C'était à cause du soleil

16. C’était à cause du soleil*
*Camus bandes d’incultes. (Jamais lu mais j’ai vu la parodie)
(by Jean-Pierre Soumis)

Dans le civil, Kiwi bosse dans un EHPAD à changer les couches des vieux. Deux mois qu’on se connait et c’est seulement maintenant que je l’apprends, je suis vraiment un ami/un espion naze.

Après le fail de Santorga Franche-Comté, j’étais parti pour reprendre ma petite vie quand le Leader de Kartrouville Ex m’avait téléphoné :

- Yo FdB. Tu t’emmerdes ?

Il m’avait proposé qu’on se voie. Pas pour une opération, ni pour des préparatifs, juste comme ça histoire de tuer le temps. Lui qui m’accuse sans arrêt d’avoir trop de temps libre, ça m’avait surpris.

- L’EHPAD ou je bosse m’a mis en arrêt maladie, jusqu’à ce que je récupère mon bras, m’avait-t-il appris.

J’étais tombé des nues, encore. Kiwi bosse et je le savais même pas ! En voilà une piste simple pour trouver sa vraie identité ! Mais Diak n’était pas en train d’écouter ma conversation et il ne tenait qu’à moi de transmettre cette info.

On s’est donc mis à passer du temps ensemble, chez lui ou dans les rues de Paris. J’avais un peu peur de le faire venir à Cergy, qu’on croise un de mes collègues, qu’il tombe sur mes feuilles de paie dans mon appart. Pour qu’il ne s’étonne pas que je sois tout le temps disponible pour lui, je lui avais fait croire que moi aussi j’étais en arrêt maladie à cause de ma blessure bras, malgré que celui-ci soit déjà quasi guéri. Il a eu l’air un peu perplexe mais il n’a rien osé dire. Après tout, comment il pourrait juger de la gravité d’une blessure au bras, vu que les siens sont des faux ?

- Tu leur as dit quoi, à ton travail, pour justifier ta blessure ? m'a-t-il seulement demandé.

- Que je m’étais pris une balle perdue en traversant le 9-3, ai-je rigolé. Et toi ?

- Que j’étais tombé dans l’escalier. Du coup tout le monde croit que je me suis battu avec Grenade.

Tiens, un point commun entre Kiwi et moi : on adore tous les deux rejeter la faute sur ce pauvre Grenade.

- T’as pas peur qu’un des petits vieux prévienne la police ?

- Mais non ! Vu que lui et moi on n’est pas... plus... officiellement... Raah ! Et puis c’est pas comme si c’était un vrai bras. Personne ne prévient la police pour des assiettes cassées. En plus, la plupart le connaissent, il vient les interviewer de temps en temps, pour sa thèse.

Ah oui parce que j’ai découvert dans la foulée que Grenade aussi il bosse, il a l’intention de devenir historien. Pour le moment il est chargé de TD dans les facs, et en parallèle il écrit sa thèse : “l’engrenage de la fin du monde : du taylorisme à l’autodestruction spontanée” Quand Kiwi m’a dit le titre, je me suis marré. C’est tellement gauchiasse et pompeux ! ça aurait plu à Diak si c'était pas aussi orienté.

Diak, d’ailleurs, je ne le prévenais plus quand je sortais avec Kiwi. J’avais besoin de réfléchir à ce que je voulais faire, qui je voulais trahir, pas la peine que mon plan-cul soit au courant de mes états d’âme. Je me déculpabilise en me disant que si j’apprends des infos croustillantes, je pourrai toujours les lui donner plus tard. Mais ces moments avec Kiwi n’avaient pas de rapport avec Kartrouville Ex ou Santorga. Rien à voir avec Prigent, Diakité, Kiwi, FdB et Victor Carmin. C’était Jean-Pierre Soumis et Jean-Luc Pigeon qui découvraient l’amitié. C’était sacré.

