Recroquevillée dans la ruelle, ses pieds nus qui commençaient à bleuir, la petite fille sentait une torpeur mortelle l’envahir. Le froid, intense, la paralysait et les allumettes s’éteignaient trop vite. Bientôt, il ne lui en resta plus que quatre.
Un instant, elle hésita. À quoi bon les craquer puisque leur chaleur éphémère ne durerait pas ? Que valait un si faible réconfort ? Le regard de plus en plus vague, elle fixa les dernières allumettes. La faible chaleur de ces petites tiges de bois n’étaient-elles pas qu’illusion avant que la mort ne la soulage du fardeau de sa vie ?
Celui qu’elle n’appelait plus papa depuis longtemps ne faisait que l’utiliser… Jamais un mot gentil, jamais un baiser ou un câlin, non, il n’était que coups, cris et insultes. Il l’accusait d’être une bouche inutile, un fardeau, mais se servait sans honte d’elle, de sa chevelure blonde et de son visage angélique et innocent pour vendre. Sachant pertinemment que s’il s’y risquait, personne ne les lui en achèterait tant l’alcool avait déformé son visage et rendu agressif.
Perdue dans ses pensées, elle ne prit pas conscience de son évanouissement. Son bras s’affaissa dans la neige, sa main desserra son étreinte sur ses petits morceaux de bois qui glissèrent au sol tandis que sa tête basculait sur sa poitrine.
La mort venait chercher son âme.
Pourtant, alors que sa vie s’éteignait, la petite fille entendit un léger craquement puis une voix minuscule se fit entendre, vaguement indignée :
-Je peux savoir pourquoi j’ai la tête mouillée ?
-La ferme, fit une autre voix, tout aussi minuscule, mais plus grave, également précédée d’un craquement. Tu ne vois donc pas que la pauvre petite est gelée ?
-Il faut l’aider ! s’exclama une troisième voix.
-Mais… on peut ? fit une quatrième. Je croyais que c’était interdit…
-Elle nous a pourtant envoyé pour veiller sur elle, non ? Si on la laisse mourir, on aura vachement accompli notre mission !
-Il n’a pas tort.
-Bon, qu’est-ce qu’on fait ?
-On la réchauffe, pardi ! Regardez, ses pieds sont tout bleus.
-Et alors, reprit la première voix, moi, j’ai la tête bleue et je vais très bien !
-C’est une humaine, je te signale ! Quand ils commencent à bleuir, ce n’est pas bon signe !
-Pas la peine de monter sur tes grands chevaux, c’est la première fois que je m’incarne !
-Trèves de disputes… Réchauffons-la ! Deux à ses pieds, moi près de son visage et, Ary, tu te mets près de sa main.
Voyageant dans une douce torpeur, la petite fille ressentit soudain une douce chaleur se répandre dans son corps. Comme si elle reprenait conscience du poids de son corps et du froid environnant. Pourtant, elle se sentait bien. Au chaud. Ce qui l’inquiéta en revanche, c’est l’allumette qui se tenait près de sa main, debout et enflammée… sans se consumer. Elle en repéra deux autres près de ses pieds.
-T’inquiètes, petite, fit soudain une voix près de son oreille. On ne te veut pas de mal.
Encore engourdie par le froid et la profonde torpeur qui l’avait envahie, elle fut incapable du moindre geste, mais sentit son cœur s’emballer. Incapable ne serait-ce que de bouger un bras, elle roulait des yeux effrayés en essayant de voir la voix sur son épaule.
-Holà, doucement, te tortilles pas comme ça où je vais me casser la figure !
-M… mais … vous êtes… quoi ? parvint-elle, difficilement, à articuler.
-Comment t’expliquer ça. On est des …
-Esprits ? suggéra l’allumette près de la main.
-Pas tout à fait, reprit la voix sur son épaule, mais ce sera plus simple. Voilà, on est des esprits venus te surveiller. Je suis Darum, près de tes pieds tu as Gillastrome, Sulina et près de ta main, c’est Arystolexiniamine, mais tu peux l’appeler Ary.
