- Léanne, viens mettre ton manteau, on part !
L’intéressée lâcha son playmobil et s’arrêta de bouger, les yeux ronds comme des pièces de monnaie. Sans dire un mot, elle se leva et se dirigea lentement vers la porte d’entrée à côté de laquelle sa maman, qui avait elle-même déjà mis son manteau, l’attendait en souriant. Léanne, elle, ne souriait pas.
- Allez, Léanne, dépêche-toi.
L’enfant resta muette. Elle enfila son manteau, mit ses bottes et sa tuque. Elle était nerveuse ; elle sentait son cœur battre très fort dans sa poitrine. Les cours de natation, ça l’angoissait. Ça faisait maintenant trois semaines qu’elle avait commencé son cours de Crocodile et trois semaines que, tous les vendredis, elle devait se rendre à la piscine pour affronter sa monitrice, ses sourires bienveillants et son autorité inexorable.
Mais qu’est-ce qu’un cours de natation pouvait-il bien avoir de si effrayant ? Si on avait posé la question à Léanne, elle n’aurait sans doute pas su répondre clairement. C’était l’eau dans les yeux, peut-être ? Elle ne comprenait pas exactement ce qui motivait ses craintes ; à cinq ans, Léanne se préoccupait bien peu de l’analyse de ses émotions. Elle les ressentait et c’était tout.
Et en ce vendredi soir, alors que sa mère lui ouvrait la porte de la piscine municipale, Léanne avait peur et s’en rendait bien compte. Comme elle aurait aimé pouvoir rester chez elle ! Elle aurait pu aménager le reste de sa ferme playmobil. Léanne avait déjà placé les chevaux dans leur enclos, les vaches et les poules aussi, elle avait pris soin de disposer les arbres de manière à ce que tous les animaux puissent avoir de l’ombre, et elle avait installé le fermier et la fermière sur le tracteur. Léanne adorait se raconter des histoires en faisant bouger ses personnages. Elle préférait cela à la vraie vie ; là, au moins, elle avait tout le contrôle de la situation. Au cours de natation, elle ne contrôlait rien. Elle subissait et elle avalait de l’eau. Elle se sentait diminuée, impuissante et ô combien faible. Léanne savait tout de même chanter l’alphabet, connaissait l’histoire du petit chaperon rouge et savait qu’en Afrique, beaucoup de gens sont très pauvres. Elle n’était donc pas complètement ignorante ! La plupart des enfants le remarquent, quand on leur parle comme à un bébé ou quand on les manipule sans subtilité, et ils s’en offusquent. Elle le sentait bien que, quand on l’appelait « ma grande », en vérité, on voulait dire « petite ». Elle le sentait bien que, pour les monitrices du cours de natation, elle n’était pas tout à fait une personne à part entière à qui on pouvait parler avec sérieux, mais une enfant encore stupide et inconsciente. Peut-être était-ce pour cela qu’elles ne sentaient pas que l’angoisse de Léanne était bien réelle lorsqu’elle disait qu’elle avait peur de mettre sa tête sous l’eau. Léanne détestait les cours de natation car ils la mettaient dans une position d’infériorité qui lui était insoutenable.
Léanne était maintenant assise sur le bord de la piscine entre deux autres enfants qui, elle en était persuadée, n’éprouvaient aucune gêne à l’idée de participer à cet imminent cours de natation. Elle était aussi prête qu’elle pouvait l’être, dans son maillot de bain fuchsia. Ses yeux étaient grands ouverts, aux aguets. Maintenant qu’elle ne pouvait plus reculer, il ne lui restait qu’à tenter de passer pour un enfant normal ; un enfant qui n’a pas peur des cours de natation et qu’on respecte pour cela. Léanne n’éprouvait aucune difficulté à percevoir la condescendance, inévitable, des grandes personnes qui s’adressaient à elle. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, elle était absolument incapable de la détecter lorsqu’on parlait à d’autres enfants qu’à elle-même. Pour elle, donc, il n’y avait qu’elle qu’on sentait faible. Cette fausse certitude et sa peur, qu’elle savait évidente, la plaçaient dans un état de mal-être profond.
La monitrice souriait, dans son maillot de bain rouge. Elle était belle, elle était calme et avait le contrôle de la situation. Sa vie devait être d’un équilibre inébranlable. Léanne fixa son attention sur son visage et s’appliqua à écouter ce qu’elle disait.
