Au delà de mes frontières

Par Arnvald
Notes de l’auteur : Pour le thème du Printemps des poètes

Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

De plus en plus fort et vous avancerez avec peine.

Vous, humains, ne voulez pas d’une vie si brève,

Vous la voulez éternelle, intarissable fontaine.

 

Vivre éternellement, une bénédiction ?

En vérité, l’éternité est une malédiction.

L’immortalité c’est vivre dans la solitude,

C’est voir partir les êtres chers, grande lassitude.

 

Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

Renforçant cette vivante solitude et sa froideur.

Vous continuerez brandissant la vie telle un glaive,

Rencontrant sans cesse de nouveaux amis avec ardeur.

 

Jusqu’à ce que le monde devienne friable,

Et qu’il ne reste plus qu’un désert de sable.

Dans cette vaste étendue, ocre lagune,

Les souvenirs composent les grains des dunes.

 

Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

Ne laissant rien d’autre que moi, l’Immortelle.

Au-delà de la vie, c’est un vent froid qui se lève,

Croyez-moi, je sais ce qu’est une vie éternelle.

 

Au-delà de mes frontières, le vent se lève

Et révèle mon nom, aussi tranchant qu’un glaive.

Pourquoi rêver d’une longue vie ? Vous avez tort,

Tout à une fin, je le sais car je suis la Mort.

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Adrien Vermeil
Posté le 09/04/2023
C'est un très beau texte. La chute est vraiment bien amenée. Certaines images nous percutent, provoquent en nous des ruptures de sens qui forment des images presque surréalistes : j'aime beaucoup "l'ocre lagune", la vaste étendue du sommeil éternel. Les images sont percutantes mais elles n'en restent pas moins extrêmement cohérentes. Merci pour ce partage. Au plaisir de vous lire à nouveau.
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