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Par Dan

7

 

5 décembre 1945

 

Charles avait rallié la base aéronavale de Fort Lauderdale à 14 h pour un départ programmé à 13 h 45. Aucun de ses étudiants n’avait émis le moindre commentaire concernant son retard ou sa chemise froissée, peut-être parce qu’il leur avait adressé un regard assez noir pour les dissuader. Après ça, la vérification préliminaire s’était déroulée sans accroc, les cinq appareils TBM Avenger du vol 19 avaient été ravitaillés et le rapport météo leur était revenu favorable.

L’exercice de combat baptisé « Navigation problem n° 1 » avait finalement débuté à 14 h 10 sous les meilleurs auspices. Il s’agissait d’une manœuvre en quatre temps : vol plein est jusqu’aux récifs de Hen and Chickens où ils avaient effectué l’essai de bombardements à basse altitude, puis virage au-dessus de l’île de Grand Bahama et retour à Fort Lauderdale.

Une formalité, autant pour le chef d’escadrille que pour ses pilotes en formation. Charles cumulait deux-mille-cinq-cents heures de vol à bord d’appareils similaires à ce TBM-3. Il avait combattu dans le Pacifique. Il avait même déjà endossé le rôle d’instructeur à Miami. Et il ne comprenait toujours pas comment les choses avaient pu dégénérer aussi vite et aussi violemment.

— On ne voit pas la terre, adressa-t-il à la tour de contrôle. On a dû dévier de la trajectoire après le dernier virage.

Charles détestait autant l’accent inquiet de sa voix que le silence fébrile de George Devlin et Walter Parpart, qui partageaient son cockpit ; mais l’heure d’atterrissage prévue approchait et le chaos les avait engloutis.

— FT-28, quelle est votre position ?

Charles jura entre ses dents. S’il le savait, il ne les appellerait pas à la rescousse, si ? Rien en dessous d’eux ne ressemblait plus aux îles et aux côtes couvertes par leur plan de vol, la visibilité commençait à décliner et le temps si clément à leur départ tournait maintenant à l’orage.

— On ne sait pas où on est. Je répète : on ne voit pas la terre.

— Monsieur – c’était Parpart. La procédure pour les avions perdus en Atlantique est de voler vers le soleil couchant jusqu’à rejoindre le continent.

— Vous voyez un soleil, vous ?

— Bordel, si on pouvait juste voler vers l’ouest, on arriverait à la maison ! s’exclama soudain Devlin, qui bondit pour s’emparer de la radio et cracher : On ne trouve pas l’ouest. Rien ne va, tous les compas de l’escadrille sont HS. On ne peut être sûrs d’aucune direction. Tout a l’air étrange, même l’océan.

Presque malgré lui, Charles jeta un regard par la vitre. Devlin tenait un discours de cinglé, mais le plus fou, c’est qu’il avait raison : autour des cinq Avenger, le ciel avait pris une couleur de plomb qui teignait l’eau et brouillait l’horizon autant que les communications – saturées d’interférences. Vingt minutes passèrent avant qu’ils parviennent à rétablir le contact avec la tour.

— On ne sait pas où on est… Tout est… On ne voit rien, continuait Devlin, dont la voix couvait désormais une hystérie sourde et contagieuse. On pense être à deux-cent-vingt-cinq miles au nord-est de la base… On dirait qu’on entre en eau blanche. On est complètement perdus.

Charles se sentait fiévreux : ses mains transpiraient dans ses gants, les vibrations lui chatouillaient les molaires et les turbulences causées par les trous d’air lui rappelaient qu’il n’avait rien avalé depuis les trop nombreux cocktails de sa nuit de permission. Sonné, il cherchait du regard les appareils qui faisaient route à leurs côtés, réduits à des spectres dans le charbon des nuages. L’un d’eux allait briser le rang et s’enfuir en quête d’une issue, forcément ; à moins que la discipline militaire suffise à les tenir en place.

Comme si l’idée de l’armée l’avait éperonné, Charles se redressa brusquement dans son siège.