Aujourd’hui, on avait pris la voiture (une normale que Kiwi peut conduire avec un seul bras) et on avait quitté la grande couronne. C’était un grand jour : il devait y avoir une éclaircie, la première depuis deux ans. Le nuage de pollution allait se dissiper entre 15 et 16 heures et on verrait le soleil. Kiwi était surexcité à l’idée de voir ça et moi... en temps normal je m’en fous de ce genre de niaiseries, tous ces moutons qui s’entassent pour sentir pendant quinze secondes un bout de soleil sur leur pif ça me fait marrer. En plus j’aime pas le soleil, ça fait apparaitre ce truc de fragile sur mon visage qui a déjà assez de problèmes comme ça : des taches de rousseur. Bordel.

Mais avec Kiwi c’est pas pareil. Qu’est-ce que je peux dire ? Imaginer les rayons du soleil se refléter sur ses cheveux c’était mon fantasme absolu. En plus, Grenade ne venait pas (surement qu’il trouvait ça aussi débile que moi) et ça rendait Kiwi triste, j’en suis sûr. Et si moi, je suis capable de redonner le sourire à Kiwi, c’est tout le soleil dont j’ai besoin.

On s’est posés dans le premier champ de betteraves venu, là où aucun immeuble ni arbre ne risquait de nous cacher le soleil. Laissez-moi vous faire un petit topo géographique : En France, il y a les grandes villes, dans lesquelles c'est joli, il y a de la verdure, des monuments historiques, des petits lapins et des milliardaires. Autour, c'est les banlieues. Du béton planté sur du bitume. C'est là que vit 99% de la population. Le reste de l'espace, la campagne, c’est seulement quelques entrepôts en préfabriqué et des champs de betteraves à perte de vue. Avant il y avait des vaches et des forêts ou je sais pas quoi, maintenant c'est betteraves all over the place. Ça sert pour le carburant. Le gouvernement nous dit que c'est bien, c'est écolo et tout... en vrai on sait tous qu'on est passé au bioéthanol parce que le pétrole est devenu trop rare et trop cher. Cela dit, on paye le plein au même prix. Comme on se fait baiser, putain. Enfin moi j'ai pas de voiture donc je suis pas concerné.

D’ailleurs, A mon grand désespoir Diak a entendu dans son récepteur quand j’ai été obligé d’avouer à Kiwi que je n’avais pas le permis, le jour où on a fui Santorga Franche-Comté. Et il s’était bien foutu de ma gueule, le chien. Je lui ai dit que c’était politique, mais il ne m’a pas cru. “le jour où toi, tu feras quoi que ce soit par principe” s’était-il moqué comme un sale snob. J’étais tellement énervé j’ai failli lui répondre “tu vas voir quand je vais passer dans le camp de Kiwi et tous vous laisser tomber comme les ordures capitalistes que vous êtes !” Mais je me suis retenu à temps, un peu effrayé : c’était quoi cette pensée sauvage sortie de nulle part ? Je m’étais fait laver le cerveau ou quoi ? Maman au secours, à force de fréquenter les gauchiasses je suis en train d’en devenir un. D’ailleurs regarde-moi aujourd’hui, assis dans un champ de betterave au milieu de hippies qui font la danse du soleil. Sans déconner il y a des gens qui dansaient pour de vrai. On était vachement nombreux, toute la grande couronne avait eu l’idée de venir piétiner les champs des environs. Il y avait de la musique et des systèmes d’arrosages. C’était la fête. L’éclaircie était annoncée pour dans plus d’une heure, mais tout le monde était déjà à moitié à poil pour être prêt à recevoir des rayons sur un maximum de peau. J’avais enlevé mon T-shirt pour me fondre dans la masse. Kiwi non. Je crois qu’il avait peur de dégainer son corps parfait de barbie amovible devant tous ces excités.

- Tu le récupère quand ton bras ?

- Pas avant au moins deux mois, peut-être plus. Je viens de recevoir un mail comme quoi ça allait être plus long que prévu.

- C’est chiant.

