Célestine Briançon
Quand Célestine Briançon partait à la chasse à l'homme, beaucoup des gars des environs auraient vendu leur âme au diable pour être du gibier. C'était tout juste si certains ne voulaient pas apprendre à voler, ou ne se mettaient pas à creuser des terriers. Mais en réalité, elle cherchait la perle rare, mais ça, à moins de tomber sur une huître…
Et si certaines âmes le faisaient facilement, il ne fallait pourtant pas en tirer de trop hâtives conclusions. Célestine Briançon ne changeait pas de mâles comme de culotte, de toutes façons elle n'en portait pas. C'est à Quimperlé, qu'elle tenait son échoppe, des fleurs et des draps en lin. Au décès de ses parents, les pauvres, des fermiers qui n'avaient jamais vu la mer s'étaient noyés la première fois qu'ils étaient monté sur un bateau. Elle avait vendu la ferme, les terres et était venu habiter en ville. Elle avait acheté son propre magasin. C'était déjà çà, au moins, elle ne dépendait de personne. Mais elle repensait souvent à ses parents, morts sur un bateau, noyés, alors que le navire était toujours à quai ! Elle s'était donc installée, avec son petit appartement juste au-dessus.
C'était à coup sûr une des plus belles femmes des environs, d'ailleurs elle était la seule à avoir été élue deux fois de suite Reine des fêtes de Toulfoën ! Maintenant, bien entendu, elle ne se présentait plus, elle avait 27 ans, et nombreux étaient ceux qui disaient qu'il était heureux pour les autres qu'elle ne le fit plus. Il fallait la voir, grande, enfin plus grande que la moyenne, le teint mat, et la crêpe de sa coiffe toujours parfaitement droite. Pour tout le monde, c'était bien simple, Célestine était l'élégance incarnée, même certaines femmes, mais elles s'en cachaient bien, n'étaient pas indifférentes. Le petit truc, très discret qu'elle avait en plus, c'était qu'il y avait toujours une minuscule fleur blanche sur sa coiffe, si petite que la majorité des gens ne la remarquait pas au premier abord, cherchant parfois en vain ce qu'elle avait de différent.
Un beau matin, on la vit descendre vers la basse-ville, et annoncer tout de go qu'elle allait à la chasse à l'homme, qu'il était temps qu'elle trouve la perle rare. Elle se dirigea vers la Laïta, la rivière, disant en riant que tant qu'à attraper un poisson, c'était autant aller là où on le pêche. Et bien, vous ne le croirez peut-être pas, mais à compté de ce jour, le nombre de pêcheurs fut multiplié par cent, enfin au moins dix… Elle ne s'arrêtait pas à la première impression, ça non ! Célestine Briançon, on peut le dire, ne jugeait pas l'homme en fonction de la taille de sa gaule ! Et pourtant, ce fut avec humour que les autres femmes constatèrent qu'elles étaient de plus en plus longues. Léonard Le Du poussa tellement loin le zèle que lorsqu'il s'installa, le fil et l'hameçon atterrirent sur l'autre berge.
Il ne faut pas non-plus penser que Célestine consomma l'homme à outrance, car les chiffres, sont en réalité bien éloignés de ceux qui firent sa légende, avant qu'enfin, elle ne tombe sur la fameuse perle. Perle qui d'ailleurs restera secrète jusqu'à sa mort et qui fera naître le mystère auprès de la population et la convoitise auprès de la gente masculine. Ce qui est certain, c'est qu'un beau jour, Célestine passa de magnifique à étincelante, et qu'on ne la vit plus partir en chasse comme elle le disait.
A qui l'interpellait, elle répondait qu'elle avait fait une croix sur toutes ses choses, et qu'elle se consacrait au Seigneur. Du coup, une infime partie des quimperlois, fut à deux doigts de la considérer comme Sainte, à défaut de la considérer comme vierge. Pour l'autre partie, la majorité des habitants, il était claire qu'elle avait trouvé sabot à son pied, elle qui ne portait que des souliers. Il ne suffisait donc plus qu'à tenter de découvrir quel était l'heureux oiseau rare.
