main qui tenait le poignard devant sa gorge restait parfaitement immobile" → Je croyais qu'il avait maintenant le poignard contre son ventre ? 🤔😅
· "Elle était encore vie" → en vie, ou vivante ^^
· "son esprit lui criait de le faire, de ne pas réfléchir, mais son corps se refusait à bouger" → il manque juste la majuscule ^^
Hinata
Posté le 06/12/2020
salut !

oooooh ce commentaire si long, si expressif, si spontanné et si drôle, j'adooooore <3 Merci de prendre le temps T^T

Bon, je vais pas répondre individuellement à chaque réaction (même si l'envie est présente) parce que ce serait la même répétition de "Mais oui!" et de larmes et de "XD" Bref. t'as l'idée.

Merci merci pour le relevé des trucs à corriger ! (btw je suis tout à fait d'accord avec ton avis personnel sur la virgule ;)
Notsil
Posté le 20/10/2020
Coucou !

Eh bien, quel chapitre !! On sent la tension et leur impuissance. Enza... il aura essayé de jouer finalement, de toujours sauver sa peau et au final, il y aura laissé la sienne. Bon, je ne peux pas dire que je regrette qu'il soit mort, même s'il ne le méritait pas :p

Quelques détails que j'ai relevés, si jamais.

"Les deux hommes postés à son sommet attiraient l’attention malgré eux." -> je trouve le "malgré eux" inutile, s'ils sont seuls là-haut ça me parait normal qu'ils attirent le regard ^^

"Le roi venait de se débarrasser de la dernière chance pour son amie d’utiliser le Don du métal. Fenore jeta un regard désespéré aux chandeliers." -> alors de façon toute à fait personnelle, j'imagine les chandeliers en métal ^^ alors des torches, ou autre chose qui ne brûle pas ? ^^

"Loin de réagir mal à cette deuxième agression, " -> là je me suis demandée laquelle, vu qu'il n'y a eu que l'aiguille de métal, non ? ^^ Ou le regard de Fenore compte pour la 2ème ?

"l’homme lui plaça un couteau devant la gorge. " -> pareil que les chandeliers, pour moi un couteau est de base en métal. Soit il prend ses précautions, soit il a vraiment l'habitude d'utiliser un couteau en os ou autre et j'ai pas fait attention ? ^^

"− Votre Majesté… Je… J’ai amené ces étrangers jusqu’ici pour les empêcher de donner l’alerte et de nuire à notre conquête. " -> Enza le traitre, ou l'opportuniste :p C'était bien joué de sa part, même si le roi a bien pigé qu'il cherchait juste à sauver sa peau.

"− Non content de déserter mon armée, cette pourriture était vraiment décidée à vous trahir aussi. Et il s’attendait à ce que je le reprenne à mon service après ça ? Quel idiot." -> et là tu nous montres que Murn il réfléchit en plus d'être hyper doué au combat :p

Bon, y'a une petite part de moi qui trouve quand même un peu étrange qu'ils soient tous les 5 si impuissants face au seul roi ou Halma (vu qu'ils ont quand même l'avantage du nombre), mais d'un autre côté ils sont désarmés, déboussolés et le roi joue bien ses cartes. J'ai vraiment eu peur pour Domy.

En tout cas Murn est clairement sans pitié, et les royaumes vont tomber. Comme quoi c'était mignon dans l'idée de chercher à sauver le monde tout seul, mais finalement, ça aurait été plus intelligent de prévenir les nations :p
Enfin, la naine a déjà un peu pigé le truc, donc, tout n'est pas encore perdu.

Par contre je me demande ce que vont devenir nos 5 Révélés, et je suis aussi impatiente de voir leur rencontre avec Hacre. Vont-ils rester longtemps ici ou vont-ils réussir à s'échapper, c'est aussi une autre question ^^

Voilà, j'attends la suite du coup ^^
Hinata
Posté le 21/10/2020
Salut Notsil !
Merci pour ton retour !!! ça me fait très plaisir !

Wah, c'est trop bien que t'aie pris le temps de relever tout ça \o/
Aaaah tu as tout à fait raison pour les chandeliers et le couteau que Nesli aurait pu manipuler normalement !! è-é Je vais mettre des torches, et pour le couteau je t'avoue que ça m'a bien fait bugger, mais ça y est, je crois que j'ai trouvé une solution, y a plus qu'à faire la modif dans le chapitre, easy-peasy (lol. non. ça s'annonce relou haha, mais pas grave! Je peux juste pas laisser passer cette bourde, merci de l'avoir relevée !)

Aaah je comprends tous ces questionnements! J'espère que la suite te plaira ^^
A très bientôt !
Xendor
Posté le 18/10/2020
Punaise ! Ah, non ! Miséricorde. Aïe aïe aïe. Je savais Enza des fossé lâche, mais pas à ce point. Il l'a payé de sa vie. Punaise, je ne m'y attendais pas. Murne y est quand même allé très fort. Quand même, il a toujours trop la confiance dans ce plan qu'il a mis des années à construire. Personnellement, je suis certain que malgré cet avantage, il va se prendre un sérieux revers. D'ailleurs je ne lui souhaite que ça. Oui, je ne suis pas du tout impartial ^^

Je t'avoue que son comportement était vraiment déconcertant. Comme il n'a pas grand chose à faire de l'étiquette, j'étais comme Fenore : sous le choc. Parce que quand même, il faut dire qu'il gère.

