La traversée du tunnel fut longue. Kalan et Nessan n’étant pas à l’aise, ils n’arrivaient pas à engager de conversation. Touma, consciente de leur peine, prit la résolution de chanter. Elle avait une voix douce qui semblait leur murmurer des paroles rassurantes et ses musiques étaient apaisantes. Les jumeaux en étaient calmés et reconnaissants.
Sans lumière du soleil et entrainés dans un rythme de marche continu, les trois Elfes en avaient perdu la notion du temps, mangeant quand leur estomac criait famine et se reposant quand leurs muscles le demandaient. Les secondes s’enchainaient à une lenteur insoutenable. Seules les chansons de Touma leur donnaient un certain rythme. La Cornide devait être assoiffée à force de les bercer.
Kalan eut l’impression de naviguer en dehors de l’espace et du temps. Sa poitrine était constamment oppressée par le noir, la marche en ligne droite, l’enfermement et la mauvaise qualité de l’air. Il avançait un pas après l’autre dans une répétition qui paraissait sans fin. Il ne sut combien de temps s’écoula. Les camarades avaient mangé une bonne partie des vivres et avaient dormi plusieurs heures.
Contre toute attente, Kalan finit par s’habituer doucement à ces conditions. Son corps et son esprit étaient peut-être fatigués de lutter contre une situation qu’ils étaient impuissants à changer. Ses capacités à penser se remirent en marche lentement et Kalan put mettre ce temps interminable passé dans le noir au profit de ses réflexions. Il tenta de rassembler tous les éléments qu’il avait découverts dernièrement.
Ahia avait perdu ses parents pour une raison qui lui était inconnue. Adoptée vers les huit ans, il ignorait tout de sa petite enfance. C’était une Sombre particulière à l’extérieur comme à l’intérieur. Elle percevait les auras, ce qui, d’après elle, était un pouvoir sans grande importance. Cependant, il se demanda si c’était cette partie du souvenir qui avait alerté Wakami. Sa grand-mère également la pensait importante, sans en comprendre les raisons exactes. Celle-ci comptait sur ses petits-fils pour découvrir Linone et se faire une opinion. Mais pourquoi ? Il l’ignorait.
Il y avait la Zone également, condamnée à l’isolement depuis un peu moins de vingt ans, sous haute surveillance depuis et dont les végétaux alentours tombaient malades. Par ailleurs, malgré l’idée qui semblait répandue à Linone que les Ceinturiotes pourraient être des traitres, le groupe rencontré hier (si c’était bien hier) ne semblait pas inquiété.
Et que faisaient trois Elfes de races différentes ensemble ? Il ignorait encore les us et coutumes du territoire libre, mais il était certain que ce n’était pas habituel pour autant. Il était également sûr que traverser la frontière par un tunnel secret n’était pas commun…
Pour sublimer sa confusion, Kalan avait révélé un souvenir d’Ahia à l’Elfe le plus arrogant de cet étrange groupe. Après quoi, pour une raison inconnue, ce Wakami avait tenu à vider toute son Énergie pour protéger leurs souvenirs. Les limites imposées par son ignorance étoffaient bien trop le résumé de la situation. Que voulaient ces trois Elfes vis-à-vis d’Ahia ? Kalan avait-il trahi son amie ? Ce soir-là, il avait suivi ses impressions et agit sans réfléchir. À présent, il prenait le temps de traiter les événements de manière raisonnée et il réalisait combien il avait été imprudent. Peut-être venait-il de condamner Ahia ?
Il prit conscience que l’angoisse étant montée, il maltraitait l’intérieur de sa joue. Il relâcha la pression et poussa un soupir plaintif, comme si ses inquiétudes et sa bêtise pouvaient être expulsées avec l’air de ses poumons.
— Mes chansons commencent à t’ennuyer ? s’enquit Touma.
— Non, au contraire, la rassura-t-il. C’est ma bêtise qui m’ennuie.
— C’est Kalan qui parle ?
— Oui, c’est moi.
— Tu regrettes d’avoir fait confiance à Wakami ?
— Exact. Comment tu as deviné ?
