Anton était allongé sur son lit depuis un long moment. Des minutes qui s’étaient transformées en heure. Tout ce temps passé à réfléchir, à scruter le plafond en détail.
A présent qu’il faisait plus sombre, il se leva. Il fit le tour de sa chambre. Anton logeait sous les toits dans une chambre de bonne. Bon bien sûr c’était étroit, on faisait vite le tour des lieux, mais ça restait très confortable. Il alla vers son lavabo et se rinça doucement le visage comme pour se réveiller. Il croisa son regard dans le miroir. Il n’était pas bien grand, des boucles blondes lui tombaient sur le visage, ses yeux noisette avait un éclat particulier. Enfin, c’était ce que lui disait toujours sa mère. Anton sortit de ses pensées et regarda sa montre. Il était bientôt l’heure de rejoindre les autres. Le rendez-vous était à 18h pile, dans une librairie du centre-ville. Il devait se mettre en chemin. Dès lors, il enfila son blouson, sortit en claquant la porte et dévala les volées de marches jusqu’au rez-de-chaussée. Il arriva dans une petite cour, un arbre trônant en son centre. Il traversa alors la cour et prit un petit couloir vers la porte de sortie, sur sa gauche, un mur de boites aux lettres. Malgré le grand nombre d’appartements, l’immeuble restait bien silencieux.
Lorsqu’il ouvrit la porte, le bruit de la ville en effervescence le heurta. Il faut dire qu’Anton n’était pas d’une grande socialité. Il avait tendance à vite fatiguer dans les lieux bruyants. Mais bon il n’avait pas vraiment le choix, la réunion était dans un quart d’heure. Il avait tout intérêt à se mettre vite en route pour ne pas arriver en retard. Il devait prendre la parole ce soir, il profita du trajet pour se remémorer ce qu’il comptait dire. Cela devait faire environ deux ans qu’Anton allait à ces réunions à raison d’une par semaine. Parfois plus. Cela dépendait en général de s’il se trouvait dans une bonne ou une mauvaise phase. Il n’avait jamais pris la parole avant. Il aimait bien prendre son temps pour s’y préparer. Ce cercle était une réunion d’aide sociale, il lui permettait de savoir comment parler et sociabiliser avec les gens de son âge particulièrement. Anton avait toujours trouvé cet exercice beaucoup plus difficile. C'était si compliqué de parler avec eux et de tenir toute une conversation sans faire la moindre bêtise ! Anton n’aimait pas se tromper. Personne n’aime ça, bien sûr. Mais lui, ça le mettait dans des états de panique tels qu’il préférait éviter que ça n’arrive et pour cela, il avait longtemps renoncé à toute forme de sociabilité jusqu’à ce qu’il apprenne l’existence de ce groupe de soutien, là où il se rendait en ce moment. C’était devenu un repère pour lui, une habitude, il connaissait tous les participants et leurs habitudes respectives. Il savait toujours à quoi s’attendre c’était très rassurant. Tiens ! Voilà la librairie. Il est enfin arrivé, juste à temps. Tout le monde semblait être déjà rentrer. La petite librairie ne payait pas de mine. La devanture était tout en bois à l’ancienne. Dans la vitrine, on voyait quelques exemplaires de livres reliés. Anton adorait l’odeur de ces livres. Cet endroit si calme au milieu de toute cette effervescence, c’était pour lui comme un bout de paradis au milieu de tout cet enfer.
