Chapitre 1

Par Nascana

Ils étaient tous réunis dans la grande salle, assit ou debout, ils se jetaient des regards interrogateurs en coin. L'agitation avait laissé place au silence. L'information méritait d'être digérée. Passer encore que Kevon, le directeur du cabaret se soit suicidé mais qu'on les accuse de meurtre, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

La police leur faisait face sondant les regards et cherchant les coupables potentiels. On savait jamais de quoi l'homme était capable.

Certes le corps était passé par la fenêtre et personne n'avait réellement pu le manquer. Mais qui sait s'il n'avait été aider pour mettre fin à ses jours. Bien sûr, il y avait une lettre qui accompagnait la mort mais une lettre si étrange. Des lettres avaient été coupé dans un journal et collé ensemble pour constituer un message court.

Un message pour le moins intriguant « la vie n'a plus de sens ». Ici, c'était la mort qui n'avait pas de sens. C'était encore à l'inspecteur Alon de démêler le vrai du faux.

-Vous allez nous retracer le déroulement de la soirée, l'un après l'autre. Ces policiers vont prendre vos dépositions.

Aucune réponse ne parvint. Dans le silence, quelques artistes prirent place autour des tables où les agents déjà installés, commencèrent à noter les faits qu'ont leur exposer.

Ardine restait en retrait se remémorait les événements survenus quelques heures auparavant. Comme chaque jour, elle s'était présentée sur scène pour son spectacle de magie. Un numéro très appréciait des hommes qui découvraient avec bonheur ses jolies courbes, alors que les femmes, elles s'intéressaient aux différents tours.

Une fois son oeuvre accomplie, elle avait regagné les coulisses. Brych l'y attendait. La jeune femme le contempla l'espace d'un instant, avec une boule à l'estomac. Elle savait quelle était la discussion qui allait suivre.

Difficilement, elle se força à rester stoïque alors même qu'elle n'avait qu'une envie celle de courir se blottir dans ses bras. C'était trop dangereux, pour eux deux. Déjà, Ardine s'était laissée aller à son amour. Il ne fallait plus que cela se reproduise.

Il saisit son bras et l'attira dans un recoin sombre. Une fois hors de vu, il posa ses lèvres sur les siennes. Doucement, elle le repoussa.

-Brych ! Tu sais bien qu'il ne faut pas...

-Et pourquoi donc ?

Grand, il la dominait de toute sa hauteur. Souriant d'un air taquin, il la fixait sans un mot. Elle lui renvoya son regard.

-Tu sais bien que Kevon veut m'épouser.

-On s'en fiche de lui. Ardine, viens avec moi ! Nous fuirons tous les deux !

-Mais arrête de dire n'importe quoi ! Comment vivrons-nous ?

-Ce sera dur un moment mais ensuite...

Instinctivement, elle porta la main à son ventre.

-Je n'ai pas le temps d'attendre...

-Pourquoi donc ?!

Il prit ses mains dans les siennes. Elle baissa la tête. Le jeune homme suivit son regard.

-Tu veux dire...

-Oui, mais personne ne le sait !

Un sourire illumina son visage.

-Alors je vais être père...

-Non ! Je t'arrête tout de suite.

-Ne me dis pas que tu vas le dire à Kevon !

-Non mais s'il m'épouse se sera mieux...

-Et moi !

-Tu savais ce qu'il en était.

Elle recula.

-Et si je t'épouse ?

-Il ne voudra jamais et tu le sais.

-Je n'ai pas dit mon dernier mot !

Brusquement, il partit telle une furie vers sa loge. Ardine soupira.

Sans grande conviction, elle se dirigea vers le bureau de Kevon. Depuis longtemps, elle essayait d'avoir la confirmation de leur mariage prochain. Le fait d'être enceinte ne faisait qu'ajouter à sa détresse.

Elle aimait Brych mais la jeune femme était réaliste, jamais Kevon ne le laisserait l'épouser. Dès l'instant où il l'avait vu, Ardine avait discerné de l'intérêt sur son visage. Elle lui appartenait, jamais il ne la laisserait aller.

A mi-chemin, elle croisa Rosy qui paraît se préparer pour son numéro de chant. Celle-ci lui lança un large sourire. Ancienne favorite de Kevon, il l'avait oublié du jour au lendemain pour Ardine. Cela faisait au moins une heureuse.

La jeune femme frappa discrètement à la porte, avant de s'avancer dans la pièce.

Kevon lui tournait le dos. Brun, toujours bien vêtu, son visage était presque angélique quand il le voulait mais en un instant, il devenait le pire des démons.

-C'est toi, viens.

En silence, elle approcha. La fenêtre était ouverte laissant entrer un vent frais dans la pièce. A l'extérieur, c'était le déluge.