— Parce que j’ai été étonnée que tu lui demandes de l’aide et que tu sois prêt à livrer quelque chose de ton passé à un Hypnotique que tu ne connaissais pas. Pour la plupart des Sombres, leur race est effrayante. De plus, ce n’est pas la personne la plus agréable que je connaisse.
— Les Hypnotiques sont effrayants ! Tu comprends pourquoi je regrette.
— Je comprends, mais je ne suis pas d’accord.
— Comment ça ? s’étonna le jeune Sombre.
— Tu as bien fait de lui faire confiance. La situation le permettait et, pour ma part, je sais que c’est un Elfe bien. En revanche, à ta place, il m’aurait fallu plus de réflexion et de discussion pour en arriver aux mêmes conclusions. Soit tu examines la situation très rapidement, soit tu suis tes impressions sans prendre le temps de réfléchir. Au vu de tes inquiétudes actuelles, j’imagine que la seconde hypothèse est la bonne ?
Kalan grogna pour toute réponse.
— C’est la bonne, oui, admit Nessan à sa place.
— Ness ! s’indigna Kalan. Oui, c’est vrai, je suis trop impulsif, se plaignit-il tout de même. Touma, tu penses que tu aurais quand même agi comme moi ? Pourquoi ?
— Personnellement, je me demande plutôt pourquoi tu ne demandes pas à ton frère ce qu’il en pense. Il a l’air d’être réfléchi, il a surement sa propre opinion.
Kalan resta muet, surpris par sa remarque. Il était vrai qu’il ne demandait pas son avis à Nessan, ni maintenant ni ce soir-là. C’était stupide.
— Parce qu’il ne réfléchit pas sur le moment et ne me demande pas mon avis, de peur que je le contredise. Après coup, quand il doute, il a trop peur de mon jugement, résuma Nessan.
— C’est faux ! s’exclama Kalan.
« C’est vrai », pensa-t-il. Il avait tellement honte de lui qu’il aurait voulu se cacher dans un trou, bien qu’il se sente assez enterré dans ce maudit tunnel.
— C’est bien ce que je pensais, répondit Touma. En territoire libre, vous devrez mieux coopérer. Il n’est jamais trop tard pour changer ses mauvaises habitudes, Kalan. Que dirais-tu de demander à ton frère ce qu’il pense de tes actes ?
— Je veux bien essayer, grommela Kalan.
Il prit le temps de quelques respirations avant de se jeter à l’eau :
— Nessan, qu’est-ce que tu penses des événements de ce soir-là ? Est-ce que j’ai bien agi selon toi ?
— Non, mais quel écervelé : voilà ce que j’ai pensé, avoua son jumeau.
— Génial, je me sens rassuré.
— Personne n’a dit que je devais te rassurer, c’était irréfléchi. Pourtant, j’ai fini par penser comme toi et j’ai été d’accord de laisser Wakami baliser mes souvenirs.
— Pourquoi ?
— Pour commencer, leur groupe sait qu’on est clandestins, je ne voyais pas ce qu’on pouvait leur apprendre de plus dangereux. Évidemment, je ne pensais pas qu’Ahia ferait cet effet et je ne peux pas t’en vouloir. Ensuite, au vu du front presque entièrement bleu de Wakami, je me suis dit qu’il était bien assez puissant pour jouer avec notre mental, on n’avait pas la moindre chance de lui résister. S’il ne l’a pas fait et nous a demandé notre accord pour protéger nos souvenirs, c’est qu’il nous respecte. Finalement, Wakami avait l’air réellement soucieux d’Ahia et il ne s’est pas servi de nous pour la retrouver. D’après moi, malgré son sale caractère, il a un bon fond et ne nous veut aucun mal. Dans ce cas, autant profiter de toute l’aide qu’il peut nous apporter.
— Ton raisonnement me semble correct, conclut Touma. Il y a surement d’autres éléments à ajouter, mais c’est amplement suffisant. Qu’en penses-tu, Kalan ?
— Je… J’aurais dû te demander tout de suite ton avis, Nessan, je suis désolé. J’ai honte de moi.
— Ton preux Chevalier Moudugenou est là pour ça, le taquina-t-il. Tu suis ton instinct, tu fais confiance à des personnes que d’autres jugeraient mal au premier abord. C’est aussi une grande qualité. Garde tes points forts Kal, n’aie pas honte. Simplement, à l’avenir, on prendra le temps de mettre en commun tes impressions et mes idées. Comme ça, on sera toujours sûrs de nos choix. Qu’est-ce que tu en dis ?