— On va certainement se crasher en mer, lâcha-t-il. Préparez-vous.

Il tapota inutilement la jauge de carburant et prit une longue inspiration pour calmer les trémolos de sa voix avant de diffuser à l’escadron :

— Que tous les avions se rapprochent. On va devoir abandonner à moins de pouvoir rapidement atterrir. Quand le premier avion passe sous les dix gallons, on plonge tous ensemble.

Un éclair mauve embrasa le monde, écorcha leurs yeux, les fit crier, pleurer de douleur et dresser les bras en casquette. Lorsque Charles put enfin rouvrir les paupières sans gémir, le ciel vide était d’un gris de lin et une immense étendue de terre défilait sous le ventre des Avenger.

— Qu’est-ce que…

Charles n’avait pas le choix : le crachotement des moteurs épuisés, les murmures affolés de ses étudiants, le silence de la radio… tout lui hurlait de sauter sur l’occasion. Il enfonça le manche et le TBM-3 plongea.

Les lignes se précisèrent : là des bosquets d’arbres touffus, ici des amas rocheux disposés comme des pierres tombales sur l’aplat moucheté des marais ; plus loin, le relief d’une chaîne de montagnes, et tout près…

— Monsieur ? On dirait…

Une piste, oui.

 

 

Un cortège de Jeeps Willys flambant neuves manœuvra un virage sur l’esplanade boueuse où les Avenger s’étaient posés, puis se gara à la queue leu leu face au nez des avions. Charles avait reconnu l’étoile de l’U.S. Army peinte au pochoir sur leur capot, mais il ne put s’empêcher d’y voir un barrage plutôt qu’un comité d’accueil.

Un gradé descendit du véhicule de tête et marcha droit vers Charles, à qui il adressa un salut militaire expéditif qui chassa une nuée de moustiques.

— Bienvenue – une fraction de seconde lui suffit pour lire les galons de son interlocuteur – lieutenant, je suis le colonel Hadley. Si vous et vos hommes voulez bien nous suivre, nous allons procéder au remorquage de vos appareils. La piste doit être libérée rapidement, nous attendons d’autres arrivées.

Il désignait le ciel sans le regarder et, en suivant la direction de son index tendu, la mâchoire de Charles se décrocha : un peu à l’est de leur position, non loin de l’endroit où le continent avait surgi devant l’escadron désorienté, un bouquet de zébrures violettes fendait la voûte céleste dans toutes les directions. C’était comme voir un orage nu, sans nuages, sans tonnerre, les brins de foudre se fondant et se reformant dans l’atmosphère saturée d’humidité.

— Venez, insista le colonel Hadley.

Tous les hommes le suivirent avec un empressement un peu inquiet tandis qu’on accouplait les tracteurs aux trains des Avenger pour les guider vers les voies de garage. En rang serré, les rescapés rejoignirent les hangars dressés à la lisière des bois.

— Colonel, lança vaillamment Charles, pouvez-vous me dire si nous nous trouvons bien dans les Keys de Floride ? Nous avons perdu le cap, et… Hé, vous !

Une grande femme aux cheveux blond-roux s’était approchée de son TBM-3 désormais stationné, calé et refroidi. Hadley ouvrit la bouche quand Charles s’élança vers elle, mais le lieutenant l’ignora : il n’allait pas laisser une ménagère abîmer son appareil.

— Vous devriez reculer, lui lança-t-il en arrivant à sa hauteur. Ces machines sont délicates.

— Bombardier-torpilleur, hein ? dit-elle en caressant amoureusement le nez de l’appareil, un discret sourire rehaussant ses pommettes rondes.

— La jolie dame pense que parce qu’elle a les cheveux courts, elle s’y connaît en avion ? Sauf votre respect, beauté, vous ne…

— Sauf votre respect, fiston, vous ne maniez pas le volant avec vos attributs masculins, n’est-ce pas ?

Charles réussit à ne pas écarquiller les yeux, mais il se sentit rougir jusqu’aux oreilles – qui, avec leur bonne prise au vent, devaient déjà ressembler à des drapeaux de guidage.