- Vous allez faire des grosses bulles en soufflant très, très fort dans l’eau ! Le menton, la bouche, le nez dans l’eau !
En souriant à pleines dents, la monitrice aidait les enfants à effectuer l’exercice, l’un après l’autre. Clara le réussit sans difficulté, mais Maxime ne soufflait pas assez fort.
- Plus fort, Maxime! s’exclama la monitrice. Il faut éteindre le feu ! Oui ! Encore !
Horrifiée, Léanne regardait Maxime s’exécuter. Oh, le voilà qui s’étouffait. La monitrice le rassit sur le bord de la piscine pour le laisser reprendre son souffle. Nerveusement, Léanne jeta un œil vers sa mère, qui lisait un magazine sur le banc. Pourvu qu’elle ne s’en aille pas, pensait Léanne. Les cours de natation, en plus de tout ce qu’ils impliquaient déjà, exposaient Léanne à la possibilité d’être abandonnée. Léanne n’était pas parfaite ; ses parents lui reprochaient souvent de passer trop de temps devant la télévision ou de ne pas être assez gentille avec la gardienne. Qui pouvait lui assurer que sa mère ne profiterait pas d’un cours de natation pour s’éclipser pour toujours ? Qui pouvait lui assurer qu’elle ne se retrouverait pas toute seule, les cinquante minutes écoulées, toute seule parmi tous ces enfants qui vont vers leurs parents avant d’aller se changer au vestiaire ? Parfois, Léanne imaginait des scénarios terribles. Sa maman l’abandonnait et elle se voyait forcée d’expliquer, honteuse et affolée, à sa monitrice qu’elle ne trouvait pas sa mère. La monitrice, belle, souriante mais très occupée, et au fond peu attachée à Léanne, devait s’en aller et la laissait seule sur le bord de la piscine. Rapidement, il n’y avait plus personne, seulement Léanne dans son maillot de bain trempé et son ballon un peu dégonflé. Léanne ne s’était jamais aventurée plus loin dans ses pensées. Quoi qu’il en soit, sa mère était, par chance, toujours présente. Par contre, le temps était maintenant venu de faire des bulles.
- Allez Léanne, on souffle très fort !
Léanne regardait la monitrice de ses grands yeux ronds, les doigts fermement agrippés au bord de la piscine. Elle trempa son menton dans l’eau et souffla bêtement au-dessus.
- Il va falloir mettre ta bouche dans l’eau aussi !
Léanne répéta son erreur tout à fait consciemment, désespérée. Parviendrait-elle à berner la monitrice ? Non, bien sûr.
- On va le faire ensemble, d’accord ? proposa la monitrice.
- Non !
Léanne grimaça. Elle perdait le contrôle. Elle sentit ses mains se détacher du bord alors que la monitrice la saisissait par la taille. Léanne était perdue. Elle ne voyait plus rien. L’eau était partout dans son visage, dans sa bouche, dans son nez, dans ses yeux. Elle en oublia de souffler. Deux secondes plus tard, elle sortait de l’eau en toussant. On l’avait assise sur le bord de la piscine. La monitrice la regardait d’un air désolé.
- Ma grande, je sais que tu es capable de le faire. Faut pas avoir peur !
Là-dessus, elle rit pour détendre l’atmosphère. Léanne interpréta ce rire comme la preuve du ridicule que lui portait sans doute sa monitrice.
- Mais je veux pas d’eau dans mes yeux ! dit-elle alors qu’ils étaient pleins de larmes.
Cette fois, c’était sa mère qui arrivait. Elle s’accroupit à côté d’elle. Les enfants dans l’eau la regardaient. Ils savaient tous que Léanne avait peur des cours de natation et, croyait-elle, ils la trouvaient tous très bizarre pour cela.
- Fais un effort, ma chouette. Allez, je te regarde !
Devant tant de pression, Léanne essaya à nouveau. Elle mit son menton, sa bouche et même son nez dans l’eau. Elle souffla très fort. On la félicita comme si elle venait de gagner une médaille olympique, mais elle savait que son exploit n’en était pas un et cela la plongeait plus profondément encore dans son humiliation.
Et puis le cours était loin d’être terminé.
Battement de jambes, étoile sur le ventre, étoile sur le dos, battement de jambes, saut du bord de la piscine ! Pleurs, lamentations, solitude, honte.
