C'est déjà tout tracé

Par Alésia
Notes de l’auteur : /!\ TW : maladie mentale, suicide. /!\
Ce texte n'est pas un appel à l'aide, je vais bien, que personne ne s'en fasse. Si toutefois vous vous sentiez concernés par mon texte, n'hésitez pas à contacter un spécialiste de la santé mentale, il existe des solutions, gardez espoir ! <3

Docteur B.,

A l’issue de notre rendez-vous d’hier matin, comme à l’issue de chacun de nos rendez-vous, j’ai été saisie de colère et de désespoir. Voici comment commencent mes notes :

« On va trouver une solution », me dites-vous : mais LAQUELLE ???

Je n’en peux plus de moi, de vivre avec moi. Ma vie est un chaos. Quoi que je dise, quoi que je fasse, quoi que je ne dise pas, quoi que je ne fasse pas, quoi que je décide ou ne décide pas, quoi que je pense, quoi que j’espère, j’ai l’impression que c’est en lutte contre moi-même. Et certainement est-ce le cas pour tout le monde. Mais certainement aussi suis-je plus faible et limitée que tout le monde.

« Une (la) solution », c’est ce que je cherche depuis des mois (des années, en vérité). Si vous l’avez, je la prends. Mais vous ne l’avez pas. Parce que les psychiatres et les psychologues ne sont pas pourvoyeurs de solutions. Ce sont des guides. Mais comment pourriez-vous guider un cerveau si mal construit qu’il élude ce qu’il est en permanence ? Je suis devant vous, devant ma psychologue, devant mes anciens psychologues et psychiatres. Et tout va plutôt bien. Je ressens que tout va plutôt bien. Mais à l’instant où je referme la porte de chez moi en rentrant, tout l’univers mental qui existe avec la douce, timide et gentille petite altruiste que vous connaissez disparaît.

Je m’effondre de désespoir ; j’explose de rage contre la société ; j’implose de haine contre moi-même ; je sombre dans le vide et le néant ; ou j’évolue dans un monde parallèle déconnecté du réel, sans plus aucune conscience de moi. Souvent, ces configurations se succèdent dans un désordre chaotique – avec quelques autres plus clémentes, dieu merci – jusqu’à ma prochaine séance de suivi. J’ai l’impression d’évoluer dans l’ombre de moi chaque jour, chaque semaine, et que Madame L. et vous-mêmes êtes les seuls puits de lumière de mon univers. Et j’attends désespérément chaque séance comme le moment où, enfin, je pourrais me rouler dans cette lumière pour éclairer pour toujours le chaos de ma vie intérieure.

Ce qui n’arrive jamais, évidemment.

Chaque séance, peu importe la façon dont je me prépare, je suis cette parfaite, gentille, timide et innocente petite conne. Vous me dites que tout va bien. Je pense : « super, si les spécialistes me disent que tout va bien, c’est que tout va bien ! ». Et je rentre chez moi, et je suis envahie par un désespoir plus noir que la semaine précédente. Je hurle de rage ou d’anéantissement. Parce que non, ça ne va pas.

En bruits de fonds incessants, j’entends la petite conne me répéter : « Si les spécialistes te disent que tu vas bien, c’est que tu vas bien ! » ;

Et sa copine le déni ajouter : « Refoule ces pensées. Si elles ne sont pas censées exister, c’est qu’elles n’existent pas vraiment. » ;

La connasse préciser : « Tu n’as pas de problème, tu te victimises ! » ;

Et la bienveillante : « N’écoute pas, tu as le droit d’aller mal. » ;

La pessimiste répondre : « Je préférerais ne pas exister, je rends le monde inconfortable autour de moi, c’est le seul constat à tirer de ma vie. » ;

Celle qui d’habitude me tire en avant ajouter : « On s’en fout de ce que pensent ou non les psys de ton état, c’est pas ça qui t’aidera. Tu te débrouilleras mieux quand tu auras compris que tu es seule. » ;

