LA DESOBEISSANCE
Un soir, ils traversèrent un marais et Bilbil, crut qu’ils étaient arrivés, car il voyait de l’eau partout. il était tout heureux, et criait « Maji, maji, » « L’eau, l’eau » . Mais, Bibimsimamizi leur Interdit formellement de s’en approcher, disant que cet endroit était très dangereux .
« Ne soyez pas tristes, ajoute-t-elle, nous ne sommes plus qu’à deux jours de marche du grand lac promis. Vous verrez comme il est beau mon« ziwa »(lac,) le plus beau, le plus grand lac au monde! et tout « Bulu,bulu, »bleubleu, comme le ciel.
Bilbil était furieux..
Vraiment Grand-mère avait perdu la boule, ils étaient devant une étendue magnifique qui scintillait à perte de vue, aux derniers rayons du soleil, et voila qu’une vieille et méchante folle leur en interdisait l’accès, sous prétexte que dans sa jeunesse, elle avait connu un bien plus beau « ziwa »(lac)! Vraiment, elle voulait leur gâcher la vie!
Il décida de ne pas écouter cette interdiction stupide, se dit qu’il irait de toutes façons, barboter dans cette belle eau, la nuit-même et pourrait y faire tout plein de jolies bulles, de jolies «puto »(bulles) rondes comme des ballons. avec Belibulle.
Comme la nuit tombait, ils s’arrêtèrent là pour dormir
Bilbil, fit semblant de s’endormir sagement, comme à l’accoutumée, contre sa maman et près de son petit frère. Et, au milieu de la nuit, dès qu’il vit que tout le troupeau dormait, il se leva tout doucement , avec Belibulle pour aller vers le marais, qui devait selon lui le rafraîchir et même étancher son énorme soif, lorsque l’eau serait un peu plus profonde et plus claire.
Emerveillé et guidé, par la lumière des étoiles, qui tombait du ciel , il se dirigea très facilement vers le marais. scintillant sous la belle lune argentée qui se reflétait dans les eaux.
. C’était alors le plus heureux des éléphanteaux.
Heureusement qu’il avait désobéi, qu’il avait réfléchi, Il n ‘aurait jamais pu connaître tout ça!
Maintenant la lumière, était si belle, qu’elle lui transperçait le coeur de bonheur.
Au matin, il raconterait ses découvertes, et son exploit, à tous ces vieilles bougonnes , et leur montrerait ce que lui, Bilbil, le petit éléphanteau malin, avait su trouver tout seul. Alors qu’une soi -disante ancêtre et vénérable éléphante qui prétendait tout savoir, avait voulu leur interdire l’accès à ces merveilles.
Tous ces discours sur la sagesse des vieux, dont on l’ abreuvait à longueur de journée, c’était vraiment du baratin, tintin. Bibimsimamizi n’était plus un bon chef, il allait falloir en changer, nommer un nouveau « Mkuu»( chef) pour mieux diriger le troupeau. Il se l’était dit déjà, mais, maintenant il en était bien certain, ces magnifiques reflets de l’eau sous la lune en était la preuve.
Grand-mère, avait certes beaucoup d ‘ans; elle était très vieille ( Zama,) elle avait pour cela droit à beaucoup de respect, mais elle était quand même, « wajinga » (stupide) et « mjinga » (folle) et manquait de discernement. C’était une vieille idiote, sans cervelle, et c’est tout.
Comment interdire de se baigner là, alors qu’Il y avait tout ce qui fallait pour désaltérer plus de dix troupeaux comme le leur. tant d’eau de « maji; »(eau) tant de « maji »(eau)….., et qu’ils en cherchaient depuis des jours et des jours en marchant sans relâche.et en se fatiguant comme des forcenés.
Il se promena gaiement, tout autour, cherchant un coin propice pour descendre, un trou d’eau claire;
Soudain, il aperçut ce qu’il cherchait,
il y avait une cuvette avec un peu d’eau qui émergeait sur la glaise.
Il décida d’y descendre délicatement, il prendrait un petit bain, s’aspergerait à loisir avec ,sa « shina »(trompe). Ça c’était une chouette invention, la « shina »(trompe) qui servait beaucoup, et pour tout faire: Attraper des troncs d’arbre, manger , boire ou tenir sa maman.
De toutes façons, il serait de retour avant l’aube,. Personne ne s’apercevrait de son absence et il se glisserait doucement à sa place .
Après le réveil il leur raconterait sa belle escapade nocturne, et toute ses découvertes, pour qu’ils aillent en profiter tous ensemble. Il ferait la joie et l’admiration de chacun, et recevrait mille félicitations8
Il se voyait déjà se rengorger devant toutes ces félicitations, ces mille merci qui le rendraient très fiers, et changerait des gronderies habituelles.
Alors, Il plongea et en effet, l’eau était délicieuse et rafraîchissante, il n’y en avait pas assez pour en boire, ni pouvoir s’amuser à faire ses « kubwa puto, » (ses grosses bulles), mais le bain lui procurait déjà un extrême plaisir.
Après s’être ébattu longuement en jouant beaucoup avec sa trompe, il pensa qu’il était l’heure de retourner au campement et rejoindre le troupeau pour ne pas se faire remarquer.
LE DESESPOIR
Il commença, alors, à essayer de remonter, mais ce qui était prévu arriva, la glaise était trop glissante, et il ne put d’aucune manière arriver à remonter la pente, Il patinait sur place et retombait chaque fois.