— Ces appareils sont la propriété de l’US Navy, répliqua-t-il, et vous…

Une longue note hurlante le réduisit au silence, les muscles bandés et l’estomac au bord des lèvres. Il entendait ce crescendo jusque dans ses cauchemars gorgés de fumée et d’eau rougie, et une fois réveillé, même la sirène des pompiers lui faisait palpiter le cœur jusque dans les tempes.

— Vous allez bien ? s’enquit la grande femme, les sourcils froncés.

L’aigu avait atteint son paroxysme et retombait sur son deuxième ton, seulement pour mieux repartir, comme un chariot de montagnes russes. Un timbre mécanique accompagnait maintenant son rodéo : « En approche ! En approche ! ». L’instant suivant, le ciel craqua comme une noix et un autre flash de lumière mauve éclipsa le décor tout entier.

Charles s’était couvert les yeux à temps, cette fois ; quand il risqua un regard entre ses doigts, un vrombissement familier avait remplacé la plainte de l’alerte anti-raids et la forme balourde d’un Martin PBM Mariner survolait l’horizon comme un gros bourdon. Des soldats s’affairaient déjà à aiguiller l’hydravion vers la piste et, si le pilote avait connu la même frayeur brutale que Charles, il devait louer leurs signaux comme si Dieu lui-même agitait ces balises.

— Lieutenant Taylor ?

Treize hommes étaient descendus du PBM, le teint blême et les jambes flageolantes ; leur commandant sembla sur le point de défaillir en découvrant Charles.

— Lieutenant ! Nous avons… Les avions de recherches… Nous sommes partis de la base de Banana River pour vous trouver et…

— En voiture, messieurs, intervint le colonel Hadley. Nous aurons tout le temps de discuter sur le chemin du complexe. Amelia, vous nous suivez ?

Les membres du vol 19 et de leur équipe de secours obéirent sans broncher, prenant place trois par trois à l’arrière des Jeeps où l’odeur du plastique et du caoutchouc persistait malgré le passage d’une brise au relent d’eau croupie. Charles et la dénommée Amelia montèrent seuls derrière Hadley et son chauffeur.

Le peloton se mit en branle direction sud, sud-ouest, et Charles découvrit rapidement quel aurait été leur sort sans l’intervention de l’U.S. Army : les marais n’étaient pas hérissés de monticules rocheux, mais de carcasses d’avions et – plus étrangement – de bateaux, pourries, rouillées ou décaties, envahies par la végétation. Frégates, goélettes, charbonniers et cargos côtoyaient ainsi biplaces, hydravions et autres bombardiers moins chanceux que l’escadrille 19, accompagnés çà et là d’éclats de pierre blanche peut-être hérités de ruines anciennes. Dans un rayon de plusieurs miles autour de l’aérodrome, c’était bien un cimetière qui se déployait.

Ils roulèrent pendant deux heures à travers les forêts et les clairières, le long des rivières, au-dessus des ponts disgracieux, jusqu’à ce que la nature recule devant eux en un patchwork écorché de carrières et de chantiers.

Quelques formes sommaires émergeaient d’entre les talus de terre excavée : blockhaus de béton, antenne parabolique et miradors ; ailleurs, les décaissés des fondations exhibaient leurs squelettes de métal nu. Suivant les remblais en damier, une procession de pelleteuses et de bétonneuses menait une valse aussi précise et rythmée qu’un défilé militaire.

— Comme vous pouvez le constater, tout n’est pas complètement abouti, dit Hadley. Mais au rythme où vont nos ouvriers, nous espérons pouvoir inaugurer officiellement la base d’ici six ou huit mois.

Le cortège contourna les constructions par l’est pour finalement ralentir en bordure de la forêt ; une armada d’engins en rognait patiemment la lisière, les uns abattant les troncs, les autres déracinant les souches dans un vacarme assourdissant de moteurs et de craquements. À peine dégagé et nivelé, le terrain accueillait une nouvelle plantation : celle de dizaines de petits bungalows verts qu’une grue déchargeait d’un camion à plateau et disposait en grappes autour de ce qui ressemblait à un puits d’évacuation.

