La commissure gauche se relève, creusant un peu plus sa fossette. Son regard pétille, se fait audacieux.
Elle connaît ces yeux bravaches, elle qui a tant fait pour maintenir cette étincelle dans les moments difficiles.
— Alors, une idée en tête ? demande-t-elle en reposant sa tasse.
Son sourire s’élargit. Il se penche en avant, prêt à lui révéler ce qu’il a élaboré durant la nuit :
— Je t’embarque en tournée.
Elle rit à gorge déployée. Un rire fort, communicatif, qu’on peine à croire sorti de ce corps frêle. Un rire qui défie le temps, la maladie ; qui bondit entre les couples, réveille les endormis et fait froncer les sourcils des bien-pensants.
Il adore l’entendre. Bon sang, ce qu’il peut aimer ça ! Il se promet, une fois de plus, qu’il fera tout pour remplir la pièce de ces éclats de joie.
— Ce n’est pas raisonnable, objecte-t-elle en secouant la tête.
— Et alors ? Rien à foutre d’être raisonnable !
Elle pince les lèvres. Elle ne supporte pas les gros mots et tant pis si cela fait vieux jeu.
— Pardon, s’excuse-t-il, mais bon, toi et moi, on ne va pas se laisser arrêter par quelque chose d’aussi abstrait que la raison, non ?
Sa bouche se desserre. Elle n’a jamais su lui résister. Louise la rationnelle face à Thomas l’intrépide ? Une bataille perdue d’avance. Elle avale une gorgée de thé et décide de se prendre au jeu.
— Admettons. Et par quelle ville vas-tu commencer ? Lyon, Strasbourg ? Paris, hasarde-t-elle en voyant les dénégations du jeune homme se faire de plus en plus amusées.
— Je vise plus grand. Disque de diamant, deux trophées aux victoires de la musique, je te parle d’un périple mondial ! Le petit frenchie a le vent en poupe. Et on va la faire à ma sauce.
Venant de Thomas, cela pouvait tout signifier.
— Je vais entamer une tournée alphabétique inversée.
Elle le fixe, interloquée.
— Une quoi ?
— Une tournée alphabétique inversée, c’est pourtant clair, non ? On débute par « Z » et on remonte les lettres. Allez, devine où on part.
Il sort des flacons de son sac et les ouvre un à un. Des senteurs chaudes, exotiques, viennent chatouiller les narines de Louise.
— Difficile d’être plus explicite, affirme-t-il.
Elle saisit le premier récipient, le hume puis le repose.
— Z…. ze sais pas ?
Thomas s’esclaffe, avant de reprendre son sérieux et de planter ses yeux noisette dans les siens.
— Zanzibar.
Elle ouvre la bouche puis la referme, cherchant les bons mots.
— Je ne veux pas être un poids pour toi, murmure-t-elle en désignant son siège de métal.
Ses jambes, désormais inutiles, ne sont qu’un prétexte. Thomas est beau, jeune, talentueux, elle refuse d’être celle qui le freine. Elle l’a constamment poussé en avant, peu importe les obstacles. Maintenant que le succès a frappé à la porte, elle s’éclipsera sans remous. Pour son bien. Le véritable amour ignore l’égoïsme.
— J’ai tout prévu, assure-t-il. On partira avec un infirmier. Tu seras choyée 24 heures sur 24, pas d’inquiétudes. Tu verras, c’est magnifique comme endroit.
Elle tord ses mains, hésite.
— Tu as toujours été là pour moi, toujours. Quand papa et maman sont morts, tu as été ma bouée, mon pilier. Sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenu, ajoute-t-il, la voix cassée par l’émotion.
Elle le regarde, les yeux embués, incapable de répondre. Thomas lui prend les mains.
— Laisse-moi te rendre le dixième de ce que tu m’as donné. S’il te plaît.
Comment lui énoncer ce qu’il refusait de voir ?
Louise appartenait au passé, elle en avait conscience. Elle l’avait épaulé, consolé, encouragé. Mais aujourd’hui, il n’avait plus besoin d’elle. C’est une jeune fille en bonne santé qui devait se tenir à ses côtés, pas un fantôme qui s’affadissait jour après jour.