La boutique était petite. Anton ne prit pas la peine de regarder autour de lui et se dirigea sans y penser vers le fond. Il connaissait parfaitement son chemin à vrai dire. Sans doute pour y être venu en dehors des réunions à maintes reprises. Sur le mur du fond se trouvait une petite porte en bois rouge. Une fois arrivé à son niveau, il l’ouvrit sans réfléchir. La pièce dans laquelle il venait de rentrer était vide en dehors d’un cercle de onze chaises et d’un buffet sur lequel se trouvaient gâteaux et jus de fruits. Les murs étaient froids et en béton comme ceux d’un entrepôt. Anton s’était toujours beaucoup amusé du contraste avec le charme de la boutique qu’il venait de laisser derrière lui. Il faut dire que la librairie était étroite car très remplie, mais aussi très chaleureuse et ses meubles étaient de vieilles antiquités en bois. En observant attentivement, il remarqua qu’en plus de la sienne deux autres chaises étaient restées vides. Il alla immédiatement s’asseoir pour ne pas faire attendre les autres. Désormais, toutes les personnes présentes dans la pièce le regardaient fixement. Il restait tout de même plongé dans ses pensées. C’était anormal comme situation. Anton connaissait toutes les personnes qui assistait à ces réunions suffisamment pour savoir qu’elles ne le faisaient pas par plaisir mais par nécessité. Il savait qu’aucune d’elles ne louperait une réunion, pas si elle pouvait l’éviter. Anton détestait ce qui sortait de la normalité, de l’ordinaire. Tout ce qui est ordinaire est prévisible. Anton préférait de loin que son existence soit la plus prévisible possible. Il attendrait la fin de la réunion pour demander Zoé si elle savait quelque chose. A ce moment-là, une femme blonde d’âge mûr se leva et prit la parole, le tirant ainsi de ses pensées. C’était Zoé, la libraire et l’organisatrice de ses réunions.
- Bon, est-ce que l’un de vous veut prendre la parole et nous raconter quelque chose ? dit-elle avec un grand sourire en regardant les participants du cercle un à un.
Anton regarda autour de lui, il détestait prendre la parole en premier. En plus, il était dérangé par cette absence inexpliquée et avait beaucoup de mal à se concentrer sur ce qu'il venait raconter. Alors avec espoir, il regarda l'ensemble du groupe, il attendait que quelqu'un lève la main ou ne se lève pour s'élancer dans un récit d'anecdote. Malheureusement, personne ne semblait décidé. Toutes les personnes assises regardaient scrupuleusement le sol afin d'éviter de croiser le regard inquisiteur de Zoé. D'habitude, les gens ne se bousculaient pas pour raconter leurs petites histoires mais là c'était un vrai silence qui s'installait. Au bout de moment de calme, Anton croisa le regard de Zoé et c'est en un éclair qu'ils comprirent tous deux qu'en réalité Anton n'était pas le seul à s'interroger sur les chaises vides. Tout le monde semblait perturbé par ce changement impromptu d'habitude. Personne, visiblement, n'envisageait de passer à autre chose sans savoir s'il existait une explication. C'est alors que Zoé prit la parole :
- Ne vous inquiétez pas tant pour eux. Colin et Anna vont très bien. Ils sont sans doute malades. Peut-être qu'ils ont simplement oublié de nous prévenir qu'ils ne viendraient pas ce soir...
- Alors, tu n'as aucune nouvelle d'eux Zoé ? D’habitude si nous sommes malades, nous te prévenons sans attendre, non ?
Une petite fille brune avait parlé d'une voix fluette et sur un ton interrogateur.
- Non, je n'ai pas eu de nouvelle, mais je ne suis pas inquiète, ce n’est sans doute rien. Ça peut arriver d'oublier, après tout.
A ces mots, les membres du groupe s'agitèrent nerveusement, exception faite d'Anton qui réfléchissait et de la petite fille, toujours très calme. Anton l'aimait bien c'était peut-être la personne qu'il préférait dans ce groupe. Elle s'appelait Cindy, elle était bien plus jeune que lui, environ onze ans. Elle ne venait aux réunions que depuis quelques mois, sa mère l'y déposait et venait la chercher à chaque fois que c'était nécessaire. Anton avait pu noter qu'elle était très intelligente, logique et rationnelle. Par ailleurs, elle possédait une mémoire exceptionnelle de l'ordre de la perfection. Il avait compris qu'elle venait pour apprendre à gérer des crises d'anxiété nouvellement apparues suite à des problèmes à l'école, sur les recommandations de la principale de son collège.