— Nous avons des quartiers déjà aménagés, ne vous inquiétez pas, fit Hadley.

Charles s’inquiétait, mais pas pour le manque de pelouse ou l’absence de lignes téléphoniques. Les pilotes étaient descendus de voiture et suivaient maintenant le colonel le long d’un chemin fraîchement cimenté, au bord duquel des travailleurs souriants agençaient des bancs publics, des plates-bandes de fleurs et des tables de pique-nique. Ici, les maisonnettes arboraient déjà des rideaux aux fenêtres et des balancelles au coin des porches.

— Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? lâcha enfin Charles, qui n’avait rien pu soutirer à Hadley pendant le trajet, qui sentait le regard pressant de ses hommes sur sa nuque, et qui n’en pouvait plus d’attendre et de redouter. Où sommes-nous ? Et pourquoi vous avez…

— Vous pourrez bientôt… Ah, Ivan ! Venez dire bonjour à nos nouveaux résidents !

L’homme qui venait de quitter le bungalow voisin se statufia, comme pris sur le fait d’un terrible crime, et hésita un instant avant d’obliquer vers les intrus avec une réticence évidente. Il devait avoir l’âge de Charles, mais ses yeux caves et sa peau cireuse lui donnaient l’air d’un vieillard.

— Résidents ? releva Charles avec un temps de retard.

Mais le fameux Ivan lui serrait déjà la main. Il avait une poigne molle, moite, et une voix à peine audible alors qu’il répétait : « Bonjour, bonjour… » en saluant tout le monde, y compris Hadley et Amelia, qui sembla se retenir de lui signaler qu’ils se connaissaient déjà.

— Comment va Alma, Ivan ? fit Hadley.

— Bien, bien…, répondit-il, complètement évaporé.

— Ivan est l’homme qui a rendu ce projet possible, expliqua Hadley en le retenant par l’épaule dans une accolade un peu trop énergique. C’est lui qui a découvert cet endroit – par hasard, certes, mais c’est le résultat qui compte. Nous lui devons tout : notre venue ici, notre installation, et surtout notre victoire future.

— Victoire contre qui ? fit Charles entre ses dents. C’est quoi ce cirque, à la fin ? La guerre est finie depuis trois mois.

— Lieutenant, répondit Hadley, qui avait lâché Ivan et scrutait maintenant Charles jusqu’au fond de l’âme. Ce n’est pas à un pilote de bombardier que je dois l’apprendre : une guerre en cache toujours une autre.

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Kevin GALLOT
Posté le 19/04/2021
Salut Dan !

Bon ben écoute je voulais écrire un long commentaire, et j'étais en train d'organiser mes pensées, quand j'ai lu celui de EryBlack, que je remercie du coup, car ça m'évite le pavé :D
Je la rejoint sur quasiment tout. Je me suis posé les mêmes questions (sauf les differents types de traversées et les portes differentes, ça j'avais saisi avant)

Alors oui le contraste village utopiste de la bande a pooja // camp militaire US m'a frappé, mais dans le bon sens aussi, ça promet :D

Au plaisir de lire la suite !
Dan Administratrice
Posté le 19/04/2021
Hello !

Merci pour tout ! Je suis vraiment soulagée si tu partages son avis concernant cette partie. Et pour les questions, je suis plutôt rassurée au sujet des portes/traversées ! C'est difficile de reparler de la théorie des douze vortex à une époque où elle a pas encore été formulée...

