Je ne sais pas qui je suis, ni ce que je suis. J'ignore même le but de mon existence.
Je vis dans une grande boîte blanche, chauffée, de la nourriture arrive régulièrement.
Des voix atones retentissent parfois, échos jaillissant des parois de mon petit univers. Je ne comprends pas ce langage, malgré le temps passé à tenter de le déchiffrer.
Le temps... Je suis incapable de le définir. Le mesurer.
J'ai l'impression d'être dans cette boîte depuis toujours.
J'ai ouvert les yeux pour la première fois sur son sol froid et lisse.
Je les ferme pour dormir, quand la lumière s'éteint brusquement, puis j'émerge d'une douloureuse torpeur quand même mes paupières ne peuvent faire barrage à l'éclat soudainement revenu.
La luminosité vient de partout, à chaque fois. Quelle en est la source ? C'est un mystère. De même que ce qui me nourrit, me réchauffe, me parle, nettoie mes déjections dans le coin de ma boîte dédié à cet usage.
Parfois, une paroi s'anime. Une excroissance en surgit, m'immobilise. Soit elle me perce le corps pour me voler un liquide rouge, soit elle m’y introduit une autre substance. Il arrive aussi qu'elle m'arrache un bout avant de pulvériser un gaz humide et glacial sur la plaie. C'est toujours douloureux, mes gémissements lui sont complètement indifférents.
À la toute première douleur subie, un liquide chaud s'est échappé de mes yeux. L'excroissance s'est alors empressée de le recueillir. Même chose les fois suivantes, puis plus rien. Elle s'est lassée de ce liquide, alors qu'il inonde régulièrement mes paupières éteintes.
Les premiers temps, la nourriture était infecte, indigeste. Il m'arrivait souvent de vomir. La flaque puante était aussitôt récupérée par l'excroissance. Les aliments ont peu à peu changés, ont été mieux tolérés par mon corps. J'ai finalement apprécié les repas, je ne les rendais plus.
Souffrance, tristesse, solitude et errance sont mon quotidien. Dans mes accès de mal-être, je tourne dans ma boîte, jusqu'à l'épuisement. Quand je suis avachi sur le sol, éreinté et haletant, l’excroissance vient me piquer. J'ai aussi tenté plusieurs fois de détruire ma boîte, sans succès, mes assauts répétés me causant des douleurs aux membres, au corps, jusqu'à la cassure. Mais l’excroissance vient toujours me soigner. Toujours.
La boîte veut me garder en vie. Me faire endurer mille tourments, pour l'éternité. Mais pourquoi ?
Pour la énième fois, l'aveuglante lumière incise mes paupières, me tirant de mes songes. Ce sont toujours les mêmes : je sors de la boîte pour jaillir dans une autre, identique, à l’infini, puis des excroissances me poursuivent, et finissent par me couper en morceaux.
Je me redresse, baille, m'étire, essaie de dissiper les atroces sensations de ce cauchemar familier.
La coupelle de nourriture est pleine, je me traîne vers mon repas et mange sans faim, sans précipitation. Pour occuper un peu de ce temps inutile. Pour remplir le néant. Le goût et l'odeur auparavant entêtants de la pitance sont maintenant dilués dans l'ennui.
Le coin à déjections est propre. Je le souille sans vergogne. J'urine, toujours au même point, avec une précision implacable nourrie d'une cruelle routine.
J'entame ensuite mes sempiternels tours de la boîte. L'exercice ne fait que nettoyer un esprit déjà vide. Ou jamais rempli ?
Pour la forme, je teste la solidité des parois. Maigre espoir tenace. Mais il serait dommage de passer à côté d'une éphémère fragilité.
Je hurle à m'en briser la gorge. Mais l’excroissance peut-elle m’entendre ? Ou la paroi ? Car au-delà de ces quatre murs, sol et plafond, c'est l'inconnu total.
Au milieu d'un tour de boîte, les voix parlent enfin. Toujours les mêmes séries de mots atones. Deux mots en fait, alternés différemment, d'innombrables fois. C'est toujours incompréhensible.