Anton et Cindy étaient les plus rationnels du groupe. Anton connaissait bien Colin, c'était un garçon très gentil mais aussi très étrange. Colin souffrait de troubles obsessionnels, il n'aurait jamais loupé une réunion. Et si un imprévu c'était présenté à lui, il n'aurait pas supporter de ne pas prévenir Zoé. Cette histoire l'intriguait de plus en plus. Plus il y réfléchissait et moins cela n'avait de sens. Lorsque Zoé parvint finalement à calmer le groupe, la réunion se poursuivit mais Anton décida que sa prise de parole n'était plus une priorité. Il préféra continuer de réfléchir et d'observer les membres du groupe qui étaient présent devant lui. Un homme se leva pour prendre la parole, il s'appelait Bastian et était accompagné de sa femme Louise. Bastian était un vieil homme très gentil et surtout silencieux la plupart du temps. Il souffrait d'un bégaiement très handicapant qui lui avait valu moqueries et railleries pendant des années. Depuis qu'il venait à ce groupe, il avait fait de gros progrès. Louise était une très bonne amie de Zoé, c'était elle qui l'avait encouragé à monter ce groupe de parole et de soutien. En suivant le cercle, Il croisa ensuite le regard de Cindy. Puis à côté d'elle, se trouvait un garçon très nerveux agité de tics qu'Anton n'avait jamais vu auparavant ce devait être sa première réunion. Il était grand et très maigre. Il avait de cheveux en broussaille noir jais. Et enfin assise avachie sur sa chaise avec toujours la même volonté d'être là se trouver Samantha. Samantha était le genre de fille qu'Anton n'appréciait pas, des problèmes de discipline très fort. Elle était volontairement provocatrice autant dans son attitude que dans son apparence. Au final, on pouvait dire qu'elle était l'opposé d'Anton, lui qui était si propre sur lui avec sa gueule d'ange. Les parents de Samantha étaient complètement démissionnaires de son éducation, enfin c'était la conclusion d'Anton. Ils n'étaient jamais venus aux réunions et ne s'étaient jamais intéressés aux progrès de leur fille. Samantha était présente depuis deux mois à chacune des réunions deux fois par semaine mais elle n'avait ouvert la bouche qu'une seule fois, le premier jour. Elle expliqua à Zoé qu'elle était là pour éviter d'être renvoyée de son lycée, c'était une condition posée par ses parents et son établissement. Ils la considéraient comme inadaptée au système scolaire traditionnel. Anton avait beaucoup de mal à la comprendre et en même il était intrigué comme face à une énigme ou un casse-tête. Visiblement, elle voyait en lui tout ce qui l'horripilait au plus haut point. La réunion avait eu le temps de se terminer et Anton n'envisageait pas de partir sans avoir préalablement discuté avec Zoé. Il attendit patiemment que toutes les personnes passent la porte et se dirigea sans détour vers Zoé. Celle-ci s'était tourné vers lui, et visiblement elle n'était pas surprise et s'attendait à avoir une discussion avec lui.
- Tu es préoccupé, n'est-ce pas ? Parle-moi, je suis là pour ça.
Je ne crois pas que Colin ait pu oublier de vous contacter.
Ces mots étaient sortis avec une voix très douce et sûre d'elle. Zoé prit le temps de regarder le jeune garçon qui se tenait devant elle, avant de répondre
- Tu sais que cela peut arriver, s'il était malade, il s'en est peut-être pas rendu compte.
Zoé avait un sourire chaleureux qui se voulait réconfortant. Anton était très insensible à ce genre d'émotions. En grandissant, il avait appris très vite à les reconnaitre et à les décoder. Ce fut nécessaire car il s'est vite rendu compte que le reste du monde ne fonctionnait pas de la même manière. Il n'avait jamais réussi à comprendre l'utilité de l'empathie, du réconfort et de partager la tristesse des autres. Sa raison le rattrapait toujours.
- Colin notait toujours tout. De plus, il ne supporte pas les imprévus. Pour moi, il s'est nécessairement passé quelque chose.
