Tu marchais un peu vite sous les lampadaires.
Étais-tu menacé peut-être des lumières ?
Tu me parlais transi de la manif prochaine,
De ferveur populaire, des hordes humaines.
Tu me disais le monde à travers ton portable
Et je disais le mien, blanc de mer et de sables.
Tu lisais je ne sais quel pamphlet anarchiste
Je te parlais de Char et des surréalistes.
Tu mangeais l'air de rien, comme si tout le temps
Était un vain combat dont on sort triomphant.
Au sortir du repas, j'ai compris que nous deux
C'était un peu mon rêve et un peu moins le tien.
Le Veracruz est plein d'idiots aux rêves vains
Qui donnent à manger leur cœur à de beaux yeux.
Le soleil a blanchi mes espoirs et ma route ;
Je pars, sans l'âme en peine, et l'esprit plein de doutes.
Des rêves déçus, oui, et j'apprécie particulièrement les figures de styles que je trouve. Je vois notamment que les seules rimes embrassées sont celles qui parle de l'autre qui s'éloigne et que l'on aimerait retenir d'un câlin. Sans compter le vers 1 et 4 qui parle de nourriture et 2 et 3 qui parlent de rêve.
C'est vraiment beau
Merci.
La forme est belle et j'adore ta fin qui touche au sensible et au vécu.