À 17h50, le calvaire de Léanne prit fin. Soulagée, mais fatiguée, elle s’en fut avec sa maman qui, bonheur, ne l’avait toujours pas laissée tomber. Légère, Léanne songea à la semaine de liberté qui l’attendait avant le vendredi suivant.
La mère de Léanne ne sut jamais le sérieux du drame intérieur que sa toute jeune fille vivait tous les vendredis. Elle ne sut jamais à quel point cela la torturait, et elle ne vit jamais ses plaintes que comme les caprices d’une enfant unique vulnérable et un peu boudeuse.
Dix ans plus tard, Léanne faisait partie de l’équipe de natation de son école secondaire. De son cours de Crocodile du vendredi soir, il ne lui restait presque rien ; que de vagues angoisses dont elle ne savait pas trop d’où elles venaient.
Je suis assez partagée sur cette histoire, où tu expliques que l'enfant ne saurait pas vraiment dire son ressenti mais ensuite fait exactement ça. Mais surtout, parmi ses ressentis, il y a pas mal de théories échafaudées qui ressemblent plus à des réflexions d'adultes.
Je me demande si cette histoire n'aurait pas gagnée à être écrite à la première personne pour éviter ce mélange du ressenti de l'enfant avec un recul d'adulte.
Sinon c'est un sujet très intéressant à aborder et bravo pour l'avoir fait et avoir réussi à décrire aussi bien ses ressentis. La chute est également réussie :)
Déjà, j'aime beaucoup le prénom Léanne, je l'avais jamais entendu, mais ça me plait bien.
La fin m'a bien plu aussi, on se rend compte que finalement, les angoisses d'enfants (et de grands parfois) ne sont que passagères et il est possible de s'en remettre. Beau message d'espoir quant à ses traumatismes d'enfance ^^
PS : merci pour le petit dico québécois ;)
Oui, c'était un peu de ça que je voulais traiter : le caractère insignifiant mais tellement réel des angoisses des enfants, et sa disparition rapide après qui fait qu'une fois adulte, on est juste exaspéré devant les pleurs, parfois. Il y a quelque chose de terrible dans tout ça.
C'est parfois compliqué écrire quand on est québécois : on se fait dire que les particularités linguistiques, c'est intéressant et qu'on veut les voir, mais quand il y en a, les gens ne comprennent pas ou croient voir des maladresses :'D je suis contente que le mini dico ait servi ^^
Hihi, moi aussi je la comprends, j'étais pareille à son âge.
Je sais pas, la fiche qu'ils m'avaient donnée était très gentille. Je pense que c'est parce qu'il était un peu court (à peine la limite inférieure) et parce qu'il ne s'y passait pas grand-chose ; ce n'était peut-être pas assez "remuant". Alors l'année d'après j'ai écrit quelque chose de très remuant.
Merci beaucoup Mayo ♥
Je m'explique: J'avais déjà eu ce sentiment la première fois que je t'ai lue. tu es très forte pour décrire des ambiances et des sentiments très intimes et du coup on peut s'y sentir imergé au point d'être mal à l'aise.
Pour ma part je n'ai jamais eu peur de nager. En revanche, le "ma grande" dicté par un adulte condescendant me ramène inexorablement des années en arrière.
J'ai peut-être la même critique à faire pour les deux textes: le contenu est tellement bien à chaque fois que la chute est toujours un peu plus fade.
Mais vraiment au niveau de la description bravo! C'est plus vrai que nature, tu as un vrai talent pour ça!
Bisous et à (très) bientôt!
Ça me fait trop plaisir, ce que tu dis sur la description des sentiments. C'est vrai que j'accorde beaucoup d'importance là-dessus, les personnages, pour moi, c'est vraiment ce qui donne une âme à une histoire et j'essaie de les travailler pour qu'ils aient l'air vivants et humains.
Ah, ce « ma grande », qu'est-ce qu'il pouvait être désagréable ! :D Mais bon, pour être moi-même maintenant une jeune adulte, je sais que c'est difficile aussi de parler aux enfants.
