Chapitre 1

Notes de l’auteur : Bonjour et bienvenue aux courageux !
Peu d'anglais dans ce chapitre, soyez rassurés, ça commence en douceur sur le bilinguisme.
Je suis preneuse de tous vos retours, et surtout de ce qui touche à la concordance des temps, j'ai fait de mon mieux (merci antidote), mais en choisissant d'écrire au passé simple je ne me suis pas facilité la tâche...

Sheila alluma la dernière bougie de mon gâteau pendant que Mathieu entonnait un « Joyeux anniversaire », de sa voix de baryton qui lui avait valu de se voir offrir un poster de La Nouvelle Star mal photoshopé au Noël du service.
Je soufflai consciencieusement mes bougies sous les applaudissements, puis empêchai Sheila de remplir ma flûte au prétexte que ma garde se terminait. Trop de monde et de bruit ici pour me laisser aller, et trop proche de mon précédent Zyprexa aussi.
Je dépliai la petite carte et sourit devant la photo de groupe, dont les deux stagiaires qui tendaient le cou pour ne pas être trop cachés par mon fatras de bouclettes, et passai rapidement en revue les signatures. Ils avaient dû monter en salle d’accouchement pour demander à Noémie de signer malgré sa péridurale, son trait tremblait. Je sentis mes joues chauffer et remerciai le saint des teints foncés.
Une poignée de bonbons m’aida à faire passer ma gêne. Je ne méritais pas une telle attention de leur part. Surtout que je leur mentais, ne leur montrais que ce qui fonctionnait chez moi, leur cachant le moche et le cassé.
Je serrai un poing sous la table en formica vétuste.
Non, Victoire, sois fière de toi. Tu as brillé à un concours difficile, et malgré tes problèmes regardes où tu es.
Je souris, presque pour moi-même. Des fins de garde comme celle-ci, on n’en vivait pas beaucoup. Et en plus, j’avais réussi à poser une semaine de vacances pour aller au mariage de mon frère à Genève.
— Tu passes infirmière-en-chef quand exactement ? demanda Sheila.
— Premier jan…
Une vibration dans la poche de ma blouse m’interrompit.
— Je reviens ! dis-je en me levant. Continuez, m’attendez pas !
Je filai dans le corridor sombre avant même d’avoir sorti le biper pour regarder le message.
Je déglutis. Chambre 237. Mme Bertrand.
Je l’avais vue deux heures avant et elle était bien. Enfin, bien… Dans un service d’oncologie spécialisé dans les cas désespérés, c’était relatif, mais elle était consciente.
L’interne me rentra dedans à la croisée des couloirs menant à l’aile droite.
— Vous avez appelé le cancérologue ? toussai-je.
— Il est en route, répondit-il en reprenant sa marche vers la chambre. Avec les grèves de RER il risque de mettre un moment.
— Et le docteur Blancot ? Il habite à dix minutes.
— Dans le train pour Nice.
Dans la chambre impersonnelle s’activait déjà Bénédicte. Je m’approchais du lit, la bouche sèche et l’estomac en guerre contre mes bonbons, saisis la main à peine tiède de madame Bertrand et la serrai frénétiquement.
— Joséphine ! Vous m’entendez ? C’est Victoire !
Aucune réaction.
L’interne discutait maintenant avec l’oncologue au téléphone.
— Joséphine ! Vous avez promis de me raconter comment vous avez survécu au crash de l’avion !
L’interne me tapa sur l’épaule pour que je me taise et qu’il puisse comprendre ce que disait son chef. Je restai suspendue au grésillement intermittent qui émanait de son smartphone. Béné me regarda en secouant lentement la tête.
I looked around the room and finally noticed the cacophonic buzzing and ringing from the medical instruments. Was it already that noisy when I got in? My eyes went mechanically from one screen to the other.
Oh crap. That’s it I guess.
The resident kept nodding in silence for a while, then put the call on speaker.
— Victoire? La famille a signé la charte ? Crackled the voice of the oncologist.
Too focused on the last records and stuck in English mode, I only realized he was talking to me when Béné answered instead.
— Oui docteur.
I took in a deep breath. Pro mask on, Vic, pro mask on.
— Ok, said the phone. Suivez le protocole. J’appelle la famille quand j’arrive.

