À Y.

Tu marchais un peu vite sous les lampadaires.
Étais-tu menacé peut-être des lumières ?

Tu me parlais transi de la manif prochaine,
De ferveur populaire, des hordes humaines.

Tu me disais le monde à travers ton portable
Et je disais le mien, blanc de mer et de sables.

Tu lisais je ne sais quel pamphlet anarchiste
Je te parlais de Char et des surréalistes.

Tu mangeais l'air de rien, comme si tout le temps
Était un vain combat dont on sort triomphant.

Au sortir du repas, j'ai compris que nous deux
C'était un peu mon rêve et un peu moins le tien.

Le Veracruz est plein d'idiots aux rêves vains
Qui donnent à manger leur cœur à de beaux yeux.

Le soleil a blanchi mes espoirs et ma route ;
Je pars, sans l'âme en peine, et l'esprit plein de doutes.

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Lealaparisienne
Posté le 25/08/2024
C'est très malin d'inclure une sorte de dialogue avec des strophes dans lesquels les deux vers se répondent. La lecture en est dynamisée sans pour autant rompre la cohérence du poème. Bonne idée !
Adrien Vermeil
Posté le 30/08/2024
Merci beaucoup.
100H
Posté le 05/06/2023
La vision qu'on a sur le monde est tellement différent selon tout les regards, on parle de ressenti et d'importance.
La forme est belle et j'adore ta fin qui touche au sensible et au vécu.
Adrien Vermeil
Posté le 08/06/2023
Merci beaucoup. Oui ce poème en particulier est terriblement intime, mais je crois qu'il laisse transparaître - je préfère dire transpirer - un peu de l'universelle insatisfaction dans l'amour. Merci pour ton commentaire.
Sacha
Posté le 13/04/2023
Bonjour, j'ai beaucoup aimé ce poème, on peut y comprendre tellement de choses différentes c'est ça qui le rend très attachant. J'aime beaucoup ce style et je pense lire les autres ! Merci pour ce moment plein de poésie :)
Adrien Vermeil
Posté le 21/04/2023
Merci beaucoup pour votre commentaire très encourageant !
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