La suicidaire rationnelle : « C’est exactement ce qu’il faut, que personne ne soupçonne ton état. » ;

La cynique rationnelle : « Qu’est-ce que tu veux faire ? Appeler Madame L. ? Mais qu’est-ce que tu vas lui dire ? Que tu es à bout ? Que tu as envie de mourir ? Et surtout, qu’est-ce que tu attends d’elle ? Parce que tu vas l’appeler et qu’est-ce que ça changera, au bout du compte ? Elle te parlera un peu pour te rassurer. Elle te dira d’appeler les urgences psychiatriques, si vraiment ça ne va pas. Tu seras droguée deux, trois jours, une semaine. Et puis tu en reviendras au même point. Sauf que tu auras emmerdé du monde au passage. Alors tu culpabiliseras. » ;

La rationnelle, enfin : « Tu es seule. »

Et au-dessus de tout ça, moi qui ai envie de hurler de rage ou de désespoir pour que toutes ces autres défenses, ces parties de moi, ces jenesaispasquoi, disparaissent (et au milieu, mon conjoint, dépité).

Ce brouhaha est insupportable. Parce que ce n’est pas juste du bruit mental qu’il suffirait de faire taire. Je n’ai pas le contrôle sur le fait de le faire taire ou de le faire parler. Et je ressens chacun de ces morceaux. Ils ne sont pas juste une « pensée » vague. Ils sont une partie de moi. Je ressens leur existence, de façon palpable, physique. Mais je ressens aussi la violence de leur inconciliabilité, et qu’en ça, ils ne sont pas non plus totalement moi.

Alors est-ce que ça va ? Non, ça ne va pas. Comment pourrais-je aller bien ? Les jours de ma vie se succèdent sans substance les uns après les autres. Je ne sais pas, c’est comme si le temps ne s’écoulait pas à la même vitesse dans ma tête et dans le monde réel. Pour limiter l’anxiété ou éviter mon chaos intérieur, la plupart du temps, je survis sous anesthésie. Je ne peux pas dire que je « vis », car ce dont je vous parle, ce n’est pas une vie. Ce n’est pas une dépression – j’ai une vie intérieure. Mais la plupart du temps, je ne fais rien. Je reste assise des heures, des journées entières, sans rien faire de concret. Je ne fais rien. Je ne construis rien. Je ne sais même pas qui je suis. Ni où je suis. J’évolue dans un brouillard mental où tout est lointain.

Des fois, je fais des actions simplistes, comme la vaisselle, déplacer un objet, parler vaguement, sans réelle conscience de les avoir faites. Souvent, je vis plusieurs vies alternatives, mais toutes à moitié : les décisions et les actions sont incomplètes, incohérentes, assemblées ensemble. Dans ma tête, c’est comme si plusieurs réalités absurdes existaient pleinement en même temps. Comme dirait mon conjoint, je suis un peu le chat de Schrödinger. Ces réalités ne devraient pas pouvoir coexister. Mais elles coexistent. C’est comme ça. Et au quotidien, la moi qui sait que c’est incohérent est beaucoup plus faible que les mois qui gèrent ces réalités alternatives. Et je dois supporter de regarder cet océan de merde sans influer sur le courant.

Car je ne sais pas me sortir sur commande de cet état. Pas que je ne le veuille pas. C’est qu’il est trop puissant. J’ai essayé, des fois : de prendre une douche glacée, de m’obliger à sortir, de m’obliger à voir des gens, de faire du sport, d’écouter de la musique, de me gifler, de serrer la lame d’un couteau entre mes doigts, de m’arracher les cheveux, et même de siffler une bouteille d’alcool ou de prendre de la cocaïne. Rien n'y fait.