Au fil du temps, cependant, beaucoup changèrent de camps. N'était-il pas possible que finalement, la marchande de fleurs et de draps de lin, ait renoncé à la chair ? Si tel était le cas, c'était du gâchis, une honte à l'amour, pire un véritable blasphème !
Heureusement, enfin, c'est ce que se dirent certains, elle eut sa période de chasse. Durant ces quelques années, quatre en tout et pour tout, elle n'eut pas plus de cinq aventures. Ce qui était déjà colossale à une époque où l'on se mariait sans avoir vue la bête, ce qui en passant ne permettait pas de réaliser le casting parfait. On peut même dire, alors qu'on en parle pas dans les livres d'histoire, que le nombre de déceptions à la vue du loup, et surtout à son usage fut assez important.
Célestine, elle, connut aussi ses surprises. Est-ce que Célestine perdit réellement sa virginité avant ce que certains appelaient « son renoncement » ? Qui peut le dire ! Ce qui est certain, c'est que ce n'est sûrement pas sa première prise, s'il est juste de parler ainsi, qui la lui fit perdre….Et pour cause… !!
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Le cosaque, puisque c'est de lui qu'il s'agit fut la première prise de Célestine. On l'appelait le cosaque pour la simple et bonne raison qu'il l'était vraiment. Arrivé de Dniepopetrov, en Ukraine par la Laïta, il n'était jamais reparti et pour tout dire, personne ne lui avait vraiment demandé comment il avait atterri ici, enfin accosté pour être plus juste. Il faut dire qu'il s'était intégré avant même d'avoir enlevé ses bagages de son embarcation, d'ailleurs, il ne le fit jamais.
C'est que le gars avait à peine posé un pied sur les quais qu'il avait traversé la route et était entré dans le premier estaminet à sa portée. Il ne parlait pas français, mais on avait vite compris que c'était la tournée générale. C'est pas pour raconter des salades, mais en fin de soirée, c'était tout juste s'il ne parlait pas breton. Et là où il avait mis tout le monde d'accord, c'est que le cosaque, question bibine, il tenait la marée. Il picolait tellement qu'il était capable de mettre et de boire quinze litres de Vodka, qu'il avait emporté avec lui, dans une bolée de cidre qui normalement de pouvait contenir que 20cl de liquide. C'est pour dire quel champion on avait trouvé là.
Bref, c'était un bel homme, enfin, on ne pouvait pas vraiment juger, c'était le premier cosaque que l'on rencontrait à Quimperlé, des traits fins, très fin, très très fin même, surtout par rapport aux gars du coin. Quoiqu'il en soit, il était aussi beau qu'ivrogne, mais c'est sur lui que Célestine posa son regard, un beau jour. Personne ne sut vraiment pourquoi, d'autant plus qu'il était là depuis plusieurs mois, dans la région, pas dans le café. Si çà se trouve, c'était un artiste chassé par les rouges, ses mains étaient si fines qu'il devait être musicien, un accordéoniste peut-être !! Célestine n'eut aucun mal à le séduire. En fait, cela aurait pu être sa grand-mère, son arrière grand-mère, ou même son arrière grand-père, le cosaque n'aurait pas vu la différence, il était saoul du matin au soir. Quand elle réussit à le traîner jusqu'à sa chambre, à elle, pas à lui, il habitait sur son bateau, elle décida de l'allonger directement sur le lit. Vu l'état du mâle, il était inutile de passer par d'autres étapes. Quelle ne fut pas la surprise de la chasseuse, alors que l'émotion de voir la chose était au maximum, que de se rendre compte que finalement le cosaque n'en était pas un !! C'était incroyable, on en avait vu des mecs bourrés par ici… mais un tellement fin saoul qu'il ne se rappelait plus qu'il n'était pas un mais une cosaque, ça jamais !