Kalan ne répondit pas tout de suite, car il s’était mis à pleurer dans le noir. Il avait toujours une très mauvaise opinion de lui-même, pourtant, Nessan lui trouvait des qualités dans ce qu’il voyait comme des défauts. Il était ému et peinait à répondre.
— D’accord, lâcha-t-il.
Il s’essuya les yeux et renifla. À tâtons, Nessan lui serra l’épaule et lui plaça un mouchoir dans la main. Kalan se sécha correctement les yeux et le nez.
— Voilà qui est mieux, commenta Touma. Vous êtes encore jeunes, je sens que vos ressources respectives vont s’épanouir de plus belle. J’aimerais presque y assister !
— D’ailleurs, Touma, je devrais en discuter avec Nessan, mais on ne pourrait pas te suivre ? Si vous avez un lien avec Ahia, je veux en être aussi.
— Je suis d’accord avec toi, poursuivit Nessan. Mais on doit quinze fioles à Turg qui ne se gênera pas de nous dénoncer si on disparait dans la nature. Touma ne veut surement pas prendre le risque de nous avoir avec elle.
— Ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas tout à fait exact non plus, répondit-elle. Je pense que le paiement de votre dette doit être votre préoccupation principale, ainsi vous serez tranquilles quand elle sera payée. La Ceinture est petite, je ne serais pas étonnée qu’on puisse remonter jusqu’à votre famille. Et quand ce sera fait, vous aurez probablement de nombreux projets en tête et vous pourrez choisir ce que vous désirez faire. Regagner la Ceinture, retrouver votre amie, vivre en territoire libre…
— Je retrouverai Ahia coûte que coûte, la coupa Kalan. Pas besoin d’une grande réflexion pour savoir ça.
— Dans ce cas-là, tu auras peut-être plus de chance d’y arriver sans nous. Nous n’avons aucune idée d’où elle se trouve, ni si elle nous intéresse vraiment. Nous suivre t’emmènerait dans des histoires sans fin, la garde te chercherait comme clandestin et finalement, tu ne serais pas sûr de retrouver ton amie. Va de ton côté, paie ta dette puis réfléchis à ce que tu peux faire.
— Tu peux nous dire en quoi elle t’intéresse ? s’enquit Nessan.
— Non, je ne peux pas parce que je ne comprends pas tout à la situation. Vous voyez, nous l’aurons peut-être oubliée d’ici quelques années et vous m’auriez suivie pour rien !
Kalan grommela son désaccord. Il savait que Touma ne changerait pas d’avis. De son côté, bien que la curiosité le rongeât, il dut admettre que son amie n’était peut-être pas impliquée et qu’il aurait plus de chance de la revoir par ses propres moyens. Après tout, Ahia et lui s’étaient promis de se retrouver. Les trois camarades de voyage restèrent un moment dans le silence et dans le noir. Au moins, cette discussion l’avait rassuré et diverti. Kalan désira continuer la conversation sur un sujet moins sensible.
— Touma, est-ce que tu es d’accord de nous parler des Cornides ? Tu es la deuxième à qui je parle vraiment, je ne connais presque rien de vous. Je sais juste que vous êtes principalement herbivores et soignez les autres. Mais est-ce que vous vivez comme les Sombres ?
— Comme les Sombres de la Ceinture, tu veux dire ? s’esclaffa-t-elle. Tu verras que ta propre race peut te surprendre dès que tu changes de région, mais je vois où tu veux en venir. Je ne peux pas te répondre au nom de tous les Cornides du royaume. Pour ma part, j’ai grandi dans la vallée de Din, comme bon nombre d’entre nous, avant de regagner un sanctuaire en plaine. Je vivais dans un petit village, au pied des falaises. J’ai fait beaucoup d’escalade quand j’étais petite, surtout lorsqu’une pousse d’herbe aromatique était logée entre les roches hautes. Contrairement à vous, nous faisons peu de culture et mangeons surtout ce que nous offre la nature. Nous apprenons aussi à lire, écrire, compter et Soigner.