Bon. Parfois, subitement, je deviens quelqu’un qui sait qui elle est et ce qu’elle veut, comme si j’étais subitement touchée du doigt de Dieu. J’agis, je prends des décisions, parfois géniales, le plus souvent drastiques et antinomiques avec ma vie. Puis je me « réveille ». J’essaie de tout restructurer, comme si j’étais secouée d’un électrochoc. J’ai plein de projets (les miens). J’essaie de faire la mesure entre ce qui est à garder et à jeter. Et puis, très vite, je retombe dans le brouillard du quotidien. Et je ne ressens plus que de l’épuisement mental, une sorte de lassitude extrême, de ne pas savoir comment me gérer.

Ces mois alternatifs, je peux les vivre en superposition ou les uns contre les autres. Ils sont pleinement moi et des mois différents. Ce ne sont pas juste des contradictions d’idées, sous-formes de débats intérieurs. Ce sont des choix, des inclinations, qui vont les unes contre les autres. Peut-être que c’est BANAL, oui. Oui, oui, c’est banal, j’en doute pas : tout le monde a ses contradictions. Banal ou pas, eh bien je n’y arrive pas. Alors je veux savoir comment m’en sortir. Parce que plus le temps avance, pire c’est. J’ai envie d’avoir un travail, un rythme, une vie tranquille, normale, une sorte d’idéal petit fil droit et lisse. Qui va dans une direction. Pas de ce chaos.

Je ne suis pas idiote. Je sais quel est le problème. C’est un mécanisme de survie pas très compliqué à comprendre. J’ai vécu tiraillée entre des univers antinomiques, j’ai trouvé comment survivre. Ne pas juste me « caméléoner », faire semblant, mais vivre adaptée à chaque situation, et croire pleinement à ces mois adaptés. Classique. Tout le monde fait ça à sa manière. C’est pas pathologique. A l’origine, je devais vous voir pour un diagnostic TDI*. Je ne me reconnais pas dans le TDI. Mais je crois que d’une certaine façon, c’est presque pire, de ne pas m’y reconnaître. Ça aurait été plus facile dans ma vie intérieure si mon cerveau avait été jusqu’au bout de son délire. Je veux dire, quitte à faire différents mois, il aurait pu créer des mois indépendants de moi. Au lieu de quoi, je dois vivre avec différents mois DANS moi. C’est un capharnaüm. Je ne peux même pas faire semblant de ne pas être consciente de mon chaos. Vous voyez, c’est un peu à l’image du reste de ma vie : mon cerveau fait le travail à moitié (le sarcasme est à son plein quand on sait qu’il n’est irrigué que par une seule artère vertébrale). Puis il y a cette vérité. Je suis somme toute comme tout le monde mais, contrairement à tout le monde, je suis incapable de gérer ce que tout le monde gère naturellement. Ce constat a quelque chose de très humiliant. Vous suivez ?

Donc non, ça ne va pas. Parce que cette anesthésie. Ou parce que ce chaos. Parce que ce que ça veut dire, c’est ça, concrètement, dans ma vie de tous les jours. La réelle, factuelle, celle qui ne s’arrête pas : les années que je perds, l’homme que j’aime que je perds, mes amis que je perds, ma famille qui s’inquiète, l’argent que je perds, ma chance de faire quelque chose que je perds, le sens de mon existence qui est éclaté en morceaux qui se distillent en poussière, et toutes ces fois où je veux agir d’une façon et où je m’esclavagise à réagir d’une autre. Comme un automatisme. Et toute cette rage que ça réveille en moi, chaque fois. Je pourrais me concentrer davantage sur les petites choses heureuses du quotidien. Mais je les vis rarement, ces moments-là. Et même quand je les vis, à l’instant où ils cessent, c’est déjà comme s’ils n’avaient jamais réellement existé. Ma conscience, je ne l’ai que dans l’anxiété et dans l’horreur. En tous cas je ne l’ai jamais dans le bonheur. J’imagine que c’est une autre façon de me protéger. La douleur de se voir ôté une partie heureuse de soi est moins supportable que l’abstinence et la souffrance permanente.