Il perçoit la mélancolie dans ses yeux tristes. Il se lève, l’enserre et l’embrasse tendrement.
— Faudra t’y faire, c’est toi la femme de ma vie.
Elle glousse, rosit de plaisir, et pendant quelques secondes, accepte de croire à ce mensonge. Elle oublie le temps, le fauteuil, la douleur. Elle ferme les yeux et s’enivre des parfums de girofle, de poivre, de vanille et de cardamome. Elle imagine Zanzibar, ses marchés d’épices. Se voit fendre la foule, poussée par Thomas.
Le jeune homme sourit. Il a observé les traits se détendre, la rêverie prendre le pas sur les peurs. Il élabore la suite de son périple avec elle : Yokohama, Xiamen, Washington, Venise. Les continents et les pays défilent, provoquant des débats enflammés : Sydney ou Sao Paulo ? Moscou ou Mexico ?
— Marne-la-Vallée, propose-t-elle en pouffant.
Ils s’amusent, raturent la liste qui s’allonge d’heure en heure. Ils parcourent le globe, découvrent des lieux insolites, des noms qu’ils n’avaient jamais entendus.
Il s’étire et regarde l’heure.
— Faut que je file. On se retrouve à Zanzibar ?
Lorsque Thomas la quitte, Louise a le sourire aux lèvres et le cœur apaisé.
— Madame Dupont ? Vos cachets.
Elle les prend et les avale machinalement, sans discuter.
— Quel jour sommes-nous ? demande-t-elle.
— Le dimanche 1er mars 2020.
Déjà ? Il lui semblait qu’on était mercredi. Ou mardi. Peu importe.
— Votre petit-fils est passé hier, vous vous souvenez ?
Elle fronce les sourcils, perturbée.
— Thomas ? Non. Cela fait une éternité que je ne l’ai pas vu. Il étudie sur Paris, vous comprenez.
Il la pousse dans un coin ensoleillé de la véranda avant de lui apporter le journal et une tasse de thé aromatisé. La chaleur lui fait du bien. Elle commence à feuilleter le quotidien tandis que l’infirmer rejoint sa collègue en secouant la tête.
— Aucun souvenir.
L'aide-soignante soupire. Saloperie de maladie. Au moins, Louise Dupont reconnaissait ses proches. C’était déjà mieux que bon nombre de patients.
— Qu’est-ce qu’il nous a inventé cette fois ?
— Thomas ? Hier, c’était une rock star.
Elle se marre en imaginant la scène.
— Tu te rappelles quand il a prétendu être astronaute et qu’il voulait l’emmener sur Mars ?
— Comment oublier ? « Je refuse de monter dans une fusée au nom de la science ! » imite-t-il en prenant une voix chevrotante.
— Je me demande ce qu’il va trouver pour la divertir samedi prochain.
À ces mots, ils se tournent vers Louise. Elle a le regard perdu dans le jardin. Son corps, raide et douloureux, n’empêche pas un sourire de s’épanouir sur ses lèvres. Les effluves de vanille de son infusion la transportent loin, très loin d’ici.
Elle ferme les yeux, juste un instant. Une douceur ouatée l’enveloppe. Elle n’entend pas la tasse se briser au sol.
Thomas lui tend la main. Étonnamment, ses jambes la portent. Elle marche avec lui, dans cette lumière blanche, éclatante, savourant cet instant de plénitude.
Il avait raison. Zanzibar est magnifique.
Bravo pour le gain de ce concours même si ça date un peu maintenant :)
ps: j'adore les renards
Merci beaucoup pour ton gentil message ! Et même si ça date, comme tu dis, cela fait toujours plaisir de savoir que quelqu'un a apprécié ma nouvelle ^_^
Et les renards, c'est la vie ;-)
Quelle claque je viens de prendre... J’ai d’abord cru à un frère et sa sœur, puis j’ai compris.