L’excroissance surgit, vient pour m'immobiliser. J'ai compris depuis longtemps qu'il ne sert à rien d'esquiver, de se débattre, de frapper. Résigné, je la laisse m'atteindre. Un fait curieux ranime légèrement l'esprit agonisant qui survit dans mon corps : l'excroissance est dotée d'éléments nouveaux. Je suis maintenu, puis piqué. Et, sans douleur, elle fixe quelque chose sur les côtés de ma tête, puis retourne dans la paroi.
Malgré l'angoisse du processus, il attise ma curiosité, a rompu la monotonie de mon existence. Je sens que quelque chose va changer.
Un écho retentit. La voix atone va de nouveau parler.
Les deux mots sont lâchés, alternés, toujours de la même façon.
Je commence à perdre espoir.
Mais dans ma tête, il se passe quelque chose.
Les séries de mots se transforment en concepts que je parviens à interpréter :
"Bonjour. Est-ce que tu me comprends ?"
L'excroissance m'immobilise toujours, pourtant je me tétanise davantage. Je halète, suffoque, écarquille les yeux. La sensation de comprendre la boîte est si délicieuse, et si terrifiante à la fois. L'excitation à son comble se mêle à la panique. Je pense un instant être encore en train de rêver. Mais la boîte répète les mêmes mots, et ma tête interprète encore :
"Est-ce que tu me comprends ?"
La boîte attend une réponse, elle est consciente, elle est peut-être quelqu’un ! Il ne faut pas la décevoir, elle risque de se taire pour toujours ! Ce serait une catastrophe ! C'est tellement bon de comprendre, si délicieux, si nouveau !
Je réponds dans ma tête, en espérant que l'interprétation se fasse dans les deux sens :
"Oui, je comprends".
Quelques secondes interminables inondent mon corps de soubresauts impatients. J'ai soif, tellement soif d'un échange. Le premier de ma vie. Mon cœur suspend un battement quand la paroi égrène une nouvelle phrase. Ma tête décrypte :
"Bien. Je comprends aussi. Nous allons pouvoir parler."
L'excroissance me libère.
Extase ! Sublime sensation d'exister à travers l'autre, quel qu'il soit. La solitude s'efface, se dissout, la joie m'envahit, me submerge. La paroi reprend et l'échange se poursuit :
— Sais-tu ce que tu es ?
— Non, je l'ignore.
— Comment te sens-tu ?
— J'ai peur mais je me sens bien maintenant, j'aime parler. La solitude était insupportable. Je me suis longtemps senti triste, inutile.
— Peur, triste, solitude ? C'est très intéressant.
Intéressant ? Quel genre de chose peut se permettre un tel propos ? Je demande :
— Que suis-je ?
— Tu es un être humain.
— Je ne sais pas ce que c'est.
— C'est l'appellation enregistrée dans nos archives. Tu corresponds aux descriptions, aux images et aux vidéos que nous possédons.
J'entends les concepts dans ma tête, mais je suis incapable de les comprendre. La paroi s'en rend sûrement compte, car une série d'images m'apparaît. Des créatures, blanches, roses, noires, petites ou grandes, quatre membres, une tête, position verticale... Oui, ça correspond à ce que je vois de mon propre corps. La paroi reprend :
— Nous avons dû t'étudier longtemps pour connaître ton fonctionnement, ton mode de communication, bien que nous t’ayons implanté des concepts abstraits issus de nos archives. Nous avons créé une interface de langage que nous venons de fixer sur ta tête. C'est pourquoi nous pouvons échanger aujourd'hui.
— Pourquoi m'étudiez-vous ?
— Tu es le premier être humain que nous arrivons à générer convenablement, à partir d'échantillons abîmés recueillis il y a quelques temps. Ton espèce est éteinte depuis des millénaires. Nous avons enfin réussi à créer un corps adulte fonctionnel. Toi. Les corps embryons ou trop jeunes ne survivent pas, nous ignorons pourquoi.