Pour la deuxième prise de Célestine, ce fut plus rapide, et il est difficile de vraiment dire qui fut vraiment chassé. Ce qui est certain, c'est que l'histoire est restée dans les mémoires. Les débats furent même assez tendus quand il fallut trancher si oui ou non, cela méritait d'être comptabilisé. Il s'agissait de l'Abbé Brûlure, qui au départ s'appelait l'Abbé Gouren ! Toujours est-il que Satan lui-même avait du vouloir le tenter. A moins que l'Abbé eut finalement décidé d'en finir avec les enfants de chœur ! Inutile de préciser que la situation frôla le scandale lorsque l'on se rendit compte que le messager du Christ en pinçait pour la marchande. Bien entendu, son expérience avec les femmes étant ce que l'on supposait qu'elle était, le pauvre homme ne savait comment s'y prendre. Peut-être lut-il dans un manuscrit disponible au presbytère que l'homme disposait d'attributs dont le seigneur dans sa grande sagesse avait jugé bon de le doter, mais il semble qu'il jugea bon à son tour de faire preuve d'une virilité hors normes. L'abbé coupa une bonne partie d'un cierge qu'il glissa sous son aube pour attirer, à n'en point douter le regard de l'ingénue, dont personne ne savait en réalité si elle en était une. Son trouble avait certainement du être important car le curé, de ses mains que l'on pouvait supposer tremblantes, coupa l'extrémité supérieure du cierge et la glissa là où il fallait en oubliant de l'éteindre. La soutane se mit à brûler et on le vit sortir en flammes sur la place Saint-Michel. Heureusement qu'il y avait un bac pour faire boire les chevaux. Bref l'Abbé devint officiellement aux yeux de tous l'Abbé La Brûlure. Au passage, quand il fut rendu public que le pauvre en avait fini des enfants de chœur, elles furent plus nombreuses, les femmes de la ville, à demander confesse.
Il semblait bien que le sort avait décidé de s'acharner sur la belle Célestine et sur son entre-cuisses et beaucoup commençaient à ce dire qu'à ce non-rythme là, celle-ci finirait vieille fille… à moins que…. !!
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Célestine décida de tenir un stand le vendredi au marché, place Saint-Michel. Elle avait jugé plus judicieux et peut-être plus efficace d'être elle-même un leurre. Jour de marché, elle pouvait honnêtement espérer que ses chances seraient démultipliées.
Lorsqu'elle l'annonça, il fut décidé de l'aider et d'organiser ce que l'on pouvait qualifier sans exagérer une véritable battue. Mieux même, cela frôla la chasse à cour !! Ainsi, Célestine s'installa et l'on commença à se positionner en lisière de la place afin de se tenir prêt à rabattre vers son stand tout mâle étranger à la cité que l'on jugerait digne d'elle. L'alerte fut donnée vers onze heures par le cri de Musaraigne Salin, on l'appelait comme ça au cause de son nez et de ce qu'il y avait dessus. Bref, Musaraigne donna le signal, et tout se mit en place. La cible repérée, l'opération « Un homme pour Célestine » commença. Et la cible, c'était Mathurin Le Dantec, le nouveau Maréchal des logis de la brigade. L'opération de rabattage était facile, l'homme semblait être assez fier de sa situation et aimait qu'on le regarde.. Il fallait le voir, droit avec son fusil sur l'épaule. Ça, le militaire avait un canon de fière allure, droit comme on en voyait que rarement, et à n'en pas douter chargé comme il se doit, pas à blanc.