Je suis infirmière, j’ai travaillé quelques temps en unité Alzheimer et j’ai presque vécu cette histoire avec une famille qui suivait les pérégrinations imaginaires de leur aînée en s’y faisant apparaître. Ces moments étaient magiques !
Merci pour ce moment de douceur et au plaisir de te lire à nouveau.
Merci pour ton gentil mot ! Et désolée pour ma réponse tardive, je suis un peu à la ramasse en ce moment (bon, je ne devrais pas dire ça à une infirmière, je me doute que ça doit être délicat pour toi en cette période…).
Et c'est incroyable de lire que tu as assisté à quelque chose de similaire dans ton travail ! Ma grand-maman souffre d'Alzheimer - d'où ce récit - et c'est vrai que parfois, la réalité dépasse la fiction dans leur imagination.
Des bises et du courage, même si c'est en virtuel !
Quel dommage de ne pas pouvoir lire la prophétie des lucioles, enfin, pas sur cette plateforme mais bientôt dans les librairies si j'ai tout saisi? J'adore ton écriture, je viens de lire ton autre nouvelle, avant celle-ci, et tu écris tellement bien. C'est vif et enlevé, c'est touchant, on ne s'y attends pas. J'aime beaucoup vraiment.
Oh, c'est super sympa d'être passée sur mes histoires et de me laisser un commentaire, je suis hyper touchée !
Pour La prophétie des lucioles, tu n'imagines pas comme j'ai été triste de l'archiver… Elle était bien dans son petit coin de Plume d'Argent. Mais oui, l'histoire va être publiée via une maison d'édition donc difficile de la laisser.
Encore merci pour ton passage et ton gentil message <3
J'avais la question pourquoi astronaute ♥.♥ ?
Non c'est vrai que ça marche bien. Sans jeu de mot, vu la phrase d'après quand il se tourne.
Zanzibar est magnifique, j'adore encore plus la fin. Le drame est perceptible à travers les lignes. Je vais voir si je trouve le moyen de savoir si vous avez publié d'autres supers histoires plus longues XD ! ♥.♥
Le coup de la touche "envoi" avant la fin du message, cela me l'a déjà fait plus d'une fois !
J'ai publié une histoire plutôt longue, oui... 145'000 mots, mais on est dans un registre très, très différent.
Merci beaucoup pour ce gentil message !
Merci beaucoup pour ton commentaire et bienvenue sur Plume d'Argent !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton gentil commentaire, ça me touche !
Merci beaucoup pour ton passage et ton commentaire !
Merci pour ton adorable message, cela me fait chaud au cœur.
Merci pour ton gentil commentaire, ça me fait plaisir de te voir ici !
Très jolie nouvelle. Comme beaucoup, j'ai d'abord cru à un couple. Je visualisais une femme jeune, aux longs cheveux bruns et lisses, aux yeux bleus, belle, en chaise roulante après un accident. Mais il y avait cette histoire de maladie,... un état qui se dégrade... Et je m'énervais de son abnégation, de sa volonté de s'effacer ("Mais laisse-le faire ses choix à ton Thomas. S'il est encore prêt de toi, c'est qu'il a ses raisons, il n'a pas l'air malheureux,...").
Et puis, la révélation, l'image qui change, Louise qui se transforme (c'est drôle car le personnage du conte que j'écris est une vieille dame qui s'appelle Louise elle aussi). Et puis cette très belle idée d'un petit-fils imaginatif et de ses inventions...
Bravo !
C'est amusant en effet que nos personnages partagent le même prénom. Je cherchais un prénom revenu à la mode qui pouvait à la fois convenir à une jeune-fille et à une grand-maman, et Louise est venu tout naturellement.
Merci pour ton commentaire !
Merci pour ton gentil commentaire et ravie que cette nouvelle t'ait plu !
Mololololololo c'est tellement chou.
La fin a brisé mon coeur en plein de tout petits morceaux que j'ai pas bien ramassés. Il y a quelques Nouvelles dans ce concours qui m'ont vraiment agité le palpitant, et la tienne en fait partie.