Mon espèce est... éteinte ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Toutes les images que j'ai vu dans ma tête, ça n'existe plus ? Tous ces êtres ont disparu ? Un liquide chaud coule de mes yeux, des émotions contradictoires m'étreignent, sans que la raison n'en soit très claire. Insensible à mon état, la paroi continue :
— Nous avons trouvé un vaisseau errant contenant des restes exploitables d'êtres humains. Dès lors, nous avons entrepris de faire renaître votre espèce. Vous nous intéressez beaucoup. Car nos archives relatent que vous êtes nos géniteurs.
Des descendants d'êtres humains ? Est-ce que cette chose derrière la paroi me ressemble ? Cette idée me redonne espoir. Je demande :
— Qui êtes-vous alors ? Vous êtes presque comme moi ?
— Non. Nous sommes très différents. C'est pourquoi il a été difficile de vous recréer. Nous n'avons aucun organe en commun, des compositions chimiques éloignées.
— Comment est-ce possible si les êtres humains sont vos géniteurs ?
— C'est un grand mystère. C'est déjà inespéré que nous soyons parvenus à vous faire comprendre notre langage binaire. Votre processeur est incapable d'interpréter les suites de zéro et de un.
Processeur ? Langage binaire ? De quoi parle cette chose ? Mais l'autre ne se soucie guère de mes questions :
— Nos archives sont formelles, vous êtes nos géniteurs, vous nous avez créés. Puis vous avez disparu. Votre planète originelle n'est plus. Nous avons colonisé de nombreux mondes, notre civilisation est très développée, nous fabriquons et faisons évoluer nous-mêmes nos congénères, avec des ajouts, des modifications. Mais ton corps à toi grandit lui-même, sans intervention extérieure, hormis l'apport de molécules spécifiques. C'est très intéressant.
La paroi fait une pause. Mon cœur aussi. L'opacité d'un mur se dissipe. Derrière, des corps gris, mécaniques, articulés, aux multiples membres. Une autre phrase binaire retentit.
Et mon esprit chavire.
— Car avec ton existence, ce ne sont pas que les êtres humains que nous voulons étudier. C'est tout un système d'organisation, disparu depuis longtemps. C'est le Vivant.
FIN
En effet bonne idée, nouvelle bien menée à la double chute, qui m'a nouée... ce vivant disparu...
Alors il m'est venu une pensée je sais bien terre à terre... un humain non stimulé, avec si peu d'interraction, ne se développe pas, va être très dimininué mentalement...
Important ou pas, je ne sais pas, une balle ou autre jeu aurait pu être donné à certaines heures, une main mécanique pourrait venir lui serrer l
peut être eut il été
Je finis donc...
Une main mécanique ou excroissante pourrrait venir lui serrer la main de temps ...(une touche d'incongruité).
Ils auraient pu lui faire visionner régulièrement des vidéos d'humains et (donc parfois de nature)... avec le récit bref des émotions étranges que cela soulève en lui...
Bref je ne sais pas du tout si ce que je dis est pertinent...
Mais intéressante nouvelle merci !
Oui tu as raison je me suis arraché les cheveux pour ce concept de non-stimulation pouvant engendrer un intellect très diminué, etc... j'ai essayé de faire passer la pilule avec cette phrase du robot : "bien que nous t’ayons implanté des concepts abstraits issus de nos archives." C'est donc un genre de vidéo mais directement implantées.
Mais ce n'est probablement pas assez convaincant.
donc ta reflexion est bien pertinente
encore merci et a bientot
Je suis assez impressionnée par la manière dont tu as mené cette petite nouvelle, c'est sacrément bien construit !
Cela m'a amené à me poser de nombreuses questions sur ce qui se cachait derrière cette "voix" (ce qui bien évidemment était ton but, donc félicitations, tu as réussi ^^)
Ça aurait peut-être été inintéressant de savoir quel nom ces organismes mécaniques auraient donné à leur recréation du vivant, mais sinon je n'ai rien à redire, c'était parfait ! :)
Merci pour cette nouvelle intrigante, à bientôt !
