J'avais à m'éloigner, je devais te quitter
Blessée trop profond en ma chair et mon esprit
Par l'emprise des hommes, par dégoût de cette vie
Partir, toi te quitter, seule, de tous oubliée.
Juste apres la rosée, dans le jeune matin,
J'ai descendu les dunes, caressée des oyats
Ne laissant derrière moi que l'empreinte de mes pas
Imprimés dans le sable et les épines de pin.
Quand ta route se voile, depuis qu'il est trop tard,
Après avoir été si proche d'étouffer,
Pars, pars, pars !
Plonge dans l'inconnu et recouvre ta liberté.
Le soleil a demi levé, les flots transparents,
Ont accompagné ma fuite en avant.
Dans la clameur d'une aube muette, j'ai vogué,
Un doux zéphyr, vent d'ouest, portait mon voilier.
Je partais sans savoir mais connaissais mon cap
C'était les étoiles, l'horizon ou d'autres étapes.
Les roches tendres ocres ont cédé aux eaux limpides,
Mon cœur était enfin léger et l'air splendide.