« C'était une terre sinistre, qui semblait retenir Tous les vents et les nuages et les songes qui fuient le soleil, Les branches nues frissonnaient dans un vent solitaire Et les forêts épaisses noyaient tout de leur obscurité, Que ne savait percer un rare soleil maussade Réduisant les hommes à des ombres spectrales ; ils l'appelaient Cimmérie, terre de Ténèbres et de profonde Nuit. » Robert E. Howard
La marque du banni
À boire ! À boire pour le roi ! Ma gorge est une terre aride, il lui faut du vin. Comment osez-vous rire du grand Cummal ? Ramassis de vauriens, si nous étions en Cimmérie je vous ferais arracher la langue avec un couteau rouillé. Et toi ! Toi, gros homme ! Tu oses réclamer de l'argent pour cette pisse que tu nous sers ? Hein ? Mais bien sûr que je viens de Cimmérie, petite. J'en fus même le plus grand roi. Ne te fie pas à ces frusques que j'ai trouvées chez le chiffonnier, là-bas, derrière la place des tanneurs. Un bel escroc aussi celui-là, de la même race que cet aubergiste. Oui, c'est à toi que je parle ! Et ne roule pas des yeux comme ça !
Tu veux te rendre en Cimmérie, ma chère ? Tu veux que je t'en parle ? Tu veux que je te raconte ces montagnes à perte de vue qui défient le ciel trop bas ? Leurs forêts ont de quoi faire trembler la grisaille des nuages. Les rivières qu'elles crachent roulent sur cette terre rocailleuse. Elles se faufilent dans les défilés comme des serpents. Lorsque leurs eaux obscures se gonflent de pluie elles emportent tout sur leur passage. Oui, ce pays est vraiment à l'image des tribus qui y vivent.
Hmm, je t'intéresse, n'est-ce pas ? Alors paye-moi une cruche de vin. On ne peut pas parler la bouche sèche, surtout par ici. L'air qui sort des tanneries et de toutes les autres manufactures est vicié. Le vent qui balaye ma terre natale, lui, est froid mais il a le mérite d'aiguiser les sens et d'affuter le corps. Et crois-moi, je l'ai connu, ce froid, quand j'étais un esclave de la tribu du serpent, vêtu d'un simple pagne. Oui, j'étais un esclave, un membre de la tribu de l'ours capturé lors d'une razzia.
Les guerriers se moquaient de moi lorsqu'ils se réunissaient autour du feu, recouverts de leurs peaux. Ah, une peau de bête, voilà le seul vêtement qui sied à un homme. Rien à voir avec les accoutrements des gens d'ici. Et les chefs sont les plus ridicules. Non mais tu as vu dans quoi se pavanent les grands bourgeois hanséaniens ? C'est comme ça qu'ils dilapident les fortunes que ramènent leurs galions ?
Au fait, c'est très curieux ce que tu portes. Ce ne sont même pas des vêtements de femmes. Tu voyages vers l'est mais d'où viens-tu ? Des cités d'argent, tu dis ? Un marin m'en a parlé dans une taverne du port. J'avais du mal à croire ce qu'il racontait. Il a même dit que vos navires voguaient dans le ciel, parmi les étoiles. Mais tu ne m'as pas offert cette cruche pour que je te pose des questions.
Je te disais que les guerriers cimmériens aiment humilier leurs esclaves, particulièrement quand ils sortent de la fosse des lutteurs. Les vainqueurs le font pour prolonger la jouissance de leur triomphe et les vaincus au corps tuméfié pour apaiser leur rage.
Quand les hommes libres partaient à la chasse, moi je descendais dans les boyaux creusés à flanc de montagne. J'en extrayais péniblement le fer que le forgeron faisait fondre dans son creuset. Quand ils revenaient avec le gibier et accrochaient leurs trophées, bois de cerfs et têtes de sangliers, dans tout le camp ; moi je devais nettoyer la hutte du chef. Et je t'assure qu'il produisait autant de merde que ces bêtes, là, tu sais, les géants poilus du grand nord.
