Abandonne ou Meurt

Par Anipya

Deux jeunes filles étaient debout côte à côte dans un labo à la lumière vacillante.

La première, était brune et ses cheveux tombaient sur ses épaules. Elle faisait des allez retour dans la grande salle blanche, ce qui froissait son jean bleu et sa veste violette. On pouvait lire son angoisse derrière ses lunettes noires, au fond de ses yeux aux reflets oranges.

 -Tu es sûr de ce que tu fais ?

La seconde était concentrée à bidouiller une machine de fortune reliée à un ordinateur. Les grandes manches de sa veste blanche de chercheuse accentuait sa petite taille et ressortait ses longs cheveux de couleur saumon.  

-Ne t’inquiète pas ! Cette fois c’ est la bonne ! J’ ai beaucoup étudié, beaucoup énuméré et fouillé ! Mais je sais comment retourner dans le temps ! Je sais comment retrouver ma mère et toi tes parents !

 -Mais cela aura des répercussions, tu le sais? Fit la voix étranglée de la brunette.

La plus douce se retourna vers elle avec un regard plus satirique, ce qui n’ était pas à son habitude.

-Tu ne crois pas en moi ? Je suis tout à fait capable de gérer ça !

La plus grande s’inquiétait, elle avait confiance en son amie. Mais son instinct lui chuchotait de s’en arrêter là et de ne pas aller plus loin.

-Oui mais ce que je veux d-

La chercheuse haussa le ton, mais ce n’était pas de la colère, c’était plus de la détermination à réussir son objectif.

-Les humains se sont entre tués en haut ! On a perdu ceux qu’on aimait ! C’est à nous de modifier ça !

-Je suis d’accord, mais il faut être sûr que tout soit bon et puis les autres…

 -Tout est bon. Soit en certaine.

Elle trépignait sur place.

-Prête ?

 -Prête.

La petite active le levier et pianote sur son écran qui changea du noir au blanc et au bleu. Cette couleur se répand au sol, au plafond et à l’ espace clos du laboratoire. Elle entoure les deux seules personnes se trouvant dans la pièce.

Mais lorsqu’elles ré-ouvrent leurs yeux, il n’y avait plus rien. De la terre noir et un ciel rouge. Aucune surface, aucun passé, seul ce monde dépravé et engourdie.

Elles étaient deux. Deux à s’être retrouvées là à cause d’une erreur. D’ une simple erreur qui à ouvert une faille trop puissante pour elles.

La chercheuse trembla. Elle regarda son double terrifiée et profondément désolée.

 -… Ça n’a pas fonctionné…

 -Où nous sommes ? Se demanda celle qui agissait avec plus de sang-froid.

La question se répétait sur l’écho des parois montagneuses aux alentours de ce vaste étendu de pierre.

Rien n’ avait marché comme prévu…
Elles devaient alors se repérer et marcher. Ho oui, elles avaient énormément marché ! Il n’ y avait presque aucune eau et aucune nourriture. Après trois jours d’ excursions, elles avaient enfin atteint un village composé de personne parfois amicale, parfois agressive, mais elles étaient dénuées de parole.

Alors, elles ont tout mis en œuvre pour rentrer, pour revoir leurs proches et partir… Mais un jour, le sang-froid de la brunette craqua. En effet, elle était de base mentalement instable. Un mental basé sur l’ instanté et la méfiance. Le faite d’ être loin de tout, de ses proches, dans un endroit isolé et dans une situation pire qu’ il y a plusieurs mois… Elle ne pouvait le supporter et elle provoqua le génocide du village sous les yeux effarés de son amie qui était phobique de la mort et n’y voyait qu’une bête de sang.

Elle ne voulait pas mourir, elle ne pouvait pas voir encore une personne innocente exécutée chaque jour ! Elle devait le faire… Malgré les regrets… Malgré leur amitié…

Plusieurs jours plus tard… Des explosions se firent entendre dans cet Univers lointain. Une bataille faisait rage, des coups d’ épées et d’ éclats magiques fusillaient en tout lieux. Deux personnes se combattaient, deux personnes aux caractères proches mais différents, aux facettes multiples et aux histoires ayant tous un lien familial.

Mais pourtant, malgré ces ressemblances, des chaînes différentes les retenaient. La poussière du granité se répandait dans l’ atmosphère et une jeune fille aux cheveux bruns foncés se relève péniblement après un coup qui lui a été porté.