"La bande à Pooja" haha, ça sonne bien ! Le contraste était voulu, contente que ça ait fonctionné ! Bientôt la suite et la fin des errances historiques :D

Merci encore d'être toujours fidèle au poste, en espérant que les prochains chapitres te plairont !
EryBlack
Posté le 15/04/2021
À ce stade, je me sens en mesure de te le dire officiellement : je ne pense vraiment pas que cette partie, pour déstabilisante qu'elle soit, soit rebutante pour tes lecteurs-lectrices. Il y a suffisamment de repères pour nous rassurer : le fil rouge des arrivées progressives, avec quelques têtes connues (ou événements, ou civilisations), les liens qu'on parvient à tisser avec la partie 1 (la mésaventure de Célestine et la découverte de cet endroit) ; et suffisamment de questions pour nous intriguer : qui sont les natifs ? comment s'organise cet endroit - une île ET un continent ? plusieurs dimensions ou côte à côte ? Qu'est-ce qui provoque une "traversée", puisqu'il n'y a pas que les tempêtes ?
Je suis alertée par l'attitude des soldats dans ce dernier chapitre, ça ne m'inspire rien de bon, cette appropriation du lieu. Et où sont passé-es Pooja, Oqruchi, Danai, Harry ? Leur absence me fait me méfier de cette nouvelle salve de personnages (même si j'ai une sympathie automatique pour Amelia, évidemment). Et en plus de tout ça, ben ton style, quoi. Depuis le temps, j'ai vraiment l'impression de radoter ^^ Mais c'est super agréable à lire, clair, exigeant, évocateur, immersif ; j'ai avalé les chapitres sans les voir passer, je me suis sentie nerveuse à chaque fois pareil. Ça s'est encore accentué dans le chapitre où les natifs passent à l'attaque. J'ai vraiment hâte d'en savoir plus ! Est-ce que la guerre dont parle Hadley se déroule contre eux ? Ça promet !
J'aime profondément cette histoire <3 Et je ne sais pas comment conclure autrement qu'en te disant merci de la partager ! Te lire c'est toujours une douce baffe <3 genre quoi ? que ? comment ça, c'est possible d'écrire une histoire avec tout ça en même temps dedans ? Parce qu'en fait, j'ai mis un moment à m'en rendre compte, mais cette histoire m'évoque par plusieurs aspects les tous premiers trucs que j'ai jamais écrits, en 6ème : une histoire inspirée de Vendredi ou la vie sauvage, avec des ados qui arrivaient sur une île et s'organisaient pour y vivre ; et une histoire d'apocalypse avec des événements étranges qui se produisaient un peu partout sur le globe, inspirés principalement de Rencontres du Troisième Type (le bateau dans le désert par exemple, mais aussi des disparitions de gens, des phénomènes météo chelous...). Et ce sont des thèmes que je chéris, ça me trouble de les retrouver là, c'est comme si je retrouvais les ingrédients que j'aimais à l'époque, mais que tout ça avait mûri loin de moi et m'était servi par quelqu'un qui avait su les relier, les organiser brillamment, leur donner une forme tellement aboutie ! C'est peut-être bizarre de le dire comme ça mais voilà, c'est une des raisons pour lesquelles je suis touchée par ton récit. Pour ne rien arranger, je ne sais pas comment tu fais mais même en ayant vu les personnages très brièvement, je me sens déjà attachée à eux et j'ai hâte de voir ce qui va leur arriver.
Voilà. T'es trop forte. Merci encore <3 Et vivement la suite !
Dan Administratrice
Posté le 16/04/2021
Ah là t’imagines pas comme je suis soulagée T.T Il reste un seul chapitre dédié à un personnage « secondaire » avant de revenir à Célestine et Frankie, mais j’avais vraiment peur que ce soit trop long, trop déconnecté, peut-être trop détaillé pour des personnages qu’on connaît à peine et qui intéressent pas forcément les lecteurs en priorité. Je suis vraiment contente si le fil rouge et les découvertes successives suffisent à faire écho à la première partie, et si les questions tiennent en haleine !

