En premier vint le gâteau. C’était la fin du repas, logique. Monticule brun sombre et rose vif monté sur une large assiette, rehaussé d’une inscription qui m’avait explosé aux oreilles lorsque tous s’étaient écriés en chœur « Joyeux anniversaire ! ». Ma sœur, mon père, ma mère, ma tante, mon cousin, le voisin, les trois filles du voisin et mon meilleur ami, réunis autour de la table du jardin, sous l’ombre du treillis et de la haie. Le paroxysme de l’instant de joie et de convivialité était là, dans nos assiettes. Le bonheur d’être vivant fait sucre. Les chants défilaient, chacun voulant étaler ses talents vocaux et linguistiques en entonnant des versions polyglottes. Les cadeaux débarquaient, eux aussi, écartant verres et plats vides sur leur passage. Applaudissements à chaque déballage, comme si c’était un spectacle dont chaque présent composait un numéro. Un cirque dont je serais le bouffon.
Une clameur appelant l’engloutissement du dessert m’avait dispensé d’une courbette. Mon père distribua les parts dans l’impatience générale. La première, la plus grande, pour le fêté du jour, les plus petites pour ma sœur et les filles du voisin. « Enfin ! », on s’empara des fourchettes. Les cris de ravissement, les raclements du métal dans la vaisselle, les bruits de succion, les claquements des mâchoires… C’était la sarabande des saveurs – lit de biscuit, chocolat blanc, ganache de framboise, chocolat noir –, la farandole des textures – le moelleux de la couche inférieure, le crémeux des cacaos, le mousseux de la pâte de fruits. On mangeait le nez dans son assiette, un œil sur le comportement du fou, contenté d’avoir accompli son devoir en offrant un « petit quelque-chose qui j’espère te plaira », certain que tout reviendrait à la normale. Le gâteau avait le goût des cadeaux absents et des souvenirs truqués.
Un carnet pour vider ses émotions, du thé ayurvédique invitant à la méditation, un livre pour travailler la confiance en soi. Une coque de téléphone et non la raquette de badminton que l’on m’avait confisquée voilà onze mois. Un concert, prétexte pour partager un temps entre père et fils comme si ces soirées emplies de rage ne s’étaient jamais déroulées – sarabande et farandole passèrent broyées dans ma gorge, brouillées, acides, méconnaissables.
Ensuite vint la salade de pâtes au thon. Froide comme le regard du voisin à l’une de ses filles qui aurait bien repris un peu de salade, fade comme les conversations trop joyeusement abordées. Au milieu des rires et des exclamations sur les plans d’avenir de chaque personne en dessous de trente ans autour de la table, désemparé, se tenait un silence. Seul dans cet espace stérile où on l’avait placé, parce qu’aujourd’hui était un anniversaire et que l’on ne mentionnait pas ces choses-là lors des anniversaires. Pas le jour où l’on célèbre la vie que l’on a devant soi. Même si on n’a aucun projet pour la remplir. Même si elle ne nous appartient pas.
Les mots longeaient le no man’s land, lorgnant avec l’attrait de l’interdit vers cet étrange personnage difforme, sans oser s’avancer. Comme si le nommer lui donnerait corps, le ferait exister – alors qu’il était bien là, déjà, derrière cet aspect de garçon ordinaire qu’on lui préférait. Curiosité et peur de fissurer les apparences se côtoyaient dans chaque soliloque. Ce n’était plus le bouffon, gardé en bout de table parce qu’il était toujours susceptible d’animer le repas avec quelque surprenante stupidité de son cru, c’était le lion dont on arpentait les abords de la cage pour l’observer sous toutes les coutures, jouissant de la sécurité d’être du bon côté des barreaux, jouissant de se croire épargné par toutes les tares qu’il devait avoir – puisqu’il était enfermé.
Le goût âcre emplissait ma bouche, enflammait mes voies respiratoires. La toux me prit, je crachai. Ce n’était pas fini, j’en avais encore plein le ventre. Je ne m’accordai pas de pause, il n’y en avait pas eu lors de ce repas. Même lorsque j’avais aidé à débarrasser les bâtonnets de fromages et de légumes crus qui avaient introduit le déjeuner, mon escapade à la cuisine avait été sabotée.
– Tu n’as pas l’air joyeux, mon chéri, s’était inquiétée ma mère. Quelque chose ne va pas ?