 

Je me passai de l’eau glacée sur la nuque et profitai de mes mains humides pour tenter de remettre un peu d’ordre dans ma tignasse, replaçant quelques mèches derrière mon bandeau.
Comme quoi j’avais eu raison de douter. Une garde aussi simple dans un grand service d’onco, c’était trop beau. Je me souris faiblement à moi-même dans le miroir. Le point positif, c’est que le temps que la famille arrive, je serai déjà enfoncée dans mon pull pikachu sur l’oversized sofa de ma mère, assommée par un comprimé si besoin.
Béné passa la tête par la porte du vestiaire et haussa un sourcil interrogateur.
— 19 h, Mojitos ? Au Gamin ?
Je répondis par une moue pensive, rangeai mon déodorant dans mon casier et la suivis dans le couloir en rajustant à nouveau mon bandeau.
— Ce soir c’est ton tour, ou le mien ? Je perds mes comptes.
— Le mien, dit Béné. Le mois dernier tu m’as invitée trois fois. Et je sais que tu appréciais Mme Bertrand.
Je haussai les épaules. Je n’aimais pas Mme Bertrand plus que d’autres, c’était plutôt l’inverse. Certains patients se mettaient à me raconter leur existence en long en large et en travers. Peut-être parce qu’ils sentaient instinctivement que j’avais eu ma part, moi aussi.
Il ne restait plus grand monde en salle de repos quand nous nous y écroulâmes à nouveau, nos assiettes de gâteau au chocolat en main. J’engloutis ma tranche d’un coup et luttai contre une violente envie d’en manger une seconde.
— Je traîne pas. Mom part à huit heures. Si je veux profiter de son canap’ il faut que j’y arrive avant.
— Ça marche, dit Béné la bouche pleine. Je t’envoie un message quand je termine.
J’achevai de me changer en vitesse et je me dirigeai vers le hall principal. La masse de personnes devant les ascenseurs me fit tourner les talons. Les escaliers, c’était très bien aussi.
Mon casque de vélo en main, et mon lourd sac à main serré contre moi par automatisme, je longeais maladroitement les façades grises du boulevard, tentant d’éviter la foule de salariés pressés qui suivait le trottoir, comme mue par une conscience collective, et désactivai le mode avion de mon téléphone.
J’avalai ma salive avec difficulté. J’avais six appels en absence d’un même numéro en 09. Je tâtais ma poche, et profitais de la sensation rassurante du flacon de Xanax pour respirer lentement.
Pas de message vocal, pas de SMS. Sam avait dû acheter un téléphone prépayé, encore. Je bloquai le numéro, et jetai plusieurs coups d’œil à l’intersection grouillante derrière moi.
Et si, tout simplement, ce n’était pas Sam ? Il fallait être vraiment parano pour paniquer devant un 09. Je devrais continuer, comme si de rien n’était. Mais il se pourrait que ce soit Sam, il en était capable. Il l’avait déjà fait.
Je fis un détour par la boulangerie traversante, celle avec la deuxième sortie par l’arrière, et revins en arrière par la rue parallèle déserte, jusqu’à la lourde porte en ferronnerie art déco de l’immeuble de ma mère, où je composai le code à l’interphone high-tech.
Pas de réponse.
J’entrais à nouveau les chiffres, une fois, deux fois, toujours squat. Est-ce qu’elle m’avait encore posé un lapin ?
Je fouillai mes poches pour retrouver mon téléphone, tombé sous le spray au poivre, et appelai ma mère.
— Mom? I blurted as soon as I heard her answer. I’m in front of your place and it’s still seven-fifty. Where are you?
— Vic? She said, somehow managing to sound surprised, as if my picture wasn’t showing on her phone when it rang. Oh I am so sorry, I was called in yesterday evening. One of our clients in L.A. You know how it is.
— And you didn’t find a minute to tell me before I walked all the way here?
— Oh sweetie, I’m sorry you take it like that. I would have, but it was an emergency. Plus you never answer when you’re busy anyways.
— Nevermind.
I hung up without letting her list more good reasons not let me know me she had to go to work, again.
— Je peux vous aider ? s’enquit la concierge habituelle.
— Yes euh non, non merci. Je repasserai.
Je retournai sur mes pas pour trouver un vélo en libre-service et m’éviter le calvaire du métro.

