Aujourd’hui c’est plage

Par Bruns
Notes de l’auteur : Mon premier.
Celui qui a lancé la série.

 


Je n’ai pas grand-chose à faire

Que de regarder autour de moi

 

Les bateaux, les badauds

De tous types, de toutes sortes

 

Tout commence par des grand-mères

Peaux flétries, ventres gonflés

Tout sort, tout bedonne

Tout est montré, plus de secret

 

Ce n’est pas beau de vieillir

 

Puis passe un body buildé

Mais bedonnant

Hypertrophié, hyper trop fier

Il a peut-être oublié

Qu’il ne suffit pas de gonfler

De boursoufler et de pomper

 

Il est suivi d’un maillot rose

Dont la propriétaire n’a plus l’âge de cette couleur

Mais elle a été jolie

Mais elle est jolie

 

Parfois ce n’est pas un problème de vieillir

 

Plus tard, un petit cul s’arrête devant moi

Et avec son tel, instame les vagues

Petit cul classique qui s’en retourne

Et me montre la pureté d’un visage angélique

Mais je n’y vois pas de sourire

Son sein, petit, pointu

Tend ton t-shirt

Elle est belle, elle est jeune

Et vingt ans en arrière

Elle m’aurait ému

Aurait habité quelques souvenirs

 

Il ne faut pas être pressé de vieillir

 

J’observe ensuite un couple

Plus âgé

Un peu plus sophistiqué

Lui simple et sobre

Elle couverte d’un haut de maillot

A laissé ses hanches cachées d’un paréo

 

L’élégance sait parfois bien vieillir

 

Dans la foulée passe un jeune gars

Archétype, bien coiffé, gominé

Bronzé, tatoué

Téléphone en main, il passe lentement

De serviette en serviette

Une proie, une cible, une quête

Passe ton chemin

Imbécile, frimeur

 

Vivement que tu apprennes à vieillir

 

Je vois passer un peu plus tard

Son alter ego

De vingt ans son aîné

Short bleu clair, chemise rose

Tendue par sa pense, trop présente

Il passe en matant un couple, dans l’eau

Qui s’embrasse

Ils sont moches, ils sont gras

Mais ils s’en foutent

Ils s’aiment

 

En fin de journée s’installe prés de nous

Un jeune couple, maillot noir

Couverts de la beauté de la jeunesse

Dans leur regard se lit

Le plaisir d’être ici

Avec seule ambition, passer un bon moment

Avec seule envie, avoir une belle vie

 

Parfois, vieillir ne fait pas peur

 

Et puis il y a ce jeune garçon

Qui joue en italien

Les vagues comme seul plaisir

Il est juste là, à profiter du présent

Il saute, rit et éclabousse

Sous les yeux de son paternel

Profite mon fils,

Tu as tout le temps de vieillir

 

Et puis il y a nous

Allongés

On glande

On matte

Dans la même direction

On s’aime !

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