Elle soupira, comme si elle se remémorait de bons souvenirs. Puis elle reprit d’un ton sérieux :
— Notre position dans la société est particulière : nous ne sommes pas directement dominés par les Hypnotiques et nous ne dominons pas concrètement les Sombres non plus. Et nous sommes nombreux à vivre dans les montagnes, loin des complexités politiques du centre de Linone. Cela permet un développement plus serein chez nos enfants. Dans mon village, nous n’avons pratiquement jamais eu à nous battre contre d’autres Elfes ou contre des bêtes sauvages. Dans ces rares cas, les hommes avaient pour rôle de protéger les femmes. Cela s’explique par le fait que nous allaitons les enfants en bas âge, mais cette idée persiste avec le temps. C’est incohérent, un père peut apporter soin et affection à ses enfants autant qu’une mère. Et une mère peut se montrer vaillante face au danger ! s’énerva-t-elle.
Kalan et Nessan n’osèrent pas la questionner sur cet aspect qui semblait être un sujet sensible. Ils attendirent patiemment qu’elle poursuive son histoire.
— Enfin, soupira-t-elle. Une partie des Cornides, comme moi, décide de descendre en plaine pour offrir leurs dons de Soin aux autres races. C’est une sorte d’accord avec le royaume : nous vivons comme nous l’entendons dans notre vallée en échange de nos capacités de guérison. Nous en profitons pour parfaire notre savoir dans différents sanctuaires.
— Tu dois bien connaitre le Soin, commenta Nessan. Vu tes compagnons, un Hypnotique au front très coloré et un Sombre géant, j’imagine que leur Cornide n’est pas en reste. Surtout qu’ils ont l’air de te respecter.
— C’est bien observé, accorda Touma. Cela dit, nous ne fonctionnons d’ordinaire pas selon une logique de puissance, mais les circonstances sont difficiles à t’expliquer sans compromettre mes amis. Personnellement, j’ai beaucoup étudié et ma réserve d’Énergie est correcte. J’ai également une certaine facilité pour le Soin et son apprentissage. En revanche, au contraire de Ligoth et Wakami, je ne suis pas considérée comme exceptionnelle parmi mes semblables. Comme je vous l’ai dit, tous les enfants Cornides peuvent se permettre de s’épanouir et les adultes prennent le temps de leur enseigner les bases du Soin. Mes qualités tiennent surtout à mes expériences nombreuses et diverses. Je n’ai que trente-cinq ans, mais je vadrouille depuis mes seize ans.
— Est-ce que tu as Soigné durant la guerre contre la Zone ? demanda Kalan.
Un silence gênant s’ensuivit. Le jeune Sombre réalisa qu’il venait de toucher une corde sensible.
— Pardon, je ne savais pas que c’était impoli, s’excusa-t-il honteusement. À Montet, la Zone est à côté de nous, elle fait partie du paysage ! Mais on ne connait pas grand-chose de la guerre qui s’y est passée. Je voulais profiter de rencontrer une personne qui y avait peut-être participé. Je suis désolé.
— C’est vrai que cela peut paraitre impoli de demander, mais j’estime que tu as largement le droit de me poser la question, lui dit doucement Touma. Les Ceinturiotes devraient pouvoir connaitre toute leur histoire. Malheureusement, je n’ai pas le courage de parler de cette période de ma vie. Je peux juste te confier que j’ai fait partie des troupes de Soin et que j’ai appris à agir dans l’urgence et dans des conditions infâmes. Je ne suis pas fière des horreurs dont j’ai été témoin et complice. Tout ce que vous devez savoir, c’est qu’il n’y a rien de plus laid et cruel qu’une guerre. Rien à mes yeux ne pourrait justifier une telle barbarie.
Kalan ressentit un frisson glacial lui parcourir l’échine. La guerre de la Zone avait-elle été aussi brutale ? Chez lui, on ne parlait pratiquement jamais de son oncle confiné, mais sa grand-mère avait toujours affirmé qu’il vivait derrière la Ligne. Était-ce bien le cas ? Avait-il assisté à un carnage ? Y avait-il participé ? Était-il vraiment vivant au moins ? Il aurait posé toutes ses questions à voix haute si Nessan ne lui avait pas serré le bras dans le noir. Kalan fut surpris, mais finit par comprendre le message : son frère se posait également de nombreuses questions et les gardait pour lui. Touma avait déjà fait un effort pour leur confier ce bout d’histoire et s’ils voulaient s’en faire une alliée, ils devaient respecter son silence. Il se contenta donc de souffler :
— Merci pour ton partage.