Et puis il y a une vraie belle chute **
Tu as réussi à tout lire finalement !
Oui, la fin est assez triste. Je me dis d'ailleurs que pour ceux qui les lisent dans l'ordre, je suis assez heureuse que la tienne arrive après la mienne, ça remonte le moral ^_^
Merci d'avoir pris le temps de me laisser un si gentil commentaire !
En tout cas tu as narré cette histoire avec une immense délicatesse. C'était tout doux et tout triste.
Je te dis seulement si tu m'expliques ta nouvelle ;-)
Je plaisante, c'est son petit-fils !
Je n'aurais par contre pas imaginé qu'il puisse subsister un doute à la fin de l'histoire, amusant.
Merci pour ton commentaire !
Oh, merci pour ton gentil commentaire, je suis vraiment touchée que cette nouvelle t'ait émue !
Et bah je m'étais dit que j'arrêterai de lire les nouvelles du concours (parce que trop d'autres choses à faire XD) mais je suis tombée sur la tienne et oh la la comme je ne regrette pas !!
C'est une nouvelle sublime que tu nous offre là ! Elle est merveilleusement bien écrite, on change d'idée en cours de route sur la relation des personnages, et puis cette idée d'histoires inventés pour du bonheur éphémère, c'est magnifique...
Bravo pour ce texte, et merci pour ce beau moment, émouvant
Toi, des choses à faire ? Genre étudier/lire/dessiner/écrire ? ;-)
Merci beaucoup pour ton gentil commentaire, j'ai moins de scrupules à t'avoir détourné de tes pastels si tu as aimé <3
Zanzibar est magnifique et ta nouvelle aussi. Comme tout le monde, j’ai d’abord cru à un couple, puis à des frère et sœur, avant de comprendre que c’était une grand-mère et son petit-fils. Cette manière qu’a Thomas de faire voyager Louise est belle est poétique, tout comme la sortie de scène de cette dernière, d’ailleurs. La mort, c’est toujours triste pour ceux qui restent ; mais avec certaines maladies, la vie est plus triste encore, et partir sans douleur, dans un rêve féerique, peut être perçu comme une sorte d’échappatoire.
Il y a une personne dans mon entourage qui semble être atteinte de cette maladie — curieusement, on n’a pas eu de diagnostic très clair — et je me demande encore à quoi m’attendre. Elle m’a dit qu’elle voudrait mourir et je m’interroge sur la valeur que la vie aurait à mes yeux si j’étais dans sa situation.
Boszorkany, une plume qui est restée assez peu de temps sur PA, a écrit une très belle nouvelle sur ce sujet: https://www.plumedargent.fr/histoire/le-lierre-et-lancolie.
Coquilles et remarques :
— Le petit frenchie a le vent en poupe [Comme c’est un emprunt, je mettrais « frenchie » en italique.]
— ajoute-t-il la voix cassée par l’émotion. [J’ajouterais une virgule avant « la voix ».]
— Louise appartenait au passé, elle en avait conscience. Elle l’avait épaulé, consolé, encouragé. Mais aujourd’hui, il n’avait plus besoin d’elle. C’est une jeune fille en bonne santé qui devait se tenir à ses côtés, pas un fantôme qui s’affadissait jour après jour. [Pourquoi ce paragraphe est-il au passé alors que le reste de la nouvelle est au présent ?]
— Ils parcourent le globe, découvre des lieux insolites [découvrent]
— avant de lui amener le journal et une tasse de thé [Je dirais « apporter »]
—Thomas ? Hier, c’était une rock-star [rock star]
— Elle se marre en imaginant la scène. [Je trouve que le verbe familier « se marrer » détonne dans le style ambiant.]
— et qu’il voulait l’emmener sur mars ? [sur Mars]
Je pense bien à toi en ce moment. J'espère que tu ne t'épuises pas trop à tout commenter, je connais ton perfectionnisme !
Un grand merci pour ton commentaire et tes corrections, qui sont toujours aussi précieuses.
Pour le passage au passé, excellente question... J'avoue n'avoir pas fait exprès.
