Tous les garçons du Royaume étaient alignés contre le mur de la salle du trône du Palais. Les trois doyens étaient assis face à eux derrière une table. Sur cette petite table, se tenait une grande cage en or qui contenait un splendide oiseau. Il avait de belles plumes blanches et bleues qui s’illuminaient au soleil en reflétant les couleurs de l’arc en ciel, ainsi qu’un bec doré serti d’un rubis. Mais la plus belle chose que possédait cet oiseau, c’était une voix divine. Elle pouvait apaiser tous les êtres vivants, humains, animaux et végétaux. Mais il n’était pas ici aujourd’hui pour cela. Cet oiseau était là pour désigner les quatre prochains maäjes à entrer à l’Akadémy, pour tenter de guérir la reine Nyana. Depuis quatorze ans, elle était plongée dans un sommeil inexpliqué quelques jours après avoir donné la vie à une petite fille que l’on n’avait jamais revue. Le roi Talios gouvernait avec son frère, Arsa, mais ce dernier parti en croisade quatre ans après l’accident de sa belle soeur.
Les quatre garçons qui seront choisis aujourd’hui auront tous quatorze ans, l’âge respectif pour exercer la maäjy, et sont tous de sexe masculin. Tous les jeunes gens avaient la boule au ventre, pour diverses raisons. Certains avaient envie de visiter Anquïa, la capitale, d’apprendre la maäjy, ou de visiter l’Akadémy, mais tous espéraient être choisis par l’oiseau. Tous, sauf un. Alexander. Au contraire. Il avait peur. Peur de la maäjy. Celle qui avait tué son père, le jour de ses cinq ans. Celle qui avait rendu sa mère gravement malade, et sa petite sœur folle. La seule chose qui le rassurait en cet instant, c’était de voir, debout dans un coin de la salle, sa meilleure amie, Keïrah. Elle s’était faite embauchée par sa majesté Talios comme prêtresse de la lumière, dans la chapelle de la déesse luminaire Lumière, Shâhânâ en vieux royaumien. Keïrah était fascinée par la maäjy depuis son plus jeune âge. En tant que femme, son moyen pour se rapprocher le plus de sa passion, c’était de devenir prêtresse. Cela aurait pu séparer les deux amis, mais non, au contraire. Ils avaient tous les deux leurs points forts, qu’ils alliaient pour faire face aux épreuves de la vie. Pendant qu’Alexander discutait de loin avec son amie, les trois doyens se mirent à parler :
-Jeunes gens, commença Poseb, le plus ancien. Vous êtes ici aujourd’hui dans l’espoir d’être désignés comme prochains maäjes par Sahïrkta, l’oiseau divin. Votre mission sera d’apprendre la pratique de la maäjy, le don des dieux fabulaires, afin de guérir notre bien aimée reine Nyana. Je laisse maintenant la parole à mon collègue, Comos, qui va vous expliquer le déroulé de la cérémonie.
On vit alors un petit homme, pas plus haut qu’un tabouret, se lever de son fauteuil, et monter sur une estrade trois fois plus grande que lui, à l’aide de pouvoir de propulsion. Il prit la Corne de Puissance qui était posé dans son écrin, juste devant lui, la porta à sa bouche, et parla :
-Messieurs. Cette cérémonie est destinée à choisir parmi vous quatre garçons remplis de bonté. Je vais donc vous demander de faire votre Saäcre, cette position que vous avez apprise en vue de cet évènement.
Tous les garçons s’exécutèrent. Ils mirent leur genou gauche à terre, et posèrent leurs mains en coupes sur leur genou droit. Au-dessus de chacun d’eux apparut une petite sphère de lumière étincelante, qui se posa dans leurs mains. On vit alors leurs veines s’inonder d’une lumière dorée, qui monta dans leurs bras, leurs épaules, puis dans leurs visages, partir dans leurs poitrines, leurs jambes, jusqu’à ce que l’on distingue un réseau lumineux, qui partait et revenait du même point : le cœur. La lumière présente dans ce dernier pulsait en même tant que leur pouls, différent pour chacun. Au bout de quelques minutes, les sphères ressortirent des jeunes gens, et se dirigèrent vers la cage de Sahïrkta. L’oiseau ouvrit ses ailes, et écouta les lumières. Grace à elles, il pouvait choisir sereinement qui partirait à l’Akadémy. Après un hochement de tête entendue de la créature divine, les boules dorées s’éteignirent. Comos reprit la parole :
-Après le chant des prêtresses, Sahïrkta prendra la parole. Quand il chantera, l’un de vous se sentira fortement attiré par lui. Cela voudra dire qu’il aura été choisi, fini d’expliquer le doyen.
Les prêtresses entonnèrent un chant en l’honneur des dieux fabulaires. Puis ce fut à l’oiseau de chanter. Sa première mélodie était déchirante, triste, mélancolique. Si Keïrah ne s’était pas retenue, elle aurait pu fondre en larme. Un garçon se leva, comme hypnotisée par Sahïrkta. Plus rien ne comptait à part l’oiseau et sa chanson. Il avança, à pas lents dans la salle jusqu’à la table où reposait la cage en or, et tendit sa main vers la cage.
