Chaire noire

Par Johanne

Je marchais dans la neige humide qui me glaçait les jambes, m'enfonçant jusqu'aux cuisses. Je tremblais, j'avais mal à la tête, j'avais la chair brûlée par le froid, je voyais flou. C'était toujours ce même crissement à chaque enjambée, ces mêmes douleurs. J'entendais ses pleurs, ses petits murmures déstinés aux morts. À la morte. Ce soir, il n'y en avait qu'une.

Amélie était là, tout aussi gelée que moi et, à coté d'elle, il y avait Juliette. Bleue, tout recroquevillée, figée pour l'éternité. Elles étaient au pied d'un sapin, Amélie enserrait Juliette de ses bras en lui murmurant des douceures à l'oreille.

-Amélie...

Elle tourna la tête vers moi avec un air mécontant, je pleurait.

-Arettez.

-Amélie, elle est morte.

-NON, vous n'avez pas le droit de dire ça!

-Amélie...

Nous pleurions toutes les deux, sauf qu'elle, elle était en colère, elle était triste.

-Dire les choses à voix hautes ça les rend toujours plus vraies.

Murmura t-elle comme si elle avait peurs que, mêmes cette chose là se réalise. Ses yeux se fermaient progressivement. Je la pris dans mes bras , presque morte de fatigue et de froid, elle se laissa faire. Je repris ma marche dans le sens inverse. Je marchais dans la neige humide qui me glaçait les jambes, m'enfonçant jusqu'aux cuisses. Je tremblais, j'avais mal à la tête, j'avais la chair brûlée par le froid, je voyais flou.C'était toujours ce même crissement à chaque enjambée, ces mêmes douleurs.

Sauf que la, en plus j'avais un poid mort sur le dos, compliquant ma marche. À chaque fois que ma peau se frottait contre la neige, je hurlais de douleur.

La chair de mes cuisses était noire, morte, brûlée.

***

Ça faisait mal. Il ne fallait pas se mettre ni sur le dos, ni sur le coté droit, ni sur le coté gauche, ni sur le ventre, ni assise. C'était debout tout le temps. Impossible dormir, de se reposer ne serait ce que quelque minutes sans pleurer de douleurs, et puis, il y avait Amélie qui somnolait depuis déjà deux jours près de la cheminée, une couverture sur les épaules. Elle murmurait des phrases inaudibles dans son sommeil. Même si elle m'inquiétait un peu, je préférait mille fois qu'elle dorme.

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Le Diable
Posté le 22/11/2024
On oublie trop souvent que le froid brûle et noircit les chairs au moins autant que le feu, merci de nous rappeler les pouvoirs de cet élément diabolique!
Edouard PArle
Posté le 25/10/2024
Hello Joanne !
Je viens découvrir ton texte, qui m'a pas mal surpris, entre la personne morte et la répétition des pas dans la neige. Une sensation de douleur se dégage et se répète, je suis curieux de voir ou tout cela nous mène. Qui est le narrateur ? Quel est son lien avec Amélie et Juliette ? Je dois dire que le titre de l'histoire m'intrigue aussi pas mal.
Petites coquilles :
"des douceures à l'oreille." -> douceurs
"je pleurait." -> pleurais
"-Arettez." -> Arrêtez
"comme si elle avait peurs que," -> peur
"Sauf que la," -> là
Un plaisir,
A bientôt !
Johanne
Posté le 29/10/2024
Coucou,
Merci pour la liste de fautes d'orthographes, je vais me dépêcher de corriger tout ça. J' espère que la suite te plaira.
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