Mais je ne me plaignais pas, non, car il est un sort bien pire que d'être esclave, c'est d'être banni. Les bannis ont le visage marqué au fer rouge et quittent leur tribu sous les jets de pierres. Et sans sa tribu un homme n'est rien, moins qu'un animal. Sa tête et son sang appartiennent à qui pourra les prendre. Les bannis errent dans la nature où ils attendent que la faim les achève. À moins que les crocs d'un loup ou la pointe d'une flèche ne les emportent.
Un jour, j'ai vu un homme subir ce châtiment. J'ignore de quoi il était coupable mais Kaine, le chef de la tribu du serpent en personne, l'a marqué. Il est rare qu'un chef applique lui-même la sanction mais Kaine semblait y tenir particulièrement. D'ailleurs le banni et son bourreau s'étaient longuement dévisagés. Je me souviens bien de ce jour car la nuit je me suis évadé.
Je suis parvenu à forcer la porte de la cage suspendue où l'on m'avait laissé. Les feux crépitaient et les clameurs montaient autour de la fosse des lutteurs. On ne se souciait pas de moi. J'aurais pu partir sans demander mon reste, mais non. Je voulais emporter un souvenir. J'ai surpris un homme en train de vider sa vessie. Je ne le connaissais pas vraiment mais je me suis dit qu'il ferait l'affaire. Je l'ai attaqué par derrière et lui ai tranché la gorge avec sa propre arme. J'ai défié la chance jusqu'à prendre le temps de le décapiter. Et je te prie de croire qu'il en faut du temps pour couper une tête. Il y a les tendons, les vertèbres... Ce n'est pas évident. J'ai finalement quitté le camp en tenant ma victime par les cheveux.
Je serais incapable de te dire combien de nuits j'ai erré dans la forêt, perdu entre les immenses résineux. Le jour, leurs ombres étaient mon tombeau. Et cette tête en décomposition que je trainais, il me semblait qu'elle se moquait de moi, qu'elle voyait les bêtes qui se cachaient derrière les fourrés, le loup et le corbeau qui attendaient pour se disputer ma carcasse. Je pouvais presque entendre rire le mort.
C'est là que j'ai retrouvé le banni. C'était bien lui, l'homme que j'avais vu dans la tribu du serpent. Il était au milieu des loups, des lièvres et des ours. Ils étaient blottis les uns contre les autres. Ils dormaient et se tenaient chaud sous le regard de la lune. Je n'ai pas osé réveiller cette troupe étrange et je suis parti sans bruits. Ce maudit aubergiste ne remplit pas entièrement ses cruches. Tu devrais en commander une deuxième.
Lorsque j'ai rejoint la tribu de l'ours mes jambes étaient rougies par les écorchures des ronces et des épines. Le morceau de cadavre qui m'avait tenu compagnie durant mon périple m'a valu le respect de tous. Soir après soir, je racontais dans quel vaillant combat je l'avais tué pour gagner ma liberté. Sa tête, selon l'usage cimmérien, je l'ai enduit d'un mélange de miel, d'orge fermenté et de sel pour la conserver et l'exhiber. Ce trophée macabre me remplissait de confiance au point que j'excellais dans la fosse des lutteurs. J'y enchainais les victoires, acquérant ainsi un statut qui me permit de défier le chef de la tribu de l'ours. Durant notre combat, il a heurté les stèles qui entourent la fosse et s'est brisé la nuque.
C'est ainsi que je suis devenu chef de tribu. Comme j'ai connu l'esclavage, que j'ai souffert de l'injustice et de l'oppression, tu devines quel genre de chef j'ai été. Oh, mais tu n'es pas si naïve que tu en as l'air. Tu connais même très bien la nature humaine. Bien entendu j'ai été le plus cruel et le plus brutal des tyrans. Après avoir maté les miens je les ai emmenés en guerre contre les autres tribus pour capturer leurs esclaves et leurs femmes.