A l’instant où il allait la toucher, le chant s’arrêta. Le jeune homme reprit ses esprits, baissa sa main, se tourna vers Arcos, le troisième doyen, et dit :
-Alion Trud, fermier de la quatrième province d’Ostrod.
Alion était très grand et fort, avec des yeux d’un bleu perçant, et des cheveux blonds foncés. Il dépassait toutes les personnes présentes dans la salle, en taille et en musculature. Il s’assit sur l’une des quatre chaises installées derrière les doyens, et l’on vit la chaise ployer sous sa masse de muscle, mais heureusement, elle ne cassa pas.
Sahïrkta entonna une deuxième chanson, beaucoup plus gaie cette fois. C’était une petite balade, presque une comptine, qui fit se lever un petit garçon, auquel on aurait pu donner douze ans, mais qui en avait bien quatorze, sinon il n’aurait pas pu passer les portes du palais. Il était beaucoup plus frêle que le jeune homme précédent. Il avait les yeux d’un vert pâles cachés derrière de grandes lunettes grises, qui avaient dû être rafistolées maintes et maintes fois. Ses cheveux bruns semblaient abriter un nid d’oiseau, tellement ils étaient en pagaille.
Quand l’oiseau eut fini, il s’annonça au près des doyens:
-Ellio Bordil, engreneur-apprenti dans la deuxième province de Tribord.
Sahïrkta reprit l’opération une troisième fois, avec un douce berceuse cette fois ci. Le garçon choisi mesurait à peu près un mètre soixante-dix et avait des cheveux roux bien peignés. Il s’appelait Kristof mais ne connaissait pas son nom de famille car il était orphelin, et bucheron apprenti dans la septième province de Clibya.
L’oiseau entama sa dernière chanson. Alexander était tendu. L’air du chant était… spécial. C’était un mélange de joie, de tristesse, de colère, à la fois entrainant et à la fois attristant. On avait envie de rire et de pleurer en même temps, sauter dans les bras de son voisin ou lui mettre une claque, crier ou chanter… Toutes les émotions ressenties étaient contradictoires, si bien que l’on avait l’impression d’être pris dans un tourbillon, au plus profond de sa conscience, comme entrainé dans une joyeuse tornade de pensées. Mais, à la plus grande surprise de toutes les personnes présentes dans cette salle, ce ne fut pas un garçon qui se leva. Non. On vit une prêtresse s’avancer, sûre d’elle, vers la table des doyens. Sahïrkta n’en fut pas étonné, et continua sa si belle mélodie. Dans la salle du trône, le temps sembla s’arrêter. Le cœur d’Alexander fit un triple salto arrière dans sa poitrine quand il vit le visage de la prêtresse à son passage près de lui.
Quand le chant fut enfin terminé, la mystérieuse jeune fille annonça d’un ton fier :
-Prêtresse de la lumière dans la chapelle de la déesse primaire Shâhânâ, de la capitale, Anquïa.
-Et… Et votre… Votre nom ? bredouilla Arcos.
Elle s’avança d’un pas vers les trois vieux hommes, et, non sans un petit sourire, révéla son identité :
-Je suis Keïrah Dairval.
J'ai lu (vraiment) beaucoup de romans et de sagas et je crois que ton histoire fais partie de mon top 10. j'en suis au chapitre 11 et j'ai tout lu en dix minutes tellement j'étais dedans.
Merci, c'est vraiment génial !
Merci d’avoir lu et commenter!
Ca donne vraiment envie de lire la suite.
Merci beaucoup pour ton commentaire, ça me fait super plaisir que tu ai aimer
Et ça me rend vraiment heureuse que tu aime les prénoms choisi car ce n’est pas le cas de la plus part de mes proches qui l’ont lu 😅😂
J’ai une attirance envers les prénoms bizarre😉
N’hésite pas à lire la suite!
Le début de ton récit nous mets directement dans l'ambiance de ce monde complètement fou
J'aime beaucoup ton style mais selon moi c'est un peu compliqué à lire car c'est très compact ça donne une impression de paragraphe interminable même si l'histoire est passionnant
Merci d’avoir lu!
On m’a fait la remarque pour le premier paragraphe
J’ai essayé de le corriger sur mon ordi mais je ne l’ai pas encore fait sur PA
N’hésite pas à lire la suite
c'est un excellent début d'histoire qui donne vraiment envie de connaître la suite ! 😄
La mise en place de l'intrigue est super ! 👍
Hâte de découvrir la suite de l'histoire. 😉😉
Merci d’avoir lu le premier chapitre ( et surtout, connaissant ton emploi du temps, avoir trouvé le temp😂)
Super contente que ça t’ai plsu😆
Merci beaucoup pour ton retour☺️
Je suis d’accord avec toi, je trouve le premier paragraphe fait un peu bloc mais j’en tiendrais compte ceci dit😊
Merci beaucoup !!