Avant même de lui parler

Notes de l’auteur : Je débute l'écriture et encore plus les romans d'amour. Merci de laisser des commentaire pour que je puisse m'améliorer.

"Salut Sasha, je suis devant chez toi, tu peux sortir."

Je raccroche le téléphone et descends les escaliers en vitesse, pressée d'arriver au club. Devant ma porte, Bryan m’attendait. C'était un homme d'une quarantaine d'années, cheveux rasés et barbe taillée. D'une allure élancée et avec un physique athlétique, cet homme allait être mon coach pour les deux prochaines semaines. C’est un matin doux, et par-dessus tout, un jour assez spécial pour moi. Je monte dans la Clio blanche et m'installe dans le siège avant. En direction du club, je ne peux pas m'empêcher d'être surexcitée et malgré tout un peu stressée.

"J'espère que les gens seront sympas avec moi."

— Donc Sasha, tu es dans quel club déjà ? me demande Bryan.

Je connais bien Bryan car c'est un ami de mes parents depuis pas mal de temps déjà...

— Je suis au Tennis Club Horizon de Toulouse depuis que j'ai commencé le tennis.

On avançait sur le chemin et nous étions déjà au tiers du trajet lorsque Bryan mit de la musique.

Au moins, maintenant, je n'ai plus besoin de répondre à ses questions.

La voiture s'arrête devant un large bâtiment blanc, la porte entrouverte laisse place à une grande pièce spacieuse. À l'intérieur, plusieurs canapés noirs étaient installés dans un coin ; près des banquettes, était installée une longue et haute table en bois. Au fur et à mesure de la matinée, plusieurs personnes arrivent, chacune d'elles me faisant un check en passant devant moi.

Quand il entra...

Il était grand, musclé mais tout de même mince. Ses cheveux coincés sous sa casquette retournée. Plusieurs mèches de ses cheveux de jais dépassaient de sa casquette, lui donnant un style négligé mais étrangement séduisant. Ses yeux marron semblaient avoir capturé la lumière d’un automne éternel, mais ses prunelles, brunes et calmes, racontaient des choses qu’aucune bouche n’aurait osé dire. Un sourire en coin, prêt à faire une bêtise ou à séduire — peut-être les deux.

C'était comme si le monde autour de moi avait disparu et qu'il ne restait plus que nous deux : toi qui me regardais et qui... me touchais.

"Il… il m’a touchée, bon, c’était peut-être qu’un check mais… ça m’a fait ressentir des choses que je n’ai jamais connues."

— Salut, bredouillai-je.

— Salut, me répondit-il avec une certaine désinvolture.

J’avais l’impression que mon cœur allait exploser dans ma poitrine, et je ne savais même plus si j’avais envie de fuir ou de rester là, plantée comme une idiote à attendre qu’il me regarde encore. Je voulais lui dire quelque chose, n’importe quoi, mais il a juste souri à ses potes sans même me regarder, et moi, je suis restée là, le cœur serré, incapable de bouger ou de prononcer un mot.

La suite de la journée continua à son rythme. Vers l’après-midi, on joua à un jeu : "Spikeball". Alors, en vrai, faut juste qu’on se passe la balle, qu’elle rebondisse bien sur le filet, et que l’autre équipe rate la réception… et hop, on marque un point. C’est pas compliqué, en fait.

Le terrain sur lequel on jouait était à l'intérieur. C'était un greenset comportant tout ce qu’il y a de plus basique : filet, lignes au sol et chaise pour l’arbitre. Par contre, seul le trampoline exceptionnellement placé ici pour le Spikeball sortait de l'ordinaire. Le groupe était composé d’une dizaine de personnes, majoritairement des garçons. Après le jeu, a suivi le ping-pong et des mini-entretiens avec le coach. Les personnes s'enchaînèrent les unes après les autres pour le mini-entretien concernant spécifiquement les qualités et points faibles des différentes personnes composant le groupe de cette année.