Quant au verbe "se marrer", je suis d'accord avec toi, mais je n'ai pas trouver un autre moyen d'exprimer cela (je voulais éviter rire/sourire qui reviennent déjà beaucoup dans ce si court texte).
J’intègre tout ça et je file jeter un œil à la nouvelle que tu me suggères.
Merci beaucoup pour ta lecture <3
L'histoire est très belle, à en pleurer, presque...
Il y a un parfum de nostalgie mêlée à des rires insouciants , dans cette nouvelle qui, pourtant, parle d’Alzheimer et du décès d'une vieille dame. On s'attache trop vite à ces personnages qui pourtant n'existent que l'instant d'une lecture.
Par rapport aux autres nouvelles, le thème du 29 février oublié est moins présent, mais présent tout de même. Cette histoire a le génie de faire partie du concours sans que l'on y pense une seule fois pendant la lecture.
Si jamais tu écrivais d'autres nouvelles concernant les "aventures" du samedi de Thomas et Louise, je serais heureux (et triste aussi, l'histoire le veut), de les lires ^^
Effectivement, ce n'est pas la nouvelle la plus gaie du concours...
Heureusement, il y en a plein d'autres qui sont vraiment très marrantes pour se remonter le moral ;-)
Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait chaud au cœur ! Je suis ravie que mon texte ait fonctionné pour toi.
C'est très joli ce que tu as écrit, je suis très touché, j'ai connu quelqu'un comme ça et tu en parles très bien... Le lien est ténu avec le défi, mais j'aime la façon que tu as eue de t'y accrocher malgré tout.
La lecture était très plaisante et j'ai bien aimé la chute, qu'on ne voit pas venir. Bonne continuation !
Quand Dan a dit "ne restez pas trop bloqué sur le thème", j'avoue que j'ai persisté dans ma première idée ;-)
Merci beaucoup pour ton commentaire !
C'est une très belle histoire d'amour.
Je n'avais pas saisi, à la première lecture, qu'elle décédait à la fin. Enfin... qu'on pouvait l'interpréter ainsi, en tout cas. Mourir pour enfin se souvenir... des moments qu'on a rêvé de vivre.
Les histoires d'amour ne peuvent que finir mal, n'est-ce pas ?
Le lien avec le thème est ténu, mais peu importe, je comprends que c'est par association d'idée que cette histoire personnelle t'es venue.
J'aime beaucoup le retour discret à la fin des motifs initiaux : les lèvres (commissure), le sourire, la tasse (posée au début, brisée à la fin), les étincelles deviennent lumière, le regard...
Je ne sais pas si c'est un hasard ou si c'est calculé, mais si c'est voulu, c'est impressionnant, parce que ça n'en a pas l'air ; ça n'a pas l'air 'construit' ou 'fabriqué', ça a l'air naturel. (ne dit-on pas que pour atteindre la simplicité, il faut beaucoup travailler, travailler jusqu'à ce que les traces du travail disparaissent)
Tout ça en se payant le luxe d'une référence proustienne (se souvenir grâce au parfum de l'infusion). Encore une fois, je ne sais pas si c'est voulu, mais si ce n'est pas le cas, c'est un joli hasard :-) Relire les 200 premières pages de Proust suffira à atteindre le passage où il en est question pour les curieux (où il est aussi question de la fameuse madeleine, mais qui n'est pas du tout la chose la plus intéressante du chapitre, bref)
Je crois que tu vas être obligée de persévérer sur ce sujet, tu as encore tellement à en dire ! Je lis dans les commentaires que tu crains d'attrister tes lecteurs, mais ne te retiens surtout pas à cette idée ! Au contraire, les textes tristes, a fortiori lorsqu'ils sont authentiques comme le tiens, ont une fonction cathartique, pour toi comme pour les autres, ils sont salvateurs. Nous avons tous besoin d'en lire pour faire résonner notre propre histoire. Alors continue.
Elle était présente dans ses moments difficiles à lui (ou.. à elle ?). Et lui, en fin de compte, a été présent au dernier moment. C'est même lui qui l'a emmenée en voyage, où elle s'est rendu avec le sourire.