Mon problème est certainement « simple », surtout pour vous qui voyez des personnes souffrant de vrais problèmes, de choses franchement plus graves que mes pathétiques états d’âme. Mais voilà, je ne suis pas forte. Pas du tout. Je suis faible. Donc, je vous en supplie, je sais qu’il n’existe pas de formule magique, mais si vous avez l’once d’une piste de solution, un conseil, n’importe quoi, un truc pratique, donnez-la moi. Parce que même si c’est « simple », je vous jure que je suis vraiment, vraiment, vraiment à bout.

J’ai conclu les notes de mon carnet ainsi :

Et je me sens mal. Alors je vais dormir. Et je me lèverai comme un spectre toute la semaine, jusqu’à voir la psy. Là je serai débile d’optimisme et de constance, la façade de la parfaite et gentille et innocente petite conne. Et je claquerai sa porte. Et je serai envahie par le même désespoir. Seule avec mois-mêmes. C’est déjà tout tracé.

***

*Trouble Dissociatif de l’Identité

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JeannieC.
Posté le 03/02/2025
Hello Alésia ! :D

Je passe enfin te lire et, comme ça t'a été dit ci-dessous, rien que la couverture est déjà efficace. J'aime beaucoup ce genre de couvertures très sobres et graphiques, qui rappelle certaines éditions d'essais ou de "carnets d'auteurs". Il y a une élégance sobre qui donne envie de passer le seuil.

Et tes mots ont une véritable force <3 Que ce soit dans les termes mobilisés, ou dans les structures de phrases. C'est intéressant comme tu choisis de longues périodes, des effets d'accumulation et de répétition pour rendre tout à la fois la puissance du discours, et la confusion qui le traverse. Le texte joue sur les oppositions, les affirmatives mises en balance avec les négatives - autant de façons de rendre cet éclatement de l'esprit.
Je me retrouve quelque peu dans ces états que tu évoques. Le sentiment de colère, puis d'impuissance, tantôt de confusion et tantôt au contraire de grande assertivité dans la précision de ce qu'on ressent (même s'il n'y a pas de mots "officiels" pour le décrire). Et puis les moments d'angoisse vis-à-vis de la vacuité des choses, quand on se questionne sur la tournure de la société, ou le sens de sa propre vie.

Tiens, connais-tu Silvia Plath ? Je pense un peu à elle en te lisant, notamment son roman autobiographique "La Cloche de détresse" - elle y décrit ses états dépressifs, ses espoirs, ses questionnements, dans un style très imagé et en même temps hyper chirurgical.

Deux trois bricoles au fil de la lecture -
>> "mais LAQUELLE ???" > alors personnellement, je ne suis pas fan des mots en capitale et ponctuations à rallonge pour rendre l'intensité d'une émotions. C'est très BD, il y a plus subtil. Par exemple l'italique ? Ou encore quelque chose comme "mais laquelle ? Oui, laquelle ?"
>> Parce que les psychiatres et les psychologues ne sont pas pourvoyeurs de solutions. Ce sont des guides. > ça, j'aime beaucoup. En effet, les psys n'ont pas la solution clé en main, mais ils sont un soutien incontestables et guident du mieux qu'ils peuvent. J'aime bien le fait que ton texte ne tombe pas dans le cliché "Les psys sont nuls, ne servent à rien etc".
>> les décisions et les actions sont incomplètes, incohérentes, assemblées ensemble > Pas convaincue par "assemblées ensemble", ça fait pléonasme, il y a déjà l'idée de "ensemble" dans "assemblées". Peut-être "assemblées dans un maillage confus' ou quelque chose comme ça, si l'idée c'est de rendre l'idée que des choses très incomplètes et disparates doivent tenir ensemble ?
>> Au lieu de quoi, je dois vivre avec différents mois DANS moi. > pareil que plus haut, pour les capitales. Des italiques rendraient le même effet

