Ils t'enferment, t'empoisonnent dans une prison de glace aux coins acérés. Ils sont là, tout autour de toi, te guettant, te traquant comme un tigre guetterait sa proie. Ils gravitent paresseusement, tels des parasites attendant de porter le coup fatal. Et puis, lentement, pernicieusement, ils s'insinueront dans ton esprit, éradiquant le doute. Tu finiras par faire corps avec eux, comme si tu les avais toujours connu, toujours adoptés. Comme si tu avais toujours cru en eux... Et lorsqu'ils seront bien ancrés en toi, qu'ils auront infiltré chaque parcelle de ton cerveau, ils se répandront à la manière d'une trainée de poudre. Une petit étincelle... Et tout explose.
Désormais, à chacune de tes paroles, ils se déverseront, flot de microbes sournois qui s'éparpille... A ton tour, tu contamineras ton entourage de tes pensées malsaines et perverses. Misérable petit être naïf et inconscient... Tu ne te rends pas compte du mal que tu fais autour de toi. Ta langue fourche répand le faux, le mensonge, l'ignominie ! Perdu dans ton monde si parfait, si normal, tu ignores ce qu'est la vie. Tu ignores que ta soi disant normalité n'est que la somme de toutes nos différences. Te crois-tu meilleur ?
Peut-être une âme innocente pourra un jour à nouveau disséminer le doute dans ton esprit, peut-être pourra-t-elle te libérer, briser les chaines qui te lient à eux.
Oh, préjugé aux dents aiguisées, puisses-tu mourir ce soir...
C'est un texte qui s'ancre parfaitement dans notre présent. Ton écriture en traduit les enjeux et les effets d'une façon très efficace. Merci à toi !
Enjoy,
Spilou
La dernière phrase m'a beaucoup marquée, on dirait un vers échappé d'un poème de Verlaine ou de Baudelaire ^^
Bravo =)