Célia

Célia entendit la porte d'entrée claquer et la voiture démarrer. Elle soupira de soulagement et elle se dirigea vers le téléphone pour appeler Marine, sa meilleure amie, Célia avait la main sur le combinée quand elle se souvint qu’elles s’étaient disputées deux jours auparavant au sujet d’une bêtise. Elle aurait bien aimé l’appeler mais son orgueil l’en empêchât. L’adolescente rejoignit le canapé d’une démarche trainante. En appuyant sur le bouton « allumer » de la télécommande, elle perçut comme un léger malaise, peut-être dut à l’atmosphère lourde et pesante d’un weekend de juin, ou peut-être autre chose …
   Après s’être un peu plus abrutie devant ses séries, Célia regagna sa chambre, son antre, son espace sacré où personne ne pouvait pénétrer. Elle s’allongea sur son lit et somnola. Peu de temps après, elle entendit un bruit étrange, le bruit du vent ? Non surement pas ! Le grincement des arbres ? Non plus. Plus elle écoutait, plus elle sentait ses muscles se contracter et lentement, elle se laissa envahir par une peur glacée, elle se leva et alla regarder par la mince ouverture de la petite lucarne. Son cœur manqua un battement, elle vit une silhouette entre les grands et minces bouleaux. L’ombre se rapprocha puis, soudainement, disparut ! Mais Célia avait pu entrapercevoir les yeux de la créature, froid, d’un bleu glacé ! 
   Elle se retourna vivement lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit mais ce n’était que son chat, Eustache. Quand l’animal tourna la tête vers elle et la fixa, elle se laissa totalement envahir par une terreur sourde, bestiale, millénaire, celle d’une proie sentant les cros du prédateur briser son échine, car le regard du félin était soudain dénué de tout amour et d’affection. Au lieu de cela, il était froid et calculateur, exactement comme les yeux de la créature ! Et quand le fauve retroussa ses babines, révélant des canines aiguisées, elle ne sut si le rictus était un sourire ou un simple sentiment de satisfaction face à une proie qui ne pouvait plus lui échapper …        

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Isapass
Posté le 24/10/2019
Mais euuuuuh... j'ai un chat, moi, je ne vais plus le regarder de la même manière maintenant ;)
Je me suis demandé où tu m'emmener et j'ai bien aimé cette fin qui laisse libre court à l'imagination du lecteur. Après tout, selon l'humeur, on peut très bien imaginer que c'est juste une vague impression et que tout revient à la normale au bout de quelques secondes : le chat ronronne, fait un câlin, et c'est tout. Ou alors on peut imaginer un véritable massacre O_O
Simple et efficace, bravo !
J'espère que tu posteras d'autres petites nouvelles comme ça :)
Quelques coquilles remarquées en passant :
"Elle aurait bien aimé l’appeler mais son orgueil l’en empêchât" : l'en empêcha (passé simple et non subjonctif imparfait)
"peut-être dut à l’atmosphère lourde et pesante d’un weekend de juin, ou peut-être autre chose …" : peut-être dû
"Non surement pas" : sûrement
A bientôt !
Nobélium
Posté le 27/10/2019
Merci beaucoup pour ton commentaire et pour tes coquilles.
Dans ma tête, l'impression de Célia était juste et j'aimerais trouver du temps et de l'inspiration pour continuer mon texte.
Merci beaucoup de ta visite et à bientôt.
Vous lisez