Au commencement, la fin

Du soleil tombe dans la pièce, sur une pile de livres. Il fait froid. Du givre s'accroche encore au bord des fenêtres. Tranquille, mon thé fume sur mon bureau. Rien. Je ne ressens rien. Le grand vide. Un brouhaha se bouscule dans ma tête. Il retentit sur les murs, ricoche et se rit de moi. Mal de crâne. La pièce tourne, je m'évanouis.

Il fait beau. Le soleil suinte une lumière blanche. J'ai mal au yeux. L'herbe est humide. J'ai mal. Je ne ressens rien. Le grand vide. Un brouhaha se bouscule dans ma tête et rebondit en écho sur les gens. Silence ! Silence !

J'ai mal. Je me suis cogné en tombant. Enfin je crois. Je m'en fous. J'ai mal.

Je ferme les yeux. Je le vois. Je les rouvre. Ouf. Il est parti. Je les referme, indifférente à son image. Je lui cracherais presque à la gueule si je pouvais. Mais je ne peux pas. Le bruit m'enveloppe dans son manteau discret. Je m'y noie...

Mon thé ne fume plus. Il est tiède, sans sucre. L'amertume glisse sur ma langue et tombe dans mon estomac. Tout droit. Je m'y noie et j'ai soudain envie de vomir. Un vrombissement sourd résonne à mes oreilles. Silence ! Silence !

Musique. Cacher le bruit insupportable dans d'autres voix. Je pousse le volume au maximum. L'herbe est toujours humide. Le soleil vomit toujours une clarté blanche. Trop de lumière. Je sors mes lunettes et me cache derrière. Ombre rassurante.

Je pousse le volume au maximum. La musique hurle, silence dans mon crâne. Mon thé est fini. Le soleil tombe toujours sur mes livres. Illumination de couleurs. Trop de lumière. Je baisse mes stores et me réfugie dans l'ombre rassurante.

Rien. Je n'entends plus rien. Les paroles parlent pour moi :"I carve your name into my arm,instead of stressed, I lie here charmed 

'Cause there's nothing else to do, every me and every you" La musique s'arrête. Page de pub. Je n'entends plus. Il n'y rien d'autre à faire que toi et moi. C'est une évidence. Tu le sais. Je le sais. Et on aime se faire mal.

Merde... Chanson de merde...J'éteins la musique, arrache mes écouteurs. Pourquoi? Le seul mot qui tourne dans ma tête est : pourquoi? Pourquoi toi? Pourquoi moi? Pourquoi nous? C'est une évidence, tu le sais. Je le sais. On aime se faire mal...

Pleurer, verbe du premier groupe en "er". Ceux qu'on aime bien. Facile à conjuguer. Régulier, comme ces larmes qui coulent toutes seules. Le tempo est donné, un tempo de pluie, cadence militaire, l'orage gronde, le soleil fuit.

Tu fais chier. Sérieusement. Putain, t'es con. Merde quoi ! Voilà. ça sort tout seul... Pleurer pour avoir moins mal. Illusion physique, musique interne. Le tempo est donné. Un tempo de pluie. L'orage gronde, le soleil fuit. Je ramasse mes affaires et prends le chemin du retour.

Premières gouttes, elles tombent, froides. Je frissonne. Je ne pleure plus. Je me sens vide. Je ne ressens rien. Encore. J'espère qu'elle n'est pas dehors, elle va attraper froid sous cette pluie. J'éteins le poste. Mon lit m'accueille, mon duvet se fait linceul.

Je frissonne. Les premières gouttes tombent, froides. Je ne pleure plus. J'espère qu'il n'est pas dehors, il va attraper froid sinon. Je cours jusqu'à chez moi. Mon lit m'accueille, mon duvet se faire linceul.

Elle m'a oublié. Je le sais.

Où est-il ? Je lui manque... Je le sais.

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