Vais-je encore supporter ça longtemps ? Une question sans réponse. Une question qui hante mon esprit et revient continuellement. Chaque jour, les mêmes gestes, le même rituel connu à la perfection. Et je commence par le rose parce que c'est le plus difficile à avaler, viennent ensuite ceux qui sont enrobés d'une couche sucrée qui me dégoute, la fin se fait toujours avec la gélule. Je l'aime bien, cette petite.
Certain les tries en fonction de leur action. Moi, je le fais par ordre de préférence. De toute façon, ils finiront tous dans mon estomac.
Et je suis là, chaque jour enfermé, contraint à avaler des molécules aux noms barbares dans l'espoir vain de survivre un peu plus longtemps. Ils me rendent fou, tous ses médicaments. Je les déteste, pire, je les hais.
Je voudrais m'en débarrasser, chasser toutes ses substances qui empoisonnent mon corps, au point que celui-ci me les réclame si jamais j'oublie de lui fournir. Je ne suis plus mon propre maître mais l'esclave de tous ces petits cachets aux couleurs flamboyantes.
Alors parfois, je rêve et dans mes rêves, je suis libre. Loin de cet hôpital, où l'on ignore mes souffrances. Lieu triste et froid, où seule existe de la pitié. Enfermé dans ma chambre, je compte les heures au gré des médicaments que l'on m'amène.
Seul, encore et encore. Je contemple le monde de ma fenêtre, avec pour unique envie crier « je voudrais que quelqu'un vienne me voir, que quelqu'un vienne rompre ma monotonie ». Pourquoi ma famille n'était-elle pas là ? Est-ce que le temps passe plus vite dans cet hôpital et qu'en fait, ils sont venus hier ? M'ont-ils oublié ?
Des tas de questions sans réponse pour ne pas aborder le sujet qui fâche : est-ce que c'est moi qui devient fou et qui n'arrive pas à me souvenir ?
C'est forcément les médicaments ça ne peux pas en être autrement. Pourquoi je n'arrive à me souvenir ce que je fais ici ? Quelle est ma maladie ?
Je ne veux plus prendre ces horribles cachets, je veux me souvenir ! Je ne veux plus dormir !
Je hurle, peut-être qu'une personne m'entendra et viendra à mon secours.
Fuir....
Fuir tous ces substances qui me rendent fou.
Je ne veux pas mourir. Juste vivre comme ça, enfermé et drogué n'est pas une vie. Si je suis malade, je veux guérir. C'est possible mais pas comme ça.
Fuir...
Les rêves...
J'ai vu un ange qui est venu me chercher. Cet ange, je le connaissais. Son visage avait les traits d'une fille avec qui j'avais grandi. Elle m'a parlé doucement mais je n'ai pas compris. Avec douceur, l'apparition m'a emmené ailleurs.
Est-ce seulement un rêve ? Si oui, je ne veux pas m'éveiller. Je ne veux pas retrouver la chambre. Je veux encore voir les paysages défilés face à moi alors que la fille tient ma main.
Mon ange ne m'abandonne pas.
J'ai trop besoin de toi.
Ne me laisse pas retourner dans la chambre.
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Après t'avoir lu, j'ai envie de dire mais pourquoi ne laisse-t-on pas les fous s'épanouir? Nous ne laissons parce qu'il ne sont rien d'autre que le reflet de notre propre folie. <br />
Un texte beau et mélancolique, qui m'a entraîné de par sa musique.
Merci pour ton passage.
Nascana
J'aprécie pour ma part l'ambiguité autour de ce texte : le personnage est-il emprisonné et drogué pour le faire passer pour fou ?
Ou au contraire, il est enfermé pour un trouble mental - et dans ce ca le fait de considérer que ce sont les médicaments qui sont responsables est un mécanisme de protection ?
En tout cas, toujours beaucoup de sensibilité. :)
Si j'ai pu restranscrire ne serait-ce qu'un peu les sentiments, c'est l'essentiel.
Merci beaucoup.
Nascana
Est-ce que je me trompe ?
Biz Vef'
Merci de ta lecture.
Nascana
Dis, j'ai un défi pour ton prochain drabble - écrire du comique :P
C'est, bah, déprimant... Très littéral pour le thème de la folie. Ma foi, chacun son truc, hein :))
Merci
Nascana
Mais bon, je trouve que c'est une manière assez banale de traiter le thème de la folie. Sur ce point c'est un peu dommage ^^'
Merci
Nascana