Ailleurs de fête

Notes de l’auteur : Vers empruntés au poème "Jour de fête" de Catherine Ribeiro.
TW : le poème de Fy est une fiction, boire est dangereux pour la santé, consommer avec modération !

J'aurais voulu être ailleurs,

Cet ailleurs n'avait pas de lieu

Je ne voudrais pas m'enfoncer

Dix mètres sous terre

J'aurais voulu être ailleurs :

Un ailleurs qui n'a pas de nom

Un ailleurs que je ne connais

Que pour son imprécision

Juste ne pas me trouver là,

Mon souhait unique

Au marché, peut-être

Dans mon lit, peut-être

Dans une piscine, peut-être

Dans une rue ombragée,

Une cathédrale vide,

Un cimetière fleuri

Ou sous une cascade,

Au-dessus d'un volcan

Partout ou nulle part

Mais pas là,

Avec eux,

Avec elle,

Avec lui

Mes yeux se noient dans les abîmes du sommeil

Au-dessus de ce bureau rêche et droit

Dans cette classe,

Dans cette chaleur désertique

Dans ce bruit...

Je rêvais d'un ailleurs,

À des lieues de moi

Un jour, je l'atteindrai

Ne me jugez pas,

Ne me dîtes pas

Que je n'y arriverai pas.

 

Prudence

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J'aurais voulu être ailleurs,

Cet ailleurs n'avait pas de lieu

Mon ivresse faisait danser les saveurs

Et les lumières brillaient de mille feux

La musique tambourinait à mes tympans

Comme un voisin repu de bruit

Et dans mon excès d'emballement

J'avais une folle envie d'orgie

Couplée d'une grande intempérance

Et d'un bon verre de vin rouge

Porté aux lèvres avec innocence

Au milieu d'un silence qui bouge

Mon épaule se dénudait

En ce dernier vendredi soir

Tandis que sur la table je me déhanchais

Et qu'un de mes seins je laissais voir

Plus rien n'allait plus

J'aurais tellement voulu être ailleurs

J'avais vraiment trop bu

Et croissantes étaient mes ardeurs

Dans une folle alégresse,

Ma voix portait ses sons

Les autres répondaient dans la pièce,

Et je levais mon verre de boisson

Puis tout devenait de moins en plus vertigineux

Mon esprit s'enlisait, ralentissait,

Cet ailleurs n'avait pas de lieu :

Il n'y a que ça qui m'intéressait.

 

Fy

 

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Imre Décéka
Posté le 09/07/2021
Une fois encore, la différence de lecture d'un même texte, d'un même extrait est vertigineuse. Les deux textes ont leur intérêt, tous deux parlent d'une fuite. Le thème l'imposait d'une certaine façon. L'exercice est à nouveau réussi.
Bravo pour ce texte, cette régularité, cette constance. :)
Et merci pour le partage.
Fy_
Posté le 09/07/2021
Merci à toi pour ce gentil commentaire et ta présence à chacune des nouvelles publications de ce recueil, ça fait plaisir ! ^^
Bonne suite !
Fy
Prudence
Posté le 10/07/2021
Hey ! Merci beaucoup pour tes commentaires pleins de gentillesse et de bienveillance ! Cette différence fait la force de ce recueil, contente que cela plaise :-)
Roxy
Posté le 04/07/2021
Bonjour,

J'ai adoré vos deux poèmes aux ambiances si contradictoires. Le poème de Prudence est froid, glacial, avec une ambiance vraiment solennelle. Alors que le poème de Fy me fait l'effet d'un banquet chaleureux de tous les excès autour d'un feu de camp.
Prudence
Posté le 04/07/2021
Oh oui, tu as totalement raison :.froid et chaud. Je n'avais absolument pas fait le parallèle ^^ Merci pour ton interprétation !
Fy_
Posté le 05/07/2021
Merci, c'est tout à fait ce que je voulais transmettre ^^
bonne suite !
Fy
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