Zoé rassemblait ses affaires à présent elle ouvrit la chemise rouge qui contenait toutes les informations importantes des réunions, à la recherche de quelque chose.
- Tu n'as pas de raison de t'inquiéter, ce n’est sans doute rien. Tu n'as jamais oublié quelque chose ?
- Pour être honnête, je n'ai jamais oublié de rendez-vous. Je ne m'inquiète pas. Ce n'est juste pas logique... Je n'aime pas l'absence de logique. Tu n'aurais pas une adresse ou un contact pour le joindre ? Je préfère vérifier afin de savoir ce qu'il en est.
Zoé eut un petit sourire en coin. Depuis le temps, elle avait appris comment fonctionnait Anton. Elle s'attendait à cette question et se mit à rire franchement devant sa mine déconfite. Zoé faisait remplir un formulaire à tous les nouveaux arrivants du groupe. Il s'agissait d'avoir un minimum d'informations sur les personnes qui pénétraient cette zone sécurisée pour les participants. Cela permettait de prendre confiance dans le cercle et d'éviter les mauvaises surprises. Elle avait sa main dans la chemise et avait arrêté de chercher dans ses papiers. Elle sortit un formulaire. Anton reconnut l'écriture stressée de Colin. Il le prit et parcourut la fiche. Il récupéra les informations qu'il cherchait.
Zoé récupéra le formulaire une fois qu'il eut terminé. Visiblement Colin vivait aussi dans une garçonnière. Ils n'étaient pas exactement dans le même quartier mais Anton était bien trop curieux.
- J'imagine que ce n'est pas la peine de te décourager d'aller voir dès ce soir...
Là encore, Zoé avait visé juste. Anton ne pris pas la peine de démentir. Il savait que c'était inutile.
Il quitta Zoé en lui promettant de la tenir au courant et de l'appeler s'il apprenait quelque chose. Anton ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Le temps de la discussion avait permis à tous les autres participants de rentrer chez eux. Cela arrangeait bien Anton qui n'appréciait pas trop les tentatives de conversation en sortant des réunions. En sortant de la librairie, il prit la direction du bus. En soirée, il préférait se déplacer rapidement en transport. Les transports en commun, la journée, présentait une trop grande stimulation nerveuse et une pluie d'imprévus trop difficile à gérer. La soirée présentait l'avantage d'une fréquentation moins dense. Il n'eut à attendre que quatre minutes. Comme prévu le bus était presque vide. Seuls une vieille femme, un homme en costume et une adolescente avec son casque sur les oreilles. Anton s'installe comme à son habitude derrière le siège du chauffeur. Le trajet fut rapide, Anton ne se rendit pas compte du temps qui s'était écoulé quand il descendit du bus.
- Merci, au revoir et bonne soirée, dit-il d'une voix rauque.
Il marcha quelques dizaines de mètres puis s'enfonça dans les rues étroites transverses. Il arriva dans le hall de l'immeuble de Colin, toujours poussé par son incompréhension et une volonté immuable de rationnel. Le hall était assez étroit mais très propre. Le sol était en carrelage et il y avait de chaque côté de l'entrée deux grands miroirs et des caméras de surveillance dans chaque angle. En face de lui, se trouvait un grand escalier. Il monta les marches de l'escalier jusqu'au tout dernier étage. Face à lui la porte était entre ouverte, Anton s'approcha et pénétra dans l'appartement. Il fut effaré devant ce qu'il découvrit....