La petite fille, éberluée, vit alors l’allumette posée sur son épaule, descendre en sautant sur son ventre. Craignant de se faire brûler, elle se recroquevilla.
-Ne t’inquiète pas, reprit Darum. On ne peut pas te brûler, juste te réchauffer.
-Vous voulez … quoi ?
-Comme il te l’a dit, on est là pour te surveiller, fit Gillastrome.
-Me surveiller ?
-Ouais, c’est ta grand-mère qui nous a envoyés.
-Mais… elle est morte !
-Bah oui, sans ça, elle n’aurait pas pu nous joindre. Normalement, on devait juste s’assurer que tu allais bien, mais visiblement, ce n’est pas le cas, donc on va essayer d’arranger ça.
-Comment ?
Il y eut un instant de silence. Les « allumettes » se regardèrent, l’air un peu perdu.
-On pourrait commencer par ses pieds…, suggéra Gillastrome.
-Bonne idée ! s’exclamèrent-ils tous.
Aussitôt, à la profonde stupéfaction de la petite marchande qui commençait à penser qu’elle devait rêver, deux chaussures apparurent à ses pieds. Des bonnes chaussures, à sa taille, confortables et chaudes.
Incrédule, elle les regarda un long moment avant d’oser les toucher, craignant qu’elles ne s’évaporent. Mais non, son doigt toucha le miracle. Un large sourire vint se dessiner sur son visage habituellement si fermé, tandis que des larmes perlaient à ses yeux.
-Ça te convient ? demanda Darum.
-Oh oui, c’est … fabuleux !
-Parfait.
À ce moment dans un crépitement, Gillastrome s’éteignit. Il ne resta plus rien de lui qu’une allumette calcinée qui fuma un court instant. Horrifiée, la petite se tourna vers les trois autres, mais ils parurent bien prendre la chose :
-Bon, on progresse ! reprit Darum.
-À nous, maintenant ! fit Sulina. Voyons voir… Qu’est-ce qui pourrait bien te faire plaisir, ma puce… Oh, je sais ! Que dirais-tu d’un petit manteau ?
-Pourquoi pas des gants ? proposa Ary.
-Un bonnet ? reprit Sulina.
-Et une écharpe ? intervint Darum.
-Pas une écharpe, sot ! s’exclama Sulina, elle aura un manteau !
-Les humains sont fragiles, la gorge doit être protégée !
-Bah, elle boutonnera le manteau !
Abasourdie, la petite fille n’en revenait pas de ce qu’elle entendait. Ces… choses allaient-elles réellement lui offrir un manteau… avec des boutons ? Comme ceux qu’elle voyait dans les vitrines des grands magasins ou sur les belles dames croisées dans les rues ?
-On peut pas tout lui offrir ? demanda Ary.
-Non, reprit Darum d’un ton professoral. Un esprit pour un souhait, c’est la règle.
-Un souhait ? fit Sulina. J’ai pas l’impression qu’elle ait réellement choisi les chaussures…
-Elle ne va pas s’en plaindre, s’insurgea Darum en coulant un regard soupçonneux à la petite fille.
-Non, non, protesta-t-elle. Cela m’a fait très plaisir, je vous assure.
-Ah, vous voyez, fit Darum, en se rengorgeant. Bon, bref, que faisons-nous ? Le manteau, les gants, l’écharpe ou le bonnet, que veux-tu ?
Mais, pendant qu’elle réfléchissait son ventre se mit soudain à protester, semant le trouble parmi les petits esprits :
-C’était quoi ça ? s’exclama Ary qui se cacha derrière Sulina faisant flamboyer leur flamme avant qu’elles ne fusionnent.
-Mon ventre, répondit piteusement la petite marchande.
-Tu as faim, c’est ça ? demanda Darum, l’air vaguement inquiet, le regard rivé sur le ventre de la petite fille.