Le piège se referma, et le maréchal fut la troisième prise de Célestine. Il lui fit la cours de manière martiale, et crut durant tout sa période de séduction que c'était lui qui menait la danse. Au bout d'un mois, Célestine commença à se poser des questions. Soit le Mathurin était très très patient, soit il était bête ! Et la ville entière se demanda si le fier gendarme avait dans son pantalon le même canon que celui qu'il arborait si fièrement à l'épaule. Ce qui est sûr, en tous cas, c'est que celui-là devait l'astiquer plusieurs fois par jour car il brillait comme une alliance, le fusil… pas l'objet intime dont on ne pouvait dire à quoi il ressemblait. Toujours est-il que pour Célestine, le moment était venu de passer aux choses sérieuses. Elle invita le Maréchal des Logis chez elle. Il était temps d'en avoir le cœur net et de savoir si le canon non-arboré était du même calibre que celui offert aux yeux de tous sur l'épaule du prétentieux militaire. Mathurin se trouva ainsi dans les appartements de notre héroïne, plus ému semble-t-il que lorsque qu'il passait les menottes à un lascar. Il posa son fusil mais lorsque Célestine lui frôla délicatement la main, le coup partit, et on ne parle pas ici de l'objet posé contre la chaise. Célestine posa un regard incrédule vers la zone que l'on imagine et notre gendarme, plus rouge que le vin le plus rouge, prit son fusil et s'enfuit en courant. La troisième prise n'était pas la bonne. Mathurin Le Dantec, à compter de ce jour, devint Mathurin « J'pars tout seul » Le Dantec, enfin pas devant lui…
Un jour de marché aux bestiaux, arriva Le Merer, éleveur de chevaux de son état. Une belle bête, et qui semblait-t-il aimait taquiner la croupe. D'ailleurs, un œil averti aurait vite remarqué que les juments ne le perdaient pas de vue quand il se tenait derrière elles. Ni une ni deux, comme le garçon n'était pas vilain, que personne ne lui connaissait de femme et que d'après ce qui se disait, sa situation était des plus enviables, il devint la quatrième prise.
C'était tout bénéfice pour Célestine, tant on supposait que l'éleveur avait très certainement la bourse pleine, et pourrait satisfaire la vendeuse, et pas que matériellement. Mais il s'avéra cependant que Le Merer avait passé un peu trop de temps parmi ses juments, et peut-être même ses chevaux, car il voulu imposer à Célestine un bonnet chasse-mouches, de rênes sangles, un mors, certes de bonne qualité, et des guêtre genoux. Là, malgré les ordres de l'éleveur de ne rien faire d'autre que trotter, c'est elle qui détalla et au galop encore. Si elle s'était retourné ne serait-ce qu'une fois, elle aurait pu constater que la longe que le garçon lui avait promis d'utiliser portait bien son nom. Encore heureux qu'il ne fut pas éleveur de porcs, qui sait ce qu'il lui aurait demandé de faire. Après cette aventure, dont tout le monde eut connaissance, nombreuses furent celles qui ne voulurent pas s'approcher du détraqué. Quelques unes, cependant, se mirent à enlever leurs coiffes et à porter la queue de cheval.
Ha quand le sort s'acharne ! Toujours est-il que la fréquentation de l'église augmenta, on était solidaires et les prières pour Célestine Briançon furent nombreuses. Tout le monde se disait que des prières dans un endroit plein de cierges plus gros les uns que les autres, étaient un message que Christ Notre Sauveur comprendrait certainement.
Et c'est effectivement ce qu'il fit…..
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Célestine Briançon, par un beau matin de mai prit une décision radicale et qui telle une vague rebelle, déferla rapidement sur la ville : après quatre ans de chasse, elle arrêtait !
Ce fut pour le moins la stupéfaction, un mini scandale en vérité. Une manifestation fut organisée, véridique, pour montrer le mécontentement de la population quimperloise à l'encontre de Cupidon. Les slogans fusaient, on peut réellement dire que certains se découvrirent une âme de poête : « Cupidon, sale con ! », « Cupidon, rentre chez toi ! », « Cupidon, t'es même pas breton »...Bon tout ça resta malgré tout bon-enfant et se termina comme la coutume le voulait, par un Fest-Noz…
Les plus radicaux crièrent carrément leur haine à l'égard du Kamasutra et voulurent brûler le livre. Seulement un problème de taille se posait à eux ! Ben oui, ici, personne n'en avait jamais entendu parler, ni eux d'ailleurs, et n'avait aucune idée de ce dont il en retournait. On fit quand même un feu pour la déconne et pour l'hydromel. Cependant, il fut décidé de poster quelques guetteurs au cas où, sans le dire à Briançon.