Très contente de te lire !
Au plaisir <3
Marie Farges
Posté le 24/01/2025
C'est très bien écrit. Je suis partie je l'avoue avec un peu d'apréhension, parce qu'on est tous tentés d'écrire sur soi, et que ce recroquevillement, souvent, déçoit. Mais je pense qu'il n'est pas donné à tous de faire entrevoir vraiment ce que cela fait, d'être à côté de soi, et que, décidément, c'est très bien dit.
Alésia
Posté le 24/01/2025
Merci beaucoup pour ton commentaire, Marie. :) C'est très gentil !
MarieZM
Posté le 21/01/2025
Coucou Alésia,
J'aime bien ton pseudo, ça me fait penser à la ville gauloise ancêtre (je suppose que c'est fait exprès) et aux arènes de Lutèce à Paris, puis surtout à Astérix et Obélix parce que pas mal de choses me font penser à Astérix et Obélix en réalité. Bref ce n'est pas le sujet du tout :P

En fait j'ai cliqué sur ton texte parce que j'ai trouvé la couverture graphiquement intéressante, le contraste entre le trait (qui n'est pas terminé) et le titre "c'est déjà tout tracé" m'a semblé évocateur.

Et quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai lu l'avertissement / l'introduction ?! Je ne sais pas pourquoi tu as choisi de partager ce texte mais j'ai bien compris que tu ne cherches pas de "compassion" ou quoi que ce soit en termes de soutien / aide, par contre je me demande ce que tu attendrais comme type de retour ? Si tu vas en faire le début d'un roman épistolaire en partant de cette première lettre "réelle" ? Tu veux faire un témoignage brut ?

Si j'ai bien compris tout roule pour toi en ce moment donc n'hésite pas à expliciter tes attentes. Si tu as envie de retours de témoignages ? De partage d'expérience ? Ou des commentaires sur la qualité littéraire / le remaniement du texte ? Ou autres... :)
Alésia
Posté le 21/01/2025
Bonsoir MarieZM,
Je te remercie beaucoup, d'autant que ce pseudo est en fait mon prénom. :') C'est en effet un hommage à la dernière bataille de Vercingétorix, et donc à la ville qui a été le siège de la "résistance gauloise" dans l'imaginaire national français.
J'ai publié ce texte pour deux raisons : pour témoignage, d'une part, c'est certain, mais surtout, de l'autre, pour recevoir des retours sur ce que je pourrais améliorer, retravailler etc. Il n'est pas facile de décrire des émotions et expériences intérieures et je voudrais affuter ma plume sur la question, ça me servira dans d'autres travaux.
Bien sûr, je serais toujours ravie de lire des retours d'expérience et des témoignages d'autres plumes, si l'envie de le faire leur vient. **
MarieZM
Posté le 21/01/2025
Merci pour ta réponse :)
Ah, moi aussi c'est mon vrai prénom (Marie) donc ça nous fait un point commun, haha.

Je pense qu'un certain nombre de personnes vont se reconnaître dans ton témoignage "brut" et je ne saurais que trop t'encourager à publier aussi une suite à tout ça : celle où tu as pu trouver tes propres solutions pour que ton témoignage soit plus "optimiste", et fasse moins "plongée désespérante" :)

Si tu ne connais pas déjà, dans un style brut - vulgaire et violent - comme livre marquant sur la santé mentale j'ai pu lire "Le pavillon des enfants fous" de Valérie Valère. C'est une petite fille anorexique qui est internée et ça se passe mal, donc pas une lecture joyeuse mais c'est un texte fort qui a de nombreuses qualités littéraires à mes yeux, ne serait-ce que par sa sincérité poignante qui crée immédiatement un sentiment de proximité avec la narratrice.

Pour améliorer "artificiellement" ton texte, je te conseillerais déjà d'analyser sa structure, de noter tous les endroits où tu répètes les mêmes idées / thématiques et de voir ce qui peut être allégé. Et de supprimer immédiatement tous les commentaires qui sont des évidences et qui alourdissent ton propos (je pense qu'en le relisant avec des yeux neufs tu vas en juger toi-même).