-Bah voilà, fit Sulina en s’éloignant d’Ary. On sait par quoi commencer…
Et, sans comprendre, la petite fille se retrouva devant un grand buffet dans une salle gigantesque ou les couverts étaient mis. Visiblement, un festin allait se dérouler ici. Intimidée, elle qui n’avait jamais vu autant de nourriture, resta figée sur place.
-Ne crains rien, la rassura Sulina. Le temps à l’extérieur de cette salle est bloqué, personne ne viendra te déranger. Tu peux manger autant que tu veux.
Emerveillée de bénéficier de tant de largesses, la petite fille s’approcha et prit timidement une tranche de pain. À peine eut-elle mordu dedans qu’elle crut défaillir. Le pain, légèrement toasté, craquait légèrement sous ses dents tandis qu’une délicieuse saveur beurrée se répandait sur sa langue. C’était tellement délicieux, si éloigné du quignon de pain noir si dur donné par son père. Comment une telle saveur pouvait-elle exister ?
Une fois la tartine avalée, la petite resta un instant immobile souhaitant se rappeler le plus possible de ce goût exquis.
-Tu n’as plus faim ? s’enquit Sulina.
Mourant de faim, surtout après une telle entrée en matière, la petite n’osa pourtant pas répondre.
-Tu n’as pas à t’inquiéter, reprit Darum, tant que tu n’auras pas assez mangé, Sulina restera avec nous. Sinon, ton souhait ne serait pas considéré comme exaucé.
-Et je me ferais sonner les cloches, marmonna l’esprit en question. Alors, profites-en !
-Elle a raison, reprit Darum, tiens, essaie une tranche de rôti. Peut-être avec cette purée qui m’a l’air très appétissante. Tu n’es pas d’accord ?
-Oh si, répondit-elle.
Un peu plus rassurée, l’enfant osa se saisir d’une fourchette et prit un peu de nourriture. Là encore, la sensation fut merveilleuse. De la nourriture chaude ! Et si délicieuse !
Une fois la tranche de rôti avalée avec la purée, la petite promena son regard sur la table recouverte de mets dont elle n’aurait même jamais imaginé qu’ils existaient. Des volailles, des poissons énormes, des gâteaux fourrés à la crème, des tartelettes aux fruits, des saucissons, du fromage à foison, des fruits dont certains qu’elle ne reconnut pas, de la salade si verte, des haricots,… tant de couleurs et de parfums si attirants qui lui amenèrent l’eau à la bouche.
Son ventre émit une nouvelle protestation, attendant sans doute la suite du festin et mis en appétit par la tartine beurrée et le rôti-purée…
Comme si elle n’attendait que ce signal, la petite marchande n’hésita plus et s’approcha d’un poisson presque aussi long qu’elle et dont la chair, d’un blanc immaculée, était recouverte d’une sauce piquetée. Là encore, ce fut une explosion de saveurs nouvelles tant la chair se révéla fondante et dont l’accompagnement était parfaitement épicé. Un pur délice !
Elle goûta différents plats avant de s’arrêter, repue. Et au moment où elle s’asseyait, Sulina, après un petit sourire, se consuma d’un coup.
-Bon, reprit joyeusement Darum, le manteau maintenant !
Hésitante, la jeune fille regarda Darum.
-Un problème ? s’enquit-il.
-Ça ne vous fait pas… mal ... de disparaître ?
-Du tout ! fit-il en riant. Nous ne prenons que l’apparence d’une allumette. Quand celle-ci est consumée, nous retournons dans notre royaume, sans le moindre mal.
À ce moment, l’horloge de la pièce sonna. Darum se tourna vers elle :
-Hum, je crains que nous ne devions accélérer. Nous disions un manteau. Ary, s’il te plaît…
Le petit esprit s’approcha doucement, sourit et posa sa main sur l’épaule osseuse de la petite fille. Un manteau marron aux boutons brillants et au col doublé la recouvrit toute entière, parfaitement ajusté.
-Merci, murmura-t-elle, ébahie par ce superbe présent.