Oué, les chutes, c'est pas mon fort... Pour cette nouvelle-là, j'ai pas trop envie d'essayer de la rendre plus choquante, même si à peu près tous les lecteurs la trouvent un peu fade, parce que je trouvais justement qu'une fin insignifiante allait bien avec l'absurde et le non-sens des angoisses de l'enfant. Ou alors c'est juste une excuse que je me suis trouvée pour pas travailler dessus. Mais bon, en même temps, une grande fin dramatique avec, par exemple, la noyade de Léanne, ça aurait pas du tout fonctionné avec mon idée, qui était plutôt de décrire l'irrationnel des peurs enfantines (ce qui n'empêche pas qu'elles soient très fortes et incontrôlables).
Et puis après, plus tard, on sourit un peu parce qu'on se dit que c'est l'apprentissage de la vie... ^^ merci pour ce joli texte Ethel !
C'est exactement ça que j'ai voulu dire dans ma nouvelle ! Ce que ça peut être naïf et bête, un enfant, haha. Et après, ça grandit et ça oublie, et ça ne comprend plus les enfants. C'est la vie ! Et puis il y en a qui se souviennent un peu mieux que la majorité et qui écrivent des histoires.
Elle est toute mimi cette nouvelle, le ton enfantin permet d'être plongé dans les pensées de Léanne je trouve ça bien fait, et puis tu retranscris bien les craintes que l'on peut avoir à l'enfance. Et pour avoir lu ta nouvelle de la fille en bleue (c'était bien comme ça qu'elle s'appellait?) je me rend compte que tu adapte vraiment ta plume à toutes les situation c'est dingue :D
J'ai beaucoup aimé!
Ça me fait vraiment plaisir que tu trouves que je retranscris bien les pensées d'un enfant ! J'en ai été un et je me souviens de pas mal de trucs, et donc là j'ai comme essayé de les faire comprendre au lecteur et de les expliquer, chose qu'on sait pas faire à cet âge. C'est un peu con, un enfant.
Oui, c'est à peu près ça, je crois... je sais plus exactement comment elle s'appelait en fait, haha. Merci beaucoup pour le compliment ! C'est vrai que cette nouvelle-ci est assez différente de l'autre, haha ! Eh non, je ne fais pas toujours dans le très glauque. En fait, habituellement, j'écris plutôt de gentilles petites histoires comme celle de Léanne.
J'ai trouvé cette petite histoire fort sympathique. Je dois avouer que je comprends l'angoisse de cette petite fille même si je ne l'avais pas pour la natation. Par contre ma soeur, si. Elle était terrifiée par l'idée de mettre la tête sous l'eau, certaine que la monitrice ne l'aimait pas ! Du coup ton histoire a eu un drôle d'écho dans ma tête, m'a refait penser à cette vieille histoire sauf qu'ici Léanne a réussi à faire partie de l'équipe de natation alors que ma soeur ne peut toujours pas mettre la tête sous l'eau !
En tout cas, j'ai trouvé la mère pas forcément très à l'écoute de sa fille, j'avais envie de secouer la monitrice aussi parce que voir cette pauvre petite fille aussi mal ça me donnait envie de la serrer dans mes bras et d'essayer de lui expliquer pourquoi il ne fallait pas avoir aussi peur de l'eau. Heureusement que les choses s'arrangent pour elle même si j'aurais aimé qu'elle se noie pour que sa mère ne voit plus ça comme un caprice ! Je crois que c'est mon côté angoissée qui me rend totalement empathique envers Léanne !
Bref, j'ai passé un bon moment et j'ai bien aimé la conclusion car finalement elle a réussit à vaincre sa peur au final. C'est une bonne chose, et c'est positif. :)
Ah, moi, comme ta soeur, j'avais bien l'angoisse de la natation. Je l'ai perdue seulement quand, à 6 ans, je me suis retrouvée entourée de bambines de 3-4 ans. J'avais de l'orgueil, alors j'ai accepté de mettre ma tête dans l'eau pour retrouver les gens de mon âge. Dans ma tête, Léanne a donc elle aussi compris un jour que l'eau n'était pas dangereuse et elle a continué les cours.