D'ailleurs il n'y a pas que lui qui m'a surpris. Nesli, au début m'a surpris par son geste. Mais après, je me suis dit que : Ok, elle aime vraiment ses compagnons, et elle ferait tout pour les protéger, et attaquer Murne rentrait dans cette case. Par contre je ne pensais qu'elle serait aussi acerbe envers Enza. C'est vraiment elle que je pensais le moins dire ça.

Et quand même, le plus mystérieux, Behertz. Je suis un peu comme Murne, je suis convaincu qu'il cache son jeu. M'enfin, on verra bien.

Donc pour résumer : la manière dont le chapitre a été mené est vraiment bonne. C'est bien de nous rappeler qu'ils ont affaire à un roi qui s'en fiche des codes, et que le prix de la lâcheté et de la trahison est la mort. Maintenant, je t'avoue être vraiment dans l'expectative de ce qui va se passer sur le plan géopolitique et militaire. Et je me demande comment nos révélés vos s'inscrire dedans. Parce qu'en soi personne ne viendra les sauver des griffes de Murnes, et je ne crois pas tellement à une évasion réussie.

Gg pour le chapitre !
Hinata
Posté le 19/10/2020
Salut !

Eh oui, le gros plot-twist d'Enza c'est qu'il est mille fois plus lâche et égoïste qu'il ne le laissait entrevoir (peut-être aussi plus qu'il ne le pressentait lui-même, qui sait ?)
Ah, oui à ce stade on a vraiment bien envie que Murn se prenne un méchant renversement de situation, hein ? XD

Le geste de Nesli m'est venue plutôt facilement, parce qu'elle est courageuse, elle tient beaucoup à ses ami.e.s et surtout elle maîtrise quand même super bien son pouvoir et lui accorde donc une grande confiance... Bon, dommage pour elle, l'ennemi en face maîtrisait encore mieux ses capacités physiques, sans magie, juste de l'entraînement XD
Pour son insulte, c'est vrai que maintenant que j'y pense c'est un peu étrange de sa part... Peut-être que je le ferai dire à quelqu'un d'autre (j'ai déjà ma petite idée de qui serait plus naturellement acerbe)

Beherzt ou "apprenez comment retarder le mystère jusqu'au dernier moment en dix leçons" haha XD

Je suis très contente que ta perception globale du chapitre soit positive, et tes conclusions sur Murn et les conséquences des actions (trahison) sont très justes :)

Ooooh, mama mia... je suis vraiment désolée de devoir te dire ça Xendor, mais je t'annonce d'ores et déjà que tu vas être SUPER déçu de la manière dont je traite le géopolitique et le militaire pour la fin de ce tome... Genre vraiment, je te conseille de baisser au maximum tes attentes XD Je m'excuse d'avance...
Pour tes interrogations sur les Révélés, je ne dis rien héhé, tu verras bien, et j'espère que tu auras quand même de quoi te mettre sous la dent et que touuutes tes attente s ne seront pas reportées au tome suivant ^^"

J'ai plus que deux chapitres à réécrire sur les 7 qui restent avant la fin du tome, c'est la fin du tunnel, je suis hyper contente, et honnêtement c'est grâce à votre suivi incroyable !! (prépare-toi à ce que j'en fasse des tonnes sur mon JdB que je compte mettre à jour un de ces quatre ^^)

A la prochaine !
Xendor
Posté le 19/10/2020
En tous cas, je regrette malgré tout la mort d'Enza bien que je désapprouve ses actions. Par rapport à Murne, j'ai surtout envie qu'il se rende compte que plus un plan est minutieux, plus il est fragile, et que mettre tout sa confiance dedans est dangereux. C'est aussi pour ça que j'espérais qu'il se prenne la dérouillée de sa vie. Comme ça j'aurai aussi pu voir comment il réagit face à ce style d'adversité.

En vrai, Hina, je pense que tu peux laisser Nesli le dire. On est d'accord que c'est une nymphe qui est gentille mais aussi très sensible. Peut-être qu'il faut juste l'adapter un peu plus au personnage ?

Pour ce qui du géopolitique, je vais continuer à te tarabuster avec ;) Je pense qu'il faut que je vois ce que ça donne avant de me dire déçu ou pas. C'est qu'en ce moment j'ai dans la tête des vidéos par rapport à Star Wars sur ce genre de retournements de situation, et peut-être que ça peut t'intéresser aussi.

Yeah ! Tu touches bientôt au but :) Fichtre, tu es exemplaire niveau scribouille ! Le plaisir est partagé, j'ai beaucoup aprécié lire les aventures des Révélés, et je compte bien attaquer l'autre tome lorsqu'il sortira ! (Des tonnes ? Bigre, il faut que je m'entraine à soulever des camions alors ^^)

Courage pour la suite :)
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