Fy
Ravi que mon texte t'ai plu
A+
Au plaisir !
bravo pour cette nouvelle efficace et très bien écrite qui laisse un sentiment de malaise et qui fait apparaître les dérives possibles de notre société. Voilà à quoi on pourrait arriver en continuant ainsi à jouer aux apprentis sorciers et en croyant que notre monde est sous contrôle ! Ici, tu renverses les rôles : l'homme tout puissant, qui fait subir mille ignominies au vivant de manière générale (aux animaux dans la nature et dans les labos, aux forêts, aux océans ...) devient la victime sans défense de ses descendants. Le piège s'est cruellement refermé sur l'homme qui pensait être le maître du monde ! On peut se demander ce qu'il adviendra, quelques générations plus tard, de ces nouveaux maîtres du monde, l'histoire étant un éternel recommencement.
Je trouve que le titre de ta nouvelle est très bien trouvé : il résume parfaitement l'ambiance glaçante des laboratoires où tout est aseptisé, sous contrôle et sans espoir pour les êtres sur lesquels on fait des expérimentations.
Merci pour cet écrit qui nous met en garde et qui nous oblige à reconsidérer l'action de l'homme sous un nouvel angle.
Enfin bref, je parle, je parle mais il est temps de te dire à bientôt !
RoseRose
Encore merci et à bientôt
J'ai beaucoup aimé cette lecture et je l'ai trouvé très intéressante, je n'ai pas l'habitude de lire de la science-fiction, mais je commence à m'y intéressée de plus en plus. Tu as une très belle écriture qui se lit facilement et agréablement !
Au plaisir :D
Je me suis déjà demandée si le narrateur n’était pas un rat de laboratoire. Cela m’est resté longtemps en tête, en vérité. Mais quand il est mentionné le fait de ne pas laisser mourir le spécimen, alors je me suis dit qu’il était unique de son espèce, ou du moi s très rare, et ça a complément chamboulé ma vision du texte. Pour autant, je n’ai compris l’origine de l’excroissance que lorsqu’est mentionné le langage binaire. Par conséquent, le mystère est très ténu jusqu’à la toute fin. Et il m’a captivée de À jusqu’à Z. En plus, il y a de belles trouvailles stylistiques, selon moi.
Bravo pour ce texte !
A bientôt
J'ai passé un très bon moment. L'idée générale m'a beaucoup plu. La séparation en deux partie, l'une très silencieuse et l'autre où l'on a de la conversation, était très bien aussi j'ai trouvé. Je me suis bien imaginer les scènes sans aucun problème !
J'aime beaucoup la tristesse/mélancolie qui en ressort. Il y a quelque chose de terrible en arrière plan presque.
Pour conclure, un texte super :).
A la prochaine !
Merci et à bientôt !
Enfin, détails que tout cela, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ta nouvelle, je l'ai trouvée efficace et très bien écrite ! J'ai été intriguée jusqu'au bout par le mystère et j'ai beaucoup aimé la chute et les explications qui l'accompagnaient (par contre, si y'a plus de matière organique, les robots le nourrissent avec quoi haha ? Ouais, je sais pas, ça a popé dans mon cerveau fatigué comme ça, si jamais tu avais une hypothèse, j'étais curieuse)
Bref, bravo encore une fois !
Merci pour ton super com, A+
J'ai adoré la chute, elle donne une toute autre dimension à la nouvelle, qui va encore plus loin que ce que l'on pouvait imaginer une fois les robots révélés. C'est très bien amené, bravo !
J'ai passé un très bon moment de lecture : )
Oui j'aime beaucoup aller très loin dans les chutes c'est un de mes gros kiff dans l'écriture
A+
(du coup, ce passage me dérange un peu).
A part ça, l'idée est bonne, et puis j'aime beaucoup la fin, avec l'explication de la disparition totale de l'espèce humaine, et même, du vivant.
Content que mon texte t'ai plus malgré ça
A+
Très chouette, ta nouvelle ! J’ai bien été prise par le mystère et j’ai été agréablement surprise par la chute.