 

J’ouvris un œil sur mon convertible exigu en début d’après-midi, extraite de mon sommeil par un coup de boule félin de Sushi. Je cherchai mon téléphone à tâtons d’une main, l’autre étant occupée à sauver mon nez d’un second coup de museau.
— You hungry?
Constatant que mon réveil était prévu peu de temps après, je décidai de me lever, encouragée par les miaulements dans la cuisine. Je n’avais réservé un créneau au stand de tir qu’à seize heures. J’allais profiter de ce temps pour utiliser mes douze minutes d’eau chaude sous la douche, préparer ma valise et prendre rendez-vous chez la psy.
Je rangeai succinctement la micro-cuisine et donnai à manger à mon petit fauve en attendant que mon café coule. Il n’y avait pas beaucoup de désordre. Quand on n’a que deux tasses disponibles, l’évier n’est jamais plein.
Ma boisson odorante en main, je fis le tour de mon appartement, au cas où quelqu’un — Sam — aurait trouvé le moyen d’entrer pour planquer un micro ou une caméra chez moi, et replaçai machinalement le verre posé en équilibre précaire sur la poignée de la porte d’entrée. Puis je me faxai dans le coin de couloir inutilisé que j’avais transformé en dressing et en revins avec une serviette propre et de quoi me changer de ce tee-shirt qui sentait l’hôpital et la transpiration.
L’eau brûlante me tira un soupir. La banque avait des numéros en 01 54, l’hôpital en 01 46, et le bureau des réserves de la gendarmerie en 01 85. Et ma psy me contactait toujours par SMS. D’ailleurs, je devais prendre rendez-vous. Le 09 ne pouvait être que du spam, de la pub, ou Sam. Et dans les trois cas, il valait mieux ne pas répondre.
Quant à ma mère, elle allait certainement me recontacter dans la soirée, se répandre en excuses bidons et m’amadouer en me proposant de m’inviter demain à AO Izakaya et de m’emmener à l’aéroport ensuite.
L’eau devint froide à peu près au moment où je finissais de rincer l’après-shampoing qui rend mes boucles domptables, dame nature me rappelant les effets diurétiques du café. Je traversai le couloir, mes cheveux en turban. Quinze heures. Parfait.
Je posai mon téléphone sur sa base, lançai ma playlist Indochine préférée et escaladai une chaise pour sortir ma valise du recoin aménagé au-dessus de la porte d’entrée du studio. La robe attendrait le dernier moment, mais j’y pliai consciencieusement assez de sous-vêtements et de t-shirts pour tenir un mois, avant d’en enlever la quasi-totalité à nouveau.
Je suis con. Je ne pars que trois jours. Et Steve a une machine à laver. Non pas con, te dis pas ça, idiote.
Je fermai la valise pour que Sushi ne vomisse pas dedans, et ouvris la fenêtre en grand pour éviter que mes murs moisissent, le temps de me connecter au site des réserves de la gendarmerie pour savoir si l’on avait besoin de moi en renfort prochainement, mais de façon presque décevante, personne ne m’avait convoquée à mon retour de chez Steve, entre lundi et mercredi.
Un crissement de pneus et une bordée d’insultes me firent sursauter.
Je grimaçai. Un vélo venait de griller un feu et de manquer de finir en donneur de reins. Rien qui me concerne directement, et pourtant j’en faisais presque une crise cardiaque.
Je récupérai dans un tiroir mes stylos et mon journal. Consciencieusement, je colorai les cases de mon tableau des bonnes habitudes, notai dans « rappel » de prendre rendez-vous chez la psy et dans « symptômes » la sensation de crève-la-faim, l’incident du 09, et l’absence de somnolence.
Ah, déjà l’heure d’y aller.
Le contenu de mon sac vérifié méthodiquement, deux fois, en particulier le pistolet et sa cartouche obi-wan-you-are-my-last-hope, je tapotai mes poches en cochant mentalement « clés », « téléphone » et « Xanax », puis fermai la porte derrière moi. Je m’arrêtai avant de replacer mon papier témoin. Si Béné me voyait débarquer au Gamin dans le tee-shirt de tournée d’Indochine hérité de mon père, elle me tiendrait la grappe toute la soirée.
Je re-rentrai chez moi et optai pour mon chemisier noir à pois qui avait l’avantage de pouvoir être plus ou moins boutonné selon la température de la pièce ou la densité de chromosomes Y à proximité, le fourrai en boule dans mon sac à main et claquai la porte à nouveau, cette fois en glissant le petit papier dans la charnière là où il ne manquerait pas de chuter si quelqu’un ouvrait.