Ary renouvela son sourire avant lui aussi de disparaître dans un crépitement.
-Maintenant, fit Darum, je vais devoir te ramener dans la ruelle avant ton dernier souhait…
La petite fille, le cœur en fête, remonta son col et plongea les mains dans les poches de son manteau. La sachant prête, le dernier esprit la ramena dans la ruelle sombre et glacée où ils s’étaient rencontrés quelques heures plus tôt.
-Quel est ton dernier souhait ? lui demanda-t-il alors.
-Je vous remercie de tous ces cadeaux, commença-t-elle doucement, mais une seule chose me ferait plaisir.
-Laquelle, ma petite ?
-Je… voudrais… que mon papa… aille mieux…
-Il est si dur avec toi.
-Il est malheureux, maman lui manque.
Darum sembla réfléchir :
-Bon, ce personnage ne me plaît pas, mais c’est ton souhait après tout. Très bien, je vais essayer de réaliser ton vœu.
-Je vous remercie de votre bonté.
-Ma petite Héloïse, c’est ta grand-mère qu’il faut remercier.
-Tu vas… disparaître ?
-Oui, fit-il, mais sache que si tu ne nous vois plus, cela ne signifieras pas que nous sommes absents. Nous veillerons toujours sur toi.
Là-dessus, Darum se consuma d’un coup. Tandis que le froid reprenait ses droits. Sonnée par les événements fabuleux qu’elle avait vécus, la petite marchande d’allumettes s’assit contre le mur d’où elle était partie et ferma un instant les yeux :
-Je vais rentrer et il m’attendra. Il me sourira et ce sera mon papa.
Elles sont rigolotetes alumettes-esprit, et le ton humoristique de leurs dialogue est léger.
Bravo pour ta participation, sid !
Peut-être que je publierais la version longue un de ces jours...
Pour commencer, deux petites coquilles dans le dernier paragraphe : "les éléments fabuleux qu'elle avait vécus" ; "Il me sourira et ce sera mon papa." Ce serait dommage de finir cette jolie histoire avec des coquilles ^^
C'est super mignon ! Finalement, on a eu des idées assez proches, c'est drôle ! J'aime beaucoup ces petits esprits-allumettes, et le principe de la disparition une fois le voeu exaucé est chouette.
Le début de ton texte m'a fait un peu craindre pour la suite, j'ai trouvé que c'était très dramatique, et je ne suis pas fan du style "tragique", sauf exception. Mais la suite a été une surprise, et une très bonne surprise, je ne m'attendais vraiment pas à ça et j'ai finalement beaucoup aimé ce texte ! Ça fonctionne bien comme un conte. Après, j'ai pensé que son dernier voeu serait peut-être que les esprits-allumettes restent avec elle, mais finalement c'est mignon comme ça, quoiqu'un peu triste aussi. Je ne sais pas s'il suffira au père d'aller mieux pour mieux traiter sa fille, mais bon, espérons ! C'est Noël après tout :D
Voilà voilà, bravo pour ta participation !
Coquilles corrigées !
le début devait être, comme dans le conte original, assez sombre, mais je suis incapable décrire une histoire qui se termine mal, donc, ça ne pouvait que s'améliorer... Après, oui, elle aurait pu demander à ce que les esprits restent avec elle, mais d'une part, je n'y ais pas pensé et d'autre part, Darum lui a dit qu'ils seraient toujours avec elle. Sans compter qu'avec le nombre de mots limités, je n'ai pas pu développer ma fin comme je le souhaitais...
En tout cas, merci de ton passage. Je vais aller lire ton oeuvre...
Ah je suis vraiment contente d'avoir lu ce texte, il m'a bien plu ! Je trouve que tu as réussi à créer toute une atmosphère en tout début, avec ce dialogue entre "esprits" qui sort de nulle part et qui les rend de suite attachants, pour moi ça a très bien fonctionné.