- Bof. C’est pas comme si j’avais pas l’habitude. Au moins il m’en reste un.

Il a tendu son bras gauche devant lui, le regardant d’un air pensif. Un groupe s’est installé juste devant nous, on a entendu pour la millième fois : “c’est dingue, quand on était petits on voyait le soleil tous les jours et maintenant c’est un évènement spécial, c’est trop bizarre”, et on s’est souri. A chaque fois que cette phrase était prononcée on se souriait, c’était un genre de jeu.

- Après... a repris Kiwi, mon boulot me manque un peu franchement.

- Quoi torcher le cul des petits vieux, ça te manque ?

J’ai eu droit à son regard mauvais que je commençais à connaitre. Envolée morale en approche :

- Les petits vieux sont vachement sympas, ils ont connu un monde qu’on verra jamais et c’est passionnant de les écouter parler. Alors les laver, c’est rien. Qu’est-ce que tu crois qu’il t’arrivera, quand tu seras vieux ? Quand j’avais pas mes prothèses, les aides-soignants m’ont torché le cul plein de fois et putain heureusement qu’ils étaient là. Je suis plutôt fier de pouvoir faire ça pour d’autres aujourd’hui. C’est pas si dégueu que tu le pense. C’est toujours moins dégueu que de priver les gens de leur dignité... Pourquoi tu rigoles ?

Je t’admire, Kiwi. Je voudrais que tu le saches.

- Pour rien, t’as raison. Tes petits vieux ont de la chance de t’avoir. Tes clones aussi. Il y a plein de gens qui ont de la chance que t’existes.

Moi aussi, d’ailleurs. Moi surtout.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Toi aussi tu sauves des vies. Amanda c’était en partie grâce à toi.

Ouais. Amanda. Mais j’ai empêché vingt autres clones de voir le jour en contrepartie.

- Qu’est-ce qu’elle est devenue, d’ailleurs ?

- Elle marche, et elle arrive à dire quelques mots.

Déjà ? Ça faisait même pas deux mois qu’elle était libre ! J’ai bizarrement eu envie de la voir, de voir ses progrès. J’aurais pu demander à Kiwi si je pouvais, mais s’il acceptait... s’il m’emmenait là où le clone d’Amanda Rodès apprenait à parler et à marcher... Il faudrait que je le dise à mon patron, et ce serait la fin de l’histoire. Je préfère rester dans l’ignorance.

Kiwi s’était allongé dans les pesticides, et il jouait avec son bras gauche. Il mourrait d’envie de l’enlever ça se voyait, mais il n’osait pas à cause du monde. Moi, j'ai préféré rester assis. C’est pas super confortable, un champ, et on l’avait déjà suffisamment saccagé. Même si en vrai on s’en fout, c’est que des betteraves, personne ne mange ces horreurs.

- Tu t’es déjà demandé, ai-je fait en contemplant le ciel encore couvert, ce qui se serait passé si t’avais été cloné ? T’aurais des bras et des jambes normaux, peut-être que tu aurais eu une vie normale, aussi... Tu regrettes pas ?

Il a éclaté de rire :

- Quoi tu penses que je fais tout ça par vengeance, parce qu’on a pas pu me greffer des membres humains ? Ah ah ah, qui sait. Peut-être que dans le fond je suis juste jaloux.

- C’est pas ce que je voulais dire, idiot.

Il a retrouvé son sérieux et s'est tourné vers moi :

- Tu fais un truc demain ? Je voudrais te montrer quelque chose.

J’allais répondre, mais une clameur a retenti tout autour de nous, faisant vibrer le sol. J’ai beau jouer les cyniques, en un bond j’étais debout et je criais, les bras levés, exactement comme les deux mille gogols autour de moi. Un bout de ciel bleu venait d’apparaitre. J’en ai eu le souffle coupé. Mais qu’est-ce qui te prend espèce de débile ? C’est juste le ciel on s’en fout, pourquoi t’as la chair de poule comme ça ? J’ai regardé Kiwi qui riait aux éclats. Un système d’arrosage s’est déclenché juste à côté de nous, et on s’est retrouvés trempés. Juste quand son regard euphorique a croisé le mien, le soleil s’est ouvert en plein sur nous.