Je vois ce que tu veux dire, pour la mère et la monitrice... En fait, je voulais justement montrer que les adultes comprennent pas nécessairement les angoisses des enfants et donc que c'est pas qu'ils les écoutent pas, mais plutôt qu'ils savent pas les comprendre. Tout ce que la mère de Léanne avait comme indices, pour savoir qu'elle était très angoissée, c'est des cris, des pleurs et des « j'veux pas », alors c'est pour ça qu'elle ne voit pas tout ce qui se passe. Pareil pour la monitrice. J'ai été monitrice de natation, et quand il y a un enfant qui veut pas faire l'activité, tu t'exaspères un peu parce que c'est pas dangereux et c'est facile, tu vois ça un peu comme un caprice et ça t'énerve que ça ralentisse le cours... (je sais, c'est mal) et inversement, j'ai été jeune enfant et je me rappelle m'être sentie trahie comme jamais quand une monitrice m'a obligée à sauter en me jurant que j'aurais pas d'eau dans les yeux alors que j'en ai eu. Elle voulait juste que j'arrête de pleurnicher et que je saute. Donc voilà, j'ai voulu montrer l'angoisse profonde des enfants et leur incapacité à communiquer avec les adultes. Et c'est vrai que ça aurait été bien fort qu'elle se noie à la fin ! Pour le coup, tout le monde aurait bien compris :D Mais je voulais montrer aussi que le drame de Léanne est finalement un peu anodin parce que, même si ça a été très intense sur le coup, elle a fini par l'oublier parce que l'eau c'est pas dangereux et que quand tu nages bien, tu arrives pas à concevoir qu'on puisse en avoir peur, genre... C'est ça, souvent, les angoisses enfantines, je trouve. Des trucs qui te font très peur jeunes, mais que les adultes arrivent pas à imaginer effrayants, ce qui fait qu'ils te prennent pas au sérieux malgré leurs bonnes intentions. (c'est mes théories sur la vie basées sur expériences et observations, c'est sans doute pas vrai pour tout le monde)
Merci encore ! J'espère que ma réponse n'était pas trop confuse. Je suis fatiguéééeee (et en plus je me suis pas penchée sur cette nouvelle depuis un moment)
Comme je te l'ai dis, c'est une des premières que j'ai lu lorsque je suis arrivée sur FPA, mais je n'avais pas pris le temps de la terminer. Aujourd'hui, c'est chose faite !
Moi qui ai toujours été LA grande trouillarde du cours de natation, je ne peux qu'approuver le ressenti de cette pauvre Léanne. Je trouve que tu décris parfaitement bien son appréhension, tout en soulignant qu'elle veut surtout "faire plaisir à sa maman" (et c'est vrai que quand on est petits, on a tendance à tout céder aux adultes) !
J'ai particulièrement aimé la description sur les Playmobil en fait, car c'est tellement cohérent qu'elle veuille rester avec ses jouets plutôt qu'être traînée à la piscine !
Micro-reformulation peut-être :<br />"Pour elle, donc, il n'y avait qu'elle qu'on sentait faible" par "À ses yeux, donc, il n'y avait qu'elle qu'on sentait faible", pour éviter la répétition du pronom personnel :3
Encore bravo, il me tarde de lire une autre de tes histoires ! (j'ai cru comprendre que tu étais en train de plancher sur une autre d'ailleurs ! Iiiiiiih *fangirling mode on*)
Moi aussi j'étais une grande trouillarde quand j'avais l'âge de Léanne. Et ça m'énervait, parce que je savais que les adultes trouvaient que ma peur était démesurée et qu'il fallait que je prenne sur moi, mais... j'avais peur, quoi ! Et je me sentais humiliée, et pas prise au sérieux du tout ! Et plus tard, j'ai connu l'autre côté de l'affaire : j'ai été monitrice de natation. Quand ya un enfant qui pleure ou qui veut pas faire l'activité, tu soupires intérieurement et tu as juste hâte qu'il arrête de faire son capricieux. Alors qu'en fait, il souffre probablement pour de vrai. Enfin. Les enfants sont des créatures difficiles à gérer. En plus, ils savent pas bien communiquer, c'est pas pratique.
Ça me fait vraiment plaisir que tu aies hâte de lire autre chose de moi ! J'espère que je te décevrai pas, les romans sont, ahem, un peu plus durs à organiser que les p'tites nouvelles... Je vais me dépêcher :D (mais je garantis rien, ça va prendre, ah, des mois !)
Merciii !