-La ville, lui montra-t-il. Un jour, elle m'appartiendra et tu seras à mes côtés si tu le veux.

-M'épouseras-tu donc ?

-Encore ?! Mais tu n'as donc que ce mot à la bouche.

Sous le coup de l'énervement, il la gifla.

-Hors de ma vue !

Ardine sortie précipitamment.

Ensuite, une demi-heure s'était écoulée avant l'annonce de la mort de Kevon. Elle ne dirait rien sur elle et Brych. D'ailleurs, où était-il ?

***

Brych parcourait les rues de la ville, ne prétends guère attention à l'eau dégringolant du ciel qui trompait ses vêtements. Insensible à ce qui l'entourait, il cherchait quoi faire.

La soirée n'avait pas si mal commencé. L'espoir qu'il n'avait plus, lui avait été rendu par l'annonce d'Ardine. Prenant son courage à deux mains, et n'ayant rien à perdre, il s'était dirigée vers le bureau du directeur.

Il voulait épouser Ardine. Il était prêt à tout pour cela. Mais pour le moment, il ne le pouvait. Son statut l'en empêchait et si rien n'était fait, l'enfant serait lui aussi contraint par cette malédiction. Les esclaves ne se mariaient pas et les enfants d'esclaves étaient esclaves à leur tour.

En un sens, le jeune comprenait la stratégie de son amante. Malgré la plaie en son cœur, il ne lui en voulait pas. Seulement, il était temps de se battre.

Après un rapide tour en coulisses, il récupéra ses maigres possessions. Prêt à tout affronter, pour son amour.

La roue tourne et elle commença à pencher vers la malchance, dès qu'il fut dans le couloir. Des hurlements s'échappèrent du bureau et Ardine en jaillit en pleurant. Noyait dans ses larmes, elle ne prêta pas attention à sa présence.

Brych profita de l'occasion et entra dans la pièce en fermant la porte derrière lui. Il était là, le diable comme tous l'appeler en secret. Il se croyait si fort et si invisible qu'il ne lui prêta aucune attention. C'était une chance à saisir.

-Je croyais que je t'avais dit de disparaître ! Grogna-t-il.

Le jeune homme s'élança vers l'objet de sa haine profonde.

-C'est toi qui vas disparaître !

Prit d'un instant de folie, il le poussa de toutes ses forces. Surprit, Kevon glissa par la fenêtre. Il jeta un regard surpris à son agresseur.

Brych jubilait. Enfin le tyran n'était plus.

Malheureusement, sa joie fut de courte durée. Qu'allait-il faire maintenant ?

Tout le monde devait être au courant, il y allait avoir une enquête. Si jamais on savait que quelqu'un comme lui s'en était pris à un libre. Il risquait gros, beaucoup trop.

Ardine, sa deuxième pensée fut pour elle. Et si on l'accusait de complicité alors qu'elle n'avait rien fait. Le jeune homme devait protéger celle qu'il aimait plus que tout.

Il ne fallait pas qu'on croie que Kevon avait été tué. Cherchant dans sa poche, il en tira une lettre qu'il avait lui-même rédigée.

Sans son amante, sa vie n'avait pas de sens. C'était exactement ce qu'il avait noté avec des lettres trouvées dans un journal. Pourquoi ne pas l'avoir noté de sa main ?

Il voulait quelque chose d'aussi impersonnel que la façon dont on l'avait traité. Ce soir, il avait écrit une lettre pour expliquer sa mort mais elle servirait à un autre.

Lui, Brych devait disparaître. Il lui restait à tout effacer des traces qu'il avait laissées. Que personne ne soupçonne quelqu'un d'autre que lui.

Il embarquerait sous un faux nom et reviendrait quand tout serait oublié. Alors, il retrouverait Ardine.

Ainsi, il s'en fut, laissant la lettre et emmenant avec lui, le journal.

***

L'inspecteur Alon fit le point sur ce qu'il avait appris dans la soirée. Il manquait un des esclaves, un certain Brych. Deux possibilités, soit il avait profité de la confusion pour s'échapper, soit il était responsable.

Malgré tout, il songeait plus à quelqu'un qui avait profité de la situation. Après tout, Kevon avait laissé une lettre et il n'y avait aucune preuve de lutte. Tous ceux qui travaillaient dans le cabaret, étaient occupés.

Pas besoin d'en faire un plat, le dénommé Brych serait rechercher pour fuite. C'était suffisant, pas besoin d'y ajouter un meurtre sinon l'affaire ne pourrait pas être classée avant longtemps. Autant ne pas perdre d'argent en futilité.