Célestine avait pris cette décision pour deux raisons, ou plutôt trois à y regarder de plus près. La première était selon ses dires, mais en réalité certains doutaient qu'elle n'ait réellement jamais goûté à la chose, que la légende concernant l'utilisation que l'homme faisait de son pénis, mais surtout du pouvoir qu'il semblait en tirer, allait bien au-delà de la réalité et reposait, à n'en point douter sur une controverse dont il faudrait bien discuter le moment venu ! Secondo, elle cherchait la perle rare, donc qui disait perle rare sous-entendait huîtres, et un affreux hasard avait rendu la marchande allergique au mollusque bivalve, cela depuis le jour où la pauvre malheureuse avait ingurgité par erreur le corps mou et visqueux d'un animal étranger à notre Sainte rivière du Bélon ! Il faut croire, que même par erreur, le Grand Druide Céleste n'avait pas pardonné cet affront.
Enfin, Célestine, cria haut et fort, que si le Seigneur voulait bien entendre les prières qui continuaient à monter, il connaissait l'adresse de son échoppe !
Et là, autant dire qu'il y en eut, du gaillard à passer la porte, du propre, du sale, du jeune, du vieux, du musqué, du retors… Il est à croire que le panel de ce que l'humanité avait de plus incroyable avait été dépêché à Quimperlé, et plus précisément dans sa rue, et pour être plus précis encore, dans son magasin. Certains, n'avaient même pas le temps de refermer la porte, que le doigt tendu de la belle leur indiquait la sortie. Finalement, on décida, là aussi, de l'aider et ils furent moins nombreux à s'approcher. Pour les plus chanceux, ça se terminait au café, pour les moins chanceux dans la rivière, et pour ceux qui ne semblaient pas bien comprendre ce qu'on leur disait de manière pourtant assez claire, à l'hôpital.
Les affaires de Célestine marchaient bien, c'était déjà ça, même très bien, surtout depuis qu'elle faisait le marché. Elle décida d'engager quelqu'un, de telle manière que son magasin resterait ouvert alors qu'elle tiendrait son stand. Et d'un autre coté, elle aurait plus de temps pour elle. Elle mit donc une affiche sur sa porte. Le défilé fut du même niveau que celui des loustics qui pensaient tremper leurs biscuits dans l'entre-cuisses de Célestine. Une entreprise qui était maintenant considérée maintenant au même titre que la quête du Saint Graal ou de la toison d'or. Le point d'orgue fut atteint lorsque Madame Adélaïde De Kersauson De Kerembellec poussa la porte, jugeant qu'il serait amusant de travailler. Cependant, étant peu au fait des tâches qui convenaient à une telle démarche, elle avait pris soin de se faire accompagner de sa bonne, à qui elle ferait faire le travail pour lequel la Dame venait postuler… Célestine leva les yeux au ciel et l'envoya au diable. Inutile de préciser que cela valut à la bourgeoise un sobriquet dont on avait le secret dans le pays.
C'est par un début d'après midi ensoleillé que l'inattendu se produisit. Célestine finissait de déjeuner lorsque la clochette de l'entrée tintinnabula ! Elle ne distingua au début qu'une forme dans le contre jour, une femme habillée de manière différente, des couleurs vives et un voile sur les cheveux. A vrai dire, le voile lui cachait la majeure partie du visage. Mais lorsqu'elle se retourna, ne laissant apparaître que ses yeux noirs et une peau que l'on devinait ambrée, le choc fut terrible. Les deux femmes restèrent un moment, ne pouvant détacher leur regard l'une de l'autre. Et c'est finalement Ilyana, dont le prénom lui allait à merveille, qui réussit à prononcer quelques mots.
- Je suis là…
FIN