Tout le monde s’est mis à sauter sur place, à danser, c’était plus fort que nous. L’engrenage de la fin du monde, pas encore. La planète était FUBAR, notre éthique bafouée, on mangeait le même aliment à l’infini, mais on était toujours plantés dans la terre comme des cons, les bras en l’air au milieu de nulle part, à célébrer l’existence du soleil comme on le fait depuis quatre millions d’années. Et c’est... bon, je sais que j’aurais un peu honte plus tard d’avoir ressenti tout ça, mais c’est un truc fort.

J’ai essuyé mes yeux. Le soleil fait pleurer quand on le regarde trop, c’est un truc que j’avais oublié. Kiwi avait les yeux brillants lui aussi, derrière ses cheveux mouillés qu’il avait détachés. Le soleil l’inondait. Ça illuminait les gouttelettes d’eau qui volaient autour de lui, le métal de son bras, son sourire. Il dansait sous le jet d’eau, son T-shirt était trempé. J’ai été pris d’un violent tremblement, un vertige, comme une fièvre.

- Viens on danse ! m'a-t-il dit en m’attrapant la main.

C’en était trop, pour moi. J’ai repoussé sa main brutalement, je l’ai attrapé par son T-shirt et je l’ai embrassé sauvage. La musique cognait dans mes oreilles, mon cœur battait à fond. Contre moi, Kiwi gigotait mais je le lâchais pas. Il a fini par réussir à dégager son bras, et alors qu’il aurait pu me repousser, il l’a passé autour de mon cou. Il a collé son T-shirt plein d’eau à mon torse nu, son bassin à mes hanches, et il m’a serré à en cramer la batterie de son bras. On s’est embrassés comme des malades, avec toute l’énergie dont on était capables. J’étais plus conscient que du minimum. Le soleil. La musique. La foule. Mes yeux brulants. Ma teub qui pulse. Kiwi. Sa bouche. Son corps.

Quand il a reculé son visage j’étais à bout de souffle. Il s’est calé dans mes bras et on a regardé le soleil jusqu’à ce que le nuage de pollution vienne reprendre ses droits. L’éclaircie avait duré 20min. Le soleil avait été visible 7min 31. Les 7min 31 les plus intenses de ma vie.

Je ne me rappelle même pas du retour à la voiture. Je voyais rien j’étais trop ébloui, s’il était dans le même état que moi je ne sais pas comment Kiwi allait pouvoir conduire. Il a pourtant démarré sans un mot.

Et maintenant ? Est-ce que ce baiser nucléaire allait changer un truc entre nous ? A quoi pensait Kiwi, qui fixait la route comme s’il avait oublié mon existence ? Moi-même, j’avais des pensées plein le cerveau. Je crois que je suis... fait chier. Fait chier de l’admettre, fait chier de le coucher avec des mots. Je crois qu’en fait, je suis tombé amoureux de Kiwi dès la première seconde ou je l’ai vu. Je crois que si je continue à lui mentir, à jouer double-jeu pour le compte de Santorga, ça va finir par causer des dégâts irréversibles.

Kiwi a fini par prendre la parole après notre long silence. Sa voix hésitait :

- Grenade, il... tu sais... il n’enlève jamais son masque depuis... depuis il y a dix ans. Alors moi, j’ai pas embrassé quelqu’un depuis dix ans, quand j’en avais seize. Du coup je...

Il m’a jeté un regard pitoyable à travers ses cheveux défaits, juste une seconde, avant de revenir à la route.

- … Pardon de m’être jeté sur toi. Le soleil, tout ça... Excuse-moi FdB.