***

A la grande surprise des esclaves, l'affaire fut vite oubliée. On retrouva dans les papiers de Kevon ses décisions pour la suite. Il avait commencé à remplir les papiers pour son mariage avec Ardine. De ce fait, celle-ci était devenue libre et ce, depuis déjà plusieurs mois alors qu'elle n'en était même pas informée.

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vefree
Posté le 07/08/2012
Je dois dire que... cette histoire me laisse un peu dubitative. Disons que je trouve l'ensemble un peu brouillon. Je m'explique. Nous avons un meurtre. C'est le directeur d'un cabaret, visiblement esclavagiste et imbu de pouvoir qui passe par la fenêtre. Un peu aidé, d'ailleurs. Nous avons des amants secrets, tous deux esclaves. Des flics qui mènent l'enquête. Ok.
L'histoire nous dit comment c'est arrivé de tous les points de vue et l'ennui c'est que tout est prévisible. Je n'ai pas été surprise ni intriguée. L'impulsivité du meurtrier et son mobile est quasi improbable et en même temps puérile et alors il se fera chopper en un rien de temps. Le coup de la fausse lettre, je n'y crois pas un instant, tout autant que son espoir de retrouver sa belle, libre, dans une nouvelle vie, ainsi que les papiers du mariage qui soit disant la libérerait.
Beaucoup, beaucoup de fautes d'orthographe aussi.
Biz Vef' 
Nascana
Posté le 07/08/2012
Merci pour le commentaire. Comme je l'ai dis avant, je me rend compte des lacunes donc je ne pourrais que m'améliorer. 
C'est pas grave, tu as le droit de ne pas aimer ^^. 
Nascana 
Beatrix
Posté le 31/07/2012
Tu donnes dans une ambiance un peu inhabituelle, polar et roman noir. C'est intéressant, et cela mériterait sans doute d'être un peu plus creusé / étoffé.<br /> Je me demande si au final, l'inspecteur n'a pas tout simplement laissé filer par pure humanité, en fait... qui sait, devabt ce genre de drame humain...
Nascana
Posté le 31/07/2012
Merci pour le commentaire. Je me rend compte grâce aux commentaires que ce qui était clair pour moi, ne l'est pas pour le lecteur. Ca mériterait de retravailler dessus. Je vais le mettre dans la liste des textes à refaire. 
Non, l'inspecteur le laisse filé car il sait qu'il sera mit à mort s'il est retrouvé et comme ça arrive très souvent...
Nascana 
Seja Administratrice
Posté le 30/07/2012
T'as un contexte à ton histoire ? J'avoue que la notion d'"esclave" m'a paru fort étrange...
Sinon, niveau ambiance, j'ai trouvé ça chouette. J'ai d'ailleurs trouvé que c'était assez différent de ce que t'écrivais en général pour les drabbles. C'est beau les auteurs qui peuvent changer de registre xD
Au niveau de la narration, il y a juste le premier retour flash back qui m'a perdue. J'ai dû un peu revenir au début pour comprendre qu'on était avant le meurtre. Et il y a beaucoup de fautes -_-
Pour l'intrigue, c'était un peu facile pour le coupable, mais assez réaliste, donc bah... tout va bien en fait xD Par contre, ya un truc qui m'a gêné. L'assassin, juste après avoir balancé sa victime par la fenêtre prends le temps d'effacer les traces, alors que logiquement, on va pas tarder à débarquer dans le bureau. Et puis, l'histoire de la lettre d'adieu, ya un truc qui me gêne. Si l'assassin se l'est trainée un bon moment dans la poche, ya sûrement des empreintes digitales dessus. Donc...
Et l'inspecteur m'a l'air de pas faire super bien son boulot xD Je veux dire qu'il y a un meurtre potentiel sur les bras, quand même ! Et tout ce qu'il trouve à penser, c'est "oh, trop de paperasse, classons ça en suicide". Hoho. Ca serait moi, il serait déjà viré pour pas suivre l'appel du sang xD
Enfin, voilà x) 
Nascana
Posté le 30/07/2012
En fait, au début je suis partie sur une idée et j'ai rebondis sur une autre. Ca me donne envie d'en faire un texte plus long. 
Parfois j'écris des choses auxquelles ont ne s'attends pas XD.
C'est que c'est dans un contexte où on ne connait pas encore les empreintes digitales.
Pour l'inspecteur, il sait que l'esclave n'a pas de papier donc qu'il sera bientôt arrêté et mis à mort donc pas besoin d'utiliser de l'énergie. 
Merci pour le commentaire. Je me rends compte que c'était clair dans mon esprit mais que j'ai pas donné assez de base au texte (fichu limite...). Il faudra que je retravaille ça.
Nascana