Un anniversaire bien particulier
C’est étrange, c’est comme si j’avais envie de le fêter
[Enfin, au moins de le marquer
Puisqu’il m’a été marqué de force, j’ai l’impression
D’être légitime à vouloir vivre ma journée en fonction.
En même temps, je ne me morfond pas.
J’ai le cœur lourd et je me dégoûte un peu.
J’ai la gerbe, quoi.
Ça n’a plus de goût.
J’aime jouer avec les épices de la vie,
C’est différent aujourd’hui.
Les couleurs sont là, je les vois
Elles illuminent mon plat.
C’est dans ma bouche que tout est gris,
C’est le goût des cendres qui étouffe les cris.
C’est dommage, je n’avais pas cette sensation, avant.
C’est arrivé d’un coup d’un seul. ça faisait un an.
J’avais passé une belle journée, il faisait soleil
C’est dans les yeux de Marie que le cauchemar latent s’éveille.
Je ne reste assise qu’une minute parmi le monde
Ma respiration s’écourte et l’angoisse monte.
« Je suis désolée, il faut que je rentre » je dis
Elle me regarde, inquiète, me prend la main et dit « oui »
Je rentre difficilement à pieds, le goudron laisse échapper
Après une longue journée, toute la chaleur emmagasinée.
J’ai chaud, j’ai mal dans la poitrine, la sueur roule dans mon dos
J’hésite à me mettre pieds nus, je ralentis, mais j’arrive bientôt.
Je monte doucement l’étage, je sais qu’en haut je vais devoir écrire
Me confronter à ce sentiment terrible et j’ai peur de mourir.
Elle m’a envoyé un message, comme si elle avait senti,
Est-ce que son corps à elle, s’en souvient aussi ?
Je remonte le fil de nos discussions, j’ai un doute.
Je vois qu’il y a un an, jour pour jour, je me mettais en route.
En route pour passer la soirée chez elle, juste toutes les deux
Cette soirée qui, se terminera par un drame silencieux.