Les femmes... Les Cimmériennes... Ce sont les plus farouches des louves mais pour celui qui sait les dresser elles deviennent les plus lascives des chiennes. Elles sont loin d'être aussi belles que toi... Si, tu es vraiment très belle. Cette peau, ces cheveux, jusqu'à ton odeur, tu es superbe. Cela dit, je ne saurais pas quoi faire de toi dans ma couche. Alors qu'avec une Cimmérienne... Elles ne sont pas aussi belles que toi mais elles ont quelque chose que tu n'as pas, que tu as perdu ou que tu n'auras jamais, je ne sais pas. Je n'ai plus rien à boire. Sors tes piécettes !
En ce temps-là je vidais mes burnes toutes les nuits, et la journée je me remplissais la panse. Le gibier rôtissait au-dessus de grands feux de camp. Il séchait dans les fumoirs asphyxiants pendant que l'on raclait les peaux au silex avant de les étendre.
Le territoire de chasse de la tribu de l'ours n'avait jamais été aussi vaste. Personne n'osait nous le contester. C'est pendant une chasse que j'ai croisé le banni pour la troisième fois. J'avançais doucement avec mon arc, pensant avoir débusqué une proie. Il était là, dans une clairière. Il a tendu la main vers un arbre mort et une branche, sèche et tordu, lui a donné un fruit. Il s'est tourné vers moi et, effrayé par ce qui venait de s'accomplir, j'ai pris la fuite. Holà gros homme, mon amie voudrait passer commande.
J'étais tellement craint et respecté que je me suis senti assez fort pour affronter la tribu du serpent. Quelle magnifique bataille. À la tombée de la nuit les rivières étaient gorgées de sang. Kaine était au sol, juste sous mon marteau de guerre. Et là, je lui ai fait la chose la plus cruelle que l'on puisse faire à un ennemi, l'aider à se relever. En l'épargnant j'ai fait de lui mon obligé.
J'ai été reconnu roi par sept tribus. Une fois couronné je lançais mes hordes sur les baronnies pour piller les trésors de leurs châteaux et les vivres de leurs greniers. Les serfs se cachaient dans les caves et les grands seigneurs déféquaient dans leurs armures en entendant nos cris de guerre. Il fallait nous voir avec nos peintures de guerres et nos colliers de griffes.
Nous n'avions rien de commun avec les Cimmériens que tu peux voir ici, en Hanséanie. Ils ne sont bons qu'à voler, à mendier et à se faire molester par la milice. Certains embarquent sur les navires en partance pour d'autres continents. Ils s'engagent comme mercenaires aux quatre coins du monde et meurent pour je ne sais quels roitelets sans gloire.
Moi je sais ce que c'est d'être roi. La terre était mon trône et le ciel étoilé était ma cour. Bien sûr je ne poussais jamais mes expéditions trop à l'ouest, vers les bourgs Hanséaniens. Les soldats d'ici ne savent pas se battre avec honneur. Mourir d'un carreau d'arbalète ou d'une balle d'arquebuse aurait été indigne de moi. Beurp ! Non, ne t'inquiète pas. Je ne vais pas vomir. J'ai l'habitude du vin.
Le vin... Il n'existe pas de meilleure boisson. Sauf bien sûr le sang chaud d'un ennemi bu dans son crâne. Ne fais pas la dégoutée ! Regarde comment on traite les morts ici, entassés dans une charrette puis jetés dans une fosse ou brulés. Nous, nous vivons avec les morts. Dans ma hutte, les crânes de mes ennemis étaient autant de conseillers royaux. Je bois à leur santé. Et tiens... Je leur consacre une libation. Regarde ! C'est comme ça qu'ils font dans les mers ioniennes. Ils répandent le vin sur le sol. Ne râle pas, aubergiste ! Tu aurais préféré que je pisse sur ton parquet, comme l'autre soir ?