– Tu sais que je ne voulais rien fêter.
C’était sorti de manière agressive. Tant pis. L’houmous fit de même et vint gicler contre la céramique.
– Mon chéri..., avait-elle soupiré. Mais tu sais, on tient à toi !
L’entrée acheva de s’écraser dans la cuvette. On tenait à moi, mais on ne me tenait pas. On n’osait plus me toucher. Comme si j’étais contagieux, comme si mon vide se transmettait par simple contact. Il n’y avait plus que la céramique froide pour me câliner, lorsque je m’y agrippais désespérément, lorsque j’y appuyais mon front en sueur. Des bras gelés qui ne me réchauffaient pas.
L’apéritif refusa de suivre, j’allai le chercher au fond de ma gorge. Mon estomac se rebellait, le salaud, il me faisait de plus en plus souvent faux bond.
– Je suis heureux que tu ailles mieux, m’avait glissé mon meilleur ami à son arrivée.
Lui aussi, qui me connaissait si bien, faisait erreur. Comment pouvais-je aller mieux si mon estomac refusait de cracher la boule qui le tenaillait ?
Chacun avait réussi à me coincer dans un tête-à-tête aussi gênant que pathétique, une tartine de rillettes à la main, comme si cet aggloméré de glucides et de lipides était le meilleur argument des réquisitoires qu’on m’assénait.
– Tu as meilleure mine, s’était permis de juger le voisin, tour à tour capable de m’inviter à manger plus et d’inciter ses filles à manger moins. Je suis content de te voir comme ça. Tu reprends du poil de la bête !
J’avais surtout pris du poids à force d’ingérer des médocs contre les vomissements. Mon corps recouvrerait son équilibre au fil du temps, assurait le médecin, je pourrais reprendre le badminton lorsqu’il serait moins dénutri. Grâce à son ordonnance, c’était surtout ma famille qui avait recouvré son équilibre.
– Tout ça, c’est derrière nous, avait déclaré mon père. Tu as pris un nouveau chemin, je suis fier de toi. Cet anniversaire, c’est le symbole de tous les bons choix que tu as faits.
Pour ne pas avoir à s’interroger sur pourquoi elle était devenue sauvage, il avait délégué la bête à des personnes soi-disant aptes à s’en occuper. Mais les fauves, pour obtenir d’eux ce qu’on veut, on les drogue, on les fouette, on les fait chanter. On ne leur demande jamais leur avis. Il n’y a pas de choix là-dedans. Encore moins de bons choix. On exige d’eux qu’ils soient doux avec les humains qui s’approchent d’eux.
Alors j’avais souri. J’avais secoué la tête de haut en bas.
Mes ongles raclèrent le fond de ma gorge, quêtant le réflexe nauséeux, chassant le spasme stomacal.
Même ma tante avait eu sa minute de cachotteries, risquant une phrase dans la cage du lion pour s’en retirer promptement, le sourire aux lèvres.
– C’est bien, que tu aies guéri. C’était un mauvais exemple pour ta sœur. Et les petites voisines aussi, apparemment vous êtes proches.
Elle avait loupé le fait que le voisin et mes parents s’étaient liés d’amitié pendant que j’étais à l’hôpital, à contempler la porte fermée à clef des toilettes. J’étais la mauvaise graine qui risquait de se propager, de contaminer sa fratrie. Il fallait la surveiller, de près, de si près que, pour mieux lui crier qu’elle ne poussait pas droit, il fallait envoyer sa sœur ailleurs. Et la pauvre, infortunée, si malheureuse sœur était condamnée à se rendre chez le voisin et jouer avec ses filles. Je n’étais pas proche des petites voisines. Je ne les connaissais que dans la phrase « ta sœur est chez le voisin », généralement associée à une logorrhée soulignant qu’à réclamer toute l’attention, la vilaine graine que j’étais lésait la belle rose qui tentait de fleurir à côté de moi.
– Tu vas enfin pouvoir faire ton boulot de grand frère et être là pour ta sœur. C’était difficile, pour elle.
Je n’avais pas gaspillé mon énergie en lui expliquant que je ne pouvais pas être là pour ma sœur si on me défendait de m’approcher d’elle.
– Et tu sais, les filles sont très sensibles à ça. Plus que les garçons, d’ailleurs.