Touma pouffa.
— Je t’ai d’abord jugé comme étant un petit excité et je pensais que tu serais aussi insupportable que Wakami quand je l’ai connu, avoua-t-elle. Mais tu sais faire preuve de compassion et de respect.
— Cet Hypnotique n’en est pas capable ? Comment le supportez-vous ? s’étonna Kalan.
— Je me suis mal exprimée. Il sait être compatissant, respectueux peut-être moins, mais il ne sait pas l’exprimer. Cela l’empêche de faire pardonner son côté irritant qui est plus dominant au premier abord. Je t’avais rangé dans la même case en vous voyant vous crêper le chignon.
Kalan sourit en pensant au petit garçon qu’il avait été. Il se retrouvait dans cette description. C’était Ahia qui lui avait appris à être plus sincère avec ses sentiments et à ne pas les cacher. Il était moins expressif que son amie, qui parlait à tout-va de ses émotions et de celles des autres. Il n’était pas en position de le faire avec autant de naïveté et de bienveillance qu’elle. Il s’efforçait simplement de montrer sa sympathie envers les autres par la parole du mieux qu’il le pouvait.
— Tu n’as pas tort, même si ça m’arrache la langue de reconnaitre un point commun avec ce gros nul, avoua Kalan. J’ai eu la chance d’avoir une amie qui m’a appris à m’accepter. C’est plus facile de s’ouvrir aux autres.
— C’est une aubaine d’avoir reçu cela enfant, nota la Cornide. Nous avons beau accepter et apprécier notre odieux Hypnotique, ce n’est pas suffisant. Mais après ce que tu viens de dire, je pense que j’essaierai avec plus de conviction.
— Je suis aussi né en même temps que Nessan et on ne peut pas rêver d’un meilleur frère.
— Le Seigneur Enflammé et son noble Chevalier Moudugenou ne seraient rien l’un sans l’autre, affirma Nessan.
Cela fit sourire Kalan avant qu’il ne percute Touma. Nessan, entendant le choc, s’immobilisa. La grande Cornide ne sembla pas déstabilisée par la collision avec un si petit corps.
— Navrée, je n’ai pas eu le temps de vous dire qu’il fallait s’arrêter, s’excusa-t-elle.
— Mais qu’est-ce qu’il se passe ? s’étonna Kalan. J’aimerais mieux continuer à avancer, ce tunnel est infernal, j’ai l’impression d’y être depuis trois semaines.
— Depuis deux jours seraient plus probables. L’échelle est juste devant nous, leur apprit Touma.
Kalan n’en revenait pas. Leur longue marche était enfin terminée. Actuellement, sous terre, les trois Elfes étaient en territoire libre, sous les fondations d’une auberge.
— Bien. Plus qu’à attendre que Jamila vienne nous ouvrir, soupira Touma.
Je trouve le dialogue à trois, sur la manière dont les frères communiquent, très bien construit. Il y a de la sincérité, de l'humour, et des éléments narratifs qui sont semés.
J'ai beaucoup aimé aussi l'expression "Pour sublimer sa confusion", ainsi que la question "— C’est Kalan qui parle ?" ; j'ai trouvé que c'était un moyen subtil d'indiquer au lecteur qu'ils ont la même voix, tout en renforçant l'effet d'aveuglement.
Ma seule remarque porte sur le mot "inchangeable", c'est très subjectif mais je ne le trouve pas très beau au milieu de ce début de chapitre très poétique, et je trouve qu'il a des synonymes superbes. À toi de voir :)
Sur ce, je vais moi aussi attendre que Jamila vienne ouvrir !
Ravi que les dialogues soient plaisant (dans ce tunnel il n’y a un peu que ça à faire haha)
Je vais revoir ce terme, c’est vrai qu’il est pas très joli
À bientôt alors :D