Oui, nous sommes descendus au sud, sur les rivages des mers ioniennes. Ces arbres bas aux feuilles d'un vert éclatant nous changeaient des sombres piliers de nos forêts. Et ces plages où la mer reflétait le soleil nous délassaient autrement que nos rivières glacées. J'aurais voulu accoster sur ces fameuses îles pour y affronter les monstres qui se cachent dans leurs labyrinthes mais je devais retourner en Cimmérie. Une autre menace m'y attendait.
Les étranges prodiges du banni, qui m'avaient tant effrayé, en avaient attiré d'autres. Ils l'écoutaient parler dans une clairière, au pied du mont Golgotha. Ils étaient de plus en plus nombreux. À tel point que les chefs de tribu s'en inquiétaient. C'est pour les calmer que j'ai décidé d'affronter le banni et ses disciples. Le combat s'annonçait facile. Pour suivre les enseignements de leur maitre, les disciples du banni avaient jeté leurs armes dans les rivières. Quelle tristesse, jeter une arme, la seule chose sur laquelle on peut compter. Les Cimmériens, les plus grands guerriers à avoir foulé la terre, qui jettent leurs armes à l'eau. Les rivières ont dû en pleurer.
Malgré cela nous n'étions pas tranquilles. Moi et les autres chefs avons pris les armes sacrés des sept tribus ; le marteau de l'ours, L'épée du serpent, l'arc du corbeau, le bouclier de la tortue, la lance du sanglier, les dagues du loup et la hache de l'aigle.
Quelle ne fut pas notre surprise en pénétrant dans la clairière. La foule qui entourait le banni avait disparu. À leur place il n'y avait que des serpents par dizaines, par centaines. Les reptiles jonchaient le sol, à moitié cachés dans les herbes hautes, à nous regarder sans vraiment être vu. Certains rampaient sur les arbres, les escaladaient sans y prendre prise. Ils s'enroulaient le long des branches. Leurs langues sifflaient des sons à peine audibles mais qui semblaient être un dialogue. Et au milieu d'eux il y avait le banni. Un seul d'entre nous a osé s'avancer, Kaine.
Il marchait parmi les serpents, son épée à la main. Quand il s'est retrouvé en face du banni j'ai revu ce jour, il y a des années. C'était comme si moi, le grand roi, j'étais redevenu cet esclave insignifiant. Et là, Kaine lui a tranché la tête d'un seul coup d'épée. Sur tous les champs de bataille que j'ai foulés je n'avais jamais vu ça. Etait-ce vraiment le guerrier que j'avais vaincu ?
Il a pris la tête pour la brandir en signe de victoire. C'est à ce moment que la malédiction a frappé. Kaine a été le premier. Il a hurlé de douleur en se couvrant le visage avec ses mains. Quand il les a enlevés nous avons tous vu la brulure sur son visage, la marque du banni.
Au-dessus de nous, le ciel s'obscurcissait et le tonnerre grondait. Les arbres perdaient leurs ramages et leurs branches se tordaient. Tous les guerriers se sont enfuis dans la panique. Les jours passaient et toutes et les tribus vivaient dans l'obscurité et la peur. Les rivières s'asséchaient, la terre devenait stérile et le gibier avait disparu. À la suite de leur chef, la marque apparut sur tous les membres de la tribu du serpent. Les autres Cimmériens les tenaient pour responsables de ce qui se passait et nous les avons tous exilés. On ne les a plus jamais revus dans le pays. Malgré cela rien ne changeait. La famine menaçait et je savais qu'elle amènerait la révolte avec elle.
La solution est venue de manière bien étrange. Le vieux chef de la tribu du sanglier m'a parlé d'une vision qu'il a eue et j'ai décidé de la suivre. J'ai pris une lance et je suis retourné au Golgotha. J'ai retrouvé le corps du banni et je suis monté jusqu'au sommet. Là, j'ai planté la lance dans le sol et j'ai fixé la tête du banni sur sa pointe. Elle a repris vie et s'est mise à parler. Je me suis agenouillé et l'ai écouté respectueusement.