L’apéritif atterrit enfin dans les toilettes, tellement amalgamé dans les sucs digestifs qu’il n’avait plus le goût de sel ni de gras. Bouillabaisse de miettes amères, fichus gâteaux industriels qui râpaient l’œsophage comme une myriade de petits cailloux.
Voilà.
Ça y était.
J’étais vide.
Vidé.
Nettoyé.
Je contemplais les choix imposés, l’interdiction de jouer au badminton, l’amour matérialisé en espèces sonnantes et trébuchantes pour acheter cadeaux et gâteau, le sel de la vie qui-faisait-qu’elle-valait-la-peine-d’être-vécue, l’innocence des petites voisines qu’il ne fallait pas corrompre, les regards qui veillaient sur mon bon coup de fourchette, le médicament merveilleux censé stopper les vomissements avec sa magie scientifique, les discussions prétendument discrètes en marge de la table, les conseils thérapeutiques qui régissaient jusqu’au choix des présents, les excès de joie à chaque arrivée de plat, mes responsabilités de grand frère, les regards en coin des adultes, le « Joyeux anniversaire ! » en sucre. Ils gisaient là, dans une mare nauséabonde à toutes autres narines que les miennes. L’étau dans mon ventre s’était relâché, laissant place à la brûlure familière.
Savon, chasse d’eau, Javel, verre d’eau, bain de bouche, vaporisateur à la citronnelle, rinçage de visage, tee-shirt. Je me scrutai dans le miroir, gauche, droite, sans détecter le gonflement des glandes salivaires qui finirait par me trahir. Mes yeux brillaient, sombres, sous mes arcades sourcilières. J’étirai, retroussai, déformai mes lèvres jusqu’à parvenir à un semblant de rictus positif qui pourrait passer pour un sourire. J’avais mal aux joues d’avoir joué la comédie. Mais il fallait tenir un peu plus, il fallait survivre à l’après-midi. Aller jouer aux cartes sous la treille, peut-être même obtenir le droit d’échanger trois passes de ballon parce que c’était mon anniversaire.
Ma main déverrouilla la porte. Au bout de ce bras actionné par mon épaule, elle me parut étrangère. Mon corps vide était un appartement sans meuble, vaste et étroit, sans caractère, sans âme. On ne m’avait pas demandé mon avis lorsqu’on m’y avait fait emménager. Quitte à en être prisonnier, je pouvais encore jeter par la fenêtre ce qu’on s’entêtait à me donner.
Le fauve s’assit sur le sol nu, contemplant d’un œil froid la vie des gens normaux de l’autre côté des barreaux stériles. Il était temps d’aller poursuivre le gala des faux-semblants. Peut-être parviendrais-je à maintenir la performance suffisamment longtemps pour récupérer ma raquette de badminton.
J'ai eu du mal à comprendre au début, malgré le titre très explicite. Un texte difficile à lire et ces pensées diverses qui se déversent en même temps que le reste.
Bien écrit, et intéressant car ce n'est pas un sujet qui est abordé très souvent !
En même temps, à ta décharge, il faut comprendre qu'est-ce qui est à l'envers ! SI moi-même j'avais pas écrit la nouvelle, je pense que j'aurais mis du temps à comprendre aussi^^
Merci de m'avoir luo !
Je l'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à lire ton texte... Et plus encore à le commenter. J'avais l'impression bizarre d'avoir lu quelque chose qui appartenait à ton narrateur, et j'en ai gardé un sentiment âpre et désagréable, pas simplement à cause du sujet... J'ai eu le sentiment que ton narrateur s'exprimait avec beaucoup de cynisme - et donc de colère. C'est ça que j'ai trouvé dur. Parce que, lorsque de l'émotion transparaît, on se trouve plus simplement face à des mots, mais face à de l'humain.
Je n'ai jamais été boulimique - de toute façon, je connaissais même pas le terme -, mais je connais bien la faim compulsive, le besoin de manger n'importe quoi en très très grande quantité, même si c'est du riz froid ou un croissant rassis et j'avoue qu'en lisant ton texte j'ai repensé à ces moments pas très marrants et j'ai carrément eu l'impression que ton narrateur me faisait la morale. ^^' Il a un air sûr de lui, dans le fond - c'est peut-être ton style direct et ton champ lexical qui lui donne cette apparence. Il semble lucide quant à sa situation, quant à l'hypocrisie de sa famille et celle qu'il affecte pour être tranquille. Il joue un jeu sans être dupe, et au début ça m'a donné le sentiment qu'il était fort, puis... Qu'il était très seul. Pas le choix d'être fort, quant on est seul, j'imagine... A la fin du texte, j'avais la certitude que ton personnage était très en colère, mais surtout que cette colère était davantage dirigée contre lui que contre ses proches. Et j'ai trouvé ça encore plus triste.