Et ce n ‘était certainement pas la légère, Bellibulle, sans poids qui pourrait l’aider!
Une terrible « Hofu »(panique) l’envahit , alors, qui le faisait trembler, de la tête aux pieds.
Allait-il mourir dans ce trou sans jamais pouvoir remonter, revoir sa maman chérie sentir tout l’amour, l’immense « Nzola »(amour) qu’elle lui offrait chaque jour, marcher avec bonheur à ses côtés, et le reste de sa famille qu’il aimait si fort, ?
Il la vit, dans une vision glorieuse, auréolée d’une lumière étincelante, jaune comme le soleil.
Soudain,Il n’était plus certain du tout de son idée de génie et commençait à comprendre les raisons de l’interdiction de grand’ma. Regrettant tout le mal qu’il avait pensé d’elle.
il se sentit affreusement seul, totalement abandonné, très inquiet « wasiwasi »(inquiet), il sut qu’il ne pourrait pas s’en sortir sans sa« mama mzuri » (douce maman.) Elle seule pourrait le sauver et lui pardonner. son escapade.Tant pis si Bibizamani était furieuse, pourvu qu’elle vienne elle aussi, lui apporter toute son aide, toute la « Msaada » (aide) possible..Elle était vraiment forte quand même, et ce qu’elle disait était juste et pour son bien, comprit-il enfin!
C’est vrai qu’il n’ était qu’ un « Mbaya » (vilain), désobéissant, petit éléphanteau, qui n’en faisait qu’à sa tête .Il reconnut qu’il avait amplement mérité sa rage et sa « Hasira» (fureur ).
Rien ne lui ferait plus plaisir, en ce moment que de voir paraître Bibizamani lui tonitruant: et déversant un flot d’invectives. en virant de toute les couleurs.
Ces insultes couleraient même comme du miel dans ses oreilles.
Si seulement, elle pouvait être là en train de lui hurler:
« Mbaya » (chien) ,« Wakaidi »,(Désobéissant), « Mbwa mwitu«( Chien enragé ), « Bila moyo » (Sans coeur), « Fisi iliyooza »( Hyène pourrie ), « Mnyama aibu » ( Animal honteux) , « Nyoka sumu » ( Serpent empoisonné), « Dumahatari » ( guépard dangereux), « Kima hila » (Singe retors) , « Pepo halisi » Véritable démon,« Mwana wa shetani (fils du diable).Tu nous amènes sans arrêt la poisse, envoyée par les esprits méchants et cette «hoodoo »(poisse) nous suit partout maintenant. A cause de toi les « Akili », (les esprits) nous ont maudit maintenant. Et pour finir, Va te cacher « Atakuficha »
Tous les mots qu’elle lui donnait quand il faisait ses bêtises et qui le faisaient mourir de rage. Il se sauvait même , en souhaitant sa mort.
Mais là, à présent, désespéré, abandonné, Il commença à barrir de toutes ses forces pour signaler sa présence. Hélas! il s’était beaucoup éloigné et son barrissement était trop faible pour être entendu. « Msamaha»!(pardon), il barrissait de plus en plus faiblement et avec désespoir.
Ce conte très agréable à lire, très foisonnant avec des mots swahilis qui lui donnent une petite pâte d’oralité en réalité augmentée. C’est une belle découverte pour moi, car le récit est assez vivant, avec des expressions très amusantes.
J’ai trouvé que ton texte possédait de belles qualités, qui pourraient facilement être bonifiées :
Tu pourrais peut-être resserrer un peu sur certains passages qui me semblent un peu redondants (comme la vantardise du petit éléphanteau qui critique les décisions de la vieille et sage éléphante), j’ai eu l’impression que les mêmes informations m’étaient données trois fois avec de légères variantes.
Tu pourrais aussi regrouper toute ton histoire sur un seul livre, avec 3 chapitres (je me suis demandée pourquoi tu avais raconté la même partie de l’histoire dans les deux chapitres d’un livre, puis la suite dans un autre livre… je n’ai pas trop compris, je l’avoue).
Et, désolée, encore quelques autres petites remarques, que j’espère constructives :
Quand tu dis au tout début « le grand et lointain pays d’Afrique », ça m’a un peu gênée car je pense à l’Afrique comme un ensemble de pays, j’aurais plutôt vu « le grand et lointain continent d’Afrique » ou « la grande et lointaine Afrique », quelque chose comme ça.
Pour la mise en page, tu pourrais harmoniser tous les guillemets et les apostrophes, il y a des trucs étranges, exemple : elle l ‘appelait (l’apostrophe est un guillemet simple), ce n’est pas grand-chose mais ça perturbe un peu la lecture. Comme c’est déjà chargé au niveau de la typographie vu que tu donnes beaucoup d’expressions entre guillemets (que personnellement j’apprécie), il faudrait faciliter par ailleurs la lecture le plus possible.
Je te recommande de réfléchir aussi à l’utilisation du bold/gras pour tes caractères. Est-ce tellement utile pour toi ? Je trouve encore que ça gêne un peu la lecture.
Pour finir, j’attends la suite de cette charmante histoire : j’espère que tu ne vas pas laisser le pauvre Bilbil s’enfoncer dans la glaise glissante…
je vais lire tes autres textes avec plaisir.