Il rougissait, les yeux droits devant lui. Sa fausse main était crispée sur le volant. Il a reniflé. C’est nul qu’il n’ait pas son bras droit, j’ai eu envie de le toucher mais je ne savais pas où. Alors je me suis permis de lui remettre ses cheveux derrière l’oreille. Il m’a laissé faire.

- T’excuse pas, idiot. C’est moi qui t’ai sauté dessus. T’étais tellement beau dans le soleil, j’ai pas réfléchi. C’est moi qui suis désolé. 

Il a rigolé, mal à l’aise. J’ai rigolé aussi. Merde, je crois qu’il est en train de préparer le terrain pour me jeter. Allez c’est normal, on serre les fesses et on accepte. Je devrais même pas être triste, de base, à quoi je m’attendais ? Il est raide dingue de l’autre con, et puis moi, il faut que je fasse bien gaffe à ne pas le baiser et ensuite le livrer à mon patron. Je retire toutes les conneries que j’ai pu dire sur l’amour de l’art, si j’en viens à faire ça je pourrais plus jamais me regarder dans une glace. On était allés trop loin, déjà. Je n’aurais jamais dû chercher son amitié. Mais aussi, comment je pouvais le savoir, que j’étais capable de m’attacher et de tomber amoureux ? Ça m’arrive jamais !

- Tu sais, a repris Kiwi prudemment, Grenade et moi...

C’est l’heure de mon râteau les enfants.

- Grenade et moi ça se passe pas hyper bien depuis pas mal de temps. Mais... mais c’est pas quelque chose que je peux abandonner juste parce que ça marche pas. Je sais pas si tu comprends. Je peux pas renoncer.

- T’inquiètes, je comprends.

Le truc que je comprends pas c’est que ça me rende aussi triste. Mais je vais m’en remettre, je vais m’en remettre vous inquiétez pas. Victor Carmin, brisé par un chagrin d’amour ? Pas dans cette vie. J’ai déclaré d’un ton léger pour calmer Kiwi qui avait pas l’air bien :

- Ça engage à rien, tu sais. Si tu veux rouler des pelles à quelqu’un de temps en temps parce que ton chéri enlève pas son masque, je suis là. Je suis pas du genre à rendre les choses compliquées, tu connais ma passion pour les plans culs.

Il est devenu tout rouge et s’est mis à bafouiller :

- Je... euh... je sais pas, FdB.

Merde, je lui avais fait peur je crois. Je suis con, j’aurais pas du parler de plan cul, c’est pas comme ça qu’on drague Kiwi. J’aurais dû y aller à coups d’amour éternel et de niaiseries débiles. Mais je lui mens déjà tellement, j’aurais pas eu le courage.

- Hé ! Je disais ça comme ça ! Je te demande rien. Tu vas lui dire, à Grenade ?

- J’en sais rien.

- Est-ce que... ça va changer quelque chose pour nous deux ?

Il m’a de nouveau jeté un coup d’œil :

- Nan. Enfin, j’espère vraiment que nan. J’ai trop besoin de toi. Et je dis pas ça en tant que leader de KEx.

Purée Kiwi, tu rends pas ma trahison facile en me balançant des trucs comme ça.

Il m’a déposé à une entrée de RER. Avant de descendre je lui ai demandé si on se voyait toujours le lendemain, il m’avait parlé d’un truc à me montrer. Il m’a dit oui. Il m’a dit que j’allais pas être déçu. Je venais d’ouvrir la portière quand il attrapé ma main et l’a ramenée vers lui. Il l’a appuyée contre la base de son cou, juste une seconde. J’ai compris ce qu’exprimait ce geste un peu bizarre : Quand Kiwi me touche avec ses mains, il ne sent pas ma peau. Alors il avait ramené ma peau là où il y avait un peu de la sienne. C’était important pour moi aussi. Il m’a lâché et je l’ai effleuré de moi-même, à la joue cette fois.

- A demain Kiwi-Kawaii.

On crevait d’envie de s’embrasser encore, putain. On en crevait.