Il a prononcé des paroles sur les hommes et le monde, sur l'amour et la colère, sur la vie et la mort. Ces mots se sont dispersé dans le vent et ont redonné vie à ces terres. Seules les pentes du Golgotha sont restées arides. Puis il s'est tu, son esprit est retourné parmi les morts. Je suis redescendu, le cœur plein d'une sagesse que je ne soupçonnais pas. Une sagesse qui m'avait rempli plus qu'aucun butin ne l'avait fait, plus que l'alcool ne le fait aujourd'hui. J'étais bien décidé à la partager avec tous.
Je dévalais les pentes caillouteuses à grandes enjambées. Je faisais rouler les pierres devant moi. Durant le trajet, toutes les paroles que j'avais entendues sont tombées par terre. Si bien qu'une fois rentré j'étais à nouveau vide. Je ne pouvais rien dire de ce que j'avais entendu. J'avais tout oublié. Quand j'expliquais cela on me regardait comme un fou. J'ai arpenté les pentes du Golgotha pour y retrouver les paroles que j'avais perdues. J'ai retourné les pierres mais je n'y ai trouvé que des insectes rampants. J'ai donc oublié tout ça et je suis redevenu celui que j'ai toujours été.
Les années ont passé et les pillages sont devenus de plus en plus difficiles. Les barons se sont renforcés et des héros sont sortis des labyrinthes. Sans butin, les guerriers ont commencé à se défier de moi.
Mon pouvoir est devenu d'autant plus fragile que je n'avais pas d'héritier. De toutes mes femmes, aucune ne m'avait donné d'enfant. Ça ne m'étonne pas. Pas une ne me regardait dans les yeux, même lorsque je les besognais, même lorsque je les frappais. Seuls mes adversaires m'avaient regardé en face mais ils étaient tous morts. Je commençais à craindre que l'on m'assassine et je restais seul dans ma hutte. Je contemplais les orbites vides de mes ennemis. Je leur parlais. Mais même si on peut parler aux morts ils ne répondent que par l'absence et le silence.
Je vieillissais et il n'aurait pas fallu longtemps pour qu'un jeune guerrier me batte dans la fosse des lutteurs. Etre vaincu et redevenir un serviteur était aussi inacceptable que la mort. J'ai donc choisi l'exil. Avant de partir je suis retourné sur le Golgotha. La lance était toujours là et un crâne dodelinait au bout, un simple crâne blanchi par le vent. J'ai quitté cette montagne pour ne jamais y revenir.
Paye-moi un dernier verre, s'il te plait. Je vais en avoir besoin pour dormir. Les pavés sont froids. Je repense souvent aux rivières de mon pays. Elles doivent pleurer sur mon sort. Je me demande bien pourquoi une fille comme toi veut aller en Cimmérie. On devine en te voyant que là d'où tu viens la vie est facile et douce. Ces longues mèches, où se drape ta pudeur, ont été si bien préservées des intempéries qu'elles sont comme le voile de soie d'une promise. Tes mains sont fines et délicates, elles n'ont jamais connu la corne. Ta peau est parfaite et... Oh, pardon. Je n'avais pas vu cette brulure sur ton visage.
Fin
Bravo pour la tension que tu maintiens entre le témoignage et le merveilleux, la barbarie et la poésie.
Le banni m'a directement semblé une figure christique et je ne serais pas étonné de t'entendre dire que tu t'es inspiré de l'un ou l'autre passage des testaments (m'a culture biblique est assez limitée).
Bref, j'ai vraiment été pris par ton histoire et lirais bien la suite que semblé annoncer le dernier paragraphe, notamment pour découvrir le sens de cette marque (si ce n'est, celle-là aussi, celle du banni?).
Effectivement je me suis inspiré du christ pour imaginer ce personnage.
J'aurai peut être du plus développer la fin.