— La maison est fermée.
— Fermée ?
— Abandonnée.
— Depuis longtemps ?
— Des années.
— Pourquoi ?
— J’en sais rien.
— Vous savez.
— Je sais même pas qui vit là.
— Vous savez.
— Personne. Personne vit là.
— Vous savez qui y vivait.
— Je…
— Vous savez.
— Je sais. Mais je sais pas comment je sais.
— Devinez.
— Je peux pas juste deviner.
— Essayez.
— Une famille. Au début, il y avait… il y avait des parents. Trois enfants. Puis…
— Puis… ?
— Puis, il n’y a plus eu qu’un parent.
— Et les enfants ?
— Les enfants ont grandi. Ils sont partis.
— Tous ?
— Pas tous. Un est resté là.
— Dans la maison ?
— Dans la forêt. Il… non, elle. Elle n’en est jamais ressortie. Les parents… les parents ont cherché. Puis…
— Puis… ?
— L’un a tenu. L’autre, non.
— Et la maison ?
— La maison est restée là, vide. Ses habitants sont partis, un par un. Ils ont… ils ont franchi cette porte, puis… puis, plus rien.
— Il ne sont jamais revenus ?
— Jamais.
— Ils sont partis où ?
— Loin de la maison. Loin de la forêt. Je…
— Oui ?
— Comment je sais tout ça ?
— Il n’y a que vous qui puissiez répondre à cette question.
— Et si je peux pas ?
— Vous pouvez. Parce que vous savez.
— Je sais ? Je sais… je sais parce que…
— Oui ?
— Je sais parce que je vivais dans cette maison ?
— Vous savez. Mais pas parce que vous viviez dans cette maison.
— J’étais le parent ? L’enfant ?
— Vous pensez que vous l’étiez ?
— Non.
— Alors qui ?
— Pourquoi la maison est abandonnée ?
— Pourquoi ?
— Elle… Elle n’aurait pas dû. D’autres gens auraient dû venir vivre ici. Près de la forêt.
— Alors, pourquoi personne n’est venu ?
— Je sais pas.
— Vous savez.
— Je peux pas le savoir. J’étais pas là.
— Si vous étiez pas là, pourquoi est-ce que nous sommes devant cette maison ?
— J’en sais rien. Je sais même pas où on est. On… on a traversé des portes. Des portes menant vers rien. Et maintenant, on est dans une forêt face à une maison abandonnée. Ca n’a aucun sens !
— Et pourtant, du sens, ça en a. Pour vous.
— Pour moi ?
— Réfléchissez.
— Je veux pas réfléchir.
— Vous voulez vous approcher de la maison ?
— Je… je veux pas m’approcher de la maison.
— Alors, vous voulez rester là ?
— Non, je veux pas non plus rester là.
— Si vous ne le voulez pas, il faudra que vous franchissiez une porte.
— Quelle porte ?
— Il n’y a qu’une porte ici.
— Celle de la maison ?
— Celle de la maison.
Mais non.......
Ma théorie est moins crédible....mais je sens que il y a quelque chose.... mmmh... la comète est peut être un indice. Qui sait? Quelqu'un sait ? Pourquoi j'ai l'impression que je dois passer une porte ?
À bientôt et merci <3