Je suis incapable de savoir si ton texte est bien écrit, s'il traite bien son sujet, si tu as créé quelque chose de formidable ou de novateur... Peut-être qu'il y a un peu trop de métaphores, peut-être qu'il y a quelques facilités ou quelques clichés que tu aurais pu éviter. Mais moi, j'ai trouvé ton texte touchant, humain, et c'est l'idée que j'en garde.
Merci de nous l'avoir partagé !
Je comprends que ça ne soit pas évident de mettre des mots sur ton ressenti, d'autant plus quand on découvre le sujet. Merci de me l'avoir partagé, ça me fait très plaisir ! je suis heureuso que tu puisses être touché même sans connaître rien du sujet. Et que la nouvelle ne t'ai pas donné l'impulsion de juger le narrateur, non plus.
Pour dire un mot sur sa lucidité, j'ai effectivement choisi un narrateur qui a déjà eu un parcours médico-psychothérapeutique, qui a plusieurs années de maladie derrière lui, donc qui ne tombe pas de la dernière pluie. Il ne découvre rien des mécanismes qui se mettent en place, des enjeux qui se trament lors de toute cette séquence ; c'est plutôt une scène vue et revue qu'il doit de nouveau subir. je suis contento que tu aies aussi perçu la multiplicité des émotions qui se nouent chez lui et que j'ai voulu montrer !
Plein de bisous !
(PS : t'es pas obligé de lire mes textes parce que je lis le tien ^^ surtout Pourpre, plus le temps passe et moins je lui trouve le mérite d'exister !)
Quant à ton PS, t'en fais pas. J'étais assez curieux de voir ce qui se cachait sur ton profil. Et puis, j'aime autant écrire que lire et réfléchir aux écrits des autres. Quant à Pourpre, c'est le début avec l'histoire des pronoms que j'ai trouvé ultra originale. Quand j'écrivais Soren, je galérais toujours à savoir quel accord et quel pronom employer, et ton texte avait l'air, non pas de me donner des réponses, mais d'envisager une voie intéressante sur les façons d'écrire un personnage. Ça m'a donné envie. Voilà tout. ;)
Je voulais te prévenir pour Pourpre, dans le sens où en ce moment je suis absolument pas motivéo pour poursuivre mes corrrections et donc continuer à poster. il faudrait, j'imagine, mais... voilà. Hésite pas à jeter un oeil si tu veux donner du grain à moudre au niveau des pronoms parce que je me suis clairement amuséo, mais je ne peux aucunement garantir une suite si tu tombes en amour avec l'intrigue / les persos ^^
Si tu as envie de parler plus pronoms, en tout cas, n'hésite pas à l'occaz !
Je voulais ajouter : merci d'avoir lu ma nouvelle ! je suis épatée de ta fulgurance dans ta lecture ! Aussitôt dit, aussitôt fait. Merci immensément pour ton retour
C'est percutant, à tous les niveaux. On se gausse de l'attitude caricaturale de la famille avant de succomber à ses propres clichés (hein, un garçon ?), ça remet les idées en place.
Et des remarques à la con de l'entourage qui pense bien faire, j'en ai des exemples à foison, donc cela sonne juste. Désespérant, mais juste. Ado, j'étais maigre. Très maigre. Donc j'ai eu les remarques à la con sur l'anorexie sans la maladie. Parce que si tu es maigres, t'es forcément malade, non ? Si tu veux grossir, t'as qu'à manger, non ? Non. Mais va expliquer ça à des gens qui pensent t'aider en t'enfonçant...
Bref, une belle découverte qui remue ! Et plein de ziboux parce que cela sonne trop "vrai" pour être complètement fictif <3
Je suis très heureuse que le texte t'ai surprise et plu ! ça me fait plaisir de voir qu'il fonctionnne au point qu'on se demande où est la part de fiction dedans !
Merci pour ton témoignage, également, c'est intéressant que cela fasse écho en toi bien que ce ne soit pas ton vécu.