Je dirai même que tu as vraiment un don concernant ces dialogues, ils sont vraiment très bien faits, j'avais l'impression de les entendre vraiment parler, ça faisait très réalistes tous ces échanges !<br />J'ai eu la flemme de chercher, mais est-ce que les noms des esprits ont des significations particulières ? (Ary, je t'aime, mais tu as tellement un nom alambiqué xD) <br />J'ai adoré ces prénoms en tout cas !
Je m'attendais au dénouement, justement à ce que l'enfant demande à vivre heureuse avec son père, du coup je suis assez mitigée par cette fin. Je crois que j'aurais aimé un brin de folie, comme ce qu'on a dans tout le récit !
En tout cas, c'était une très belle participation, et un beau conte de Noël (et ton passage sur le festin m'a vraiment donné très faim xD)
Des bisous <3
Merci d'être venue me lire et je suis content que ça t'ai plu...
je suis également soulagé que les esprits te soient apparus attachants. je les voulais vraiment sympathiques. merci du compliment concernant les dialogues, un don, carrément !
Pour ce qui est de leur nom en revanche, non, il n'y a pas de signification particulière. j'ai toujours du mal à en trouver qui sonnent "esprits". Pour Ary, que tu cites en exemple, j'ai mélangé deux noms de médocs avant d'y mettre "Ary" devant.
Pour la fin, je la voulais un peu plus magique... Ma première version l'était d'ailleurs. Darum emmenait le père d'Héloïse dans une balade mouvementée pour que celui-ci prenne conscience de ce sa fille subissait. Malheureusement, j'aurais explosé le nombre de mots demandé. J'ai donc opté pour cette fin plus courte... et sans ce brin de folie que tu regrettes.
Je te remercie encore du passage et te laisse aller grignoter un morceau...
A bientôt ;)
En tout cas, merci du passage.
Oui, juste avant les gueuletons qui s'annoncent, je trouvais ça approprié...
Je suis heureux que tu ais apprécié.
Wahou!
c'est magique, extraordinaire et ça nous fait rêver. Un peu comme les contes...
Alors ces petites allumettes me plaisent bien. Elle sont tellement généreuse
Quans à notre héroïne: elle est douce et très gentille. Elle veux un voeux pour son père alors que c'est un gros ******!!!
Voilà, super histoire, on adore. Bonne chance pour le concours
Il fallait vraiment que je fasse passer l'idée que Noël soit dans cet esprit de magie et avec le sentiment que tout peut changer.
Sentimental, moi ? À peine ...
En tout cas, merci de ton passage et de tes encouragements !
Deux petites coquillettes pour commencer :
"On ne te veux (veut) pas de mal."
"Elle goûta différent(s) plat(s) avant de s’arrêter, repue."
Ah, c'est mieux d'écrire les nombres en lettres plutôt qu'en chiffres...
Sinon, c'est la première fois que je lis quelque chose de toi et j'aime bien ! Elles m'ont fait sourire ces petites allumettes parlantes, chez toi ça finit bien cette histoire ! Enfin, on ne sait pas si le petit bonheur de la petite fille durera toujours, mais au moins elle est heureuse pour l'instant. C'est très mignon comme dernière phrase en tous cas !
Content d'avoir pu t'attirer dans mon univers...
Bon, les fautes vont être corrigées de ce pas. Moi qui croyait avoir bien regardé...
Pour ce qui est de la fin, j'en avais écrit une plus conséquente où elle retrouve son père changé, malheureusement, du coup, je dépassais le quota de mots. Mais, au final, cette fin là n'est pas plus mal. Et puis, chez moi, je préfère que mes histoires se finissent bien. A fortiori pour une histoire de Noël.
En tout cas, merci du passage !
C’est une jolie idée, ces esprits qui se manifestent à travers les allumettes. En leur donnant des prénoms, tu en fais des personnages à part entière. Tu as repris le thème des vœux d’une manière tout à fait originale.
J’aime bien aussi comme tu décris l’état et les sensations de la fillette au début, ainsi que tout ce qu’elle ressent durant son fastueux repas.