Tu as une très jolie plume. Du coup, je suis impatiente de découvrir un récit plus long de ta main. Je ne suis pas une immense fan des nouvelles. Pour moi, plus une histoire est longue mieux c'est ^^ Je suis sûre qu'on arrivera à te convaincre de publier un truc plus gros ! J'entame de ce pas une campagne de lobbying dans cette optique (je suis lobbyiste donc tu n'as qu'à bien te tenir ;) )
Tu décris très bien les sentiments de cette pauvre Léanne. Je pense que les cours de natation ont été traumatisants pour tout le monde (en tout cas, c'est mon cas ^^°). Et c'est une fin assez sympa (genre revanche sur la vie) bien qu'un peu attendue. Mais ce n'est pas une méchante critique hein, juste un constat.
Enfin bref, j'ai bien aimé :D
Quelques coquillettes et autres suggestions:
Mais qu’est-ce qu’un cours de natation pouvait bien avoir de si effrayant
ce qui motivait ses sentiments craintes
Oh, le récit plus long... Faudrait bien... Mais c'est un peu (beaucoup) intimidant ! Aaaah...
Moi non plus j'étais pas trop portée vers les nouvelles au début, mais j'ai commencé à en écrire pour des concours et j'ai réalisé que c'était bien plus facile que les romans ! Ou en tout cas bien moins long à produire.
En tout cas, ça me fait très plaisir de savoir que tu aimes ma plume !
Ouais, mes premiers cours de natation n'ont pas été faciles non plus. Mais après j'ai appris à bien aimer l'eau et je suis devenue monitrice de natation ! Mais ça n'a pas duré parce que je suis trop frileuse et passer des avants-midis dans la piscine à encourager des enfants, c'était finalement pas trop mon truc.
C'est vrai que la fin est un peu banale. Je ne suis pas très douée pour les chutes. Ni pour les idées en général... Je pense que je suis souvent plus motivée par une envie générale d'écrire que par une idée géniale.
Merci pour les coquillettes et suggestions ! Et pour le reste de ton commentaire aussi :)
Contente que tu te sois lancée ! Elle est mignonne cette petite nouvelle, et cette petite Léanne qui aime si peu la piscine.
Pas facile se mettre dans la tête d'une petite fille de cinq ans! Je trouve que tu t'en tires bien, et que le comportement de cette petite fille est bien rendu, avec ses playmobil, sa peur de l'eau, son sentiment d'être déjà une petite personne, son regard sur les adultes.
En revanche, je trouve que puisqu'on est dans sa tête, et qu'on suit cette histoire de son point de vue, certaines réflexions sont vraiment trop complexes pour son âge. Elle analyse énormément la situation, bien plus qu'une enfant de cinq ans ne le ferait, et avec un vocabulaire très élaboré. Peut-être faudrait-il un narrateur ominicient, pour prendre un peu de distance en racontant à sa place et s'affranchir de ce problème ? Je pense que ça ne nécessite pas de grand changements, juste un point de vue un peu différent.
un petit détail : je ne comprends pas l'expression "comme une preuve formelle du ridicule que lui portait sa monitrice." (tu veux dire que sa monitrice la trouve ridicule ? a reformuler peut-être...)
Côté style, c'est très agréable à lire, tu mélanges narration, introspection et dialogues avec aisance.
Voilou, à bientôt ! ;-)
En fait, j'ai fait de gros efforts pour qu'on n'ait pas l'impression que c'est Léanne qui analyse tout ça, justement. Mais peut-être qu'il y a encore du travail à faire... Ce que j'ai essayé de faire, c'est que ce soit vraiment le narrateur, que j'ai voulu omniscient, d'ailleurs (quand c'est à la 3e personne, c'est pas automatiquement un narrateur extérieur ?), qui traduise ses émotions et qui les explique au lecteur. Mais si on a encore l'impression que c'est Léanne qui réfléchit (elle, elle ne fait qu'aller à son cours et avoir peur, en bref, haha), je vais essayer de revoir ça.
Et puis pour l'expression « comme une preuve formelle du ridicule que lui portait sa monitrice », je voulais dire que Léanne pense que la monitrice la trouve ridicule ; elle interprète son rire comme la preuve de ça. Mais je vais essayer de reformuler pour que ce soit plus clair.
Merci encore ! :)
Ravie de voir que tu t’es lancée ! J’avais envie de découvrir ta plume, donc me voilà :P J’ai trouvé que ta nouvelle était fort sympathique et que ton écriture était fluide et agréable à lire.
