Notre instant
Le soleil descendait à l’horizon et le ciel se teintait peu à peu de rose. Assise sur ma terrasse, je contemplais l’instant si doux où l’astre du jour peint le ciel de ses derniers rayons flamboyants. J’étais heureuse. Apaisée. Will partageait ma vie, et il n’y avait plus personne pour rompre l’enchantement de l’instant. J’entendis des pas approcher et je n’eus pas besoin de me retourner pour savoir que c’étaient ceux de mon époux. Son souffle caressa doucement ma nuque tandis qu’il m’effleurait le cou de ses lèvres.
« Quelle beauté … Je ne parle pas du paysage, mais de toi.
- Je te retourne le compliment, je ne me lasserai jamais de te regarder,ta beauté étincelle sous le soleil couchant … la sérénité te va bien. »
Il s’installa près de moi et plongea son regard dans le mien.
« C’est vraiment un beau cadeau du destin que nous nous soyons rencontrés. »
J’hochais la tête pour lui signifier que je partageais son impression. Je levais la main et traçais doucement les contours de ses traits. A chaque fois que je le touchais, mes doigts s’imprimaient de la douceur de sa peau. J’avais toujours peur qu’il s’évanouisse, comme dans un rêve, mais l’expression de son visage me certifiait le contraire. Dès qu’il souriait, c’était comme si une lumière m’illuminait l’âme et effaçait toutes mes craintes. Il n’avait pas besoin de parler, son regard coloré d’une tendresse sincère me prouvait qu’il m’aimerait toujours. Au diable ce que pensaient les autres de lui, de nous. L’amour effaçait les préjugés. Il interrompit mes pensées en me faisant renaître encore plus fort par son baiser. Tandis que ma main se glissait dans ses cheveux pour s’y entremêler, je sentis les larmes me monter aux yeux comme à chaque fois. C’était étrange, ce phénomène provoqué par un bonheur si violent. La caresse de ses lèvres se faisait plus impatiente, je répondis en enlaçant ma langue à la sienne. Un goût de miel m’inonda tandis qu’un frisson me parcourait. Nous étions dans un autre monde, suspendus dans le temps où les secondes s’égrainaient par nos souffles entremêlés.
Nous rompîmes le baiser, haletants.
Il me regarda puis m’attira tout contre lui. Je me blottis dans sa chaleur, rassurée, réchauffée, protégée.
C’était là notre instant, les derniers rayons d’or du soleil semblaient le figer dans une éternité unique.
Fin