 

Un biscuit à la main, je remontai l’escalier du stand de tir en regardant fixement les barres de réseau vide de mon téléphone qui allaient fatalement se remplir. Je redoutais l’apparition de nouveaux appels en absence inconnus, mais lorsqu’il eut fini de vibrer et de clignoter, mon téléphone ne signalait qu’un mail de ma mère et un message de Béné, indiquant qu’elle ne serait pas au Gamin avant dix-neuf heures quarante-cinq.
Cela me laissait plus de deux heures pour y aller, soit largement plus que de nécessaire. J’allais m’arrêter au Divan me chercher un livre pour tuer le temps dans l’avion. J’envoyai à Bénédicte la photo de ma dernière cible criblée de trous, pour la taquiner.
Son message « psycho » en réponse me tira un sourire satisfait.
Mischief managed.
Je bouclai mon casque de vélo et pris la direction de la rue de Vaugirard, les écouteurs enfoncés dans les oreilles.
Il y avait quelque chose d’adorable chez Béné, malgré notre différence d’âge, ses dix ans avec un mari qui lui cognait dessus et un divorce épouvantable. C’était un repère lumineux. Je n’avais pas encore rassemblé le courage de lui expliquer pourquoi j’avais arrêté mes études de médecine, mais elle avait parfaitement compris que ça avait un rapport avec la somnolence, les cours de tir, le spray au poivre et les Virgin mojitos. Elle ne me posait jamais de questions, mais quand j’étais au fond, elle trouvait toujours un moment pour m’envoyer un GIF de câlin pour me soutenir.
J’approchais de Convention lorsque le bus devant moi freina en klaxonnant. Je mis un pied à terre pour stabiliser mon vélo, et me penchai vers le trottoir pour voir ce qu’il se passait. Un gros SUV foncé aux vitres teintées s’était arrêté en diagonale sur la voie de bus pour laisser descendre une télépathe et deux gamins tirés à quatre épingles.
— Saletés de magiciens, grommela un scooter derrière moi.
Argh. Ce sobriquet me file des boutons. Certains ont le chic pour s’attirer le manque de respect des autres mais un « sale con » suffit. Je devrais lui dire, tiens. Les humains se garent n’importe comment aussi. Mais, non, mieux vaut ne rien dire. Quoique. Non, tais-toi, il n’y a que des coups à prendre.
La grande blonde fit un « merci » au conducteur du bus comme s’il avait eu un quelconque choix, enfila une paire de lunettes de soleil et poussa ses enfants vers un porche. Je me remis à pédaler derrière le bus.
On voyait rarement les télépathes dans les rues du 14e, mais quand il y en avait un il fallait toujours qu’il se fasse remarquer. Comme s’ils étaient encore riches et influents comme avant l’invention du télégraphe, alors qu’ils n’étaient plus dans le top 100 des plus grosses fortunes du monde depuis des siècles.
La devanture de la librairie me rappela à la réalité. Je sautai de mon vélo et le plaçai sur une borne à quelques mètres. Ah. L’odeur des livres neufs.
J’errai dans les rayonnages sans but précis, cherchant la couverture qui me donnerait envie de risquer le mal de l’air pour quelques heures d’évasion. J’en trouvai trois. Bien plus que je me savais capable de lire en trois jours, mais ça ne m’empêcha pas de tous les prendre, ainsi qu’un magazine féminin qui présentait une nouvelle gamme de soins pour mon type de peau.
J’étais en train de payer quand mon téléphone sonna. 3e sexe. C’était Béné. Je décrochai d’une main en passant ma carte bleue devant le lecteur.
— Je suis dans un magasin, soufflai-je.
— Ok. J’attendrai au métro. J’ai pas mangé et j’ai passé l’âge de picoler le ventre vide.
— Ça marche, à toute.
Je la laissai raccrocher, marmonnai des excuses au libraire en fixant mes pieds. Puis je rangeai mes achats dans mon sac en m’auto-flagellant de ne même pas parvenir à regarder un vendeur dans les yeux.