Pour avoir moi-même redouté les cours de natation, je comprends que Léanne ait peur de l’eau. C’est triste que sa mère prenne ses craintes pour un simple caprice alors qu’elle semble vraiment angoissée.
J’ai bien aimé la phrase « Elle le sentait bien que, quand on l’appelait "ma grande", en vérité, on voulait dire "petite". » C’est vrai qu’on a parfois tendance à s’adresser aux enfants comme s’ils ne comprenaient rien, au risque de les prendre un peu pour des « imbéciles ».
Léanne a peur que sa mère l’abandonne, c’est terrible pour une enfant d’avoir des pensées pareilles :( je me suis demandé si elle ressentait souvent cette crainte de se retrouver seule (car sa mère pourrait aussi l’oublier au supermarché, dans un parc…) ou si c’était seulement lié à la piscine (un peu comme si sa peur de l’eau était un catalyseur qui venait amplifier ses autres craintes ?). Oui, je me pose parfois des questions bizarres xD
Concernant la fin, j’ai eu l’impression que ça allait peut-être un peu vite. Je me suis demandé comment elle avait réussi à surmonter ses craintes. En tout cas, c’est un dénouement heureux puisqu’en grandissant, elle a fini par aimer la natation (au début, quand j’ai commencé à lire, j’ai eu peur qu’elle finisse noyée xD).
Sinon, voici quelques petites remarques/suggestions sur la forme (c’est chouette d’avoir mis le petit « lexique » en haut, je me serais demandé longtemps ce qu’était une tuque ^^) :
— elle aimait être en contrôle de la situation /elle était en contrôle de la situation : est-ce que ce ne serait pas plutôt « avoir le contrôle de la situation » ? (à moins que ce ne soit une expression québécoise ?)
— Léanne avait déjà placé les chevaux dans leur enclos […], elle avait placé le fermier et la fermière sur le tracteur : peut-être éviter la répétition ?
— Devant tant de pression, Léanne se réessaya : essaya à nouveau ?
Merci d’avoir partagé ta nouvelle ! J’ai pris beaucoup de plaisir à la lire !
Kitty
En effet, je crois que Léanne a peur de ne plus jamais revoir ses parents chaque fois qu’ils la laissent seule un instant. Par exemple, si au supermarché sa mère lui disait : « Ne bouge pas, je vais chercher des carottes et je reviens », elle s’imaginerait sans doute que ça y est, c’est la fin. (Là on va se demander si je me base sur mes souvenirs d’enfants pour tout ça et, la vérité, c’est que oui, un peu…)
Et pour sa mère qui ne prend pas ses craintes au sérieux, c’est justement ce que je voulais faire avec cette nouvelle : montrer que certains enfants ont parfois peur pour des riens, mais que les adultes, qui savent justement qu’ils n’ont aucune raison d’avoir peur, ont tendance à dédramatiser la situation sans prendre en compte que la peur de l’enfant est bien réelle, même si la cause est toute bête. Mais c’est difficile pour les adultes de le savoir, ça, parce que les jeunes enfants peuvent être assez difficiles à suivre lorsqu’ils ouvrent la bouche…
Pour la fin, ouais, je reconnais que c’est assez précipité. En fait, c’est qu’il y avait une limite de mots pour le concours et j’ai eu du mal à tout faire tenir là-dedans. Arrivée près de la limite, j’ai décidé de ne pas trop couper dans le début et d’écrire une fin rapide et probablement trop peu étoffée… Mais maintenant que le concours est fini et que j’ai perdu, peut-être que je pourrais essayer de retravailler ça.
En gros, Léanne a probablement continué d’avoir peur de la natation pendant le reste de son cours de Crocodile, et ça a dû s’estomper graduellement avec le temps, juste avec l’expérience de la vie.
Merci de me signaler les problèmes de forme ! Et pour tuque, c’est un mot si courant chez nous que j’ai été très surprise d’apprendre qu’il n’était pas employé du tout en France, haha !
Merciii de m’avoir lue et d’avoir commenté !
Hum... D'accord, ce n'est pas très constructif... Mais je ne vois pas trop quoi dire. Tu as un style agréable, tu m'as limite fait arrêter de respirer avec tes descriptions d'angoisses... donc, bah, merci pour la lecture :)
Haha c'est vrai que Léanne a un peu l'impression d'être torturée ! Je pense qu'elle a réussi à surmonter sa peur à la fin surtout avec la pression sociale et l'apprentissage de la vie.