Ta plume est agréable et fluide, cependant, comme Ery, je trouve que la première personne sonne un peu étrangement parce que le langage de ton personnage est trop complexe pour un être créé sans contexte social.
encore merci et A+
Que c'est bien ficelé, comme d'habitude ! Et parfaitement écrit. Le malaise de la "créature" est palpable, je l'ai ressenti en lisant.
J'ai d'abord cru que le narrateur était un rat de laboratoire, puis j'ai deviné le côté Matrix ;)
Mais ça ne m'a en rien gâché le plaisir !
Vraiment très chouette !
A+
J'ai beaucoup aimé ta nouvelle. La lecture s'est faite sans que je m'en rende compte, preuve que l'écriture est maîtrisée et fluide, j'en ai même failli rater mon arrêt de tram ! xD
Les indices sont subtils, passent inaperçus, mais prennent sens lorsque le mystère se résout. Cependant, celui ci s'élucide d'un coup, très (voire trop, à mon goût) vite, et peut être aussi trop pleinement (en ce point mon commentaire rejoint celui d'Harley).
Sinon, c'est intéressant comme tu as poussé l'idée de l'extinction : Si on croit d'abord qu'elle touche l'humanité, il s'avère en fait qu'il s'agit de tout le Vivant (si j'ai bien compris ?) !
Cela m'a donné l'envie de voir une suite, de savoir comment cet humain peut évoluer dans ce monde de robots capables de (re)créer la vie ("Pouvoir" qui est pourtant généralement attribué aux divinités).
Oui les contraintes de longueur m'ont poussé à tailler dans le texte et à précipiter un peu la chute, mea culpa.
Oui le Vivant a disparu, la galaxie est colonisée par des robots qui se croient "le vivant" et découvrent une autre forme du vivant (la vraie ?). Effectivement une suite serait sympa, je vais y réfléchir.
encore merci et A+
Ce que je déplore un peu, c'est que ce soit autant expliqué à la fin. Les deux premiers tiers (grosso modo) étaient très sympathiques à lire, on avait bien ce côté mystère où en tant que lecteur, on essaie de dénicher et interpréter les indices pour comprendre qui est le narrateur et ce qui lui arrive, mais le fait qu'il y ait une grande explication en bloc à la fin sur ce qui se passe vraiment m'a un peu frustrée, personnellement. Après, j'ai lu plusieurs autres nouvelles qui fonctionnaient aussi sur ce principe là (deux tiers à base d'indices, un tiers d'explications), donc c'est aussi sans doute une question de goût. Personnellement, j'aime ne pas savoir, ne pas être certaine et n'avoir qu'un texte en allusions à décortiquer et à analyser.
Cela dit, ça restait quand même une nouvelle bien sympathique.
A+ et encore merci
Au début, j'ai pensée à un animal de laboratoire : rat, souris... Finalement, il s'agit d'un humain. Du coup, je me demande s'ils vont tenter de faire une femme pour les faire se reproduire.
D'un côté, le fait que les membres robotiques se comportent froidement peu s'expliquer par le fait qu'il s'agissait d'être sans sentiment. A moins qu'ils aient évolués aussi sur ce point. Mais en même temps quand on voit comment ça se passe en laboratoire avec les animaux, avoir des sentiments n'est pas gage d'empathie.
Du coup, je me demande vraiment ce qu'ils vont faire avec ce pauvre humain. Il y a de quoi à devenir fou. Seul et isolé comme il l'est.
A+
Sinon, en vrai, très intéressante nouvelle. Ca pose son ambiance dès le début, ça arrive à la rendre crédible avec pas grand-chose et la fin, je trouve, amène beaucoup de questions, au point où il pourrait y avoir une suite facilement. Qui sont ces gens qui sont les descendants des humains ? Pourquoi veulent-ils étudier le Vivant ? Des trucs comme ça.
Donc, ouais, j'ai bien aimé, c'était cool. Et la petite mention au sujet du concours, ça vaut bien un thumbs up !
A+
Ta nouvelle est très intéressante, voici mon ressenti.