Sinon, sur la forme j'ai l'impression que ton paragraphe avec les "moi" gagnerait en clarté si tu mettais le mot "moi" en italique dans le texte. Et si ça t'intéresse je peux te faire partager un extrait d'un de mes textes qui traite un peu le même thème ?

J'espère te dire des choses utiles pour toi et pas à côté de la plaque par rapport à ta démarche, n'hésite pas à me corriger :)
Alésia
Posté le 21/01/2025
Merci beaucoup pour tes conseils ! Je vais faire ça d'ici quelques jours, histoire de prendre un peu de recul. Et je vais ajouter Le pavillon des enfants fous à ma PAL.
Avec plaisir pour ton texte, c'est l'un de ceux que tu as publiés sur PA ?
MarieZM
Posté le 21/01/2025
C'est un livre publié il y a très longtemps, il n'est pas sur PA ;) (par contre il existe en poche, et sûrement d'occasion pour un prix raisonnable, sinon toutes les bibliothèques doivent l'avoir, moi je l'avais carrément emprunté au CDI à l'époque :p )

Je n'ai pas publié de texte sur PA en dehors du projet de scénario sur lequel je travaille actuellement, c'est un texte "perso". Une autobiographie que j'avais écrite il y a plus de 10 ans...
Alésia
Posté le 21/01/2025
Oui, j'avais compris pour le livre sur l'anorexie, je voulais dire que je l'ajoutais à ma PAL générale. Je n'étais pas claire.
Tu peux m'envoyer ton texte par mail, peut-être ? Je ne manquerais pas de te faire un retour : alesia.cobbaert@gmail.com
MarieZM
Posté le 21/01/2025
D'acc, t'inquiète je ne savais pas si j'avais été claire non plus et je me mélange les pinceaux avec cette histoire de pile à lire, j'avais jamais utilisé ce terme avant de m'inscrire sur PA.

Je te fais le mail immédiatement alors :)
Camille Vernell
Posté le 21/01/2025
Waouh. Tes mots me parlent.
Je me reconnais dans cette vie mentale, moi qui n'ai jamais réussi qu'à échouer dans tout, pour tout.

Tu décris très bien le mal être. J'ignore si ton texte est un appel à l'aide. J'espère que tu as trouvé ton équilibre.
Ce que je remarque : ton écriture. La structure est terriblement efficace tes mots, tes effets de style, tes idées qui filent à toute vitesse dans un chaos organisé, le chat de Schrödinger qui plait à mon petit cerveau, franchement, c'était... waouh.
Jamais je n'ai réussi à aussi bien transcrire le mal être. Tu poses des mots sur des choses que j'ai pu ressentir sans savoir justement les décrire.
Tu m'impressionnes.

Franchement, je n'ai pas de mots.
Merci pour ton partage.
Alésia
Posté le 21/01/2025
Bonsoir Camille,
Je te remercie pour ce commentaire qui me va droit au cœur, sincèrement. J'ai beaucoup hésité avant de partager cet extrait, très intime. Je ne savais pas s'il trouverait son public. Je ne m'attendais pas à recevoir - pour inaugurer la section des commentaires, en plus - le message de quelqu'un à qui il parlerait autant. Et pourtant, c'est exactement ce que j'avais espéré : qu'il puisse toucher, que quelqu'un se reconnaisse et se sente ainsi un peu moins seul.
Ne t'en fais pas, ce texte n'est aucunement un appel à l'aide, je suis sous traitement depuis 2 ans maintenant et ça a littéralement changé ma vie {ce texte est bien antérieur à ma médicamentation}. Je vais spécifier en introduction qu'il ne faut pas s'inquiéter, ça vaut mieux.
Mais j'en viens à toi, à qui ces mots parlent : comment vas-tu ? Bénéficies-tu d'un suivi de qualité ? D'un entourage bienveillant ? As-tu réussi à affronter ces démons ? En tous cas, si tu ressens le besoin d'en parler, ma boîte à MP est ouverte. :)
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