Comme quoi, les histoires d'amour ne finissent pas forcément mal :-)
Tout d'abord, un grand merci pour ce commentaire extrêmement instructif.
Dans ma première version, j'étais beaucoup plus floue sur la fin (décès, démence ?), mais cela rendait le texte difficilement compréhensible. Du coup, je suis ravie qu'une certaine latitude dans l'interprétation persiste.
Le lien avec le thème est effectivement ténu. Je pense qu'en milieu scolaire, j'aurais sans doute hérité d'un magnifique "hors sujet".
J'aimerais te dire que la majorité des choses que tu as perçues étaient parfaitement voulues, mais mon honnêteté intellectuelle m'oblige à répondre négativement :-)
Et sinon, j'ai désormais les Rita Mistuko dans la tête !
Encore merci d'avoir pris le temps et ravie que cela t'ait plu.
Oui, je n'ai pas choisi un thème facile et j'avais largement sous-estimé qu'on serait plusieurs à avoir vécu le même genre d'histoire un peu difficile.
Désolée pour cela et merci d'avoir laissé un commentaire <3
Plein de beauté, de tendresse et très émouvant, je te tire mon chapeau.
En plus je n'avais pas lu le résumé, donc je ne savais pas à quoi m'attendre!
J'adore!
Oh, merci beaucoup pour ton gentil message, ça me touche !
Ah, au moins une personne qui s'y attendait, c'est bien ;-)
Ravie que la nouvelle t'ait plu et merci pour ton commentaire !
Oh, merci beaucoup pour ton gentil commentaire, c'est adorable !
Ce texte est magnifique, je me suis aussi laissée portée par la première moitié si trompeuse. Et pourtant c'était déjà très touchant, c'est ça le plus fou, la première histoire m'aurait suffit, alors le retournement, c'était, waow, encore plus beau, bravo Renarde ! ❤
Merci pour ce texte : )
Que de compliments, cela me touche !
Merci beaucoup pour ton passage et tes gentils mots, cela me va droit au coeur <3
Autant le début est ultra choupi mignon, personnellement j'imaginais bien le couple avec la demoiselle avec les jambes paralysées. Et sa façon de vouloir laisser à Thomas la place pour vivre ses rêves, j'avais trouvé ça très beau.
Mais avec la chute, je m'y attendais pas du tout, et j'avoue que c'est trouvé ça horrible comme retournement, ça m'a vraiment fait mal au coeur >< C'est une bonne nouvelle, ça marche bien, mais je suis particulièrement sensible à ce genre de problématique donc ça touche ^^"
Tu te doutes bien que si j'ai choisi ce thème, c'est que le sujet me touche de près.
Ma grand-mère est atteinte d'Alzheimer, et je pense que pour elle, le 29 février 2020 n'a jamais existé. Tout comme Louise, elle nous reconnaît et se rappelle bien de sa vie "d'avant", mais ce qui s'est passé la veille, c'est une autre histoire.
J'espère que cela n'a pas été trop dur à lire, j'ai visiblement déprimé plus d'une personne avec mon histoire :-(
Merci pour ton commentaire !
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire et ravie que cette lecture vous ait plu !
je t'avais lu hier mais j'ai pas pu com.
C'était trop frais, j'y suis passé la semaine dernière, dans un de ces hauts lieux festifs...
Une dame que je ne connaissait pas s'y est prise d'affection pour moi et s'est mise à pleurer quand je lui ai dit qu'il fallait que je parte...
Voyant ça, une autre dame, s'est mise à hurler :
-– Viens ! Hé ! Viens !!!! d'une voix franchement glaçante, pendant que ma "cops" semblait se noyer dans son chagrin.
Je sais pas si c'est que je suis à fleur de peau en ce moment mais ouch, quoi !
J'espère de tout cœur qu'elles existent, ces rêveuses voyageuses habitées par leurs délires poétiques.