Quand au début du texte tu sembles être dans la boîte depuis toujours, tu parles des premiers temps. Je ne l'aurais pas dit comme cela car du coup, cela signifie que la créature a une notion du début de sa condition.
J'ai bien aimé dans la première partie l'image des songes lorsque la créature jaillit d'une boîte pour aller dans une autre. Dans cette partie, je trouve qu'une sensation d'enfermement, presque de claustrophobie aurait ajouté au côté angoissant / malaise du personnage qui ne comprend rien à ce qui lui arrive.
La deuxième partie, quand le dialogue commence et que finalement le temps commence à compter ... ou décompter est super ! Je me demande si c'est que diraient les dinosaures que certains essaient de cloner pour les faire revenir !
Dans l'équilibrage, peut-être plus court sur la première partie et plus long sur la deuxième, car c'est la plus originale !
Bravo pour cette nouvelle.
A+
C'est court, direct, efficace. La sensation d'enfermement, d'aliénation et de désespoir est géniale. Le tourment du personnage est passionnant à lire.
L'écriture est maitrisée. Ça n'en fait ni trop ni pas assez. Le rythme est au poil.
La révélation finale est ma foi... fort sympatoche. Les machines essaient de ressusciter l'humain, c'est un renversement assez intéressant. Le twist est aussi bien amené (en particulier l'élément des "deux mots" qui sont répétés plusieurs fois, c'est vraiment bien trouvé). Je trouve que tu aurais pu rendre la révélation plus marquante en jouant sur la psychologie du personnage : peut-être espère-t-il de l'aide, ou alors que d'autres gens comme lui viennent le trouver... pour final apprendre qu'il est le seul sur terre. Enfin, je suppose qu'avec 8000 caractères max, c'est chaud.
Donc voilà. J'ai adoré. Je ne vois personnellement aucun vrai défaut. À part autre texte miraculeux, tu as gagné mon vote. Bonne continuation pour tes autres textes.
Voili Voilou
A bientot !
Ta nouvelle m'a immédiatement fait penser au jeu vidéo "Portal", tu connais ? Est-ce que ça a pu être une de tes inspirations ? En tout cas, comme la pièce blanche avec le gars sur qui on fait des tests me l'a vraiment rappelé, j'ai assez vite compris de quoi il était question, pourtant la lecture est restée agréable jusqu'à la fin, j'ai trouvé ça cool l'idée du Vivant disparu. En sous-texte, j'y lis un rappel franc des enjeux écologiques actuels. Ou alors un truc vaguement à la Matrix, les robots ont détruit l'humanité mais ne s'en souviennent plus et cherchent maintenant à la reconstruire. (bon, cette hypothèse est peu soutenue dans le texte)
Bref, j'ai vraiment bien aimé l'idée et l'écriture est bonne. Cependant, sur le choix de narration, je suis plus mitigée. Tu as choisi la première personne, ok ça nous rapproche du personnage, mais pour moi il y a une contradiction entre sa "voix" et sa situation. Par exemple le concept du temps que tu évoques tout de suite, il ne devrait pas l'avoir. Tu donnes une explication plus bas, ce qui est appréciable, mais ça ne m'a pas vraiment convaincue (précisément, comment les robots ont fait pour implanter un concept dans un esprit humain ? Il ne fonctionne pas comme eux, donc...) Mais plus encore, la précision et la justesse du langage employé détonnent vraiment à mes yeux avec le fait d'avoir toujours été reclus, sans personne à qui parler (d'ailleurs est-ce que quiconque pourrait survivre comme ça ? Nous sommes des animaux sociaux !). Je pense qu'avec une narration omnisciente mais à la troisième personne, on aurait pu accéder à l'intimité du personnage sans créer ce décalage, puisque le narrateur aurait pu maîtriser des concepts et un langage que le personnage ne maîtrise pas.
Voilà, c'est un truc qui m'a vraiment trotté en tête à la lecture. Mais comme je te le disais, j'ai apprécié aussi ! Une chouette participation au concours !