Anton eut l'impression qu'il s'était écoulé plus d'une heure jusqu'à ce que Zoé le rejoigne. Pourtant cela n'avait duré que vingt minutes. Devant l'étrangeté de la scène qu'il avait trouvé, il n'avait pas su quoi faire et s'était rappelé que Zoé voulait être tenu au courant. L'appartement était rangé, très propre. Trop propre. A l'exception d'une écriture sur le mur qui faisait face à l'entrée. Au premier abord, Anton pensa que l'inscription était faite avec du sang. Après vérification, il se rendit compte qu'il s'agissait de peinture rouge. La garçonnière était vide, à l'exception d'une flaque de sang. Du vrai sang. Rouge flamboyant et épais. Anton estima qu'il devait y avoir au moins deux litres de sang au vue de la taille de la flaque et de la couleur du sang. Zoé trouva Anton désorienté assis devant l'inscription. Il était replié sur lui-même. Il fixait l'inscription, avide de sens. Il semblait complètement traumatisé. A ce moment-là, Zoé compris qu'elle avait bien fait de répondre à cet appel et qu'elle avait bien fait de venir le rejoindre. Le mot n'avait pourtant aucun sens à ses yeux. Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? "Varshapakshi", on aurait pu imaginer qu'il s'agissait un message codé dans une langue inventée par des enfants de douze ans. Anton restait silencieux, il releva la tête et regarda Zoé, puis avec une voix d'outre-tombe.
- Colin est mort.
La voix d'Anton était froide et sans émotion. Zoé ne sut que dire, elle n'avait pas de connaissance en médecine ou en anatomie mais elle savait qu'autant de sang vidé ne présageait rien de bon. Sur le trajet, Zoé avait appelé la police. Ils n'ont pas tardé à les rejoindre. Bientôt la garçonnière était remplie de policiers et de scientifiques. Zoé aida Anton à témoigner de ce qu'il avait vu et fait. Elle eut l'impression que les questions ne s'arrêtaient jamais. Et à en juger par les réactions qu'Anton avaient face aux policiers, lui aussi n'avaient qu'une hâte, en avoir fini avec tout ça. Après avoir témoigné devant trois policiers différents, ils furent enfin autorisés à quitter les lieux. Zoé ne prit pas la peine de réfléchir, elle conduisit Anton vers sa voiture.
- Je te ramène chez toi ?
- Anton se tourna vers elle et ne prit pas la peine d'ouvrir la bouche. Elle comprit qu'il n'était pas prêt à rester seul.
Le trajet jusqu'à la maison de Zoé se passa sans bruit. Anton était perdu dans ses pensées. Zoé sentait bien qu'Anton était choqué par les événements. Anton, de son côté, ne se sentait pas choqué, plutôt préoccupé. Il avait vu Colin, la dernière fois, cinq jours auparavant à la précédente réunion. D'après son souvenir, il n'avait pas l'air particulièrement stressé. Anton n'avait rien noté de particulier malgré ses efforts pour se souvenir de la réunion du mercredi précédent. Il se remémora ce qu'il avait pu observer dans la garçonnière. La tâche de sang était plus fraiche que cela, quarante-huit heures au maximum. Il y avait aussi ce mot étrange qui n'avait rien d'aléatoire. "Varshapakshi". Anton n'avait encore aucune idée de ce que cela pouvait signifier mais le tracé était tellement clair et sans la moindre hésitation. Cela ne laissait pas la place au doute, la personne qui l'avait écrit lui avait donné tout le sens dont il était capable. Le mot avait été tracé à l'aide de la main gauche plongée dans un pot de peinture rouge.
- Nous sommes arrivés, je vais te préparer une chambre, dit Zoé avec un sourire maternel.
Anton avait presque oublié qu'il était en voiture avec Zoé. Il dut interrompre sa réflexion et descendu de la voiture. La maison de Zoé était trop coquette. Elle ressemblait à une maison de poupée sortie tout droit d'une œuvre de fiction. Elle était de plein pied, composée de trois chambres. On entrait par une grande pièce de vie. Au bout de cette pièce, se trouver un couloir qui mener aux trois chambres, ainsi qu'une salle de bains. Zoé vivait seule, depuis de nombreuses années. Elle avait deux chats, un noir et un blanc. Le noir s'appelait Sekhmet et le blanc Bastet. Anton connaissait ces deux chats, il avait dormi plusieurs fois chez Zoé à différentes occasions. Anton aimait les chats. Ou plutôt les chats aimaient beaucoup Anton. Zoé fit la préparation de la chambre et laissa Anton, à son sommeil.