De mon côté, je n'ai vue qu'une humanité perdue, angoissée à l’extrême et... terriblement seule. Et des soignants soit dépassés, soit mécaniques mais tous sincèrement conscients de la faiblesse de tous leurs moyens face à l'ampleur/impossibilité de la tâche.
Bref, il est très beau, ton texte. Je suis juste trop sensibilisé en ce moment..
C'est pour ça que je cherche toujours des moyens de déconner.
Donc, comment finir sur une note drôle ?
Gosh !
Comment parlerait un de mes personnages ?
Denis dirait :
– Dis-donc, j'y pense, si une année bissextile, ça double les six, est-ce que, par hazard, en visitant Zenzibar un 29 Février, on se retrouverait pas direct à poil à Zenzizibar ?
Je te rejoins sur ce point, difficile de faire plus lugubre que "ces hauts lieux festifs". Tu as beau y mettre toutes les couleurs du monde, cela reste l'antichambre de la mort. Et certaines pathologies sont plus difficile que d'autres.
Ton commentaire est très touchant également, je n'aurais pas pensé que cette thématique résonnerait si fort pour autant de gens.
Et merci beaucoup pour la note d'humour finale, elle était bienvenue (et bien réussie !).
J'entretiens volontairement l’ambiguïté au début (et du coup on se demande le rapport avec le thème). Contente que cela ait fonctionné pour toi !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
J'ai beaucoup aimé l'image du cœur qui fond comme du nutella dans un micro-ondes ^_^
Merci beaucoup pour ton passage et ton gentil commentaire !
"Z…. ze sais pas ?" ► ça m'a beaucoup fait rire ^^ XD
"Se voit fendre la foule, poussé par Thomas." ► poussée
Je te rassure, mon mari a lu vite fait avant que je publie et j'ai dû lui expliquer parce qu'il n'était pas sûr d'avoir tout saisi ;-)
Merci beaucoup pour ton commentaire et ta correction, je file corriger ça de suite !
Que de compliments ! Merci beaucoup pour ton gentil commentaire, je suis ravie que la lecture t'ait plu <3
Je suis contente que l'ambiguïté ait fonctionné ! L'amour peut revêtir différentes formes, et sans précisions, j'aime beaucoup comme notre cerveau rempli les blancs en commençant par le plus "logique".
Merci beaucoup pour ton gentil commentaire <3
J'aime beaucoup comment tu as choisi de traiter le thème ! J'aime bien la progression de notre regard sur Louise, amante? Soeur? Et non! La surprise est au top.
Contente de savoir que la construction ait fonctionné pour toi ^_^
Merci pour ton commentaire, je file lire la tienne !
Je commence par cette citationqui était magnifique...
J'ai adoré. Ce retournement de situation on ne s'y Attends pas du tout. On pense a une amour de jeunesse déjà assez beau mais là le twist avec le petit fils et sa grand mère... Tu joues avec la corde sensible. J'ai eu une pensée pour des proches...
Félicitations, très bien écrit ! Comme toujours 😉
Merci d'être passée par ici également !
Ma grand-mère est atteinte d'Alzheimer, et il y a des jours entiers qui disparaissent de sa vie.
Lorsque j'ai lu le thème, j'ai pensé à ça. Que pour certaines personnes, ce jour-là n'aura vraiment jamais existé. Et je suis partie là-dessus.
En tout cas, merci pour ton gentil commentaire <3
L’ambiguïté du début était voulue, je suis donc ravie que cela ait fonctionné avec toi ! Je voulais que l'on pense à son amour d'enfance, et que cela fonctionne tout de même lors d'une deuxième lecture.
Merci beaucoup pour ton commentaire <3
Comme c'est beau, mélancolique! Il y a tellement d'attention dans ce Thomas qui fait rêver sa grand mère, pour la faire voyager malgré son fauteuil
Et cette fin, ou la souffrance n'existe plus pour elle, ou elle est enfin libre, très joli !
Tu lis et commentes plus vite que l'éclair, même pas eu le temps de chercher une photo pour illustrer ma nouvelle !
Merci pour ton passage, je me réjouis de voir comment est-ce que tu as traité le thème.