Plein de ziboux à toi aussi\\o/
C'est le deuxième texte que je lis de toi, et je suis encore bluffée. Tu fais tellement bien passer les sentiments, vraiment.
C'est dur, mais juste. Je pense en tout cas.
C'est vraiment très beau. Je vais continuer sur ma lancée, c'est bien possible que tu me retrouves dans les commentaires de tes autres textes !
À plus !
PlumedeLoup
Je viens tout juste de répondre à ton gentil com sur le sixième trait et zou te revoilà ! He beh, merci de me lire une seconde fois ! Je te préviens, si tu continues c'est à tes risques et périls... (mais je crois que tu as lu la meilleure de mes nouvelles en lisant celle-là, j'espère que les autres ne te paraîtront pas fades).
Meri d'avoir lu et commenté ! :)
Me voilà de nouveau bluffée par ton texte et ta plume.
Je ne sais pas vraiment quoi te dire alors je vais essayer de faire simple.
Merci.
Merci de mettre des mots sur ce qu'il est si difficile d'exprimer, de décrire et de vivre.
Merci d'ouvrir les yeux du lecteur et de lui permettre de comprendre ne serait-ce qu'un peu.
Merci Tacounette :)
Cliène
Ton commentaire me met le coeur tout à l'envers ! (heu sans mauvais jeu de mots hein)
Tout simple mais ça me touche, rhooo.... :O Mais de rien, de rien, de rien ! je suis heureuse d'atteindre mes objectifs avec ce texte, je suis heureuse que des gens le lisent et s'instruisent par là, je suis ... touchée. Merci beaucoup à toi <3
Héhé, bienvenue en terre inconnue alors! merci pour ton retour, ce que tu as compris du texte est ce qu'il fallait plus ou moins en comprendren donc tout va bien !
C'est sûr que le sujet pourrait être développé, y en a qui en ont fait des romans.. Mais en l'occurrence, si j'avais étoffé, je crois que ç'aurait traîné en longueur... ou ç'aurait été confus (ma grande spécialité!). Mais si tu veux en savoir plus sur les TCA, du coup, tu peux aller voir mes autres textes *placement de produit* ils ne parlent pas de boulimie vomitive par contre. Après si tu veux des lectures hors PA je peux aussi te conseiller :p Mais bon. On a déjà assez de lecture comme ça ( suuuurtout en ce moment!).
Merci d'avoir lu et commenté ! Au plaisir de te retrouver ! (puis moi je vais aller voir le dancing snake incessamment sous peu...)
Et, wow ! bravo pour cette nouvelle !
C'est peut-être un manque d'attention de ma part, mais j'ai l'impression d'avoir découvert ton style - comme si je n'avais jamais lu La Garache qui, dans mon souvenir, n'a presque rien de commun avec A l'envers. Je me trompe ? C'est volontairement que tu as "travaillé" le style de manière différente, ou bien il s'agit d'un changement naturel ?
Ensuite, plus important encore que le style, le fond : j'étais scotchée, il m'a fallu relire deux fois le premier paragraphe pour comprendre que tu ne décrivais pas vraiment les plats tels que posés sur la table et avalés, mais véritablement leur atterrissage-vomi dans les toilettes. Alors, rien que pour avoir donné des couleurs et des nuances (même avec des sentiments péjoratifs) à du vomi... bravo ! En définitive, avec ces lignes, pas vraiment de trash, mais plutôt une vision très directe, réaliste, je-fonce-la-tête-dedans-et-tant-pis-si-la-réalité-ne-vous-plait-pas d'un mal-être quotidien. Et ça me parle :-)
Et puis, tu as besoin de très peu de mots pour exprimer le dégôut de ton personnage vis-à-vis de sa vie "normale", qu'il sent ne pas lui appartenir. Petite question : pourquoi ton personnage est-il un garçon, sachant que les "troubles du comportement alimentaire" touchent plus fréquemment les filles ?
Merci pour cette lecture, et à très vite !!
Liné
PS : Woodkid <3
Je n'ai pas volontairement changé de style. J'ai écris, c'est tout ! J'ai l'impression que mon cerveau se met dans des modes différents selon ce que j'écris, donc c'est peut-être ça. En tout cas je n'ai rien fait exprès - ce qui est un peu triste, dans un sens, La garache est peut-être condamnée à être un peu nulle haha !