-Pas mal… Tu te débrouilles plutôt bien pour une chouinarde.

-Tais-toi ! Je ne comprends même pas moi même tout le sens à ce combat !

-Arrête d’ignorer ! Tu le sais très bien !! Si tu n’avais pas déréglée le temps je ne saurais pas prisonnière de ce monde avec toi !

-Et toi ! C-Comment as-tu pu les t-tuer… Comment tu as pu !?

Sous le coup de l’énervement, la jeune fille aux cheveux clairs, les yeux reflétant le mélange de la colère et de la déception, envoie une sphère magique qui toucha l’emplacement du cœur de son ex-amie. Cette dernière recula de 3 mètres en toussotant. Ces sphères avaient beau être agréable à regarder, elles ressemblaient à des bulles rouges, mais avec une certaine maîtrise elles faisaient une arme redoutable.

-J-J’ai du fermer les yeux… M-Mais je n’en peux plus, je sais que je serais la prochaine, peut-être demain, dans un an, alors… Il vaut mieux en finir maintenant, non ?

Pendant son discours la plus vive avait sautée sur des rochers et si la plus émotive ne l’avait pas évitée, elle aurait été embrochée avec un couteau au manche noir et à la lame grise électrique.

-Ne baisse jamais ton attention !

Une flamme naissait dans les yeux de la plus grande, un combat qu’elle avait oubliée mais qui était enfouie au fond d’ elle. La psychotise la consumait de nouveau. Plus elle donnait de coups, plus cette flamme brillait d’un rouge strident : la couleur de la folie et du sang.

L’ex-chercheuse fit apparaître son épée, une lame fine et simple. Les lames coupaient, claquaient, poussaient, obéissant aux gestes habiles de leurs détentrices. Aucunes d’ elles n’abandonneraient tant qu’elles avaient la foi.

Après plusieurs parades, la plus petite eu une de ses mains libres pour enfermer son adversaire dans une bulle et la claquer contre un mur d’ une maison en décombres.

 La blessée se releva lentement, en ignorant les douleurs dans ses muscles.

-Rah ! Tu as peut-être la magie, mais moi je suis rapide et efficace ! Dis-moi depuis quand frappes-tu tes congénères ?

L ‘émotive se mord la lèvre inférieur et essaye d’ignorer les remarques, elle lui relance des sphères, mais l’ instable les évitent et lui fauche les jambes en plaçant son couteau sous son cou.

-À cause de toi ! Je veux te tuer encore et encore ! À cause de toi mes amis m’ ont sûrement oubliés !  Ma sœur doit être en larme ! Fautive ! Tu n’es que fautive !

-Je ne voulais pas en arriver là…

La jeune fille aux cheveux longs claque des mains et une pulsion magique blanche les écarta l’ une de l’ autre les faisant hurler. Ce filtre plonge dans leurs âmes pour faire apparaître leurs flux magiques. Les deux pliaient sous la douleur. Ce sort est un sort ancien, pratique mais dangereux pour l’ utilisateur et la victime, pouvant les blesser gravement selon l’intensité, jusqu’à même les tuer. Le grand-père de l’utilisatrice l’avait prévenu sur la puissance magique de ce sort.

Elles ne respiraient plus, immobilisées, puis lorsque que celle aux yeux vairons pu se relever faiblement à genoux et en larmes de crispation, elle inverse d’ un faible mouvement la régulation magique de son adversaire. Celle-ci était au bord du néant, les éclairs magiques dans son âme la faisait tellement souffrir.

-A-Abandonne m-maintenant !

La deuxième balançait ses jambes instables, sa peau lui piquait, sa tête résonnait tel un tambour et un incendie.

-A-Arrête ça !! Supplia la victime.

-… Alors a-abandonne et part… Ne croise plus ma route et éloigne-toi de cet endroit…

En lançant quelques injures, elle hoche positivement la tête. L’ ex-chercheuse soulagée de ne pas enlever d’autres vies, brise après quelques minutes de manipulation le sceau et change le sens du flux magique de son ancienne amie. Celle-ci étant à bout de souffle, décide de s’ éloigner tristement. De la pitié et du regret dans le regard, la magicienne regarde l’étendu vide du paysage devant-elle, sans se retourner vers son ancienne amie.

-Adieu et reste en vie.

Puis elle s’ en alla sous le brouillard violet de ce monde vaste et sournois.

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