Personnellement, je pense que mon point faible est surtout le service, et ma qualité, mon revers. J'ai encore du chemin à faire pour tout corriger, mais un pas après l'autre. Au fil de l'année, je m'entraîne trois fois par semaine pour un total de douze heures par mois. Et j’y intègre souvent des cours particuliers ainsi que des séances perso. Le tennis, c’est toute ma vie. Jamais je ne laisserai tomber ce sport — que dis-je — cette passion.

Chaque personne a une passion où elle met le plus d'ardeur. Elle peut être cachée ou à la vue de tous, mais je pense que si une personne un jour me dit qu'elle n'a aucune passion, c’est qu’elle est sûrement encore en train de chercher sa personnalité. Les passions s’ajoutent en nous comme des échanges sur un court de tennis, chaque frappe donnant plus d’élan, de rythme et d’énergie à notre propre jeu.

Revenons-en aux groupes : il faut dire que j'avais un frein, j'étais la seule personne ne faisant pas partie de leur club — le Club Tennis Élan. Je ne connaissais personne et eux ne me connaissaient pas, donc personne n’osait vraiment faire le premier pas, jusqu’au moment où… le goûter arriva.

On était en train d'attendre l’arrivée des biscuits lorsque le coach, ainsi que son fils et sa femme, commencèrent à chanter "Joyeux anniversaire Sasha", tout le monde se joignant à eux petit à petit.

Je restais un peu en retrait, mal à l’aise, les joues déjà brûlantes avant même que le gâteau n’apparaisse. Puis les premières notes s’élevèrent, et je levai timidement les yeux.

Ils chantaient. Tous. Même lui.

Camille était là, debout parmi les autres, les mains dans les poches, l’air détendu. Il chantait, pas trop fort, pas trop faux non plus. Juste... normalement. Comme tout le monde. C’était sûrement par politesse, évidemment, mais moi, ça m’avait suffi.

Pendant quelques secondes, j’ai arrêté de respirer. Je savais bien qu’il ne chantait pas pour moi-moi, pas parce qu’il me voyait. Mais il disait quand même mon prénom. Il regardait vaguement dans ma direction. Et même si c’était rien pour lui, pour moi, c’était tout.

Mon cœur battait trop vite pour un simple "Joyeux anniversaire", et je n’ai même pas réussi à souffler mes bougies du premier coup.

L’après-midi s’était poursuivie tranquillement. On avait repris le tennis, en groupes réduits, le soleil déjà un peu plus bas dans le ciel. L’ambiance s’était détendue, les rires fusaient plus facilement, et même si je ne parlais pas encore beaucoup, je sentais que je n’étais plus totalement une étrangère.

Vers dix-sept heures, un à un, les jeunes du club avaient commencé à repartir. Certains m’avaient lancé un sourire, un petit "À bientôt", d’autres un simple signe de tête. Camille, lui, était parti sans se retourner. Normal. Il ne me devait rien.

Quand je suis rentrée chez moi, la maison semblait trop silencieuse. Je suis montée directement dans ma chambre, encore habillée de ma tenue de tennis poussiéreuse. J’ai laissé tomber mon sac au sol et me suis allongée sur mon lit, les bras en croix, fixant le plafond.

Et là, dans ce calme total, j’ai repensé à lui.

À son sourire à peine esquissé. À ses cheveux noirs qui dépassaient de sa casquette. À sa voix quand il chantait mon prénom sans vraiment y penser.

Il ne me voyait pas encore. Mais moi, je voyais déjà trop bien tout ce que j’avais envie de vivre à ses côtés.

Il me restait quelques jours à tenir avant le stage au centre. Deux semaines entières dans le même internat, sur les mêmes terrains, dans les mêmes couloirs que lui.

Rien que d’y penser, mon ventre s’est noué d’un mélange d’excitation et de trac.

Et j’ai souri toute seule, dans le noir.

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Mattarya
Posté le 30/07/2025
Coucou,

La lecture est facile et on entre directement dans le vif du sujet.

J'ajouterais une petite description de sacha pour qu'on la situe directement ( soit en s'observant dans un miroir...) sauf si c'est fait pour....

Je lirais avec plaisir la suite !
A plus tard !
Fanécriture
Posté le 30/07/2025
Merci beaucoup,
Je prend note et corrigerais.
J'espère que aimeras tout autant la suite
Fanécriture
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