Le fond.. aaah, le fond ! Comme tu dis, quitte à écrire sur des trucs dont personne ne parle, tabous quand les gens les connaissent, autant y aller à fond ! J'ignorais que tu étais amatrice de trash, par contre, c'est bon à savoir héhé.
Mon personnage est un garçon parce qu'il y a des garçons qui le vivent... ils sont moins nombreux, mais ils existent, alors eux aussi ont droit d'avoir voix au chapitre, tout simplement ! Et puis c'est encore plus tabou pour eux, justement parce que """"""c'est un truc de fille"""""" (et puis dans Lagaga mon perso est une fille, faut bien tourner).
(ouiiiii Woodkid!)
Merci merci merci <3
Waouh !
C'est ouf. C'est dingue. C'est tellement précis, délicat, réaliste. Affreusement réaliste. Je suis époustouflée.
Bon, c'est tout. A plus !
"C'est tout" mais c'est tellement gentil de laisser un commentaire ! Tu maîtrises bien l'enchainement des adjectifs (je t'imagine en train de le lire à la radio (mon cerveau fait des trucs bizarres quand je suis gênée^^)) (c'est vraiment une réponse nulle que je te fais, j'espère qu'au moins tu rira). Je suis contente que ça t'ai plu !
Littérairement parlant, je ne regrette pas ma curiosité !
J'ai d'abord une question pour être sûre d'avoir bien compris : on a privé ton narrateur de badmington parce que ce n'était "pas bon pour sa santé" ? Ou pour le punir de s'infliger ça ?
J'ai redécouvert ta plume et, Oh la la ! rien à voir avec La Garache où je t'avais sentie hésitante, même si on voyait poindre un fond et une forme très prometteurs.
Là, ton style est affirmé, précis. Tu alternes entre descriptions crues et métaphores ô combien explicites, mais presque poétiques malgré le sujet. Tu as choisi de ne pas épargner le lecteur, et en effet, ça m'a un peu bousculée ! Mais c'est un très bon choix par rapport au thème. Pourquoi écrire sur un sujet aussi difficile si ce n'est pas pour laisser une trace et inciter à la réflexion ?
Ma jauge à moi, c'est la dose d'émotions provoquée par la lecture : en ce qui me concerne, ton texte l'a amenée très haut, ce qui en fait un texte de grande qualité. Les émotions ne viennent pas si l'écriture ne les transporte pas dans un véhicule méchamment profilé (oui, c'est une métaphore, mais c'est là est bien pourrie :D).
En ce qui concerne le sujet, je le connais assez mal, pour n'y avoir jamais été confrontée. Mais il touche forcément, de la manière dont tu en parles. Comme tout le monde, bravo pour le choix du narrateur masculin : c'est surprenant et encore plus... "particulier".
Contrairement à tout le monde, je n'ai pas ressenti d'empathie pour ton narrateur. Ou plutôt, pas uniquement pour lui. Peut-être parce que j'ai aussi la vision d'une mère, j'en ai aussi eu pour les parents et l'entourage, malgré la description acide que tu en donnes à travers les yeux de ton personnage. Certes, ils ont des réactions et des phrases qui vont à l'encontre de la moindre notion de psychologie, voire de bon sens, mais je ne peux pas les juger.
Que ça doit être dur de se débattre avec la santé psychique et physique de son enfant ! D'avoir à faire des choix pour lui, de rester suffisamment vaillant pour ne pas prendre sa colère de plein fouet mais être quand même capable de se remettre en cause ! C'est une vraie souffrance pour des parents de se sentir impuissant en regardant son enfant souffrir. Surtout que la plupart du temps, la culpabilité rend encore moins efficace.
Quant à ton narrateur... son niveau de colère fait mal au coeur ! Et plus encore cette amertume presque blasée. Mais qu'est-ce qui a pu provoquer ça ? Pourquoi ?
Mon empathie me souffle aussi quelques questions sur ton intérêt sur le sujet, bien sûr. Mon petit coeur espère que tu n'y as pas été confrontée, ni en tant que témoin, ni plus directement...
Bon, voilà, j'ai fait une bonne grosse tartine... un peu moins lourde, j'espère que le gâteau aux framboises et les tartines de rillettes ! Tout ça pour dire : bravo pour ce TRES beau texte !