 

A mon arrivée près du bar, Béné trépignait devant la bouche de métro.
— J’ai faim ! Tu es encore à vélo ? Je croyais que tu n’avais plus peur du métro ?
— Tu attends depuis longtemps ? esquivai-je. Tu veux aller où ?
Béné haussa les épaules et jeta un coup d’œil dans la rue à proximité.
— Féculents artificiels et poulet reconstitué ?
Je ris de l’entendre reprendre mes mots et me dirigeai avec elle vers le passage piéton dont le feu venait de basculer au rouge. Le démarrage infernal d’un scooter me résonna dans la tête.
— Tu as prévu quoi pendant tes vacances ?
— Tu veux dire, à part rattraper ma dette de sommeil et enfin trouver le temps d’aller chez le coiffeur ?
Le feu repassa au vert.
— Encore ? rit elle. Depuis que je te connais tous les ans ils ne font que raccourcir.
Bénédicte me tint la porte du fast-food et m’ausculta du regard avec un froncement de sourcils alors que j’ôtais ma veste devant un automate de commande.
— Si tu n’as pas autre chose à te mettre, je te jure je te maquille comme une voiture volée.
— Si, j’ai, mais laisse-moi le temps d’aller me changer.
Je l’abandonnai avec les deux tickets attendre nos repas et m’enfermai dans les toilettes pour troquer mon tee-shirt contre mon chemisier. Avant de ressortir, je jetai un coup d’œil à mon propre visage dans la glace et me tapotai les joues histoire d’avoir bonne mine.
— Ça devra faire l’affaire, je suppose, dit Béné avec une moue en me rendant mon coupon de commande.
— On sort pour notre fin de garde, je te rappelle, et lever le verre au courage de Mme Bertrand.
— Et moi je compte bien regarder le menu ! affirma-t-elle. J’ai décidé que je refusais de finir célibataire.
Je la contemplais, la bouche ouverte, sans trop savoir quoi dire. C’était en assistant au procès de son mari que j’avais compris que je ne pouvais pas rester avec Sam. Et c’était sur son canapé que j’avais dormi le temps de me trouver le studio.
Et c’était la première fois qu’elle parlait de se chercher quelqu’un. J’étais fière d’elle. J’étais inquiète pour elle. Et quelque part, vraiment tout au fond et même si je refusais de l’admettre, j’étais certainement un peu jalouse.
— Commande 62 !

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Vermeille
Posté le 03/04/2025
C’est la première fois que je lis une de tes histoires et j’ai été vraiment agréablement surprise.

Ton écriture est fluide, directe, et super vivante. J’ai adoré la manière dont on découvre Victoire à travers des détails du quotidien, tout en sentant que quelque chose de plus lourd se cache derrière.

