Le 06/03
Il y a ces choses douloureuses qui vous hantent l'esprit toute votre vie.
Des tourments qui se placent en arrière plan avec le temps, mais qui sont toujours là.
Toujours là.
Des fois tu les oublies vraiment, avec l'euphorie des évènements qui s'enchaînent, mais quand tout s'arrête, que tu te retrouves seul. e, tout revient.
J'ai peur parfois. Je ne sais pas vraiment pourquoi, ça me vient d'un coup, la peur me serre la gorge et le ventre.
Je ne peux plus parler, et quand ça s'arrête, je dis simplement aux personnes près de moi que j'étais dans mes pensées.
"Tu es de plus en plus dans la lune toi"
me dit mon beau père en souriant.
Si seulement c'était vrai.
Le 07/03
Il y a peu je me suis mise à l'écriture d'un journal sur le conseil de ma psy.
Il paraît que c'est thérapeutique, que ça soulage de se livrer sur le papier.
Franchement, je sais pas si c'est vraiment utile, mais je commence à apprécier mon petit rituel: le soir, dans mon lit, j'écris quelques lignes, ce que je peux, ce qui me vient.
Pour l'instant je n'écris pas grand chose, c'est une façon de m'exprimer avec laquelle je ne suis pas spécialement à l'aise.
Je préfère nettement bouger et asséner des coups, c'est une force brute mais simple.
Tout se vide alors de moi, et je voudrais alors hurler de joie.
Aujourd'hui, c'est entraînement intensif pour le prochain duel de boxe.
On est vendredi, je n'ai quasiment rien à faire pour la semaine d'après, alors je peux m'y mettre à fond sans penser à autre chose.
Bon, je dois quand même ammener en chemin mon petit frère, Omane, à l'école.
Mais qui d'autre le ferais sinon ?
Sarah, ma soeur invite
"Zara ! T'oubliera pas ton frère hein!
-Bien sûr.
-Allez j'y vais, passez une bonne journée !"
Zara abandonna son écriture. Sa mère était souvent en retard pour partir, ce qui signifiait qu'il était aux alentours de 7h30.
Elle regarda l'heure sur son téléphone. 7h38. Elle était plus en retard qu'elle ne le pensait.
Elle jetta son carnet à peine entamé sous son oreiller, enfila ses Nike sans défaire les lacets, attrapa son sac sans en vérifier le contenu et se précipita dans la chambre de son petit frère, toujours dans son lit. Elle lui cria de se lever et de s'habiller le plus rapidement possible, 5 minutes pas plus. Pourquoi rien ne concordait dès le début de la journée ?
Omane râlait mais il fut prêt en moins de 5 minutes.
Il allait falloir marcher vite, voir courrir, car il était trop tard pour prendre un bus.
On lui jetta de regards noirs quand elle déposa son petit frère à l'école. Rien que des fainéants cette nouvelle génération, à toujours arriver en retard pour travailler, entendit-elle.
Sans doute oui. Elle serra les dents, et senti qu'un nœud lui tordait de plus en plus le ventre.
8h.
Elle arriva à 8h10 au lycée, décidant d'arrêter de se presser pour rien. Un retard dans l'année c'était quoi après tout ? Elle ne faisait sûrement pas assez d'efforts, mais ce n'était pas de sa faute, n'était-elle pas née à la mauvaise époque ?
Maths.
Quand elle entra dans la salle, elle sentit tous les regards tournés vers elle, mais ne fit rien paraître et alla simplement s'asseoir au fond, près de Joe, un type sympa, mais parfois un peu étrange.
" La raison de ton retard s'il-te-plaît ?
- J'avais sans doute pas très envie d'assister à votre cours. Mais ne vous inquiétez pas, mon billet de retard est sur votre bureau."
La prof la fusilla du regard. Elle avait peut-être été un peu trop insolente et sèche, elle l'admettait. Elle n'avait pas préparé de phrases toutes faites, les mots coulaient d'eux même, sans lui demander son avis.
Joe, quant à lui, lui offrit un petit sourire en coin, amusé de la situation.
"Pas mal. "
Les cours s'enchaînèrent, lentement et de cette façon insipide propre aux cours que suivait Zara dans ce lycée.
Après le déjeuner, elle alla se poser sur le toit du bâtiment avec Joe et Alice, auquel on pouvait accéder par un petit escalier de ferraille. Normalement, les élèves n'étaient pas censés y aller, mais le personnel étant en pause déjeuner, iels avaient quelques instants de répit.
Zara adorait cet endroit. La vue qu'il offrait sur la ville lui donnait l'impression de survoler le monde, et d'exister. Pourtant, aujourd'hui, elle trouvait juste ce moment sinistre. Les arbres récemment plantés étaient alignés comme un cimetière de la nature, et les immeubles lui semblaient plus sales que jamais, prêts à s'effondrer.
Pour ne rien arranger à cette vision funeste, l'odeur du tabac que fumait Joe lui donnait subitement envie de vomir, elle qui pourtant était habituée à ces odeurs.
Alice et Joe parlaient, mais elle ne disait rien, désœuvrée face au spectacle qui s'imposait à elle.
" Ça va Zara ? Tu n'as rien dit depuis qu'on est là.
- Oui... J'ai juste mal au crâne depuis ce matin, mais ce n'est rien.
- Si tu le dis. Tu veux un doliprane ?
- Ou un peu d'herbe peut-être ? rajouta Joe pour détendre l'atmosphère.
L'intéressée esquissa un sourire.
- Pas pour aujourd'hui Joe. Allez, vous inquiétez pas, tout va bien."
C'était faux, elle avait un mauvais pressentiment.
Et elle allait vite comprendre pourquoi.
J’aime bien la suite, on cerne assez bien le personnage. Peut-être pourrait tu mettre des phrases de ses pensées, pour accentuer son mal être….. ex : À quoi ça sert tous ça ? Je sais pas c’est juste une idée…Sinon, je ne comprend pas trop le début quand elle dit quand elle parle de ses « passions ».On a du mal à comprendre si elle aime vraiment écrire, c’est assez flou parce qu’elle dit qu’elle aime bien ce rituel et après elle dit qu’elle n’est pas à l’aise avec l’écriture avant de dire qu’elle préfère largement asséner des coups. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire… Sinon j’aime beaucoup l’idée du toit ! Je continue !