Par rapport au badmington : en fait, dans les TCA type restriction et vomissements, le corps est dénutrit, du coup souvent les malades sont interdits de sport, surtout quand ils sont hospitalisés. (surtout que beaucoup font du sport à outrance pour compenser le fait de manger). Il y a une part de récompense, effectivement, dans mon texte, mais la raison principale c'est pour que le corps recouvre un métabolisme "normal" sans lui compliquer la tâche en le forçant à dépenser une énergie dont il a besoin pour se remettre des vomissements. (je l'explique comme un pied)
Concernant Lagaga, je ne savais pas trop où j'allais - enfin à peu près, mais j'ai dû mal à gérer tout ce que je veux dire, quand, comment, à quel point le dire... et ça ne va pas beaucoup mieux aujourd'hui donc va falloir abaisser tes attentes pour la prochaine version si tu veux la lire !
Je suis d'accord avec ce que tu dis sur l'entourage. Dans ce domaine, c'est difficile pour tout le monde. Extrêmement difficile. Personne ne sait comment se comporter. Il n'y a pas de recette, de méthode, c'est terrible.
Je dois avouer ne pas avoir fait de background à mes persos, j'ai juste écris en one-shot, alors je ne peux pas te dire ce qui l'a amené à devenir boulimique-vomitif, et je ne te ferai pas un inventaire des possibles raisons, parce que ça serait très long et non exhaustif :')
Concernant moi, moi et moi... je ne vais point étaler ma vie dans ce commentaire huhu, mais j'y suis confrontée aux TCA de différentes manières, disons. (mais si tu as des questions, tu peux me demander en mp (mais pas en direct sur Radio PA steuplait xD )
Merci d'avoir pris le temps d'écrire tout cela ! <3
Je retrouve ici ce qui m'avait frappée dans DBL ; cette façon crue et juste que tu as de décrire les souffrances de tes personnages et la sympathie / l'empathie que tu arrives à chaque fois à provoquer chez le lecteur...
J'aime aussi le fait que le personnage soit un garçon, comme l'ont soulignée les autres plumes c'est un joli doigt d'honneur aux clichés :P
Et sa famille... J'ai un peu envie de taper quelqu'un là tout de suite. Et pourtant, malheureusement, c'est crédible...
Merci de passer par ici ! C'est ptête pas le bon choix pour faire une pause dans les révisions, par contre, niveau bonne humeur on a fait mieux :p
En lisant le com d'Itchane et le tien, je me suis essayée à me mettre dans la peau du lecteur, et non dans la mienne qui ai écrit, et je me dis "oulalalala". Je comprends que tu aies envie de frapper quelqu'un.. désolée ^^ (viens là, câlin)
Courge pour l'IRL et les projets ettoutettout !
ce texte est magnifique. L'idée de départ sublime, celle de remonter le temps, et le personnage extrêmement touchant et juste.
Je n'ai pas grand chose à dire de plus, j'ai l'impression de gâcher ton texte en essayant d'y ajouter des mots alors que tout est déjà dedans.
(si je devais faire ma méga chieuse, j'ai remarqué la phrase "pour mieux lui crier qu'elle ne poussait pas droit" : tel quel, ce "elle" renvoie à la soeur... et j'ai du relire deux fois pour comprendre que non, c'est la mauvaise graine... c'est logique dans le sens mais grammaticalement ambigüe et je me suis plantée à la première lecture)
Bravo vraiment,
comme quoi, les "impulsions créatives" sont toujours à suivre, continue de leur faire confiance ! : )
♥
itchane
(j'ai failli cliquer sur effacer, faut que je me remette de ma frayeur xD )
Gâcher le texte, carrément ! mais c'est de la pâte à modeler, tu sais, tu peux apporter ta contribution :) (mais je comprends le sentiment, même si ça me fait bizarre qu'on ressente ça après avoir lu un texte que j'ai écrit^^)
Je rougis de tous ces compliments, et bien sûr que tu peux (et même dois) faire ta méga chieuse ! Cette phrase me laissait aussi dubitative quand je l'ai écrite, mais aussi parce que je trouvais que je multipliais les métaphores et j'aurais trouvé classe d'en garder une tout du long, parce que c'est stylé (mais j'ai toujours trop d'idées de métaphores et j'ai dû mal à me limiter huhu). Je vais aller voir si je peux arranger ça (mais ptête pas ce soir) (et sans garantie, vu comment je suis douée avec la grammaire quand j'y réfléchis trop).
Merci merci merci <3
Et j'aime le fait que ce ne soit pas une fille ! J'avoue d'ailleurs avoir pris une tape mentale parce que bêtement, je ne m'y attendait pas. Comme quoi je suis pleine de préjugés.