Il y a un vrai équilibre entre la légèreté du ton et les tensions en toile de fond : la paranoïa, les appels en 09, les automatismes de surveillance, le Xanax, Sam… tout est suggéré avec finesse, sans jamais être surligné.

Et les dialogues sont hyper naturels, j’ai eu plusieurs sourires en coin (la valise à Sushi, les mojitos, le tee-shirt Indochine…), mais il y a aussi des moments très touchants, surtout avec Bénédicte. Elle apporte beaucoup de chaleur à l’histoire.

Bref, je trouve que tu poses très bien les bases, on s’attache à Victoire tout de suite, et j’ai très envie de lire la suite !
Camille Octavie
Posté le 04/04/2025
Bonjour !
Merci à toi pour ce petit message très encourageant ! Je suis remontée à bloc.

La première personne c'est une vraie difficulté à gérer mais ça m'a permis de vraiment travailler à "effacer" la narration et je suis contente de voir que ça semble payer <3

J'espère que le reste de l'histoire te plaira !
Plume de Poney
Posté le 02/04/2025
Eh bien la pauvre Victoire semble avoir un background lui permettant de tenir un bon nombre de séances de psy!

Le fair d'avoir accès au bilinguisme de ton héroïne est original et permet d'entrapercevoir la complexité de cette double culture permanente (enfin je suppose, je ne suis pas dans ce cas, mais du coup je trouve ça intéressant).
Je trouve aussi que tu parles de plein de choses qui peuvent faire écho chez le lecteur (je choisis rarement de chemisier avec décolleté ajustable mais j'avais un chat qui pissait dans une valise ouverte, des problèmes de moisissures, je prends toujours trop de sous vêtements en voyage...). C'est vraiment sympa et immersif.
Et en un chapitre on a déjà pas mal d'éléments pour se sentir proche de Victoire, en plus d'avoir de l'empathie pour ses déboires.

Je ne sais pas où on va avec les télépathes, mais c'est intrigant... Et fort logiquement on n'a pas plus de détails puisque pour Victoire c'est évident ce qu'est un télépathe et ce qui peut le différencier d'un humain plus 'classique'.

Sinon sur cette expression là : "good reasons not let me know me", je ne suis pas assez bon en anglais pour dire si elle est légitime mais je me suis questionné quand même.
Si tu me dis qu'elle est bonne alors je me tais, mais dans le doute, j'ai préféré la pointer!

Bref, c'est original, immersif, intrigant et foisonnant. Et donc ça donne envie d'en lire plus!
Camille Octavie
Posté le 03/04/2025
Bonjour ! Merci pour ce gentil retour ! Je suis contente que ce premier chapitre t'intrigue et te donne envie de poursuivre la lecture. Si tu veux voir la différence, par curiosité "technique", j'ai laissé la version d'origine du manuscrit en ligne.
"more good reasons not to let me know" n'est effectivement pas très orthodoxe, c'est très colloquial, et ça met l'accent sur le fait que se faire poser un "lapin" par sa mère est assez régulier pour Victoire. On pourrait traduire par "encore de bonnes excuses pour oublier de me dire que..."
Camille Octavie
Posté le 03/04/2025
Et oui, Victoire est un peu (beaucoup) "cassée". J'ai trouvé très intéressant de travailler sur ce qu'elle a mis en place comme "astuces" pour continuer à être fonctionnelle au quotidien.
Une de mes grosses interrogations c'est (toujours aujourd'hui), de rester au juste niveau, trop de psychose peut rendre le personnage difficile sur l'identification, pas assez et on a l'impression que c'est une mary sue hypochondriaque. Citer les médicaments, par exemple, j'ai beaucoup BEAUCOUP hésité
Plume de Poney
Posté le 03/04/2025
Je trouve que ça marche bien, on a l'identification comme je l'ai dit et pour les médocs, on comprend assez vite qu'elle n'en prend pas par amour du goût donc bravo