La petite fille et les esprits allumettes sont attachants, les dialogues sont très vivants, bref, c’est un charmant conte de Noël. J’aime bien cette histoire, d’autant plus qu’elle a une fin heureuse ; car, comme la fillette, je crois naïvement que son père deviendra gentil en allant mieux.
<br />
Comme d’habitude, j’ai concocté une série de remarques :
Recroquevillée dans la ruelle, ses pieds nus qui commençaient à bleuir, la petite fille sentait une torpeur mortelle l’envahir. [La syntaxe me paraît un peu bancale. Je suggère « ses pieds nus commençant à bleuir » ou « avec ses pieds nus qui commençaient à bleuir ».]
La faible chaleur de ces petites tiges de bois n’étaient-elles pas qu’illusion [n’était-elle]
tant l’alcool avait déformé son visage et rendu agressif. [Là aussi, il y a un problème de syntaxe. Je propose : « tant l’alcool avait déformé son visage et l’avait rendu agressif »] Trèves de disputes [Trêve de disputes]
T’inquiètes, petite, fit soudain une voix près de son oreille. [T’inquiète ; pas de s à l’impératif des verbes en -er.]
Incapable ne serait-ce que de bouger un bras [Il y a déjà le mot « incapable » dans la phrase précédente. Je suggère : « Dans l’impossibilité de bouger ne serait-ce qu’un bras »]
Holà, doucement, te tortilles pas comme ça [te tortille ; c’est l’impératif]
Emerveillée de bénéficier [Émerveillée]
Intimidée, elle qui n’avait jamais vu autant de nourriture, resta figée sur place. [Normalement, quand on met une partie d’une phrase entre deux virgules, c’est une sorte de parenthèse. En l’enlevant, on devrait avoir une phrase complète. Par exemple : « Elle, qui n’avait jamais vu autant de nourriture, resta figée sur place, intimidée. » ou « Intimidée, n’ayant jamais vu autant de nourriture, elle resta figée sur place. »]
souhaitant se rappeler le plus possible de ce goût exquis. [se rappeler (…) ce goût]
C’était tellement délicieux [« succulent », par exemple ; il y a déjà la « délicieuse saveur » dans la phrase précédente]
De la nourriture chaude ! Et si délicieuse ! [Je suggère « si savoureuse » puisque tu as déjà employé « délicieuse ».]
et dont la chair, d’un blanc immaculée [d’un blanc immaculé]
tant la chair se révéla fondante et dont l’accompagnement était parfaitement épicé [Syntaxe : « tant (…) et dont » s’enchaînent mal. Je propose : « tant la chair se révéla fondante et l’accompagnement finement (ou subtilement) épicé ». Je modifie l’adverbe parce que « parfaitement » ne peut pas être employé avec « tant ».]
Un manteau marron aux boutons brillants et au col doublé la recouvrit toute entière [tout entière ; c’est une curiosité du français : un adverbe qui s’accorde par euphonie, uniquement quand il est suivi d’un adjectif (accordé au féminin) commençant par une voyelle ou un h aspiré]
Ary renouvela son sourire avant lui aussi de disparaître dans un crépitement [avant de disparaître lui aussi dans un crépitement]
cela ne signifieras pas que nous sommes absents [cela ne signifiera pas]
je te remercie du passage et d'avoir pris le temps de lire si attentivement mon histoire.
Pour moi, il était inenvisageable que la fin ne soit pas heureuse et se devait de se conclure sur une possible guérison du père.
Comme d'habitude, tes remarques sont très pertinentes, je vais aller les corriger... Je dois vraiment être plus rigoureux au niveau des accords et de la syntaxe. Mais, je dois avouer que j'écris quasiment comme j'imagine. Du coup, j'ai du mal à me sortir de mon histoire. Et à moins qu'elles ne sautent aux yeux, ces défauts que tu pointes passent à la trappe.
D'où l'intérêt de tes commentaires, merci.
À bientôt