Bref, c'est un sujet difficile mais tu l'as merveilleusement bien traité. Merci pour ce texte !
Pour tout avouer spontanément j'étais partie sur une héroïne sans me poser de question, parce que, eh, le point de vue féminin c'est quand même ce que je connais de mieux, mais en cours d'écriture j'ai commencé à vouloir dire d'autres trucs, puisque j'en étais à montrer les préjugés, alors je suis revenue en arrière pour un petit changement de genre.
Merci à toi d'avoir lu et commenté <3
L'attitude de l'entourage... je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste mais elle me semble vraiment pas bonne. C'est plein d'hypocrisie, d'efforts effrénés pour cacher que ça ne va pas si bien que ça, que non, il n'a pas l'air de guérir en fait. Et alors cette remarque de la mère sur le fait que c'est pas un bon exemple pour sa soeur ou pour les voisines, parce que les filles y sont plus sensibles que les garçons, c'est horrible de lui balancer ça. Je crois savoir que ça concerne plus de filles que de garçons, mais j'imagine que ça doit être dur quand, juste parce que t'es un garçon, on minimise ta souffrance et tes difficultés.
Un texte très bien écrit et mené, en tout cas. Félicitaciones ♥
"tandis que ton texte nous met directement dans la tête d'un garçon qui en souffre... et là tout à coup ça devient concret, vivant, réel." Je peux te citer pour quand je commenterai tes prochains textes ? Blague à part, ça me touche beaucoup ce que tu dis.
J'ai pas fait un entourage très malin, non^^ d'ailleurs j'avais tellement d'idées sur tous les trucs à ne pas dire et que je voulais faire dire à l'entourage que j'ai dû me restreindre. Donc ton instinct est bon, son attitude est juste.... horrible. C'est pas pour rien que le personnage a besoin d'évacuer d'une manière ou d'une autre - en l'occurrence via les vomissements. Et j'ai fait exprès de le faire masculin, justement à cause du préjugé que "ça touche que les filles". C'est archi faux, les garçons sont touchés, dans une moindre mesure certes, mais le tabou autour de ça est encore pire pour eux, car justement """""c'est un truc de fille""""". Tout le monde n'est malheureusement pas égal devant la médecine.
Merccciiiii pour la lecture et le commentaire !
Cette façon de décrire l'hypocrisie des dîners de famille est criante de vérité. J'aime l'idée du déroulement inversé des scènes, je trouve que ça fait écho aux vomissements, qui sont une manière de revivre un repas dans l'autre sens.
Derrière ce texte, on peut sentir toute une histoire, et ça dépeint une souffrance silencieuse très réaliste, même si elle met mon moral dans le fond de mes chaussettes :)
Merci pour cette lecture,
Plulume
Effectivement on fait plus joyeux comme texte... Mais je suis heureuse q'il t'ait plu:)
Merci de ta lecture et de ton commentaire !
Je l'ai trouvé hyper bien écrit. Juste comme ça, je me suis fait la réflexion que tu avais fait des progrès assez incroyable depuis les derniers textes de toi que j'ai lu (et que tu corriges il me semble).
Il ya vraiment une image hyper forte, on rentre hyper bien en empathie avec ton personnage et dans un sens, je me suis dit que la famille était clichée mais malheureusement, ça existe complètement ce genre de famille et du coup tout ça sonne très vrai aussi.
Bref, un très joli texte, aussi difficile qu'il soit et j'espère que pour toi aussi l'écrire à permis de se libérer un peu.
Plein d'amour et de calins!
Lou <3
Je ne me rends absolument pas compte de si je fais des progrès ou non, mais comme le texte est court j'ai quintuplé d'attention à chaque relecture, et le fait que ce soit court aide à ne pas se perdre dans l'intrigue huhu. (et oui, je récris carrément Lagaga, ravalement d'intrigue et tout ça, le chantier)
Le sujet me tiens beaucoup à coeur, c'est un doux euphémisme.. J'ai effectivement un peu tapé dans les clichés, malheureusement si ces clichés existent, c'est bien parce qu'il y a des gens comme ça u.u (et puis la courtesse ne permet pas non plus d'aller dans les nuances)
En tout cas merci merci merciiii d'avoir lu et commenté, plein de bisous et de câlins <3