Je vais quand même répondre à quelques unes : j’ai vu dans un commentaire précédent que tu parlais d’une île, dans la première partie, où Célestine serait arrivée je suppose et où le camp se trouverait, mais c’est bien un continent ^^ Les explications de Levi commencent à dater à ce stade, donc je comprends que ce soit un peu confusionnant (sans parler du climat tropical et des références à Lost qui peuvent induire en erreur). En plus, les autres portes ouvrent à des endroits très différents (dont des îles, pour Danai). J’ai dessiné une carte, mais là aussi je préférerais que ce soit compréhensible dans le texte, donc je me dis que Levi pourrait déjà l’évoquer pendant le briefing d’accueil de Célestine. Dans la partie 2, ensuite, Pooja qui est là depuis longtemps pourrait peut-être confirmer que l’icosaèdre est très vaste et qu’on y trouve tous les paysages et tous les climats. Je serais par contre curieuse de savoir ce qui pourrait laisser entendre qu’il y a plusieurs dimensions ?

Tu fais bien de te méfier des soldats (il faut toujours se méfier des soldats :p). Concernant l’autre fournée de personnages, je ne dis rien pour l’instant, le dernier chapitre de flashback devrait résoudre ça si je me suis pas trop foirée x’D

Merci beaucoup pour tous ces compliments ♥ J’ai eu la sensation d’écrire cette histoire dans un genre d’état de grâce (entrecoupé de grosses prises de tête…), mais du coup j’avais complètement la tête dans le guidon je savais pas du tout si c’était juste moi qui fusionnait avec mon texte ou si c’était vraiment compréhensible ou immersif. Ton retour me rassure beaucoup !

Et tu peux pas savoir comme tes derniers mots me font plaisir, parce que je pense qu’une grosse partie de la « communion » que j’ai éprouvée en écrivant vient du fait que ce sont aussi des thèmes, des paysages, voire même des états d’esprit qui me ramenaient assez loin en arrière (à l’époque de la rédaction de la fanfiction originelle mais pas seulement). Et comme la question du rêve et de l’imagination (opposés à la raison et à la science) est vraiment centrale, c’est ultra ultra précieux si ça peut tirer sur ce genre de cordes chez les gens qui découvrent l’histoire. C’est peut-être des thèmes qui traversent tous les ados, qui sait ? (en tout cas ce que tu dis de ces premiers écrits est très intrigant et effectivement assez troublant vu les similitudes). Bref, je suis vraiment très heureuse que ça fasse écho ailleurs ♥

Merci à toi vraiment tout plein, j’espère que la suite ne te décevra pas ♥
EryBlack
Posté le 16/04/2021
Ok, grâce à tes explications, je commence vraiment à comprendre la géographie de l'icosaèdre ! L'outil qui me manquait c'était de savoir qu'il y a plusieurs portes, ça m'avait échappé. Quand je parlais de "dimensions", je voulais dire : est-ce que l'île est proche du continent, ou est-ce que ces deux endroits sont liés par le même genre de "porte" qui permet d'accéder à l'icosaèdre ? Genre : est-ce qu'il y a 20 portes d'entrées dans l'icosaèdre, une pour chaque face ; est-ce que chaque face est un endroit (une île, un continent, etc.) ; est-ce que chaque face est liée aux autres par des portes ? C'était ces questions-là que je me posais. Vu que c'est un endroit qui échappe clairement à nos lois physiques normales, je vois peut-être ça comme plus compliqué que c'est, en fait xD En lisant tes explications, je comprends que l'icosaèdre est un seul endroit, très vaste, avec plein de paysages et de portes d'entrées. Ok pour ça.
Sur tout ça, je me dis que de prochains retours t'aideront peut-être à voir si ça vaut le coup de changer quoi que ce soit. La visualisation spatiale, c'est un truc assez personnel en terme de ressenti de lecture, j'ai l'impression. À moi, il m'a peut-être manqué quelques précisions, mais c'est aussi parce que je m'efforçais de bien comprendre et que je m'étais un peu biaisée toute seule (icosaèdre = 20 faces = j'ai imaginé "20 dimensions", dans l'idée).
Et ce qui est cool, c'est que ça ne m'a pas empêchée de kiffer 8D

Je pense en effet que ces thèmes parleront à beaucoup de monde. On est souvent mené à opposer l'imagination et la raison par exemple dans notre parcours scolaire. Plein de gens rêvent d'une réconciliation, à mon avis.
Bref : futur best-seller. CQFD. *mic drop*

<3 <3 <3
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