Anton la remercia, il n'avait plus d'énergie. Il continua ses réflexions et finit par s'endormir sans s'en rendre compte.
Le lendemain, cette histoire n'était toujours pas plus claire aux yeux d'Anton. On dit souvent que la nuit porte conseil ou encore que les choses seront plus claires au réveil. Anton n'avait jamais compris pourquoi on disait cela. Cela lui paraissait très obscur. Pour lui, le sommeil n'apportait rien. Les rêves n'étaient que le reflet de ce qu'on avait de plus absurdes, il ne s'agissait que des distractions, des divagations de l'esprit. Le sommeil ne lui apportait rien à proprement parler seulement le repos nécessaire pour être opérationnel la journée. C'est pour cette raison qu'il ne le négligeait pas. Il ouvrit les yeux et prit un moment avant de se lever. Il entendait au fond du couloir la voix de Zoé. Il s'habilla rapidement et sans bruit, il sortit de la chambre et longea le couloir. Au bout du couloir, il vit que Zoé était au téléphone. Elle était visiblement absorbée par sa conversation. Anton vit sur la table un petit déjeuner qu'elle avait préparé. A en juger par l'heure indiquée sur l'horloge digitale du four, il était sept heures trente. Anton n'était pas étonné, Zoé se levait souvent très tôt. Il avait pu l'observer les quelques fois auparavant où il avait dormi chez elle. Les deux avaient appris les habitudes de l'autre, ils se côtoyaient depuis maintenant plusieurs années. Zoé le connaissait mieux que ces autres parents. Le petit déjeuner qu'elle avait préparé était parfait. Une assiette avec deux toasts parfaitement symétriques, un verre de jus multifruits et dans une assiette différente une pêche pelée et découpée en morceaux. Anton s'assit et engloutit son petit déjeuner.
- Très bien, j'attends de vos nouvelles alors.
Zoé prononça ces mots puis raccrocha. Elle eut un instant d'absence puis elle se trouva vers Anton.
- Comment vas-tu ? Tu as pu dormir un peu ?
- Oui, ça va...
- Le petit déjeuner était bon ?
- Tu ne détourneras pas la conversation indéfiniment, tu sais ? Bien que le petit déjeuner était excellent.
Anton avait répondu du tac au tac. Zoé sourit elle vint s'asseoir à table à côté de lui.
- Tu ne changeras jamais. Je sais très bien que je n'arriverais pas à t'éloigner de cette histoire quoi que je fasse. Alors je t'en prie, pose les questions que tu souhaites et je verrai si j'y réponds.
- Avec qui étais-tu au téléphone ?
- Avec la police. Etant donné les événements avec Colin, la police s'est renseignée sur la disparition d'Anna. Pour le moment, l'adresse qu'elle avait donné sur le formulaire était fausse. Nous n'avons aucune nouvelle d'elle et la police cherche à comprendre ce qui a pu lui arriver.
- Quelles sont les informations qu'ils ont en leur possession ?
- Ça suffit. Je ne t'en dirais pas plus.
Anton fit la moue.
- Tu devras attendre ce soir pour savoir la suite. J'ai convoqué une réunion spéciale du groupe...
J'aime bien le début des thrillers. Plus je me pose des questions , mieux c'est.
Par contre le tas d'expositions sur les personnages, j'ai eu du mal à le digérer, et suis repassé dessus plusieurs fois.
Juste sur la forme, essaye de découper les présentations de chaque personnage par paragraphe. Agrémenté de quelques répliques pour décrire leurs phrasés, et manière de s'exprimer. Sur la première lecture, j'avais zappé l'existence de Bastien, Louise, et Samantha.
En fait pour être honnête à l'écriture je découpe différemment mes chapitres aussi j'imagine que le ressenti n'est pas le même.
Je note tes commentaires pour ma relecture. Ceci pour le moment, je ne ferais pas les modifications tout de suite j'attends d'avoir terminé l'histoire pour m'assurer que je garde chacun des passages
J'espère que tu liras la suite et que tu apprécieras ,
bonne continuation,
Roxy