Je suis bien contente que tu m'aies laissé ce commentaire, ça me donne le sourire :)
<br />Elle est toute mignonne, cette histoire ! Sans prétention, sans fioriture, mais juste les angoisses d'une enfant à un temps T. C'est très efficace ! Et surtout, ça me rappelle des souvenirs personnels...
Ta plume m'a intriguée, il faudra que j'aille faire un tour du côté d'Astel...
A très vite !
Liné
C'est très gentil d'être passée chez moi ! Je suis très heureuse que cette vieille histoire t'ait plu ^^
Merci beaucoup !
Ah, toi aussi, on t'a poussée à l'eau en rigolant ? C'est horrible, hein ? Moi aussi ça m'est arrivée quelques fois. Je me sentais trahie ! Et pourtant, plus tard, je suis devenue monitrice de natation, et les enfants qui pleurent tout le temps pour pas aller dans l'eau, je me suis mise à les trouver capricieux et déraisonnables. C'est facile de mettre sa tête dans l'eau. Pourquoi ils veulent pas ? Pourquoi ils refusent de participer aux activités ? Moi ça m'énervait, ça ralentissait le cours et ça me donnait mal aux oreilles. Et là un jour je me suis souvenue qu'à une époque lointaine, moi aussi j'avais très peur d'aller dans l'eau et je voulais pas suivre le groupe tout le temps. Enfin, si, je voulais, parce que je voulais être normale, mais j'arrivais pas à surmonter ma peur. Et donc c'est un peu comme ça que j'ai eu l'idée de cette nouvelle : Léanne a très peur, elle est désespérée, mais en même temps c'est tout bête, c'est pas rationnel et elle comprend même pas elle-même pourquoi elle a peur. Pour moi elle allait l'oublier plus tard. Je pense que plusieurs enfants ont des angoisses profondes qu'ils oublient peu à peu ou qu'ils se mettent à trouver ridicules plus tard, c'est pour ça, donc, qu'à la fin elle l'oublie. Mais ça donne pas forcément raison à la mère, parce qu'elle a pas su voir que sa fille souffrait réellement. Et c'est pas non plus Léanne qui avait raison de paniquer, parce que c'est pas dangereux, de faire des bulles dans l'eau... Donc personne a raison ou tort, ce que je voulais montrer surtout, c'est les peurs irrationnelles mais réelles des enfants, celles qui paraissent ridicules à ceux qui comprennent mieux le monde. Je sais pas si c'est plus clair maintenant. En gros, ça peut peut-être sembler être une contradiction, ma petite conclusion sans chute, mais elle est voulue. C'est un peu une nouvelle cérébrale, je pense, je sais pas si j'ai réussi tout à fait à la rendre crédible et compréhensible et tout. Enfin.
Merci beaucoup pour tes compliments, tes critiques et ta lecture !
Merci pour tes compliments ! Pour moi, c'était important que ma petite héroïne ne comprenne pas bien ce qu'elle ressent, parce que c'est ce qui fait qu'elle l'oublie, plus tard, et que sa mère, qui a sans doute eu des angoisses semblables étant enfant, ne pense pas que sa peur soit réelle et tout.
Merci d'avoir lu !
Finalement, la seule chose qui me laisse un peu ... incrédule, c'est cette fin. Comment, en étant si térrifiée par la nattation, as-t-elle pu oublier tout de ses peurs et rentrer même dans un club de nattation ? Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est un peu étrange, quand même.
Il n'empêche que ton texte reste agréable à lire et troublant d'une certaine manière. J'ai eu l'impression que tu avais vraiment bien cerner les sentiments de l'enfance, comme s'ils t'étaient encore tout à fait familiers. Je suis admirative de ça, car j'ai moi même du mal à me souvenir de toutes mes pensées de l'époques. Par contre, le plaisir de jouer au playmobil, je ne l'oublierais pas :D
Et donc pour moi, c'est très cohérent que Léanne ait oublié ses peurs enfantines, parce qu'elle savait même pas pourquoi elle avait peur et qu'en grandissant elle s'est rendue compte que l'eau, c'était pas dangereux. Je pense que la plupart des gens pensent rarement à leurs petites peurs d'enfance, on peut les oublier ou les trouver ridicules plus tard. J'espère que c'est plus clair, hihi.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton gentil commentaire :)